Joël Dicker. – L’Affaire Alaska Sanders. – Genève : Éditions Rosie&Wolfe, 2022. – 575 pages.
Polar
Résumé :
Avril 1999.
Mount Pleasant, une paisible petite bourgade du New Hampshire, est bouleversée
par un meurtre. Le corps d'Alaska Sanders, arrivée depuis peu dans la ville,
est retrouvé au bord d'un lac. L'enquête est rapidement bouclée, puis classée,
même si sa conclusion est marquée par un nouvel épisode tragique.
Mais onze
ans plus tard, l'affaire rebondit. Début 2010, le sergent Perry Gahalowood, de
la police d'État du New Hampshire, persuadé d'avoir élucidé le crime à
l'époque, reçoit une lettre anonyme qui le trouble. Et s'il avait suivi une
fausse piste ?
Son ami
l'écrivain Marcus Goldman, qui vient de remporter un immense succès avec La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert,
va lui prêter main forte pour découvrir la vérité.
Les fantômes du passé vont resurgir, et parmi
eux celui de Harry Quebert.
Commentaires :
D’entrée de
jeu, j’ai beaucoup aimé le dernier polar de Joël Dicker, L’Affaire Alaska Sanders et y retrouver un certain nombre de personnages
principaux et secondaires de La Vérité
sur l’Affaire Quebert que j’avais adoré : Marcus Goldman, le
narrateur, l’enquêteur Perry Gahalowood, l’éditeur Roy Barbaski et, bien sûr
Harry Quebert. Une valeur sûre de cet auteur originaire de Genève et se
concentrer sur son univers romanesque ayant pour cadre les états du Nord-est
américain (bien que j’avais tout de même aimé L’Énigme
de la chambre 622, roman auquel j’avais tout de même attribué 5 étoiles.
L’Affaire Alaska Sanders s’inscrit dans la
continuité littéraire de Dicker. Son personnage principal, Marcus Goldman, en
quête d’une « Maison d’écrivain ». Ce polar s’insère dans la séquence
créative de l’auteur qui dévoile ses aspirations et ses craintes face aux défis
de la création littéraire et aux impacts du succès et de la célébrité : « … le succès est une forme de maladie. Il
altère le comportement. Le succès public, la célébrité, c'est-à-dire le regard
que les gens portent sur vous, affectent votre conduite. Ils vous interdisent
de vivre normalement. Mais soyez sans crainte: puisque le succès est une
maladie comme les autres, il génère ses propres anticorps. Il se combat
lui-même, en son sein. Le succès est donc un échec programmé.»
J’ai particulièrement
apprécié la structure du scénario avec ses allers-retours entre l’actualité du
récit et les événements tels que vécus dans le passé, racontés par les différents
protagonistes. Une intrigue habilement ficelée dans ses moindres détails. Contrairement
à de nombreuses critiques, je me suis senti tout à fait à l’aise dans cette
forme d’écriture qui fait progresser pas à pas l’enquête, malgré certaines
informations récurrentes. En fait, il m’a été difficile de reporter au lendemain
la lecture de ce pavé de plus de 500 pages truffé de rebondissements :
impossible de deviner qui a tué Alaska Sanders avant d’avoir atteint les
derniers chapitres.
Tout est
crédible dans cette histoire. Les échanges entre Goldman et Gahalowood sont savoureux.
De nombreux personnages, des suspects potentiels, s’ajoutent tout au long du
récit sans impacts sur le rythme.
Je m’attendais
à d’autres réflexions sur le métier d’écrivain, comme c’était le cas dabs La Vérité sur l’Affaire Quebert où
Québert prodiguait ses précieux conseils à son poulain, écrivain en devenir. Il
n’est n’est pas. Par contre, j’ai souri lorsque Dicker, dont les fictions ont
été traduites dans le monde entier et passionné des millions de lecteurs, fait
déclarer à un de ses personnages secondaires que « un livre ça prend un temps fou à écrire et ça ne rapporte rien ! ».
Ce commentaire sur la célébrité : « On
voudrait toujours qu'un grand écrivain ressemble à ceux qui l'ont précédé, sans
penser que, s'il est un grand écrivain, c'est justement parce qu'il ne leur
ressemble pas. » Et ce clin d’œil à la « Librairie Le monde de Marcus ».
J’ai savouré
la lecture de ce polar qui annonce peut-être une « suite » antérieure
à l’affaire Quebert : L’Affaire Gaby Robinson.
À lire aussi
mes commentaires sur La
Disparition de Stephanie Mailer.
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : *****
Intérêt/Émotion
ressentie : *****
Appréciation générale
: *****
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