Samuel
Sénéchal. – Figurations. – Trois-Rivières :
Les productions Désordre, 2015. – 119 pages.
Autofiction
Résumé : Tellement plus facile de se cacher derrière un
personnage, d’oublier que l’on existe. La vie est faite de trucages bâclés et
de flagrantes illusions.
Ma
vie, je ne suis pas certain qu’elle intéresse qui que ce soit. Après tout, elle
ne se résume qu’à plier des t-shirts
à la Toxik’Boutik, à gérer le band de
Malis (mon punk préféré, ami et
coloc), à apprendre à vivre en couple sept jours sur sept et à tenter de finir
mon futur mémoire de maîtrise avant de devenir complètement fou.
Vraiment,
tout ce qui m’entoure est d’un ennui sans nom. Et si mon existence ne se résumait
qu’à une longue succession de demi-vérités, parfois folles, crues et un
tantinet tordues, parviendrait-elle à vous amuser?
Commentaires : J’ai croisé le Trifluvien Samuel Sénéchal (auteur,
éditeur, musicien…) à quelques reprises dans des salons littéraires au Québec
regroupant des auteurs peu ou pas connus. Plus récemment, à Montréal, alors que
les visiteurs se faisaient plutôt rares, l’occasion s’est prêtée pour jaser,
comme on dit en bon québécois : de littérature, de langue, de politique… autant
d’atomes crochus. Avec la curiosité de découvrir cette autofiction que cet
auteur de la génération « Y » a publiée en 2015 après Le jour et la nuit (2012) et Les vies nouvelles (2014). Figurations se veut le premier roman d’une
série à paraître tous les 5 ans entre 2020 et 2035 dans la collection Zone
grises.
Dans
cette autofiction (genre littéraire auquel Samuel Sénéchal a consacré un
mémoire de maîtrise), pas facile de faire la part entre le réel et l’imaginaire,
entre la réalité et la fiction tant le discours semble autobiographique. Ce qui
frappe dans cet ouvrage, c’est évidemment le style de l’auteur et la qualité de
son écriture. On ne pourrait en attendre moins d’un diplômé en création
littéraire. C’est surtout les propos qui y sont tenus et les questionnements
soulevés avec un humour parfois grinçant par un trentenaire, un Frog parmi les Frogs « qui n’a jamais
été en mesure de comprendre le concept de ‘’projet collectif’’ » quant
aux enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques de la société
québécoise qui l’interpellent.
La
lecture de cet opus de moins de 120 pages regorge de commentaires parfois cyniques,
le plus souvent réalistes, intégrés dans un récit de vie. Samuel Sénéchal est
un fier Québécois, fier « de vivre
en français en Amérique du Nord. » Il s’interroge sur le rôle de l’écrivain,
sur le processus créatif, sur la difficulté d’être publié, sur la nécessité d’écrire
en français parce que, dit-il, « Ma
langue, lorsqu’elle s’écrit en noir sur blanc, refuse systématiquement sa mort
annoncée ». Et je pourrais allonger la liste des citations qui m’ont
rejoint. Je préfère vous laisser les découvrir.
Avec
un ton politico-trash humoristique, cet auteur indépendant « ce qui veut dire qu’il est encore plus
pauvre et méconnu que la moyenne […] en quête constante de gloire, de reconnaissances et d’invitations à des
soirées mondaines » comme le mentionne sa notice biographique est à découvrir.
Ce que j’ai aimé : Les réflexions et les questionnements de l’auteur sur
différents aspects de la société québécoise. La qualité d’écriture.
Ce que j’ai moins aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶
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