La conjonction dorée (Benoît Sagaro)

Benoît Sagaro. – La conjonction dorée. – Paris : Nouveaux auteurs, 2020. – 547 pages.

 


Thriller

 

 




Résumé :

 

Deux crimes terrifiants, deux messages. L'astronaute Christina Dimitrios a vingt-quatre heures pour retrouver les traces de son père disparu mystérieusement lors d'une mission Apollo. Avec l'aide d'un professeur d'archéologie. Christina se lance dans un jeu de piste à la découverte d'indices cachés dans des œuvres anciennes des musées d'Athènes, de Florence et de Paris. Un périple haletant qui la mènera sur les traces de son père et vers un étonnant secret des astres caché depuis des millénaires.

 

 

Commentaires :

 

Avec ce premier roman à la Da Vinci Code, Benoît Sagaro nous entraîne avec une écriture fluide dans un thriller palpitant, un « tourne page » qui tient la route jusqu’à la dernière page. Une histoire à la fois abracadabrante et d’un réalisme qui s’appuie sur des descriptions des lieux comme si on y était, comme si on vivait la même aventure que les personnages principaux.

 

La conjonction dorée nous fait voyager dans le passé et le présent de la civilisation occidentale, dans les grands musées d’Athènes et de Florence, à la Bibliothèque François Mitterrand, à la Sorbonne jusqu’à la face cachée de la lune. Comme l’affirme l’auteur en pages liminaires, un peu comme J.R. Dos Santos et Dan Brown : « Tous les objets fascinants et les lieux sont absolument réels. Rien n’a été inventé. » J’ai régulièrement fait des recherches sur Internet pour visualiser le décor dans lequel évoluent les protagonistes.

 

Le sujet est original. Il nous fait découvrir les avancés scientifiques de génies de la Grèce antique, de la Renaissance. Le rythme est soutenu, malgré certaines redites. On y croit tout au long du récit qui se déroule sur 4 jours. Même la chute finale est déstabilisante.

 

La conjonction dorée est un roman intelligent, original, très instructif. En cette période de pandémie, il nous fait voyager dans les hautes sphères de l’art et de la science.

 

J’ai beaucoup aimé me plonger dans l’univers romanesque et dans la culture historique de cet auteur qui réside en Belgique, gagnant du grand prix Femme Actuelle 2020.

 

Vivement un autre opus tout aussi passionnant !

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

San Perdido (David Zukerman)

David Zukerman. – San Perdido. – Paris : Calmann-Lévy, 2019. – 410 pages..

 



Roman

 

 



Résumé :

 

Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et deviendra le héros d’une population jusque-là oubliée de Dieu.

 

 

Commentaires :

 

J’ai enfin le plaisir de vous parler du premier roman de David Zukerman, récipiendaire du Prix littéraire Québec-France Marie-Claire Blais (édition 2020-2021). À titre de membre du jury de présélection parmi les 11 titres en lice et pendant la période de sélection finale par les comités régionaux de lecture à l’échelle du Québec, je m’étais abstenu de vanter les qualités de conteur extraordinaire de l’auteur de San Perdido et de cette œuvre romanesque unique, audacieuse, toute en pudeur et humaniste.

 

J’ai particulièrement apprécié le côté historique (le canal de Panama, les esclaves noirs, les dirigeants corrompus et omnipotents, prostitution…) ainsi que la critique sociale entre les plus démunis et les biens nantis corrompus qui exploitent leur situation entre 1946 et 1959. L’auteur nous décrit admirablement les milieux pauvres où chacun doit exploiter les détritus pour survivre. Portraits très colorés des divers protagonistes et psychologie des personnages bien rendue. Un beau conte avec une intrigue qui nous capte du début à la fin. C’était le premier des 11 romans de cette cuvée que j’ai lus et je m’étais dit : « Ça commence bien ! »

 

Avec un titre qui n’aurait pu être mieux choisi et une couverture de première accrocheuse, à la hauteur du contenu qui se déguste page après page grâce à une écriture vive et dynamique. Un conte et une fable sociale tout aussi colorée du genre réalisme magique qui répond à la question : « Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? ».

 

Un incontournable.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Le silence des pélicans (J.L. Blanchard)

J.L. Blanchard. – Le silence des pélicans. – Montréal : Fides, 2021. – 346 pages.

 



Polar

 

 




Résumé :

Quelle raison pousse un jeune enquêteur brillant mais irrévérencieux à seconder un inspecteur médiocre dont on cherche désespérément à se débarrasser ? Et par quel calcul machiavélique a-t-on voulu les réunir ? Ce duo parfaitement incongru se retrouve pourtant au milieu d’une affaire dont personne n’avait soupçonné l’importance.

Au cours de cette enquête qualifiée prématurément de routinière par l’administration, la mort d’une jeune étudiante apparemment sans histoires prend une tournure inattendue. Ce drame aurait-il un lien avec le cadavre d’un marin, amputé de ses pieds, que l’on vient de repêcher des eaux du fleuve ? Ou même avec cette fameuse « affaire des pélicans », survenue vingt ans plus tôt ? Et si c’est le cas, qui donc se cache derrière cette toile inquiétante, tissée dans le plus grand secret ?

 

Commentaires :

 

Un polar « positif », intelligent, sans éclaboussures d’hémoglobine à outrance ni relations malsaines et scènes dégradantes, à des années lumières d’un certain courant de littérature noire aux relents nauséeux qui font frissonner un certain lectorat. Et oubliez le prototype d’enquêteur alcoolique ou accroc aux produits illicites, aux prises avec ses problèmes personnels découlant de son enfance, de ses relations tordues avec ses ex… Car on a affaire, ici, à un polar drôle, très drôle, à en perdre parfois le souffle.

 

J’ai adoré ce premier roman de Jean-Louis Blanchard, une enquête des inspecteurs Bonneau et Lamouche que j’ai dévorée en quelques heures. J’ai particulièrement apprécié le style alerte de l’auteur, l’humour et le sarcasme dans le comique de situation et dans certaines répliques savoureuses (je résiste à appuyer mes commentaires de citations pour vous laisser les découvrir).

 

Le silence des pélicans dont la couverture de première est très « parlante » et attirante est définitivement un tourne page qui repose sur une intrigue bien ficelée où évoluent une brochette de personnages principaux et secondaires truculents, tant chez les forces de l’ « ordre » que chez les malfrats.

 

Avec ses travers et sa propension à la bêtise qui l’oppose – et même le rapproche de Lamouche, son jeune assistant brillant et rebelle –, l’inspecteur Bonneau – toujours affamé – nous est très sympathique. Un Clouseau québécois fascinant et naïf, prêt à foncer avec enthousiasme là où le devoir l’appelle, « avec l’intime conviction que la vérité et la justice finiraient toujours par l’emporter », quitte à « subir plus de coups et avaler plus d’insultes que tout le corps de police réuni ».

 

Tout en tentant de résoudre cette énigme policière et à en imaginer la chute finale, vous vous amuserez en visualisant mentalement de nombreuses scènes dignes d’une production cinématographique – pas surprenant puisque l’auteur a un parcours professionnel en lien avec l’industrie du spectacle, de la télévision et du cinéma – et en lisant les rapports que transmet Bonneau à St-Pierre, son directeur avec qui on ne peut que compatir.

 

Bref, un petit bijou de la littérature du crime québécoise et vivement une autre aventure du duo Bonneau-Lamouche !

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****