Monsieur Hämmerli (Richard Ste-Marie)


Richard Ste-Marie. Monsieur Hämmerli. – Lévis : Éditions Alire, 2022. – 214 pages.

 


Roman

 

 


Résumé :


Mon nom est Charles McNicoll. Mais pour mes clients, je suis Monsieur Hämmerli, tueur à gages. Voici quelques années, un important contrat m’a été présenté ; il a aussi été le plus imprévisible, le plus surprenant… pour ne pas dire le plus éprouvant. Depuis, je n’ai plus été le même homme.


De fait, étant un mélomane averti, j’ai immédiatement reconnu la cliente : Donatella Bartolini, la célèbre cantatrice dont la voix rend si bien Le Pâtre sur le rocher, mon œuvre préférée de Schubert. C’est aussi parce que je suis un mélomane averti que je n’ai pu accepter son contrat. C’est que, voyez-vous, la personne que je devais occire, c’était elle-même.


Mais Donatella est une femme résolue, et nous avons convenu d’une entente. Chaque soir, je viens écouter de la musique avec elle. Cinq CD, c’est la limite. Si elle parvient à rester éveillée – tout comme moi – jusqu’à la fin de l’audition, je la tuerai à l’aube, comme on dit à l’opéra.


Bien entendu, en attendant cette nuit fatidique, je continue à remplir des contrats, et donc à tuer des gens, la plupart des crapules. Mais je sens venir le jour où je devrai changer de métier. Or, le seul talent que je possède, c’est bien celui d’assassiner mon prochain !

 

Commentaires :


Richard Ste-Marie est un de mes auteurs québécois de polars préférés. D’autant plus qu’il est comme moi originaire du quartier Limoilou de Québec. Un écrivain qui ne m’a jamais déçu avec L’Inaveu (2012), Un ménage rouge (2013) et Repentir(s) (2014). À preuve également mes avis de lecture concernant Le Blues des sacrifiés, (2016) De ton fils charmant et clarinettiste (2018) et Stigmates (2021). Ouvrages tous publiés aux Éditions Alire de Lévis dans la région de la capitale nationale. Des polars intelligents, sans violence extrême ni d’effusion d’hémoglobine.


Monsieur Hämmerli (du nom d’un ancien fabricant suisse, maintenant allemand, d’armes à feu et de pistolets monocoups destinés au tir sportif et de carabines à plomb à air comprimé), je dois l’avouer, m’a déstabilisé.

 

J’y ai retrouvé bien sûr le style littéraire de l’auteur mélomane et apprécié l’action campée au cœur de la ville de Québec et en banlieue. Et bravo pour la couverture de première de François-Pierre Bernier qui résume à elle seule les 23 chapitres découpant les 195 pages de ce court roman lu en deux jours. Car il faut souligner que depuis quelques publications récentes, les couvertures des ouvrages publiés par les Éditions Alire sont de meilleures qualités graphiques.

 

En fin de lecture, je m’interroge encore sur ma perception (erronée peut-être) de l’objectif de l’écrivain incluant l’apparition éclair plus ou moins justifiée de son enquêteur fétiche, Francis Pagliaro : un amalgame des composantes de son univers créatif ; un assemblage de nouvelles (l’auteur l’explique bien dans sa démarche d’écriture en toute fin du roman que j'ai volontairement omis de lire avant de rédiger cet avis de lecture) avec comme liant l’autobiographie d’un tueur à gages au grand cœur qui auraient pu constituer en soi des thématiques polardesques ; un élagage de connaissances musicales documenté par moult références internet (Wikipédia, YouTube, sites Web sur les œuvres musicales, les interprètes, les compositeurs…, sans oublier les types d’armes létales).

 

Richard Ste-Marie a aussi choisi de mettre en scène un personnage principal à l’humour parfois « agressant » (j’ai aussi parfois poussé de longs soupirs en cours de lecture) puisque tout est dans l’excès dans ce roman noyé dans un océan de blagues, de plaisanteries, de gags, de farces plates gay, de boutades, de facéties, de balivernes, de pitreries, de bouffonneries, de cabrioles, de badinages, de calembredaines, de clowneries, de mots pour rire, de gaudrioles, de galéjades, voir d’histoires de mononcle. Merci au correcteur grammatical Antidote pour son assistance permettant d’illustrer que trop c’est comme pas assez.

 

Par contre, je dois l’avouer, les lecteurs y trouveront une certaine forme de critique à sa manière de certains pans de l’histoire récente du Québec et de mise en exergue de certains travers des milieux sociaux, culturels, religieux, politiques et judiciaires.

 

En finale (chapitre 22), l’auteur tente une justification de l’écriture des 180 pages précédentes : « une longue digression destinée à cacher ma détresse. L’étouffer sous un manteau de faux humour, un talent que j’ai développé dès l’instant où je suis devenu tueur à gages. […] « … ça en prend souvent, de l’ironie, dans ce métier. » Sentiment partagé entre l’écrivain et son protagoniste ? Ce dernier, confronté entre la mort à donner sur commande et celle sur demande qui arrive sans intervention planifiée, « … la mort étant plus rusée que la vie. Le combat contre la Nature est un combat perdu d’avance. »

 

Pour clore ces commentaires, une pièce musicale s’impose : « Le Pâtre sur le rocher » de Franz Schubert, l’œuvre préférée et probablement apaisante de Monsieur Härmelli et… certainement de Richard Ste-Marie. Ici la version interprétée par Barbara Hendricks.


Vivement une prochaine enquête palpitante de Francis Pagliaro !

 

 

Originalité/Choix du sujet : ***

Qualité littéraire : *****

Intrigue :  **

Psychologie des personnages :  ****

Intérêt/Émotion ressentie :  ***

Appréciation générale : ***

Le chat du bibliothécaire – Succès mortel (Miranda James)

Miranda James. Le chat du bibliothécaire – Succès mortel. – Montréal : Flammarion Québec, 2022. – 318 pages.

 


« Polar »

  



Résumé :

 

À Athena, dans le Mississippi, Charlie Harris coule des jours paisibles en compagnie de Diesel, son fidèle maine coon, véritable coqueluche de la ville. Pour le bibliothécaire, la présence du félin est une source de bonheur, tout comme celle des étudiants à qui il offre le gîte et le couvert dans sa charmante maison. Cependant, sous ses airs tranquilles, Athena recèle mille et un secrets sur le point d'être dévoilés lorsque Godfrey Priest est retrouvé inerte dans sa chambre d'hôtel. Le célèbre auteur de thrillers, enfant du pays, venait assister à un dîner de gala en son honneur. Pour sûr, le criminel est un habitant du coin... Si l'enquête est officiellement confiée au bureau du shérif, Charlie et son compagnon à quatre pattes se lancent incognito dans leurs propres recherches...

 

 

Commentaires :

 

Une enquête sans suspense qui se déroule dans le monde de l’édition. Un « polar » sympathique au cours duquel l’action - si on peut parler d'action - se corse dans les derniers chapitres. De nombreux personnages plus ou moins originaux. Et l’omniprésence d’un chat de grande taille, un maine coone, le chat du bibliothécaire qui s’improvise enquêteur – le bibliothécaire, pas le chat –, ce dernier se contentant de ronronner pour manifester son soutien moral.

 

Ce premier tome d’une série vendue à plus d’un million d’exemplaires sur la liste des best-sellers du New York Times ne m’aura définitivement pas séduit. Mais si vous êtes à la recherche d’une lecture légère et divertissante sans vous creuser les méninges pour découvrir le meurtrier, ce roman est pour vous. À bien y penser, Succès mortel plaira à un lectorat adolescent qui souhaite s’initier à la littérature du crime non violente.

 

 

Originalité/Choix du sujet : ***

Qualité littéraire : ***

Intrigue :  **

Psychologie des personnages :  **

Intérêt/Émotion ressentie :  **

Appréciation générale : **

Apprendre à parler avec les plantes (Marta Orriols)

Marta Orriols. Apprendre à parler avec les plantes. – Paris : Éditiomns du Seuil, 2020. – 254 pages.

 


Roman

 

 



Résumé :

 

À 42 ans, Paula Cid mène une vie ordinaire à Barcelone. Passionnée par son travail en néonatalogie et immergée dans la routine de la vie de couple, elle ne voit pas la catastrophe arriver : après quinze ans de vie commune, son compagnon la quitte pour une autre. Et quand il meurt dans un accident de vélo quelques heures plus tard, sa vie bascule.

 

Meurtrie, elle ne sait plus ce qu’elle est en droit de ressentir. À la douleur de la perte viennent s’ajouter la rancoeur, le sentiment d’abandon et la jalousie. Est-ce trahir la mémoire du défunt que d’entamer une nouvelle relation ou prend-elle sa revanche sur celui qui l’a trompée ?

 

Une année durant, elle observe les mouvements de son âme bouleversée, avec lucidité et auto-dérision, entre crises de larmes et fous rires inattendus. Et peu à peu la peine se mue en tendresse, tandis que les plantes de la terrasse redeviennent aussi luxuriantes que la vie qu’elle se promet d’avoir.

 

 

Commentaires :

« Deux minutes, sept secondes et quelques dixièmes instables. On oublie un manteau et la tragédie n'en devient que plus excessive, titanesque, et d'un coup la démesure n'a plus à voir avec le choc de l'accident, ni même avec la mort en soit. On oublie un manteau et la démesure consiste alors à ne pas avoir été là pour l'accompagner, pour le calmer. Je n'étais pas là pour le prendre dans mes bras, pour lui pardonner. » Ce paragraphe à la page 83 résume bien les états d’âme et les réflexions de cette femme, néonatologue en deuil d’un conjoint décédé dans un accident de la route le jour même où il lui annonce qu’il la quitte.

Avec une écriture qui plonge le lecteur dans la tourmente qui assaille son héroïne narratrice dans sa quête de survivre, Marta Orriols a su traduire les méandres du deuil, de la peine, de la rage d’avoir été trompée, des écarys entre la tristesse le l’euphorie, des relations avec son père, ses collègues et amis. Tous malhabiles à lui apporter confort et soutien. Jusqu’à trouver dans les plantes la voie de sortie, celle de survivre. L’autrice nous fait alors naviguer dans le passé et le présent de cette passionnée qui, au quotidien, elle-même sans enfant, se consacre à ses petits patients nés dans des conditions difficiles qu'elle s’emploie à sauver.

Au passage, deux réflexions sur la mort : « Lorsque la mort cesse de toucher uniquement les autres, il faut veiller à lui faire une place de l'autre côté de la barrière, car sinon elle occuperait tout l'espace avec une totale liberté. Mourir n'a rien de métaphysique. Mourir est physique, tangible et réel. » (p. 14) Et : « La mort répare ce qui n e peut l'être, elle est irrévocable, elle fausse sans exception tout ce qu'elle touche. » (p. 33)

Un roman d’ambiance, une autrice catalane à découvrir.

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue :  ****

Psychologie des personnages :  *****

Intérêt/Émotion ressentie :  ****

Appréciation générale : ****

L’homme qui mangeait des livres (Patrice Robitaille)

Patrice Robitaille. – L’homme qui mangeait des livres. – Ottawa : Les éditions L’Interligne, 2010. – 261 pages.

 


Polar

 




Résumé :

Les frères Callibaud auraient dû reprendre ensemble la maison d’édition familiale de renommée internationale. Mais Christian, en quête de liberté, se brouille avec Gérard et renonce à son destin pour se mettre au service de la concurrence, aux Éditions Grimard. Piètre directeur de collection, il se résigne au rôle de représentant commercial, écumant sans enthousiasme les salons du livre et les librairies pour promouvoir des publications auxquelles il ne croit pas. Entre l’ennui de ce travail et les radotages du concierge M. Régis, Christian trouve son seul réconfort dans les bras de la douce Rima, sa bien-aimée.

Mais tout bascule le jour où un commando assassine Gérard : Christian reprend la direction des Éditions Callibaud et devient le père adoptif de Raphaël, son neveu en fauteuil roulant dont il ignorait jusqu’alors l’existence! Devenu à son tour la cible des tueurs, Christian voit sur lui et les siens la menace se resserrer comme un étau. Menée par Breault et Boudreault, un duo de policiers loufoques accompagnés de leur chien arthritique, l’enquête prend des allures de course contre la mort… Le monde de l’édition peut être d’une rare cruauté! Mais Christian l’antihéros devra s’y frotter pour sauver sa peau et l’avenir du patrimoine familial...

 

 

Commentaires :

De prime abord, intriguante couverture de première de ce roman très peu en lien avec la trame scénaristique de cette histoire  invraisemblable.

En étalant une galerie de personnages plus ou moins excentriques, Patrice Robitaille a livré un polar insolite qui plonge le lecteur dans le monde merveilleux de l’édition. À l’origine de la chaîne du livre qui aboutit dans les mains de lectrices ou de lecteurs amoureux de littérature. Un ouvrage et un auteur que j’ai d’ailleurs découverts dans une des grandes ventes de livres usagés de Bobliothèque Gabrielle-Roy de Québec.

En exploitant les thèmes de la rupture familiale, du regret des décisions prises, du crime et du métier d’éditeur dans un monde de concurrence, L’homme qui mangeait des livres touve sa justification dans sa finale qu’il faut absolument lire pour reconnaître l’imaginaire créatif de l’auteur.

Une histoire à la fois déroutante et fantaisiste – je qualifierais l’ouvrage de « fantaisie romanesque » - composée d’une série d’épisodes explosifs dans des séquences dignes d’un film aux effets spéciaux qui s’enchaînent dans un espace-temps limité à quelques jours. Une « enquête » menée par deux policiers loufoques, balourds, Breault et Boudreault, « le Pion » qui fume comme une cheminée et « le Veau » qui ingurgite des litres de lait. Tous deux accompagnés de Pastèque, leur « cabot arthritique », proches parents d’un certain Bonneau imaginé une dizaine d’années plus tard par l’auteur montréalais à succès Jean-Louis Blanchard. Jusqu’à la découverte de l’homme mangeur de livres, une métaphore du Dieu-Éditeur prêt à tout pour éliminer la concurrence. Un sujet d’actualité avec les mouvements actuels, particulièrement en Europe, de concentration des empires éditoriaux.

J’ai noté au passage certaines réflexions sur le métier d’éditeur : « Moi je rêve de lire des manuscrits, je rêve de les publier ou de les foutre à la poubelle. Je rêve d'être un éditeur en bonne et due forme. » (p. 125) ou « … le fruit de l'édition se savoure textuellement, que le livre est bon au point de vouloir le consommer ? Être habité par le livre, cela veut-il dire, en substance, l'ingurgiter pour de bon, puisque plus rien ne nous sépare de l'auteur ? »

Intéressante aussi la réécriture au conditionnel de l’énigme qui fournit au lecteur une explication sur le style rédactionnel imaginé par Patrice Robitaille pour rendre hommage, en épilogue, à tous les passionnés du monde de l’édition. Avec en finale un clin d’œil à Daniel Pennac : l’énoncé des « droits inaliénables de l’éditeur », à faire grincer des dents tout auteur en devenir :

Le droit de refuser un manuscrit

Le droit d'imposer la ponctuation

Le droit de vérifier orthographe

Le droit de sabrer le texte

Le droit de faire réécrire

Le droit de faire réviser

Le droit de choisir

Le droit de douter

Le droit d'y croire toujours

Une lecture amusante, sans prétention.

 

Originalité/Choix du sujet : ****

Qualité littéraire : ***

Intrigue :  ***

Psychologie des personnages :  ***

Intérêt/Émotion ressentie :  ***

Appréciation générale : ***

L’affaire Alaska Sanders (Joël Dicker)


Joël Dicker. L’Affaire Alaska Sanders. – Genève : Éditions Rosie&Wolfe, 2022. – 575 pages.

 


Polar

 

 


Résumé :

Avril 1999. Mount Pleasant, une paisible petite bourgade du New Hampshire, est bouleversée par un meurtre. Le corps d'Alaska Sanders, arrivée depuis peu dans la ville, est retrouvé au bord d'un lac. L'enquête est rapidement bouclée, puis classée, même si sa conclusion est marquée par un nouvel épisode tragique.

Mais onze ans plus tard, l'affaire rebondit. Début 2010, le sergent Perry Gahalowood, de la police d'État du New Hampshire, persuadé d'avoir élucidé le crime à l'époque, reçoit une lettre anonyme qui le trouble. Et s'il avait suivi une fausse piste ?

Son ami l'écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, va lui prêter main forte pour découvrir la vérité.

Les fantômes du passé vont resurgir, et parmi eux celui de Harry Quebert.

 

 

Commentaires :

D’entrée de jeu, j’ai beaucoup aimé le dernier polar de Joël Dicker, L’Affaire Alaska Sanders et y retrouver un certain nombre de personnages principaux et secondaires de La Vérité sur l’Affaire Quebert que j’avais adoré : Marcus Goldman, le narrateur, l’enquêteur Perry Gahalowood, l’éditeur Roy Barbaski et, bien sûr Harry Quebert. Une valeur sûre de cet auteur originaire de Genève et se concentrer sur son univers romanesque ayant pour cadre les états du Nord-est américain (bien que j’avais tout de même aimé L’Énigme de la chambre 622, roman auquel j’avais tout de même attribué 5 étoiles.

L’Affaire Alaska Sanders s’inscrit dans la continuité littéraire de Dicker. Son personnage principal, Marcus Goldman, en quête d’une « Maison d’écrivain ». Ce polar s’insère dans la séquence créative de l’auteur qui dévoile ses aspirations et ses craintes face aux défis de la création littéraire et aux impacts du succès et de la célébrité : « … le succès est une forme de maladie. Il altère le comportement. Le succès public, la célébrité, c'est-à-dire le regard que les gens portent sur vous, affectent votre conduite. Ils vous interdisent de vivre normalement. Mais soyez sans crainte: puisque le succès est une maladie comme les autres, il génère ses propres anticorps. Il se combat lui-même, en son sein. Le succès est donc un échec programmé.»

J’ai particulièrement apprécié la structure du scénario avec ses allers-retours entre l’actualité du récit et les événements tels que vécus dans le passé, racontés par les différents protagonistes. Une intrigue habilement ficelée dans ses moindres détails. Contrairement à de nombreuses critiques, je me suis senti tout à fait à l’aise dans cette forme d’écriture qui fait progresser pas à pas l’enquête, malgré certaines informations récurrentes. En fait, il m’a été difficile de reporter au lendemain la lecture de ce pavé de plus de 500 pages truffé de rebondissements : impossible de deviner qui a tué Alaska Sanders avant d’avoir atteint les derniers chapitres.

Tout est crédible dans cette histoire. Les échanges entre Goldman et Gahalowood sont savoureux. De nombreux personnages, des suspects potentiels, s’ajoutent tout au long du récit sans impacts sur le rythme.

Je m’attendais à d’autres réflexions sur le métier d’écrivain, comme c’était le cas dabs La Vérité sur l’Affaire Quebert où Québert prodiguait ses précieux conseils à son poulain, écrivain en devenir. Il n’est n’est pas. Par contre, j’ai souri lorsque Dicker, dont les fictions ont été traduites dans le monde entier et passionné des millions de lecteurs, fait déclarer à un de ses personnages secondaires que « un livre ça prend un temps fou à écrire et ça ne rapporte rien ! ». Ce commentaire sur la célébrité : « On voudrait toujours qu'un grand écrivain ressemble à ceux qui l'ont précédé, sans penser que, s'il est un grand écrivain, c'est justement parce qu'il ne leur ressemble pas. » Et ce clin d’œil à la « Librairie Le monde de Marcus ».

J’ai savouré la lecture de ce polar qui annonce peut-être une « suite » antérieure à l’affaire Quebert : L’Affaire Gaby Robinson.

À lire aussi mes commentaires sur La Disparition de Stephanie Mailer.

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue :  *****

Psychologie des personnages :  *****

Intérêt/Émotion ressentie :  *****

Appréciation générale : *****

Le prix de la vengeance (Don Winslow)

Don Winslow. – Le prix de la vengeance. – Paris : Harper Collins, 2020. – 492 pages.

 


Polar

 

 



Résumé :

Eva Mc Nabb, opératrice d’appels d’urgence pour le 911 à La Nouvelle- Orléans, reçoit un appel relatant l’assassinat d’une policière et l’enlèvement de son coéquipier par les narcotrafiquants qui gangrènent la ville. Il s’agit de Danny, son propre fils, que l’on retrouve mort après des heures d’agonie. Brûlé, brisé, os après os. Dès lors, Eva n’a plus qu’une obsession et convoque son fils aîné, Jimmy, policier lui aussi : « Je veux que tu prennes ta haine à bras-le-corps. Je veux que tu venges ton frère. »

C’est sur ces notes tragiques que Don Winslow ouvre Le Prix de la vengeance. Des bas-fonds de La Nouvelle-Orléans aux plages de Hawaï en passant par la côte californienne, on y croise petites frappes et trafiquants de haut vol, gentlemen cambrioleurs, flics obsessionnels, surfeurs de légende et fugitifs, autant d’âmes damnées qui évoluent dans l’envers du rêve américain…

 

 

Commentaires :

Acclamé par le public la critique, Don Winslow, auteur de 21 best-sellers internationaux, est un ancien consultant auprès des tribunaux, enquêteur et formateur dans le domaine de l’antiterrorisme. J’avais hâte de découvrir sa plume. J’ai mis plus de deux semaines à lire ces six « novellas », courts romans, qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable. J’ai toutefois apprécié le style original de l’auteur et l’actualité de certains thèmes, comme dans la sixième nouvelle « La dernière chevauchée ». Désolé pour les inconditionnels.

 

Originalité/Choix du sujet : ****

Qualité littéraire : ****

Intrigue :  ***

Psychologie des personnages :  ****

Intérêt/Émotion ressentie :  ***

Appréciation générale : ***