Simenon et Maigret passent à table (Robert Jullien Courtine)


Robert Jullien Courtine. Simenon et Maigret passent à table. – Paris : Robert Laffont – La Table Ronde, 2013. – 268 pages.

 


Livre de recettes

 

 



Résumé :

Chaque soir, en accrochant son manteau, le commissaire Maigret s'amuse à deviner ce que sa femme lui a mijoté : bœuf miroton, blanquette de veau, fricandeau à l'oseille, tarte aux mirabelles... Dans toutes ses enquêtes, on retrouve cette cuisine de famille ou de bistrot, simple et savoureuse. Fin gourmet, Simenon mitonne pour son personnage ses plats de prédilection. Et il est fort rare qu'il fasse sauter un repas au commissaire : si un interrogatoire traîne en longueur, Maigret se résigne à commander des sandwiches et de la bière à la brasserie Dauphine en attendant que le suspect «passe à table» : «Vous voyez ce bureau, n'est-ce pas? Dites-vous que vous n'en sortirez que quand vous aurez mangé le morceau.» Les aveux obtenus, il se hâte de rejoindre son foyer, où l'attend Mme Maigret.

Ami de Simenon, Courtine rappelle que cette dernière incarnait «l'idéal amoureux» du romancier. Les plats qu'elle prépare ont à la fois le goût du terroir, de la fidélité conjugale et celui, inoubliable, de l'enfance.

                      

 

Commentaires :

 

Lu comme objet de recherche pour la publication potentielle d’un projet littéraire « Polars et bonne bouffe ».

Intéressant ce retour sur les plats et la cuisine du terroir belge et hollandais chère à Simenon que le commissaire Maigret attend chaque soir de goûter et ce « Cahier de recettes de madame Maigret » inspirées de ses romans. 89 recettes – soupes et potages, entrées, œufs, sauces, crustacés et coquillages, poissons, gibier et volailles, abats, viandes, légumes et desserts – somme toute assez faciles à réaliser à condition de pouvoir se procurer certains ingrédients spécifiques. Le tout accompagné de courts extraits des enquêtes de Maigret et complété par l’accord mets-vin/bière au goût de ce dernier.

Un livre à déguster.

 

Appréciation générale :
*****

La Maison des feuilles (Mark Z. Danielewski)


Mark Z. Danielewski. La Maison des feuilles. – Paris : Éditions Denoël, 2013. – 717 pages.

 


Roman fantastique

 

 



Résumé :

 

Will Navidson, un photoreporter qui vient d'avoir le prix Pulitzer, emménage dans une maison en Virginie avec sa compagne et leurs enfants. Ils s'aperçoivent bientôt que la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Navidson tente d'explorer les lieux mais manque bientôt de se perdre.

 

 

Commentaires :

 

J’ai mis plusieurs mois avant d’attaquer les 717 pages de ce pavé que je m’étais procuré après avoir entendu des commentaires dithyrambiques d’un critique littéraire à la seule émission québécoise « Plus on est de fous, plus on lit » (Société Radio-Canada) qui traite de littérature.

 

Un premier roman atypique aux narrateurs multiples, inclassable, qualifié d’expérience déroutante de lecture. Un texte culte qui a d’abord conquis un lectorat marginal sur Internet.

 

Avec son format, sa mise en page – certaines pages blanches, ou composées de quelques mots, de quelques lignes à la verticale, en angle voire en caractères inversés – qui a dû causer des maux de tête au graphiste et son style hors du commun. Sans parler des notes de bas de page envahissantes parfois complétées par des annotations explicatives qui contribuent plus qu’autrement à égarer le lecteur. Une conception visuelle associée dit-on aux épisodes d’agoraphobie et de claustrophobie vécus par les principaux personnages et aux événements inexplicables et inexpliqués qui alimentent le récit de nature fantastique.

 

Imaginez une maison dont la taille intérieure excède celle de l’extérieur, dotée d’un réduit qui se transforme en un couloir de quelques mètres qui prend de l’expansion sous forme de labyrinthe (à l’image du roman), de multiples pièces aux dimensions variables et de couloirs sombres et froids qui s’allongent sur plusieurs kilomètres au fur et à mesure qu’on s’y engouffre. Les différents narrateurs alimentent les composantes du récit à partir de leur point de vue.

 

Je ne saurais dire si j’aimé ou détesté ce roman. Du moins, j’en ai terminé la lecture non convaincu d’avoir compris les tenant et aboutissant de cet exploit de génie créatif qu'on qualifie de critique des explications scientifiques de certains phénomènes. Un travail d’écrivain de 12 ans qui, on ne sera pas surpris, a été refusé par la majorité des éditeurs qu’il avait approché. On l’est pour moins !

 

Si vous avez l’esprit d’aventure et le goût de vous faire entraîner dans une expérience absurde, La Maison des feuilles de l’auteur new-yorkais Marc Z. Danielewski, ex-ouvreur dans un cinéma, plombier, serveur... alimentera vos cauchemars kafkaïens.

  

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Le serpent majuscule (Pierre Lemaitre)


Pierre Lemaitre. Le serpent majuscule. – Paris : Albin Michel, 2021. – 331 pages.

 


Roman noir

 

 



Résumé :

 

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l'autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu'une seule balle, bien sûr. »

 

 

Commentaires :

 

Vous aimez la littérature du crime intelligente mettant en scène des personnages bien typés dans une histoire noire bien ficelée et avec une chute finale tout à fait inattendue ? Vous êtes à la recherche d’une lecture d’été qui vous transportera dans l’univers parallèle d’une vieille dame tueuse à gages hors du commun, à la mémoire de plus en plus défaillante ? Vous aimez les chiens (les dalmatiens – objet de la couverture de première – et les cockers) ?  

 

Le serpent majuscule et le style parfois sarcastique de son auteur vous combleront et vous dérideront. Malgré la surabondance d’hémoglobine qui émaille le parcours criminel de l’héroïne sociopathe qui dégaine et tire plus vite que son ombre. Un récit immoral bien rythmé, une écriture agile qui colle bien avec le burlesque du scénario et qui entretient un suspense continu. Doublé d’une enquête policière de cons.

 

À la lecture de ce roman écrit en 1985, dans un contexte où les communications passent la téléphonie en cabines, les trajets sont tracés sur des cartes routières et l’identification des cibles à abattre (un peu à la manière de la série télévisée Mission impossible) sur des bouts de papier à détruire après la mémorisation de leur contenu, le lecteur est progressivement confronté aux impacts de la sénilité et de la démence, aux relations de voisinage tordues, aux illusions et désillusions amoureuses, aux écarts entre un passé glorieux et un présent glauque.

 

Quant à la couleur criarde et au profil canin de la couverture de première que plusieurs qualifient d’horrible, elle sied parfaitement à ce roman plus jaune que noir qui ferait d’ailleurs un excellent film à la Tarantino.

 

 

Originalité/Choix du sujet :

*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Curiosités de Québec T1, 2 et 3 (Jean-François Caron et Pierre Lahoud)

Jean-François Caron et Pierre Lahoud. Curiosités de Québec T1, 2 et 3. – Québec : Éditions GID, 2016, 2019 et 2021. – 648 pages.

 


Guides historiques

 

Plusieurs livres ont été consacrés à la ville de Québec, mais en voici trois qui se démarquent en proposant une nouvelle approche qui fait découvrir des histoires oubliées, des faits peu connus, des trésors qui sont à la vue de tout le monde, mais qui ont été peu à peu oubliés par la force du temps.

 

Ces livres, sortes de guides historiques de l’insolite, rassemblent 300 sujets qui révèlent des anecdotes et des mystères. Certains ont inspiré des légendes, tandis que d’autres ont nourri l’esprit du lieu qui donne à Québec cette personnalité unique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs en Amérique du Nord.

 

 

Commentaires :

 

Pour découvrir la capitale nationale du Québec sous un angle surprenant et inhabituel, je vous recommande ces trois ouvrages abondamment illustrés.

 

Le premier tome est consacré au Vieux-Québec et aux quartiers Saint-Roch, Saint-Sauveur, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm sans oublier les plaines d’Abraham et la colline Parlementaire.

 

Le deuxième volume jette un regard curieux sur Limoilou, Beauport, Charlesbourg, Saint-Émile, Wendake, Loretteville, Vanier, Duberger, Les Saules, Neufchâtel, Val-Bélair, L’Ancienne-Lorette et la minuscule municipalité de Notre-Dame-des-Anges.

 

Le troisième ouvrage couvre les territoires de Saint-Sacrement, Sillery, Sainte-Foy, Cap-Rouge et la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures.

 

Si vous croyez bien connaître la ville de Québec, détrompez-vous. Vous serez étonné des découvertes que vous feront faire les deux auteurs.

 

Jean-François Caron est un historien spécialiste de l’histoire de la ville de Québec et de la toponymie. Il s’implique activement au sein de la Société historique de Québec où il collabore à des activités de diffusion de l’histoire de la capitale.

 

Historien de formation et ardent défenseur du patrimoine et des paysages, Pierre Lahoud parcourt le territoire québécois depuis plus de 40 ans pour en inventorier les trésors cachés. Il a rapporté du ciel québécois, et de plusieurs autres pays, plus de 800 000 images qui nous aident à apprécier et mieux comprendre notre environnement.

 

Préparez-vous à découvrir, entre autres, les charcottes, les deux monuments de Jeanne d’Arc, l’arboretum Sirard, les murales de Jordi Bonet, le Diable du pont de Québec, Stocane les toasts, l’ouvrage à corne, le bas-relief des Francs-Maçons, les canons russes, les capsules temporelles, les pierres de borne, le chien d’or, la contrescarpe...

 

La collection Curiosités offre aussi des itinéraires d’exploration des Cantons de l’Est, de la Côte-du-Sud, de Lévis, de la Baie-des-Chaleurs, de Portneuf, de Lotbinière, du Saguenay et du Lac-Saint-Jean.

 

 

Appréciation générale :
*****

La chambre des morts (Franck Thilliez)


Franck Thilliez. La chambre des morts. – Paris-New York : Le Passage Éditions, 2005. – 342 pages.

 


Thriller

 

 



Résumé :

 

Imaginez...

Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints.

Devant vous, un champ d'éoliennes désert.

Soudain le choc, d'une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d'euros.

Que feriez-vous ?

Vigo et Sylvain, eux, ont choisi.

 

 

Commentaires :

 

Si vous aimez les polars, les thrillers ou les romans noirs très violents, sanglants, aux scènes de torture plutôt explicites, La chambre des morts, prix des lecteurs Quais du polar et SNCF du polar vous plaira. La lecture de cette fiction efficace m’a convaincu que ce genre de littérature du crime ne correspond pas à mes goûts littéraires.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Charlotte (David Foenkinos


David Foenkinos. – Charlotte. – Paris : Gallimard, 2014. – 254 pages.

 


Roman

 

 



Résumé :

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie."

Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

 

 

Commentaires :

 

La critique officielle à la sortie de Charlotte ne fut pas unanime, reflétant probablement le malaise associé à un sujet aussi sensible.

 

Selon Culturebox, l’auteur « recompose la vie de cette artiste qu'il aime dans une forme littéraire inattendue, qui ressemble à un long chant. Un pari réussi. »

 

Pour Les Échos, l’histoire de Charlotte Salomon « est tellement oppressante que David Foenkinos, de son propre aveu, se révèle longtemps incapable d’écrire deux phrases de suite. [...] On le lit dans le même élan, avec la même émotion. »

 

L'Obs parle un récit « sans vergogne » avec « l'un des personnages les plus creux du roman français » et une thématique historique de la Shoah dont « comme du reste, Foenkinos n’a rien à dire ».

 

Les Inrockuptibles sont gênés par la « fausse simplicité de l’écriture », l'auteur a voulu « s’acheter une crédibilité littéraire », tentative qui débouche sur « un résultat inconsistant ».

 

Personnellement, j’ai été touché par cette histoire qui s’inscrit dans un des passés les plus sombres de l’humanité. Une écriture originale, à la ligne tel un long poème reflétant l’obsession du romancier :

 

« Je n’arrivais pas à écrire deux phrases de suite.

Je me sentais à l’arrêt à chaque point.

Impossible d’avancer.

C’était une sensation physique, une oppression.

J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne pour respirer.

Alors, j’ai compris qu’il fallait l’écrire ainsi. »       

 

Formule qu’a repris Joseph Ponthus dans son excellent roman À la ligne pour des raisons tout autres

.

Charlotte a été récipiendaire du Prix Liste Goncourt 2014 (choix polonais décerné par un jury d’étudiants des départements de français de douze universités polonaises à l'Institut français de Cracovie dans le cadre du Festival international de littérature Joseph Conrad, du Renaudot 2014, du Prix Goncourt des lycéens 2014. Il a aussi été récompensé aux Globes de Cristal dans la catégorie Meilleur Roman-Essai 2015 et a reçu le Prix Louise de Marillac 2016 attribué par les classes de seconde du lycée éponyme.

 

Un magnifique roman que je vous recommande.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Dis-moi qui doit vivre... (Marc-André Chabot)


Marc-André Chabot. Dis-moi qui doit vivre... – Montréal : Libre Expression, 2021. – 379 pages.

 


Polar

 

 



Résumé :

 

Quelques mois après la disparition du caïd Sir Chuck, Antoine Aubin se trouve impliqué malgré lui dans l'histoire d'un psychopathe en phase terminale qui veut partir avant de subir son procès pour meurtre. Avec l'assistance du lieutenant-détective Donald McGraw, Antoine tente d'empêcher le monstre d'arriver à ses fins. Pour le policier, une enquête prend une drôle de tournure : un tueur – probablement en série – s'en donne à cœur joie en assassinant des criminalistes de manière très très créative. McGraw et Antoine devront faire équipe en jouant avec la vie, la mort, les bons et les méchants… encore une fois.

 

 

Commentaires :

 

Après Dis-moi qui doit mourir... que j’avais beaucoup aimé, Marc-André Chabot récidive avec ce polar « où s'entremêlent des enquêtes policières fébriles, un serial killer, des avocats de la défense à la morale élastique, de l'humour et bien sûr… un civil indigné. » Et cette fois-ci, les avocats de la défense véreux qui défendent des criminels évidemment auteurs des pires délits en prennent plein la gueule de façon plutôt « originale ». L’auteur ayant une formation en droit, il jette un regard sévère sur le système judiciaire québécois et fait dire à un des protagonistes : « J’ai pas à me demander si mon client est coupable ou pas. Moi, je dois juste me demander si t'es capable de le prouver. » 

 

Cette fiction nous ramène quelques personnages de l’opus précédent (Antoine et le lieutenant McGraw) est intéressante par la thématique abordée et les liens que l’auteur fait avec de sombres histoires réelles vécues au Québec. Un récit intelligent qui porte à la réflexion du lecteur face à certaines décisions de cour parfois injuste.

 

J’ai une seule réserve : les explications répétitives données la première fois à un personnage et répétées à plusieurs reprises pour en informer d’autres deviennent parfois irritantes pour le lecteur. Sinon, vous apprécierez la plume vive et le souci du détail de l’auteur tant dans la description des lieux, des objets, des personnages... et des scènes de meurtres.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
****
Appréciation générale :
****

Leonard Cohen - Sur un fil (Philippe Girard)


Philippe Girard. – Leonard Cohen Sur un fil. – Bruxelles : Casterman, 2021. – 114 pages.

 

Bande dessinée

 

 




Résumé :

Véritable légende dans son pays, le Canadien Leonard Cohen (1934-2016) a marqué la musique du XXe siècle par la beauté de ses compositions.

On reconnaît Cohen à son timbre chaud et à la douceur mélancolique de ses chansons, souvent écrites en hommage aux femmes qu’il a aimées : Suzanne, Marianne, d’autres encore… Dans cette biographie, le lecteur traverse par flash-back la vie d’un artiste remarquable, avec ses coups de génie (le morceau « Hallelujah », dont les reprises ont parfois éclipsé l’original) et ses coups du sort (la perte des droits de « Suzanne », les manœuvres d’agents indélicats…), croisant au passage Janis Joplin, Lou Reed ou Phil Spector....

 

 

Commentaires :

 

Survol rapide plein de raccourcis de la vie mouvementée de l’écrivain, poète et chanteur montréalais, hé oui québécois, sous forme retour en arrière, d’un des grands artistes du XXe siècle sur son « lit de mort ».

 

Une conception graphique très traditionnelle. Belle qualité de papier. Enrobage de haute qualité, à la Casterman.

 

Une biographie chronologique et sélective : l’essentiel pour cerner les succès et les mésaventures de l’artiste, ses ambitions et ses doutes, ses amours, sa dépendance aux drogues dures. Certains personnages qui ont joué un rôle important dans la carrière de Cohen auraient eu avantage à être mieux présentés. Un petit conseil, on peut faire la connaissance de ceux-ci à la toute fin de la BD. Je les ai découverts en fin de lecture.

 

L’explication du sous-titre « Sur un fil » nous est dévoilée à l’avant dernière page, en référence subtile aux paroles de la chanson Like a bird on the wire :

 

« Like a bird on the wire,

like a drunk in a midnight choir

I have tried in my way to be free. »

 

En toute fin, on trouvera une « Playlist subjective » contenant quelques notes explicatives sur une douzaine de chansons ainsi qu’une brève bibliographie.

 

Un roman graphique qui s’ajoute à la collection de biographies initiée par Casterman, comprenant, entre autres, des albums consacrés au rocker Nick Cave, au chanteur country Johnny Cash, au boxer Emile Griffith, à Fidel Castro...

 

 

Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***

Bienvenue à Mother’s Rest (Lee Child)


Lee Child. – Bienvenue à Mother’s Rest. – Paris : Calmann-Lévy, 2018. – 500 pages.

 


Polar

 

 



Résumé :

Pourquoi cette ville s’appelle-t-elle « Mother’s Rest » ? C’est la question qui pousse Jack Reacher à descendre d’un train, en pleine nuit, dans cette bourgade perdue de l’Oklahoma.

À la gare, une femme splendide semble l’attendre. Mais Michelle Chang,  ex-agent du FBI, l’a pris pour Keever, qu’elle cherche désespérément.  Son collègue a disparu. Sans hésiter une seconde, Reacher décide de  l'aider à le retrouver. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’après un périple à  travers tout le pays et dans les profondeurs du Darknet, il se retrouvera  à la case départ, à Mother’s Rest, face au pire cauchemar imaginable.

 

 

Commentaires :

 

J’ai mis plusieurs jours avant de compléter la lecture de cette 20e aventure de Jack Reacher. Non pas que la thématique n’est pas intéressante en soi ni d’actualité par cette immersion dans les réseaux sociaux, plus particulièrement du « dark web », mais surtout à cause du rythme d’une lenteur lassante du récit.

 

Bienvenue à Mother’s Rest est une histoire classique du héros de Lee Child. Reacher arrive par hasard dans une ville sans intérêt dans un coin perdu de l’Amérique profonde, à la réalité sociale décadente. Cette fois-ci il descend d’un train, fait encore la connaissance d’une femme qui l’entraîne dans une enquête improbable dont l’issue s’avérera plutôt tordue et sordide. Bien sûr, le héros ne pourra éviter de succomber aux charmes d’une telle partenaire de passage avant de reprenne son périple touristique d’après-retraite.


C’est la marque de commerce de Lee Child : comme dans les opus précédents et peut-être encore davantage dans celui-ci, tout est décrit en détail : les paysages, les lieux, les personnages, leur habillement... Tout est généreusement fourni – décors et costumes - pour une autre adaptation cinématographique.


Soit dit en passant, je n’ai jamais compris comment Child a pu accepter que son ex-policier militaire ait été incarné à deux reprises par l’acteur Tom Cruise qui n’a nullement le physique du personnage tel qu’on peut l’imaginer en fonction des paramètres fournis par son créateur. Mais bon, revenons au roman.

 

Évidemment, tous les ingrédients habituels sont réunis. Attendez-vous à des scènes de combats « agrémentées » d’interminables réflexions, calculs statistiques, hypothèses, hésitations, scénarios... avant que Reacher ne décide de porter tel ou tel coup à un adversaire ou pour en affronter une demi-douzaine à la fois. Une formule un peu lassante qui plaît certainement aux inconditionnels. Par contre, cette fois-ci, le héros n’est pas à l’abri de toute conséquence physique à la suite d’un combat.

 

Quant à la finale, attendez-vous à une vision d’horreur non prévisible.

 

Personnellement, c’est le dernier Lee Child qui aboutit sur ma pile à lire, ayant l’impression d’avoir fait le tour de l’univers de Reacher, même si je n’ai pas lu l’ensemble des titres de la série.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
***
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***