Sombres Vendanges (Michel Hody)

Michel Hody. – Sombres Vendanges – Une énigme médiévale en principauté de Liège (Une nouvelle enquête d’Amaury le Cathare). – Liège : Noir dessin production, 2014. 320 pages.


Polar historique





Résumé : Lorsque Jonas Rivière, un humble scribe des services épiscopaux, est retrouvé assassiné dans les bois de la résidence d’été du prince-évêque, Adolphe de la Mack, personne ne se doute alors des enchaînements dramatiques que cette mort va entraîner. À commencer par Amaury de Montségur, dit le Cathare, qui se voit imposer une investigation dont il se serait bien passé. […] Le meurtre d’un important notable relance l’idée d’une vaste conspiration tenant à déstabiliser les institutions liégeoises. Le Cathare, assisté de son fidèle Rheinhardt, va tenter d’en identifier les responsables jusqu’au moment où sa route croisera, à l’occasion d’un autre crime, celle d’un tueur implacable…

Commentaires : Il existe toutes sortes de polars : écologiques, thrillers, espiolars, noirs… Nous sommes ici en présence d’un roman policier historique dont l’action se déroule pendant de la première moitié du 14e siècle, dans la principauté de Liège, au cœur de la cité et dans les campagnes environnantes. Une « enquête riche en rebondissements et hautement dangereuse », comme l’annonce la quatrième de couverture. Et c’est le cas, après un début plus lent qui permet de bien situer le récit dans son contexte historique. Puis, à un rythme qui s’accélère, le lecteur est propulsé dans l’univers d’un désaxé, un tueur en série, auteur de nombreux meurtres et tentatives de meurtre, mercenaire à la solde d’un commanditaire dont on ne découvrira l’identité qu’à la toute fin du roman.

Ce troisième roman de Michel Hody (après De Rose et de sang publié en 2010 et Le secret de Khazar, en 2013), mettant en vedette l’enquêteur cathare qu’il a imaginé, contient les ingrédients essentiels à soutenir le suspense : personnages louches, documents énigmatiques, enjeux politiques et économiques… Le choix de l’auteur d’intégrer dans un français contemporain des mots et des expressions de l’époque apporte encore plus de crédibilité au récit fictif. Par moment, j’aurais souhaité me référer à un petit lexique afin de préciser le sens de certains termes.

L’érudition de Michel Hody et sa connaissance approfondie de l’histoire lointaine de Liège, sa ville d’origine, sont évidentes. Elles permettent au lecteur de découvrir différents aspects de la vie quotidienne au Moyen-Âge. Pour un Nord-Américain, même avec une formation historique, l’expérience est très enrichissante. Une belle illustration que le polar est un genre littéraire idéal pour aller au-delà de la simple histoire d’assassinats plus ou moins sanglants.

J’ai donc beaucoup aimé Sombres Vendanges que j’ai dévoré en quelques jours. Une belle découverte.

Ce que j’ai aimé : Les descriptions détaillées et minutieuses des personnages, des lieux, des costumes, des repas et des us et coutumes qui font vivre au lecteur une expérience de la vie quotidienne de la communauté liégeoise de l’époque. Certaines expressions qui prévalent des deux côtés de l’Atlantique.

Ce que je n’ai pas aimé : La mise en page qui aurait gagné à dégager les paragraphes, voir les dialogues, dans l’ensemble du texte, pour faciliter la lecture. Quelques lacunes typographiques et absence de l’année d’édition de l'ouvrage dans les pages liminaires.


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Vingt-trois prostituées (Chester Brown)

Chester Brown – Vingt-trois prostituées. – Paris : Cornélius, 2012. – 280 pages.


Bande dessinée







Résumé : Au terme de sa rupture avec Sook-Yin Lee, Chester Brown décide qu’il ne veut plus de petite amie. Trois ans d’abstinence plus tard, il décide de sauter le pas et de fréquenter les prostituées. Ce livre évoque chacune des vingt-trois filles (vingt-quatre en réalité) avec lesquelles l’auteur a entretenu des relations sexuelles tarifées entre 1999 et 2010. Souvent drôle, toujours lucide, ce journal de bord d’un micheton offre un tableau saisissant de la prostitution contemporaine, que le talent de son auteur exempte de tout voyeurisme ou sensationnalisme.

Commentaires : Chester Brown est bédéiste étonnant. Ici, il nous livre ses réflexions sur la décriminalisation d’un métier qu’il considère comme normal et qui ne doit pas être régulé. Au gré de ses rendez-vous, comme il les appelle – in-call et out-call –, au fil des ans, il en profite pour réfuter les arguments classiques anti-prostitution, fondés sur la morale religieuse qu’il considère comme rétrograde. Et, comme dans les autres composantes de son œuvre littéraire, le tout est très documenté : témoignages de travailleuses du sexe et de spécialistes complétés par une bibliographie thématique. Les scènes ponctuelles de discussions entre Chester Brown et ses amis aussi dessinateurs, Seth et Joe Matt, permettent à l’auteur de confronter ses opinions libertaires et, conséquemment, de préciser le fond de sa pensée sur la monogamie et le romantisme.

Après 287 pages de planches à huit cases en noir et blanc, ce roman graphique est complété par 22 appendices, presque autant que le nombre de prostituées fréquentées, permettent à l’auteur d’étayer son opinion sur un certain nombre de questions : la normalité de la prostitution, les droits sexuels, l’influence de l’argent, l’estime de soi, la violence, le proxénétisme, l’exploitation et la commercialisation du sexe, le mariage, le racolage… en sont quelques exemples.

On peut être ou non d’accord avec l’argumentaire de cet auteur talentueux et érudit, il n’en reste pas moins que Vingt-trois prostituées (Paying for it, dans sa version originale anglaise), une bande dessinée autobiographique non complaisante possède un caractère social qui oblige le lecteur à se positionner face à l’hypocrisie de nos sociétés contemporaines.

Ce que j’ai aimé : Une certaine pudeur et le respect de l’anonymat des principales intéressées. La franchise et l’honnêteté de l’auteur dans ses propos. La simplicité du dessin mettant en évidence les dialogues.

Ce que je n’ai pas aimé : -


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Amqui (Éric Forbes)

Éric Forbes – Amqui. – Montréal : Héliotrope, 2017. – 284 pages.


Polar/Roman noir







Résumé : À l’arrêt d’autobus devant la prison de Bordeaux, un homme attend sous la pluie. Étienne Chénier : libraire dans la mi-trentaine, né à Amqui, friand d’arts martiaux. Condamné pour meurtre il y a quatre ans, il vient d’être relâché, bien avant la fin de sa peine, à la suite de tractations douteuses. Il attend, certes, le bus, mais surtout le moment propice pour exécuter un plan de vengeance longuement mijoté.

Comment  un simple libraire a-t-il pu se transformer en tueur sanguinaire ? Et que cachent les innombrables pans d’ombre de son histoire familiale ?

Commentaires : Voilà un véritable roman noir qui se lit avec intérêt, écrit par un libraire collectionneur de polars et originaire d’Amqui qui en est à son premier roman ! Une histoire qui se déroule à un rythme d’enfer mettant en scène un tueur impitoyable qui frappe sur tous ceux qui se retrouvent volontairement ou involontairement sur son chemin. Et, évidemment, un enquêteur du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Denis Leblanc, aux prises lui aussi avec ses problèmes personnels et une partenaire, Sophie qui peine à le supporter. De Montréal à Amqui, Étienne Chénier ne fait pas dans la dentelle. Disons que les globules rouges et blancs ont tendance à se répandre sur toutes les surfaces.

On y croit à ce personnage central dont la violence n’a d’égal que la justification de ses gestes criminels, jusqu’à en légitimer l’usage. Même crédibilité pour l’ensemble des autres personnages plus ou moins louches, de prime abord plutôt antipathiques. Un récit dans lequel même les forces policières sont mises en échec. Préparez-vous à être tenu en haleine tant que vous n’aurez pas lu les toutes dernières lignes du dernier chapitre.

J’ai, par contre, eu plus de difficulté avec le choix d’Éric Forbes d’impliquer un politicien aspirant à la chefferie du Parti québécois en en faisant un être véreux et corrompu qui a à son emploi des gardes du corps qu’on aurait plutôt tendance à associer à la pègre. Invraisemblable ce personnage qui ne cadre pas avec la tradition des élus de ce parti politique. Il faut croire que l’auteur avait ses raisons.

Amqui est un incontournable de la littérature noire québécoise qui ne compte que quelques auteurs qui ont choisi ce genre littéraire. Éric Forbes, un écrivain et un libraire amoureux des polars à suivre de près.
Ce que j’ai aimé : Le rythme soutenu et le découpage en courts chapitres dont les enchaînements contribuent à poursuivre la lecture sans relâche. Le style d’écriture et l’ambiance de l’histoire.

Ce que je n’ai pas aimé : -


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Péril sur le fleuve (Daniel Lessard)

Daniel Lessard. – Péril sur le fleuve. – Montréal : Éditions Pierre Tisseyre, 2017. 224 pages.


Thriller politique et écologique :







Résumé : Mai 2018. A l’Anse-aux-Sarcelles, entre Berthier-sur-Mer et Montmagny, le Saint-Laurent de lumière matinale. Sur sa bicyclette, la biologiste Amélie Breton file vers la rive pour commencer sa journée. La découverte qu’elle est sur le point d’y faire va plonger le Québec dans une des pires crises politiques de son histoire…

Commentaires : Voici un thriller qui correspond bien à cette littérature de genre. Une histoire bien ficelée, crédible au point où on a l’impression qu’un film se déroule sous nos yeux, un bon suspense avec une finale imprévisible. Un scénario catastrophe qui met en scène des politiciens peu enclins à la protection de l’environnement, des biologistes engagés et frustrés de l’inaction gouvernementale, confrontés à des gouvernements improvisateurs au cœur de luttes de pouvoirs (le Québec face à Ottawa, Ottawa face à Washington); avec l’apparition d’une nouvelle menace terroriste, le terrorisme écologique, la cellule Sauvons le Saint-Laurent. Un groupe québécois d’influence djihadiste, dont l’action est inspiré du FLQ des années 70, et prêt à tout : attentats, communiqués, menaces, utilisation des médias, arraisonnement d’un super pétrolier immobilisé face à un lieu imaginaire, le village de l’Anse-aux-Sarcelles, entre Montmagny et Berthier-sur-Mer, avec comme objectif de le faire sauter sous le pont de Québec.

Tous les ingrédients sont présents pour confronter préoccupations environnementales, politiques et liées à la sécurité nationale. Un récit qui met en avant-scène deux personnages féminins sur qui repose le déroulement dramatique des événements : une biologiste résidente des lieux et une journaliste de Radio-Canada qui, grâce à ses sources qu’elle tient à protéger, permet de suivre, d’heure en heure, le drame. Après tout, l’auteur est un ex-journaliste de la société d’État qui connaît bien les l’envers du décor ainsi que du milieu politique.

Il est aussi intéressant de constater que, dans deux thrillers/polars écologiques québécois publiés à quelques mois d’intervalle, les auteurs projettent les événements dans un futur plus ou moins rapproché en campant leurs récits sur les rives du Saint-Laurent : une voie fluviale de plus en plus affectée par les activités humaines, tant côtières et que maritimes.

C’était aussi le cas dans Sans terre, de Marie-Ève Sévigny, que j’ai lu il y a quelques mois. Ce polar où s’entremêle le controversé futur pipeline transportant le pétrole de l’Ouest canadien vers les Maritimes et la corruption qui entoure un tel projet. Alors que les événements se déroulent en 2010, il est difficile de ne pas faire le lien avec le projet d’Énergie Est. Une autre illustration que la littérature policière et les thrillers sont un véhicule idéal pour porter un regard critique sur la société et sur le monde politico-économique qui dirige les sociétés modernes. Tant dans Péril sur le fleuve que dans Sans terres, certains personnages fictifs que mettent en scène les deux auteurs peuvent facilement être associés à certains qui dirigent actuellement les destinées du Québec (et du Canada).

Ce que j’ai aimé : Les préoccupations environnementales, les manipulations politiques, les relations tendues entre Québec et Ottawa, les Américains qui ont toujours la solution, peu importent les dommages collatéraux et le réalisme indéniable du récit qui se déroule demain, en 2018.

Ce que je n’ai pas aimé : -


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Marie pleurait sur les pieds de Jésus (Chester Brown)

Chester Brown. – Marie pleurait sur les pieds de Jésus. – Paris : Cornélius, 2016. – 269 p.


Bande dessinée







Résumé : Quel rôle les femmes ont-elles joué dans la grande histoire de la Bible ? À quels moments le corps et la sexualité ont-ils influencé le récit de ce mythe fondateur ?

En s’interrogeant sur les raisons qui poussent Matthieu à intégrer cinq histoires de femmes dans sa généalogie de Jésus, Chester Brown développe un point de vue audacieux sur l’usage du corps et de l’argent dans les Évangiles. Il s’approprie ainsi neuf passages, extraits des Écritures, qui remettent en question le tabou de la prostitution, la fonction première du don et l’obéissance aveugle à Dieu.

Les destins croisés de Tamar, Rahab, Ruth, Marie et Bethsabée nuancent l’idéologie enracinée d’un corps féminin procréateur et immaculé. Loin d’être puni, le travail sexuel apparaît comme un état de fait, où la femme devient complice de la volonté de Dieu. De la même manière, les adorateurs imbéciles qui suivent avec acharnement les consignes du Tout-Puissant ne sont pas pour autant récompensés. Bien au contraire, désobéir permet de prouver sa valeur.

Commentaires : Chester Brown est un auteur de bandes dessinées d’origine montréalaise plutôt étonnant. Ici, encore une foi dans une BD très documentée, à la fois ambitieuse et, jusqu’à un certain point impudique, celui-ci nous offre une interprétation personnelle des liens naturels entre la religion, la prostitution et l’obéissance à l’autorité divine. Tout en s’appuyant sur de nombreuses sources, dont certains textes de la Bible. La question qui se pose : Marie, mère de Jésus, était-elle une prostituée ? Et Jésus condamnait-il la prostitution ? À une époque où des femmes comme Bethsabée, Ruth, Rahab et Tamar (quatre prostituées que l’apôtre Mathieu a intégrées dans la généalogie de Jésus en rédigeant son évangile quelques années après la crucifixion du Christ). Elles qui auraient fait ce choix de vie afin d’améliorer leur statut social.

Intéressante perspective de débats qui nous amènent à remettre en question la moralité d’une époque où la normalité d’une pratique était possiblement acceptée, action rédemptrice en opposition aux commandements d’un Dieu dominateur. Intéressant aussi quand on sait que les préceptes religieux qui découlent du Livre saint continuent de prôner jusqu’à aujourd’hui l’abstinence sexuelle avant le mariage. Et qu’en est-il de la réalité ? …

Chester Brown nous présente chacune des neuf histoires qui composent cet ouvrage sans artifice. En complément, il commente et analyse sur plusieurs pages (près du tiers de l’ouvrage) à partir d’une impressionnante documentation, résultat d’une recherche colossale. Le résultat est fort convaincant avec des textes sans artifice et un dessin d’une simplicité déconcertante qui caractérise les BD de cet auteur canadien. Le tout incrusté à raison de quatre cases par page qui mènent à l’essentiel de la thèse mise de l’avant.

Une lecture fort agréable à anticiper malgré un titre qui, de prime abord, est plutôt intriguant. Un ouvrage qui démontre, lui aussi, comment l’interprétation historique d’une autre époque (ici, sur des thèmes liant la sexualité, l’argent et la morale) peut se nuancer sur la base de recherches approfondies. Comme quoi, tout n’est jamais complètement noir ou complètement blanc lorsqu’on relit l’histoire de l’Humanité.

Ce que j’ai aimé : Le sujet évidemment. Entre autres, la représentation visuelle de Dieu, lorsqu’Il interagit avec certains personnages.

Ce que je n’ai pas aimé : -


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Jurée no 9 (Claire Cooke)

Claire Cooke – Jurée No 9 Une enquête d’Emma Clarke. – Saint-Bruno-de-Montarville : Les éditions Goélette, 2017. – 375 p.


Polar







Résumé : À peine remise de sa dernière enquête, Emma Clarke est aux prises avec un nouveau meurtre. Carmen Lopez, assistante à la galerie d'art On aura tout vu!, est retrouvée sans vie dans son salon. Très vite, l'affaire tourne au triangle amoureux impliquant un illustre avocat et son épouse. Mais alors que tous les indices mènent vers une seule personne et que le procès se met en branle, les doutes refont surface, pointés par une troublante jurée.

Commentaires : Jurée No 9 met en scène une enquêtrice, Emma Clarke, pianiste et adepte de moto, aux prises avec ses propres démons (encore un autre membre du corps policier qui a des comptes à régler avec son passé) et une jurée psychologiquement déséquilibrée, décidée à venger toutes les femmes de l’outrage (je n’en dis pas plus) dont elle a été elle-même victime en tentant d’influencer le jury. Et quelques personnages généralement bien campés dans une histoire de crime passionnel dont on ne connaît le dénouement évidemment imprévu qu’à la toute fin. En ce sens, le suspense est maintenu tout au long des 375 pages.

Ce roman se divise en deux parties : la première décrit sans dévoiler d’indices l’objet de l’enquête : une maîtresse enceinte assassinée, un mari avocat trompeur et macho, une épouse photographe  dans le coma à la suite d’un accident de voiture, un galeriste, un policier en amour avec l’enquêtrice dont le père, résident à Londres, est aussi policier coincé dans une enquête qui ne donne aucun résultat et quelques autres personnages secondaires. Bien que de prime abord le scénario semble bien imaginé, l’enquête, ponctuée de visites d’Emma Clarke chez sa psy piétine comme c’est souvent le cas dans cette littérature de genre.

La deuxième partie décrit le procès et le stratagème imaginé par la jurée no 9. Difficile de croire qu’un membre d’un jury puisse se présenter au quotidien sous un déguisement, même si la protagoniste est une maquilleuse au cinéma. J’ai eu aussi beaucoup de difficulté avec le déroulement des interrogatoires au palais de justice : la séance s’ouvre en début d’avant-midi, les avocats interrogent un témoin (une dizaine de questions pour la Couronne, cinq ou six pour la défense – lu en 5 minutes) et voilà que la séance est levée pour le dîner.

Somme toute une histoire intéressante, quoique plutôt mince. Le premier roman de Claire Cook, Le cruciverbiste dont la critique avait été plutôt positive, semble-t-il, annonçait une suite prometteuse. Je me promets de le lire afin de me faire une meilleure idée du potentiel de cette auteure sympathique.

Ce que j’ai aimé : La réflexion sur le modus operandi de meurtres commis par des femmes vs par des hommes.

Ce que je n’ai pas aimé : La sauce un peu étirée : le récit aurait pu être réduit de quelques dizaines de pages.


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Les furies (Loren Groff)

Loren Groff. – Les furies. – Paris : Éditions de l’Olivier, 2017. – 430 p.

Roman









Résumé : En 1991, Lotto et Mathilde ont 22 ans. Séduisants et amoureux, ils se sont rencontrés à l'université et se marient rapidement. Dix ans plus tard, Lotto est devenu un dramaturge reconnu et son épouse le soutient dans toutes ses entreprises. Archétype du couple réussi, ils suscitent des jalousies. Mais leur union pourrait avoir une raison d'être peu avouable.

Commentaires : Ce roman de cette auteure américaine d’origine Amish raconte l’histoire d’un couple : d’une part Lancelot Satterwhite que son entourage appelle Lotto, le modèle du jeune Américain parfait, beau, narcissique et jusqu’à un certain point talentueux (plutôt dans dramaturgie que dans le métier d’acteur); et d’autre part, Mathilde, jeune mannequin, grande blonde solitaire et secrète qui suscite l’envie de leurs amis et qui séduit Lotto dès la fin de ses études universitaires et qui l’épouse pour former un couple que tous qualifient de parfait.

Il y a deux histoires dans ce roman : la première, intitulée « Fortune » raconte le quotidien vu par Lotto jusqu’à son décès. Un récit qui semble un peu banal dans lequel on se demande parfois où s’en va l’auteur. Personnellement, j’ai failli décrocher, n’eût été la recommandation d’un ami de poursuivre la lecture. Puis, dans une deuxième partie intitulée « Les furies », le roman prend tout son sens : c’est la version de Mathilde, veuve dévastée en fureur qui revit son enfance, son adolescence et ses premiers pas dans le monde des adultes. Des secrets avec lesquels le lecteur fait le pont avec le récit de Lotto.

Avec un style nourri par de nombreuses références littéraires, le roman de Loren Groff pose les bases d’une réflexion sur le mariage et la réussite sociale : qu’est-ce qu’une vie réussie et à quel prix et qu’en est-il de la fidélité?


Cote : ¶¶¶