L’Affaire du Dr Cream (Dean Jobb)


Dean Jobb. – L’Affaire du Dr Cream – De Québec à Londres : la traque d’un tueur en série à l’ère victorienne. – Montréal : Éditions de l’Homme, 2022. – 428 pages.

 

Essai

 

 

 

Résumé :

 

Jack l'Éventreur a effrayé ses contemporains.Le Dr Cream les a horrifiés.

 

Avortements illégaux, empoisonnements à la strychnine et au chloroforme, chantage, extorsion : ce ne sont là que quelques-uns des hauts faits de ce médecin ayant étudié à l'Université McGill, sinistre figure à l'origine même du concept de serial killer. Soupçonné d'avoir assassiné plusieurs femmes en Amérique du Nord, le Dr Thomas Neill Cream se trouve derrière les barreaux à Londres, en 1891. Commence alors le récit haletant de son procès.

 

Dean Jobb entraîne ses lecteurs dans les bas-fonds d'une enquête sordide qui révolutionna les techniques d'investigation, alors que les services de police dédaignaient encore l'utilisation de la science pour résoudre délits et meurtres. Le récit méconnu de ce monstre d'un autre siècle n'a pas fini de provoquer des frissons. À ne pas mettre entre toutes les mains.

 

 

Commentaires :

 

J’avoue avoir craint d’aborder cet ouvrage dont le contenu, de prime abord, me semblait très dense avec ses 72 pages de notes et références. Mais dès le premier des 38 courts chapitres, j’ai découvert un essai fascinant sur un côté sombre de l’époque où se sont déroulés les événements. La relation des crimes de cet odieux personnage arrivé à Québec en 1854 à l’âge de quatre ans, Thomas Neill Cream et le contexte sociohistorique, les « techniques » policières, la formation des policiers, l’enseignement et la pratique de la médecine, la disponibilité de certains poisons, le fonctionnement des enquêtes de coroners et des tribunaux tant aux États-Unis qu’en Angleterre, les conditions de vie dans les pénitenciers sont atout aussi intéressants. Et d’intéressantes descriptions de la ville de Québec. Le tout parsemé de nombreuses photos et illustrations de dessinateurs judiciaires et d’illustrateurs de presse. Sans oublier la couverture de première avec la magnifique photo du criminel réalisée en 1874 par le William Notman Studio.

 

Avec L’Affaire du Dr Cream, Dean Jobb nous livre un récit de « true crime » très documenté comme on peut le constater dans la section remerciements. Avec comme résultat que ce dernier affirme, en pages liminaires, qu’aucun « dialogue, aucune scène et aucun détail n'ont été inventés ou embellis. Le moindre mot encadré de guillemets est tiré d'un dossier du tribunal ou des services de police, d'un reportage journalistique, d'un mémoire ou d'une étude historique, d'une lettre ou de tout autre document archivistique ou muséal. » Lui qui s’était donné comme objectif d’être « le plus fidèle possible aux sources historiques » en dévoilant  plusieurs sources inédites.

 

Dean Jobb a subdivisé son ouvrage en six sections pour y raconter presque à la manière d’un polar, avec la technique des aller-retour, les événements de cette « horrible tragédie élisabéthaine » qui se déroulent entre 1850 et 1892 en divers lieux géographiques (une carte du cœur de Londres et une autre localisant les meurtres et les tentatives de meurtre en Amérique permettent au lecteur de cerner le champ d’action du tueur) :

 

1.    « Le pire des criminels » – Londres, 1891

2.    L’empoisonneur de Lambeth – Londres, Québec et l’État de New York, 1891-1891

3.    Une main amie – New York, Québec, Ontario, Angleterre, Écosse, 1850-1879

4.    L’enquête – Londres, juin-juillet 1892

5.    Crimes et châtiment – Illinois, Canada, État de New York, 1880-1892

6.    « Jack l’empoisonneur » – Londres, octobre-novembre 1892

 

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Le criminel :

 

Bien que le sous-titre y fait référence, il faudra « attendre des décennies avant que les termes pouvant correctement décrire Cream n'entrent dans l'usage : psychopathe et tueur en série. ». Au-delà des qualificatifs, Dean Jobb nous raconte « …l'histoire d'un jeune et talentueux médecin canadien qui, à l'image du Dr Jekyll, était devenu un monstre. Un avorteur. Un maître chanteur. Un empoisonneur. Un tueur implacable » issu d’une famille presbytérienne qui résidait à Québec sur la rue d’Artigny. Un meurtrier qu’on pourrait comparer à un certain « …William Palmer, le pionnier des empoisonneurs à la strychnine, un médecin aussi tristement célèbre à son époque ». Pas surprenant que Cream ait obtenu son effigie de cire exposée dans la Chambre des horreurs du Musée de madame Tussaud quelques jours après sa pendaison en 1892, et ce jusqu’en 1968.

 

Différentes sources permettent de dresser le profil de celui que les médias de l’époque appelleront « Jack l’empoisonneur », en référence au célèbre « éventreur » qui avait sévi quelques années auparavant :

 

« Un homme vil et sans raffinement »

 

« Un homme en pardessus noir, son crâne chauve coiffé d'un haut-de-forme […] Une moustache adoucissait ses traits anguleux, mais ses yeux gris fer que magnifiaient les épaisses lentilles de ses lunettes étaient particulièrement frappants : ils louchaient. Personne n'aurait pu dire qu'il était beau […]. Le haut-de-forme était le signe d'un homme du monde, un symbole de richesse et de privilège. »

 

« Cream était hautain et égocentrique, un grossier personnage qui dilapidait son argent. Vaniteux et pourtant indifférent à l'opinion des autres. Sans-gêne. Libertin. Quelqu'un à éviter. »

 

 « Il était toujours un peu plus intelligent quand il avait un peu bu. »

 

Celui qui brandissait ses diplômes de médecin et ses permis de pratique  pour clamer son innocence fréquentait des quartiers malfamés, souvent violents, louches, de dangereux cloaques « de criminalité, de pauvreté et de misère » dans les villes où il habitait. Son patronyme incita les journaux à le ridiculiser à l’aide jeux de mots : Churning Cream (crème à fouetter), Cream a Tartar (crème de tartre) Crooked Cream (crème tournée), Bad Cream (crème caillée), Pure Cream (100% crème).

 

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Les crimes :

 

« Cream avait commencé sa vie de criminel en tant qu'incendiaire et avorteur, passa ensuite au meurtre, puis avait fabriqué des faux et eu recours au chantage pour brouiller les pistes ou tirer profit des décès, même si rien ne prouve qu'il ait mené à bien l'une ou l'autre de ses menaces de chantage. Quand il arriva à Londres en 1891, il avait perfectionné sa technique. L'inclusion de strychnine dans des capsules de gélatine en masquait l'amertume et lui donnait le temps de fuir avant que les effets du poison ne se fassent sentir. Il était devenu une machine à tuer. »

 

Voilà qui résume bien la carrière de celui qui se disait aussi spécialiste en « maladies de l’utérus » pour réaliser des avortements illégaux très nombreux à l’époque où de nombreux charlatans et praticiens non habilités faisaient la pluie et le beau temps. Chaque meurtre et tentative de meurtre fait l’objet d’un chapitre.

 

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Le contexte sociohistorique

 

À l’époque où certains théâtres étaient désormais « éclairés par la lumière électrique », Londres est décrite comme une grande ville sous le joug du péché, et plus spécifiquement le district de Lambeth (South London) :

 

« Londres était une métropole tentaculaire de plus de cinq millions d'habitants, un resplendissant bastion de richesse et de pouvoir édifié sur la pauvreté, le crime et le désespoir. […] Une cohue d'équipages, de fiacres, de fourgons et d'omnibus encombrait les grandes rues. Le soir, les trottoirs devenaient des rivières de melons et de grands chapeaux à plumes quand hommes et femmes se déplaçaient tels des fantômes dans un monde inquiétant où le brouillard sinistre estompait la lueur vacillante des becs de gaz. Des voleurs à la tire, en quête de montres et de portefeuilles, se frayaient un chemin parmi la foule. »

 

En cette fin du XIXe siècle, les « les lecteurs recherchaient le ‘’ sensationnel ‘’ et le plaisir de plonger par procuration, à une distance de sécurité, dans un gouffre de malveillance et de scandale. […] Les écrivains se démenaient pour pondre des romans inspirés du dernier scandale, tandis qu'à Londres, les producteurs de spectacles portaient parfois les crimes à la scène avant même que le prévenu n'ait subi son procès. Les collectionneurs de souvenirs pouvaient acheter des figurines en céramique de tueurs et de victimes. À l'image de l'Illustrated Police News [peut-être l’équivalent de Allo Police, hebdomadaire québécois publié de 1953 à 2003, spécialisé dans la couverture de faits divers avec photographies crues].et d'autres lucratifs journaux jaunes […] la presse de grande diffusion publiait des comptes rendus hauts en couleur de morts violentes et des procès qui s'ensuivaient. »

 

Il faut se rappeler que L’Affaire du Dr Cream est contemporaire au succès littéraire d’Arthur Conan Doyle (lui-même médecin de formation, comme Cream) avec son enquêteur vedette Sherlock Holmes et son assistant le Dr Watson, pionniers d’une nouvelle conception du détective :  

 

« Les lecteurs assaillaient les kiosques à journaux et les librairies, avides de payer six pence pour la dernière aventure de Sherlock Holmes. Au dire d'un témoin, ‘’ les cohues aux étalages des gares l'emportaient même sur celles que j'ai pu voir dans les ventes au rabais ‘’. Ajustant leurs heures d'ouverture au nombre croissant d'amateurs de Holmes, les librairies fermaient tard le soir le troisième jeudi du mois, jour de publication du Strand, pour que les lecteurs puissent dévorer sa dernière aventure. »

 

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Les techniques policières

 

Les recherches minutieuses de Dean Jobb nous renseignent sur les méthodes d’enquêtes policières rudimentaires souvent menées hâtivement, voire bâclées, sur la criminalistique qui en était à ses balbutiements, sur la corruption des représentants de police et de la justice, sur les jurés soudoyés, sur les pressions politiques pour la réduction de peines. C’était l’époque des premières photographies de scènes de crime, de l’utilisation de graphologues et de voyantes et des techniques de bertillonnage reposant sur l'analyse biométrique (système d'identification à partir de mesures spécifiques) accompagnée de photographies de face et de profil.

 

L’auteur nous apprend que Scotland Yard offrait peu en matière de formation à ses futurs enquêteurs :

 

« Une jeune recrue recevait un entraînement de quelques semaines avant de se voir confier une patrouille où, laissée à ses propres moyens, elle apprenait sur le tas… »

 

« Un des rites de passage était la visite du Musée du crime du quartier général, la pièce où l'on exposait les armes et autres éléments de preuve de certains délits notoires pour aider les nouvelles recrues à se faire une idée du fonctionnement de l'esprit criminel. »

 

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L’enseignement et la pratique de la médecine

 

Le chapitre sur l’école de médecine de l’Université McGill qu’a fréquenté Cream donne froid dans le dos avec son ambiance macabre, le contenu des enseignements et le comportement des étudiants :

 

« Quand ils en avaient assez des notes de cours et des manuels, vingt minutes à pied séparaient le campus des tavernes et des bordels du ‘’ Red Light ‘’, le quartier chaud. »

 

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La disponibilité de certains poisons

 

Le XIXe siècle était celui des empoisonneurs. Un chapitre entier de l’essai est consacré aux différents poisons qui circulaient plus ou moins librement : l’arsenic, le chloroforme, la morphine, l’aconitine et surtout la strychnine (la préférée de Cream qui se disait représentant de la firme américaine G. F. Harvey Company) avec la description de la mort horrible qui s’en suivait :

 

« Le meurtre par empoisonnement introduisit un nouvel acteur dans les tribunaux du dix-neuvième siècle, le témoin expert. Les procureurs recrutaient des médecins et des chimistes qui identifiaient les toxines utilisées et expliquaient les analyses de laboratoire complexes ; les avocats de la défense rassemblaient pour leur part des médecins et des scientifiques disposés à contester ces conclusions. »

 

Un des plus célèbres toxicologues britanniques, le Dr Thomas Stevenson qui pouvait identifier des douzaines de poisons en les goûtant !

 

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Le fonctionnement des enquêtes de coroners et des tribunaux

 

Évidemment, les comparutions de Cream devant les instances judiciaires nous en apprennent sur le rôle et les compétences  des coroners, les rivalités coroners/policiers entre autres ceux de Scotland Yard, « les principaux acteurs des enquêtes de meurtre pendant une grande partie du dix-neuvième siècle », rôle qui « fut progressivement dévolu à la police ». Les descriptions des salles d’audience, des différents acteurs, des procédures, de l’ambiance des témoignages sont très éloquentes, parfois surprenantes :

 

« Puisqu'on s'attendait à ce que son témoignage aborde des questions trop scabreuses pour les femmes présentes, celles-ci furent priées de quitter les lieux. »

 

Et cette tradition, à l’époque, au moment du prononcé de la condamnation d’un coupable :

 

« Un assistant s'avança et posa un carré de tissu noir, le ‘’ bonnet de condamnation ‘’ si appréhendé, sur la perruque fraîchement graissée et poudrée du juge. »

 

Il est possible de consulter la transcription intégrale du procès de Cream en 1892 dans les Proceedings of the Old Bailey, London’s Central Criminal Court, 1674 to 1913.

 

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Les conditions de vie dans les pénitenciers

 

Les emprisonnements de Cream au pénitencier de Joliet en Illinois et à celui de Londres permettent d’en apprendre sur les conditions de détention et la vie quotidienne des condamnés :

 

« …jour après jour emboîté le pas, pressés les uns contre les autres pour se déplacer lentement à la file indienne comme une chenille rayée géante, nombreux étaient ceux dont la démarche traînante trahissait le passé de prisonniers. »

 

On y apprend que Joliet hébergeait aussi une bibliothèque qui « comptait plus de huit mille volumes, notamment sur l'histoire, la religion, la science, les arts et la philosophie. On y trouvait aussi quelques traités de médecine et un ouvrage de chimie intitulé The Narcotics We Indulge In ; The Poisons We Select ; The Odors We Enjoy. Cream pouvait se réfugier dans les romans de Jane Austen, Charles Dickens, Victor Hugo, Herman Melville et Mark Twain. Une cruauté involontaire permettait à ces hommes qui n'avaient nulle part où aller de se perdre dans plus de six cents guides touristiques. »

 

Évidemment, comme Cream sera condamné à mort en 1892, un chapitre est consacré au couloir de la mort et à la description de la pendaison.

 

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D’intéressantes descriptions de la ville de Québec :

 

Cream ayant vécu à Québec et été de passage dans cette ville après sa première incarcération à Joliet, certains passages du livre de Dean Jobb nous plongent dans l’ambiance de l’époque :

 


« L'hôtel Blanchard était au cœur du Vieux-Québec et son nom était peint en lettres d'imprimerie sur deux édifices en pierre grise aux toits fortement inclinés. C'était un hôtel de deuxième classe aux chambres bon marché… »

 

« Chaque immeuble en pierre grise avec son toit en tôle, chaque statue, chaque monument, chaque rue en méandres de la ville de Québec était chargé d'histoire. Les journaux qualifiaient encore de « vieille capitale» cet ancien pôle de la puissance française en Amérique du Nord et la porte d'entrée du fleuve Saint-Laurent et du continent. Au dix-huitième siècle, une bataille avait décidé de l'avenir du continent sur les vastes plaines d'Abraham, à l'orée de la ville. Sous ses pavés étaient enfouis les vestiges des fortifications où des Habits rouges et des milices canadiennes avaient repoussé une invasion américaine pendant la guerre de l'Indépendance. Son architecture néo-médiévale et ses rues étroites, ces rappels des vieilles villes de France transplantées en Amérique du Nord, étaient figées dans le temps. »

 

« Un visiteur illustre, Charles Dickens, avait admiré l'imposante citadelle de la ville perchée sur une falaise haute de trois cents pieds, circulé dans ses ‘’ rues pittoresques et escarpées, et ses allées sombres ‘’ accrochées aux pentes et déclaré qu'elle était ‘’ la Gibraltar de l'Amérique ‘’. Avec une population d'un peu plus de quarante mille âmes, Québec était un important centre commercial et un avant-poste militaire essentiel. D'immenses trains de bois abattu à l'intérieur des terres étaient transportés par flottage jusqu'à Québec, où les billes étaient triées et exportées en Grande-Bretagne. »

 

L’auteur décrit aussi l’activité économique entourant le commerce du bois et la construction navale dans laquelle la famille Cream a été un joueur important. Il consacre un paragraphe sur la coexistence des deux communautés linguistiques se partageant la géographie de la ville :

 

« Si Québec restait bien enracinée dans son passé français, l’anglais était la langue du gouvernement et du commerce. Dans les années 1860, quarante pour cent de sa population était d'ascendance britannique ou fraîchement immigrée du Royaume-Uni, et cette élite anglaise reléguait la majorité canadienne-française au rang de citoyens de deuxième classe. La configuration de la ville reflétait ce fossé profond entre les deux communautés. Les administrateurs, les commerçants, les avocats et les médecins anglophones habitaient dans la haute-ville ou possédaient de spacieuses résidences suburbaines. Les artisans et les ouvriers canadiens-français et irlandais catholiques s'entassaient dans la basse-ville, la partie la plus ancienne de la ville, et dans les quartiers voisins des chantiers navals. Les débardeurs et les flotteurs de trains de bois, ces ‘’ hommes rudes et forts qui travaillaient comme des chevaux [...], buvaient et se battaient avec la même énergie ‘’, fréquentaient les tavernes et les bordels de la basse-ville.»

 

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Il y aurait encore beaucoup à dire sur cet ouvrage que j’ai beaucoup aimé. Comme sur cette loi fédérale américaine « …selon laquelle le recours au service postal pour distribuer des messages ‘’ indécents, lubriques et obscènes ‘’ constituait une infraction. ». Ou sur la couverture internationale de la presse de l’affaire « grâce au télégraphe et au câble sous-marin, qui constituaient le premier réseau mondial de communications ». Sans oublier les impacts positifs et négatifs des ratés d’enquête sur la réputation de Scotland Yard…

 

Thomas Neill Cream a profité d’un contexte pour commettre ses crimes dont on ne saura jamais le nombre avec certitude :

 

« Si les avocats œuvraient sous les feux des projecteurs, les médecins accomplissaient leur travail « dans l'intimité des chambres de malades, loin du regard des hommes », Dieu étant le seul témoin et le seul juge de leurs actes. »

 

En tant que médecin, il fut considéré comme personne de confiance :

 

« Ses victimes avaient ingéré sans hésiter les capsules ou le remède offert. Il était médecin, la ‘’ personne de confiance ‘’, et sa profession le protégeait des soupçons ou lui procurait le temps dont il avait besoin pour accuser quelqu'un d'autre et planifier sa fuite. »

 

Dean Jobb est journaliste, professeur et auteur spécialisé dans les récits de true crime. Son livre précédent, The Empire Of Deception, a été en lice pour le prix Hilary-Weston dans la catégorie de non-fiction et a fait partie des meilleurs livres de l'année 2015, selon le Globe and Mail et le National Post.

 

À lire dans la même veine, la trilogie de Jacques Côté, Les Cahiers noirs de l'aliéniste Georges Villeneuve, surintendant de l’asile Saint-Jean-de-Dieu / Longue-Pointe Lunatic Asylum, médecin expert à la morgue de Montréal, professeur de la chaire de médecine légale de l’Université de Montréal, membre de la Société des aliénistes de Paris, de l’Association médico-psychologique américaine et de la Société de médecine légale de New York, particulièrement le tome 3, Et à l'heure de votre mort, dont l’action se déroule à la même époque, en 1894.

 

Merci à Catherine Lachaussée qui m’a fait découvrir ce fascinant essai dans sa chronique La médecine mortelle du Dr Cream, le tueur qui venait de Québec sur le site de Radio-Canada.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire sur le site leslibraires.ca et le récupérer auprès de votre librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intérêt/Émotion ressentie :  *****

Appréciation générale : *****


Un week-end de félicité (David Berry)


David Berry. – Un week-end de félicité. – Auto-édition, 2022. – 185 pages.

 


Roman

 

 


 

Résumé :

 

 

Voici le moment tant attendu.

 

Qu’y a-t-il de plus enthousiasmant que la perspective d’un week-end pépère, à la maison, avec sa petite famille ?

 

À ceci près que mes parents seront là, que ma fille Lili va faire sa pré-ado, que Fiston va être malade, que Giacomo Pino va appeler, et cousin Hubert et Tata Jeannie...

 

Les ennuis vont s'enchaîner sans répit et faire de mon week-end de félicité deux jours cauchemardesques !

 

 

Commentaires :

 

Si vous êtes à la recherche d’un roman léger, très rigolo, dans lequel s’enchaînent des situations à la fois réalistes et des plus rocambolesques racontées par un narrateur personnage principal côtoyant une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres, Un week-end de félicité vous comblera.

 

Dans ce premier tome d’une trilogie (Un week-end de félicitéUne semaine de béatitudeLe Pire des samedis) publiée en auto-édition 2022-2023, l’auteur jeunesse saumurois, David Berry, pseudonyme de Olivier Dupin, nous offre tout en humour au second degré des scènes du quotidien « où les héros sont victimes d’une spirale infernale de problèmes ». Très prolifique – plus d’une centaine d’ouvrages en librairie – et répiendaire de nombreuses récompenses, il a publié son premier roman en 2011. Olivier Dupin aime écrire des romans policiers, d'aventure et des bandes dessinées, des textes engagés et durs (sur la violence familiale, l’alcoolisme…) mais aussi des récits complètement loufoques. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est que ses livres fassent rire les adultes autant que les enfants.

 

En parcourant les 28 courts chapitres aux titres extraits du récit de ce tourne page, je me suis laissé entraîner dans une montée rapide et irrésistible de drôleries qui s’enchaînent et qui déclenchent sourires et éclats de rire.

 

En entrevue, David Berry avoue que certains de ses personnages « sont inspirés de personnes [qu’il a] croisées dans [sa] vie et qui étaient insupportables. On a tous des gens qu’on déteste… » Il a largement amplifié les traits en espérant « qu’ils ne se reconnaîtront pas ! » C’est ce qui rend la trame de cette « comédie familiale » très crédible. Il ajoute que Un week-end de félicité est un roman « un peu étouffant, il n’y a pas de moment de respiration ». Personnellement, j’ai plutôt profité de la bouffée de fraîcheur qui se dégage de ce roman « autobiographique teinté de caricature et d’autodérision », en pause de quelques heures dans la lecture de polars, de thrillers et de romans noirs. Et j’ai senti que son auteur s’amusait dans le partage de son univers d’humoriste.

 

En terminant, je vous invite à découvrir par vous-mêmes l’imaginaire débridé de David Berry tout en partageant avec vous cet extrait de cas certainement vécus par l’auteur de nombreuses bandes dessinées :

 

« Les gens croient toujours avoir une idée ‘’ qui pourrait faire un super bouquin ‘’. Sauf que leur idée tient en une phrase et qu’un album nécessite un peu plus. Ils ont l’impression qu’avec leur embryon d’idée, ils ont fait 90% du boulot et que le reste, à savoir développer l’histoire, créer des personnages, dessiner la BD tout entière, c’est un détail secondaire. »

 

À noter la qualité contenant/contenu de cette publication en auto-édition, un modèle de réalisation en mode autonome : une couverture attrayante, une mise en page favorisant une lecture confortable, un bon rythme du récit, une écriture simple simple et fluide, colorée avec de nombreux et incontournables « du coup », deux « forcément » et un « si ça se trouve » J du langage courant de l’Hexagone.

 

Merci à l’auteur pour le service de presse.

 

Au Québec, ce roman est disponible en format papier sur Amazon.

 

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****


Cher monsieur l’éditeur (Laurent Tournesac)


Laurent Tournesac. – Cher monsieur l’éditeur. – Paris: Le cherche midi, 2023. – 202 pages.


 

Essai

 

 

 

 

Résumé :

 

Pourquoi envoyer son manuscrit à des éditeurs lorsqu'on connaît les innombrables bévues que ceux-ci ont commises dans l'histoire littéraire ?

 

Lolita de Vladimir Nabokov: 6 refus, Harry Potter de J. K. Rowling : 12 refus, Murphy de Samuel Beckett : 42 refus, L'Affaire Jane Eyre de Jasper Fforde : 76 refus, Le Boogie des rêves perdus de James Lee Burke : 111 refus... Et que dire des échecs essuyés par Marcel Proust, Julien Gracq, George Orwell, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Jack Kerouac, John Kennedy Toole, Andrei Makine, Michel Houellebecq, Amélie Nothomb et tant d'autres ? L'expéditeur de cette lettre révèle à un éditeur, rencontré lors d'une soirée, pourquoi il n'enverra jamais ses manuscrits aux gens de sa profession. Il n'a aucune confiance en leur jugement !

 

Il rappelle dans ces pages combien l'histoire littéraire, parsemée d'embûches, recense de chefs-d'œuvre rejetés avant que la chance, le hasard ou la persévérance les sortent in extremis de l'ombre à laquelle ils semblaient condamnés.

 

Au-delà des anecdotes, ce correspondant tente de cerner les raisons de ces surprenantes méprises, les limites du métier d'éditeur, ses écueils... Au terme de sa réflexion, changera-t-il d'avis, fera-t-il lire ses textes malgré tout ? Ce qui est certain, c'est que cette lettre ouverte consolera tous ceux dont les tiroirs recèlent des manuscrits refusés. Peut-être est-il temps de les ressortir, de s'armer de patience, de détermination et de se battre pour eux ?

 

 

Commentaires :

 

AVERTISSEMENT

Les propos tenus dans cet ouvrage

risquent d’inciter des écrivain,es inconnu,es

ayant cumulé des dizaines de refus de leurs manuscrits

à faire preuve de persévérance

pour convaincre un éditeur à publier leurs premiers romans


 

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Cher monsieur l’éditeur est un essai en 36 courts chapitres qui s’adresse à la fois aux auteurs non publiés et aux éditeurs. Laurent Tournesac,

lui-même écrivain et réfractaire aux maisons d'édition, tente de comprendre la façon dont sont choisis les manuscrits. Il nous offre un texte truffé de références littéraires et d’anecdotes sur l’édition, « un milieu qui cultive jusqu’à l’ivresse le goût du mystère et du secret » et sur les embûches qui guettent les écrivain,es en devenir.

 

L’auteur met en évidence les pratiques éditoriales et les impératifs économiques, culturels et sociaux qui se conjuguent pour donner parfois naissance à un résultat miraculeux : un livre. Le rôle de l’éditeur étant

« de se soumettre le plus souvent à la loi de l'offre et de la demande. Le devoir de l'écrivain [étant] de briser les habitudes, les cadres et les conventions. » Vieux conflit s’il en est un.


Laurent Tournesac s’interroge également à savoir si « … un écrivain [devient] talentueux comme par miracle entre son refus de la veille et son acceptation du lendemain ». Car il est beaucoup question des manuscrits refusés dans cet essai sur le « parcours initiatique […] de l’écriture d’un livre à sa publication. » Une démonstration que j’avais personnellement proposée à partir d’un cas vécu dans une fantaisie romanesque publiée en 2020, J’ai tué mon auteur.

 

L’auteur de la missive souligne que dans les maisons d’édition « ceux qui décident de publier sont des dispensateurs de bonheur, et généralement de malheur. » Et, qu’avant de naître, « …un livre est parcouru de courants souterrains, de failles sismiques ou de tunnels mystérieux qui échappent à son auteur lui-même, lequel s'efforce d'en maîtriser les manifestations extérieures, de rendre accessible et audible, en surface, tout ce qui gronde à l'intérieur... » Sans occulter les conséquences parfois dévastatrices de multiples refus sur les ambitions d’un,e auteur,e qui aspire à être édité :

 

« Refuser à un écrivain la publication […] revient en quelque sorte à lui dénier le droit à la vie, à la seule chose qui présente un sens à ses yeux… »

 

Il y a « une sorte d’impuissance […] à voir revenir son manuscrit, encore et encore… Se relève-t-on d’avoir si souvent le genou à terre ? »

 

« Le manuscrit accepté inonde l'être d'une joie absolue, le manuscrit refusé l'assèche absolument. L'écriture engage l'être tout entier, les mots se font chair, et le refus d'un manuscrit entaille la chair jusqu'à la moelle des os. »

 

Soulignant au passage la modestie des éditeurs japonais qui « … ont le génie de faire passer un refus dans une crise de modestie. " Votre talent est trop grand pour un petit éditeur comme nous." »

 

Les pratiques éditoriales sont décrites à partir de témoignages variés :

 

Les exigences techniques pour la présentation « formatée » des manuscrits – corps 12, double interligne, recto et sans reliure ni fantaisie – à des années-lumière du fameux « rouleau » de Jack Kerouac :

 

« … un manuscrit qui mesure plus de trente-six mètres une fois déroulé de son cylindre, qui est constitué de papier à calligraphie japonaise, qui ne compte ni chapitres, ni paragraphes, ni retours à la ligne, c'est sans doute pousser le bouchon de l'éditeur potentiel un peu trop loin... »

 

Sans oublier la lettre d’accompagnement « très brève » et la mise en doute de sa réelle utilité.

 

Un chapitre porte sur le fonctionnement des comités de lecture :

 

« Le comité de lecture ne serait là que pour " ingérer, digérer, rejeter " la masse en expansion des manuscrits, des autres… »

 

Il y a une « violence inouïe, qui se cache, à l’abri des auteurs, derrière les portes capitonnées des comités de lecture, et des lettres de refus faussement policées. »

 

Et que dans ces comités, « ce sont, régulièrement, des écrivains qui en vos maisons d’édition refusent d’autres écrivains. »

 

« Lorsque vous distribuez six à huit exemplaires d’un manuscrit, vous obtenez six à huit opinions d'une haute subjectivité sur ce qui est bien et ce qui est mauvais dans votre texte. » (Stephen King)

 

Un autre s’intéresse aux « lecteurs de sensibilité » comme il en a été question dernièrement avec la controverse en France lors de la sortie du roman de l’auteur québécois Kevin Lambert, Que notre joie demeure :

 

« Pour se couvrir et protéger leurs auteurs, des éditeurs pensent avoir trouvé la parade. Ils ont recours à des sensitivity readers, littéralement des " lecteurs de sensibilité ", qui sont payés pour débusquer dans des manuscrits toute trace de racisme, de sexisme, de " grossophobie " ou d'autres contenus jugés offensants. »

 

L’aspect économique de la publication ou non d’un manuscrit en fonction des besoins du marché n’échappe pas à l’argumentaire de Laurent Tournesac dans un contexte où les « petites maisons familiales […] sont avalées par de grosses bannières financières qui n’ont plus qu’un seul désir : la rentabilité » :

 

« … de plus en plus de livres sont publiés pour leur potentiel commercial supposé et de moins en moins représentant cette part intellectuelle et culturelle que les éditeurs se sentaient dans l'obligation d'inclure dans leur production. »

 

« Un écrivain […] n'a plus de " potentiel littéraire ", mais un " profil vendeur " »

 

« Le fait est qu'agents, éditeurs et directeurs littéraires sont tous à la recherche de la prochaine poule aux œufs d'or, de l'auteur qui vendra à des centaines de milliers d'exemplaires et qui leur fera gagner beaucoup d'argent... » (Stephen King)

 

Avec comme aboutissement attendu, les suites de la signature du contrat d’édition :

 

« Cinq minutes avant d'avoir signé votre contrat […] vous serez encore une sorte d'être humain : sollicité, respecté, flatté. Cinq minutes après, vous ne serez plus qu'un nom de catalogue, une fiche de " planning ". »

 

Pour y arriver, le manuscrit aura-t-il été lu ? Quand on pense qu’un « auteur a mis des années à faire, dans le temps de la " création ", sera feuilleté, peut-être lu, en quelques heures, voire en quelques minutes, résumé en quelques lignes, critiqué, jugé, " lancé " - abandonné. »

 

Selon Michel Deguy cité en « caution scandaleuse » dans l’un des deux derniers chapitres, « l’acte de lecture n’est plus essentiel au circuit économique de la fabrication à la consommation du produit livresque. » Pour Olivier Bessard-Banquy rapporté en « caution scientifique », « il n’est pas nécessaire de lire trois cents pages pour savoir si un roman est bon ou mauvais. […] le premier paragraphe [pas assez mauvais ou juste assez bon] suffit souvent » pour en poursuivre la lecture.

 

Même s’il dresse un portrait plutôt réaliste de la réalité éditoriale « imparfaite, aléatoire, humaine », Laurent Tournesac livre un message non équivoque à tous ceux et celles qui collectionnent les lettres de refus ou qui, comme lui, laissent dormir leurs manuscrits bien au chaud dans un tiroir, sur un disque d’ordinateur ou en infonuagique :

 

« … l'écrivain doit apprendre la légèreté, le détachement, mettre de côté son ego malmené, sa fierté tabassée, son cœur meurtri, son corps et son intimité exposés à des inconnus. Se dire que l'éditeur n'est qu'un rouage, que le destin seul décide, c'est-à-dire soi-même, dans les caches les plus repliées de son inconscient. Ne pas vous en vouloir, c'est commencer à se réconcilier avec ses parts d'ombre, celles du rejet, du refus, du dénigrement, de l'abandon, de la mésestime de soi. Retrouver sa souveraineté, la confiance perdue, la part immarcescible que nul ne peut atteindre. Malheur comme bonheur ne se décident que de l'intérieur. Nous sommes créateurs de notre vie, à tout instant... »

 

Tout comme le clame Michel Deguy, en encourageant « l’auteur à rien de plus, finalement, qu’à la persévérance, qu’à croire en ce qu’il fait, en ce qu’il est, en dépit de tout. » Et Wole Soyinka (prix Nobel 1986) qui dans une interview de 2015 déclarait : « Lorsque de jeunes écrivains viennent me demander conseil, je leur dis : " Écrivez, écrivez. Gardez toutes les lettres de refus, mettez-les de côté et continuez à écrire. "

 

En publiant cette lettre à un éditeur – réel ou fictif – Laurent Tournesac avoue avoir cherché les « réponses, pertinentes ou impertinentes » sur ses hésitations à montrer ses manuscrits aux éditeurs. Et à tenter de « comprendre la complexité, les paradoxes, l’espèce de parcours initiatique qu’est l’écriture et que, finalement [qu’il n’a] fait qu’esquisser par ce biais très particulier des manuscrits refusés. » Tout en souhaitant une réplique de son destinataire : « N’est-il de profession honnête qui n’accepte, tant soit peu, de se remettre en question ? »

 


Pour sa part, il conclut en déclarant qu’il « est donc probable que […] après cette lettre, vous receviez un roman… sorti de l’oubli… » Personnellement, j’ai bien hâte de lire cette fiction exhumée.

Laurent Tournesac est un auteur français. Après une adolescence en Angleterre, une expérience maritime, un séjour prolongé dans une île de l'océan Indien et une carrière au sein du ministère de l’Intérieur, il se consacre entièrement à la littérature. Cher monsieur l'éditeur est son premier livre.

 

Avec cet avis de lecture dans lequel je me suis limité à partager avec vous un choix limité des questionnements Laurent Tournesac, j’espère vous avoir donné le goût de lire à votre tour cette missive qu’Isabelle Bunisset du quotidien français Sud-Ouest (18 juin 2023) qualifiait de « régal d’érudition, de truculence, de finesse, dans une langue maîtrisée, délicieusement surannée. » J’ajouterais serti d’un humour subtil, parfois ironique et de belles réflexions sur

 

l’écriture :

 

« … cette drogue plus puissante que la morphine et que la religion. »

 

« Écrire fatigue. Écrire peut tuer. »

 

« … écrire, c'est aussi ne pas vouloir confier sa " cagnotte " à n'importe quel banquier ou prêteur sur gages, ni, bien évidemment, se la voir " voler ". Écrire, c'est surtout descendre dans l'arène et généralement aussi nu qu'un nouveau-né. Ou à peine armé d'un bouclier de phrases, d'un trident de formules ou d'un filet fragile de mots. »

 

« Écrire, c'est ajouter des filtres au flot incessant de la vie, c'est diluer les conditionnements, c'est extraire cette essence pure tant polluée par la corruption de la pensée, tant détestée par nos " élites " : le libre arbitre... »

 

… et sur les écrivains :

 

« … le véritable écrivain est celui qui sacrifie ses zones d'ombre à l'éclairage des autres. Qui jette en pâture ses doutes et ses incertitudes au festin des lecteurs, qui gloutonneront ou vomiront, qui chipoteront ou en redemanderont. Cela ne le regarde plus. Son rôle : extraire le diamant de sa gangue. »

 

Les « écrivains authentiques sont de véritables lecteurs, et ils écrivent dans la lumière des livres qu'ils ont lus, qu'ils liront, qu'ils aimeraient lire. »

 

Cher monsieur l’éditeur, avec en annexe une liste non exhaustive des principales œuvres évoquées dont le manuscrit a d’abord été refusé et une autre des ouvrages de référence cités, vient enrichir la section de ma bibliothèque consacrée à l’écriture, à l’édition, au livre…

 

Merci au magazine ActuaLitté pour la découverte de cet ouvrage.


Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire sur le site leslibraires.ca et le récupérer auprès de votre librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intérêt/Émotion ressentie :  *****

Appréciation générale : *****