Le Blues des sacrifiés (Richard Ste-Marie)


Richard Ste-Marie. – Le Blues des sacrifiés. – Lévis : Alire, 2016. 364 pages.


Polar







Résumé : Pour Francis Pagliaro, l’affaire débute quand l’un de ses proches collègues, le policier expert en informatique Nicolas Turmel, est froidement assassiné chez lui d’une balle en pleine tête. Le jeune père de famille était assis devant son ordinateur, casque d’écoute sur la tête. Motif de l’agression : inconnu.

Pour Louis Collard, professeur de musique à l’Université Laval, l’affaire s’enclenche le lendemain quand il apprend que sa femme Genevière, une décoratrice de théâtre, vient d’être tout aussi froidement tuée d’une balle en plein cœur. Motif de l’agression : inconnu.

Très vite, les enquêteurs de Montréal et de Québec découvrent qu’un élément relie les deux meurtres sordides : l’arme du crime. De fait, tout indique qu’un pistolet de fabrication russe, dont la possession est interdite au Canada, a été utilisé. Pour Pagliaro, il ne fait aucun doute qu’un « professionnel » est à l’origine de ces meurtres, et qu’il faudra découvrir ce qu’il cherchait avant de pouvoir même l’appréhender !

C’est pourquoi il décide de creuser dans le passé de Louis Collard. Or, le saxophoniste, dévasté par la mort de sa femme, n’a jamais porté les policiers dans son cœur, et sa collaboration est loin d’être acquise. C’est pourtant Collard qui, sans le savoir, détient la clé de l’affaire, ce dont il commence à se douter quand il découvre qu’une de ses vieilles connaissances a elle aussi été victime du tueur…

Commentaires : Richard Ste-Marie est un auteur de Québec. Nous sommes nés tous les deux dans le même quartier, presque à la même époque. Son héros, l’inspecteur Francis Pagliaro de la Sûreté du Québec, est un policier cultivé, amateur de musique classique et d’art. Comme son créateur, clarinettiste, saxophoniste et professeur à l’École des arts visuels de l’Université Laval, qui allie crimes et culture pour inventer des histoires dignes de capter l’attention, bien ficelées, avec des chutes finales impossibles à anticiper. C’est ici le cas et également dans les enquêtes antérieures de Pagliaro (L’Inaveu 2012 [finaliste du Prix Saint-Pacôme du roman policier et Prix Coup de Cœur décerné par le club de lecture de la bibliothèque Mathilde-Massé de Saint-Pacôme], Un ménage rouge 2013 et Repentir(s) 2014) que j’ai beaucoup aimé.

Le Blues des sacrifiés nous entraîne dans une investigation dont le rythme croît de chapitre en chapitre. Dans la région de Montréal, mais surtout à Québec : à deux rues de chez moi et dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur. Une montée dramatique à laquelle on s’accroche dès le départ, qui pique notre curiosité au point où il est difficile d’en arrêter la lecture jusqu’à la ligne d’arrivée. Tous les personnages sont crédibles dans cette histoire de retour d’ascenseur dont la finale surprenante permet de décoder le titre donné au roman. Le tout raconté à la fois par un narrateur qui suit le cheminement de l’enquêteur Pagliaro et l’un des personnages principaux, Louis Collard, qui témoigne de sa perception des faits et des événements auxquels il est confronté. Deux points de vue sur une même affaire. Une structure romanesque des plus originales.

Richard Ste-Marie a aussi le don d’insérer ici et là des expériences personnelles de vie qui introduit une dose d’humanisme souvent absente de bon nombre d’ouvrages de ce type de littérature. Ce qui crée une valeur ajoutée et fort appréciée dans les fictions qu’il nous livre. Avec une thématique très contemporaine alliant terrorisme islamique et pègre russe, Le Blues des sacrifiés vous fera passer de trop courtes heures de délices. Une frustration que vous pourrez évacuer à l’annonce du prochain Ste-Marie dont la plume talentueuse saura encore une fois vous ravir, et vous stimuler à en redemander.

Le Blues des sacrifiés s’est inscrit comme finaliste du Prix Saint-Pacôme 2016 du roman policier.

Ce que j’ai aimé : Le scénario et la qualité d’écriture. L’environnement culturel du récit. Une histoire qui se déroule principalement dans la ville de Québec, un environnement propice au développement du genre polar et de roman noir.    

Ce que j’ai moins aimé : -

Cote :

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