Tuer pour régner (Jean-Pierre Gagné)

Jean-Pierre Gagné. – Tuer pour régner. – Rimouski : Éditions du Tullinois, 2020. – 341 pages.


Polar


Il s’en passe des choses « pas très catholiques » dans cet Hôpital de Québec (mon alma mater de naissance) où pratique le chirurgien Jean-Pierre… – correction : Jacques Poirier. Après un scandale relié à l’achat d’appareils médicaux (Piège de sang) qui a mis sa vie en péril, mais l’a tout de même gratifié de quelques millions de dollars, le médecin meurtrier nous revient dans une enquête des plus rocambolesque menée par son bon ami avocat Marvin Sark (prononcer "shark") et ses acolytes mafieux.

Une histoire dont la structure ressemble beaucoup, peut-être un peu trop à mon goût, à celle du précédent roman et qui se déroule à Québec, après une incursion dans la région de Montréal. Jean-Pierre Gagné ne manque pas d'humour ni d’imagination ici avec l’ébauche d’un complot qui relève presque de la science-fiction. Avec une finale à nous faire tomber en bas de notre chaise. Sans compter les « explications » avancées de certains événements historiques qui ont marqué le Québec au cours des dernières décennies. Je vous les laisse découvrir.

Jacques Poirier [personnifié par l’auteur sur la couverture de première J] est certainement le premier chirurgien assassin du polar québécois, amateur de belles voitures, de bons scotches et de bons vins (italiens). Il demeure dans mon quartier. Le meurtre dont on l’accuse a été commis dans une résidence cossue d’une rue que j’emprunte au moins 2 fois par semaine, ce qui ne me rassure pas J.
Une fiction qui se déroule dans ma ville, conclue dans un restaurant de la rue Maguire dont les brunchs du dimanche sont parmi les meilleurs du secteur ! Une lecture divertissante, parfois critique du secteur public et de ses pratiques. Il faudra innover s’il y a récidive.

Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
***
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
****

L’enquête (Juan José Saer)

Juan José Saer. – L’enquête. – Paris : Le Tripode. – 2019. – 190 pages.

Polar

Si vous aimez les phrases qui n’en finissent plus au point de constituer de longs paragraphes, des descriptions à n’en plus finir, un long détour avant d’en arriver à cette enquête dont j’avais presque deviné l’issue au premier quart du roman, ce « polar » est pour vous. La maquette de la couverture de première parle d’elle-même.

Difficile de faire lien entre les interminables palabres « exotiques » autour des souvenirs du narrateur omniscient et la mince affaire policière concernant 28 meurtres en série dont la majorité dans le même arrondissement de Paris dont la solution est dévoilée en quelques paragraphes à la toute fin de l’opus qui, heureusement, compte moins de 200 pages (tout de même 40 $ CAN).

En passant, j’aimerais bien qu’on m’explique comment quelqu’un peut déboucher une bouteille de champagne pour y introduire une substance illicite – jusque-là il n’y a aucun problème – pour ensuite la reboucher, la sceller à nouveau  et la rapporter au supermarché pour la remettre à une future victime !

Bon, vous avez compris que je n’ai pas apprécié, me contentant de parcourir en diagonale le récit d’une qualité littéraire irréprochable, pour qui aime ce style, pour me concentrer sur ce que je croyais essentiel : l’enquête. À vous de porter votre propre jugement.
 

Originalité/Choix du sujet :
***
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
**
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Quand j’étais Théodore Seaborn (Martin Michaud)

Martin Michaud. – Quand j’étais Théodore Seaborn. – Montréal : Éditions Goélette, 2015. – 423 pages.

Thriller

Encore un autre excellent roman de Martin Michaud, son septième dans lequel il nous entraîne au cœur du fief de l’État islamique, en Syrie. Une œuvre de fiction plus que réaliste. Une histoire incroyable, intriquée à un contexte historique contemporain, qui déborde de renversements de situation jusqu’à la fin. Avec une belle surprise à mi-chemin. Un opus qui annonce d’une certaine manière la cinquième enquête de Victor Lessard : Ghetto X. De quoi réfléchir sur les choix et les décisions qui influencent notre futur.
 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Sous la surface (Martin Michaud)

Martin Michaud. – Sous la surface. – Montréal : Éditions Coup d’œil, 2015. – 416 pages.

Thriller
 
Avec Sous la surface, Martin Michaud nous transporte dans un tout autre univers que celui de son enquêteur fétiche, Victor Lessard. On est ici en pleine investiture démocrate pour la présidence des États-Unis. Un thriller tricoté serré, un savant mélange de « meurtres, morts violentes, parfum de scandale, soif du pouvoir, complots, dissimulation, mensonges, trahison, tractations secrètes et tromperies ». Dès les premiers chapitres, impossible de décrocher. Le rythme est soutenu, les personnages crédibles, l’ambiance glauque. Quelques coquilles. Une pleine maîtrise des caractéristiques de ce genre littéraire. Inspirant.


Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Violence à l’origine (Martin Michaud)


Cette quatrième enquête de Victor Lessard « marque la fin d’un cycle » comme le mentionne l’auteur en postface. Et « plusieurs sous intrigues laissées […] en suspens dans les premiers tomes de la série trouvent leur résolution. » Alors qu’une porte reste ouverte pour le futur. Encore une fois une enquête des plus complexes au cours de laquelle les émotions des intervenants sont à vif. Contrairement à la série télévisée où la structure du récit a été fortement recomposée, il est peu mention dans le texte du drame qu’a vécu Victor Lessard au cours de son adolescence. Un bémol, quant à moi : la finale sur le mont Royal sous un orage qui y déverse une pluie diluvienne : cette histoire de treuil, de câble d’acier… Spectaculaire, mais peut-être invraisemblable. Je me suis également demandé comment Victor Lessard peut allumer une cigarette sous un tel déluge. Mais bon. Il n’en reste pas moins qu’on a entre les mains un excellent Martin Michaud.

Originalité/Choix du sujet :
*****
Intrigue :

*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
****