Franck Bouysse. – Né d’aucune femme. – Paris : La manufacture de livres, 2019. –
333 pages.
Roman
Résumé :
Un prêtre hérite de cahiers sortis en douce
d’un ancien couvent hébergeant des malades psychiatriques oubliés du monde. Par
ce legs, l’homme d’Église se retrouve détenteur d’une mémoire vive dont il ne
sait que faire… Dès la première lecture, le poids du secret pèse sur sa
conscience. La vie de Rose a tout d’un conte horrible. Un père qui, par
désespoir, vend sa fille. Une enfant de 14 ans se retrouvant prisonnière d’un
manoir habité par un duo diabolique qui lui fait vivre les pires horreurs. Une
histoire de rencontres porteuses d’espoir et d’actes de courage plus grands que
nature.
Commentaires :
Un roman noir, très noir, admirablement
écrit, construit de manière à transmettre aux lecteurs les émotions et les tourments des
principaux personnages : le curé, la fille, le père, la mère, le palefrenier
en alternance au gré des chapitres dans lesquels chacun s’intègre et livre sa
propre vision de cette histoire d’horreur. Il faut tenir le coup jusqu’à la
finale même si certains passages sont à la limite du supportable.
Je ne peux passer sous silence la métaphore
que Franck Bouysse met dans la bouche de la « reine mère » pour bien
faire comprendre à Rose la réalité sociale des deux mondes dans laquelle elle est
condamnée à subir les pires sévices : celle de l’huile qui flotte toujours
à la surface de l’eau. L’huile, ce sont les biens nantis qui domineront toujours
les classes laborieuses et pauvres, l’eau, dont le destin leur réserve le
mauvais sort de ne jamais pouvoir émerger.
Et, parmi un exemple parmi tant d’autres, de
l’écriture superbe de ce roman écrit à la manière d’un thriller. Cette
réflexion sur le passage de la vie à la mort : « Quand ce sera le temps de partir, je le sentirai, je résisterai plus,
je me laisserai gentiment glisser hors de ma peau. Je ferai comme il faut […].
Il paraît que quand on s’en va, quelque chose s’envole, quelque chose de pas
bien gros et pas bien lourd, mais quelque chose d’autrement essentiel que ce
qui est détruit. J’espère pas m’en rendre compte, que ça se déroule un peu
comme dans un rêve, avec l’espoir d’aller complètement ailleurs, que la lumière
qui s’éteint mène à une autre lumière sans quoi on s’enfonce tranquillement. »
(pp. 280-281)
Tout est dans la couverture de première… Je n’en
dis pas plus pour vous laisser savourer cette œuvre romanesque puissante qui a
mérité le Grand Prix des lectrices de Elle,
le prix Psychologies du roman
inspirant, du Prix des libraires et du premier prix Babelio.
Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****
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