Richard
Ste-Marie. – De ton fils charmant et
clarinettiste. – Lévis : Alire, 2018. 268 pages.
Polar
Résumé : Policier à la carrière peu exemplaire, Marcel
Banville, un célibataire endurci qui ne s’est guère fait d’amis, a repoussé à
l’extrême limite le moment de prendre sa retraite tant il appréhende l’ennui
qui s’ensuivra. Or, c’est à quelques semaines de la date fatidique qu’il hérite
de l’enquête sur les meurtres sordides de prêtres associés à des actes pédophiles,
enquête qu’il sait ne pouvoir se résoudre avant de remettre son insigne.
C’est
donc en toute illégalité que Marcel décide de reprendre son rôle quand, en feuilletant
les albums photos de sa mère – dont le suicide en pleine force de l’âge
constitue le douloureux mystère de sa jeunesse –, il réalise que de nombreux
religieux gravitaient à cette époque autour de sa mère.
Avec
un sentiment d’urgence qu’il n’avait pas ressenti depuis ses années folles de
petit délinquant dans ce quartier Limoilou qu’il habite toujours, Banville
s’associe avec des gens possédant un sens tout aussi personnel que lui de la
justice, comme Charles McNicoll, un tueur à gages mélomane de son état.
Et
les voilà sur la piste d’un véritable panier de crabes de religieux sans
scrupules… et d’un lugubre prédateur qui, étrangement, semble poursuivre les
mêmes objectifs qu’eux!
Commentaires : Un autre excellent polar de Richard Ste-Marie avec
comme thématique un sujet de l’heure : la pédophilie religieuse et la
problématique du célibat des prêtres catholiques. Des événements « dus à l’imagination
de l’auteur » et pour lesquels « toute ressemblance entre certains
personnages et des personnes vivantes [est] purement fortuite ».
Pour
nous raconter cette histoire sordide de meurtres en série écrite sans pusillanimité,
l’auteur a confié l’enquête à un nouveau protagoniste, le sergent Marcel
Banville, policier plus ou moins intègre du Service de police de la ville de
Québec (SPVQ), délaissant temporairement, on peut le souhaiter, son héros
fétiche : Francis Pagliaro. Un enquêteur qui a toutes les raisons de
vouloir démasquer l’imposture cléricale, de dénoncer la domination de ces curés
(prêtres, révérends pères, frères membres de certains ordres religieux) dans la
vie quotidienne, après des familles, dans les écoles et les sacristies.
Comme
nous y a habitués Richard Ste-Marie, la structure romanesque est très efficace
et les personnages sont des plus crédibles. L’ensemble est bien rythmé avec une
montée de tension de chapitre en chapitre. Le lecteur est progressivement entraîné
dans la découverte des mises en scènes des crimes et des indices menant à la
résolution de l’enquête. Avec une finale tout à fait inattendue. L’action est
campée en bonne partie dans le quartier Limoilou de Québec, le quartier de mon
enfance et celui de l’auteur, et, entre autres, à Saint-Agapit, à une
quarantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale. Avec une touche « musicale »
incontournable quand on connaît l’auteur.
Mentionnons
que la citation de Théodore Agrippa d’Aubigné (1552-1630) extraite de Contre la présence réelle et placée en
exergue de l’ouvrage ne pouvait être mieux choisie pour caractériser ce récit
noir et troublant.
Vous
avez compris que je suis un inconditionnel et que j’attends impatiemment le
prochain roman de Richard Ste-Marie.
Ce que j’ai aimé : L’audace de l’auteur dans le choix du sujet
susceptible de rouvrir des plaies inguérissables du passé. La crédibilité des
personnages. La chute finale (ne lisez surtout pas le paragraphe de la dernière
page : vous gâcheriez votre plaisir).
Ce que j’ai moins aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶¶
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