Norferville (Franck Thilliez)


Franck Thilliez. – Norferville. – Paris : Éditions Fleuve Noir, 2024. – 450 pages.

 


Polar

 

 

 

Résumé :

 

Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d’une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s’est passé.

 

Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l’affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l'ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.

 

Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l’inhospitalité de la nature et des hommes.

 

 

Commentaires :

 

 

« Norferville » est le deuxième roman de Franck Thilliez que je lis. On m’avait fortement recommandé « La chambre des morts », mais j’avais trouvé son récit trop violent. Avec une certaine réserve, j’ai ajouté ce récit, écrit par un Français et situé au Québec, à ma pile de lectures reçues en service de presse.

 

Dans une note adressée aux lecteurs, l’auteur exprime clairement ses intentions :

 

« Cette histoire est née de mon envie de poursuivre un voyage que j’ai eu la chance de faire au Québec il y a quelques années, et qui m’a démontré à quel point nous pouvions être insignifiants, vulnérables, au milieu de tels territoires. Je voulais, au-delà de l’histoire que je racontais, proposer un roman d’ambiance où vous, lecteurs, seriez confrontés aux éléments et ressentiriez le froid à chaque page tournée. »

 

Mission accomplie parce que j’ai frissonné au fil de ce récit au suspense captivant, culturel et géographique même s’il est campé dans une ville minière fictive qu’on devine au nord de Shefferville et sa réserve innue tout aussi inventée et nommée Papakassik. Le tout est emballé dans une création graphique tout aussi glacée que l’environnement inhospitalier dans lequel évoluent les personnages. J’ai eu l’impression de tenir un véritable bloc de glace dans mes mains, ajoutant à l’expérience de lecture.

 

Je dois aussi souligner le travail de l’équipe de commercialisation, qui a conçu un signet sous forme de billet de train Montréal-Norferville de la réelle compagnie Northern Line Tshiuetin (« vent du nord » en langue innue), gérée par les Innus de Baie-Comeau. 

« Norferville » dénonce une situation qui fait toujours les manchettes : la disparition et le meurtre de femmes et de jeunes filles autochtones au Canada et au Québec, recensés par une enquête nationale. Le mot-dièse #MMIW (pour « Missing and Murdered Indigenous Women ») a été créé initialement sur Twitter. Il a fait prendre conscience à la population que, dans les années 80, des agressions sexuelles, du harcèlement sexuel, des viols, des enlèvements et des séquestrations ont été commis par des policiers de Schefferville, dans le Grand Nord du Québec, et ailleurs dans la province, à l’égard de femmes autochtones.

 

Il mentionne l’affaire « Robert William Pickton », un producteur de porcs qui a assassiné plusieurs dizaines de femmes autochtones dans un quartier défavorisé de Vancouver, entre 1978 et 2002. Il les amenait chez lui, les abattait d'une balle dans la tête, nourrissait ses cochons avec leurs restes, puis vendait leur viande à des fabricants de produits cosmétiques. Un des pires assassins de l'histoire du Canada, qui avait pu sévir aussi longtemps parce qu'il s'attaquait à des proies invisibles. »

 

Le roman évoque également les drogues qui circulent dans les réserves et la prostitution jugée banale en milieux isolés géographiquement.

 

« Le commerce de services sexuels n'est pas interdit en tant que tel. Mais au Québec, tout un tas d'activités parallèles sont prohibées, ce qui fait qu'il est impossible de se prostituer sans enfreindre la loi. Par exemple, on n'a pas le droit de communiquer en public avec une personne dans le but de se livrer à la prostitution... Ici, tous connaissent la législation, et plutôt bien.

Tous savent aussi la contourner. Une femme majeure, blanche, métisse ou même autochtone parfois, discute avec des hommes, ils boivent un verre. Ils sortent parce qu'ils ont ‘’ sympathisé ‘’. Et ils finissent au lit parce qu'ils ont envie de s’envoyer en l’air. »

 

Au passage, il évoque l’ouvrage « d'An Antane Kapesh, la première femme innue à avoir rompu la tradition orale de son peuple pour laisser une trace écrite. Publié [en 1976] dans la langue innu-aimun et en français, le récit était autobiographique. Il dénonçait enfin, aux yeux du monde, les décennies d'injustices subies par les siens. La destruction de leur territoire, la violente déculturisation imposée par les Blancs, les insultes, les maltraitances à répétition. Il portait pour titre Je suis une maudite sauvagesse. »

 

Il dénonce la création des réserves, une création du gouvernement du Canada :

 

« Les Blancs ont voulu leur imposer, en un siècle, ce qu'ils ont eux-mêmes mis des millénaires à développer. Ils les ont contraints à vivre dans des réserves, à consommer dans les supermarchés, ils leur ont apporté l'alcool et les machines à sous, qui font des ravages. Et je ne parle pas de la drogue. A une époque, ils leur ont pris leurs enfants pour les éduquer dans des pensionnats où ils les frappaient afin d'éradiquer l'Indien qui était en eux.

L'histoire de ces peuples nomades, que la plupart des Canadiens ne connaissent pas, n'est qu'une profonde et douloureuse blessure... »

 

Il met de plus en évidence des aspects de la culture des Innus (anciennement appelés Montagnais) dans le Grand Nord québécois :

 

« Il n'y a pas de livres dans la culture innue. Les traditions, les connaissances, la langue elle-même se transmettent oralement. Si on perd la langue, c'est le peuple qui finira par disparaître. Alors le français, c'était comme le ver dans la pomme. Pourtant, quand les gamins se sont mis à le pratiquer à la maison, mon grand-père les a laissés faire. Pour leur bien, leur avenir. Une sorte de sacrifice forcé. Parce que c'est ça, la colonisation. Cette espèce de serpent pernicieux qui vous fait douter de votre identité. »

 

« L'hiver, il arrive que certains Innus, surtout les plus anciens, séjournent en forêt pour renouer avec leurs traditions de pêche et de chasse. Ce sont des occasions, pour eux, de vivre leur culture de semi-nomades et de communier avec la nature. »

 

La thématique du roman permet également d’y intégrer une créature surnaturelle, maléfique et anthropophage, issue de la mythologie des Premières Nations présente dans le folklore d'Amérique du Nord : le Windigo« un long faciès squelettique sans lèvres, des orbites vides, d'infâmes crocs qui se chevauchaient et paraissaient constituer plusieurs rangées, un crâne orné d'encombrants bois de caribou, mais aussi des pieds noueux, déformés... [qui] « sortirait des profondeurs de la forêt pour punir l’homme de ses méfaits sur la nature. Il s’en prend alors à tout ce qu’il trouve de vivant. Y compris les humains. »

 

Et de mettre en évidence l’appropriation frauduleuse des territoires par les entreprises minières, ainsi que ses conséquences.

 

« Mathieu André, un Innu né dans les bois au début des années 1900, emmène des représentants d'industries minières sur les gigantesques gisements de fer près desquels se construira Norferville, vers 1930. Des responsables lui promettent un pourcentage sur les bénéfices qu'ils tireront de ce business. Mais ni lui ni son peuple n'auront quoi que ce soit. D'emblée, ils sont victimes du grand mensonge capitaliste. [...]

Problèmes d'eaux rouges, poussières nocives, cratères impressionnants, fuite du gibier... Les locaux sont ébranlés par ce que deviennent leurs terres ancestrales au fil des ans. Pour éviter les révoltes, les dirigeants de [l’entreprise] se mettent alors à payer des taxes, à financer des infrastructures dans la réserve, et s'astreignent à former les autochtones pour leur offrir du travail... »

 

« Avant, il y avait des milliers de caribous, des poissons à profusion qui assuraient notre survie. Ça faisait sept mille ans qu'on vivait ainsi, en harmonie avec la nature.

En moins d'un siècle, on les a laissés tout détruire, et de nouveau on les laisse faire aujourd'hui. Ce projet minier à proximité du lac Wood est une folie. »

 

Et l’impact de la construction des barrages hydroélectriques sur la faune :

 

« Après avoir franchi des collines, la forteresse du barrage en enrochements se dressa sur la gauche. On entendait, malgré les rafales, les tumultueux remous recrachés plus bas. Léonie garda ça pour elle, mais elle se rappela que, dans les années 1970, des milliers de caribous avaient été retrouvés morts, emportés par le courant généré par les vannes. Le troupeau avait pour habitude de traverser à cet endroit lors de sa migration, et la montée des eaux les avait surpris. Les employés avaient découvert tellement de cadavres que ces pauvres bêtes avaient été empilées les unes sur les autres. Depuis, dans l’esprit des autochtones, ce lieu était maudit. »

 

En ce qui concerne la nature, Franc Thilliez nous transporte dans un univers qui se situe à des années-lumière des grands centres plus au sud :

 

« Un monde de silence qui haïssait le mouvement, figeait la vie, jusqu'à la sève sous l'écorce des pins, et intimidant par son immensité, sa force et son haleine blanche qui saisissait les visages. Une poudre de lumière oblique parvenait tout juste à pleuvoir entre les cimes alourdies d'une neige éblouissante et, quand elle touchait le sol, elle en soulignait d'un trait de pinceau l'extrême rudesse. Teddy était fasciné par cette terre sauvage, il en percevait la beauté dangereuse, sans pitié, celle-là même qui avait failli l'emporter la veille. Et, surtout, il comprenait mieux pourquoi le mot ‘’ liberté ‘’, l'un des plus poétiques de la langue française, n'existait pas en innu. On ne pouvait définir ce qui était à la fois partout et nulle part. »

 

« Les nuages moutonneux donnaient aux eaux du Saint-Laurent leurs plus belles nuances, une palette de gris et de bleus, mais quand le soleil s'invitait et que l'horizon se dégageait, on pouvait apercevoir l'autre côté de la rive, à une cinquantaine de kilomètres. Dans ces moments-là, Baie-Comeau affichait un décor de carte postale, léchée d'un côté par les plages de sable blanc longeant le fleuve, et caressée par les teintes émeraude de la forêt boréale de l'autre. On était, ici, aux portes du Grand Nord. La ville de Québec se trouvait à quatre cents kilomètres en dessous, Montréal à sept cents. »

 

Grâce à ses personnages, il nous fait vivre le trajet en train de Baie-Comeau à Norferville comme si nous y étions :

 

« Les rails se frottèrent, sur des dizaines de kilomètres, à la colère alcaline d'un torrent, dans le vert de jade des épinettes, alors que de hauts murs de roches se resserraient contre eux, hostiles. Sur les pentes, plus loin, les bouleaux d'un jaune pâle ensoleillaient les sapins sombres. Les couleurs pulsaient dans un festival de lumière, du vert fluorescent des lichens au rose écarlate des pierres. Puis il y eut la taïga. Puissante. Interminable.

Le même arbre dupliqué à l'infini par un peintre fou, pendant des heures et des heures.

Régulièrement, le train s'arrêtait au milieu de la neige pour déposer des autochtones chargés comme des ânes au bord de la voie, là où rien n'existait. Ces hommes, voûtés sous le poids de leurs lourds bagages, raquettes aux pieds, s'enfonçaient dans la nature sauvage tandis que le convoi reprenait sa route. »

 

La description de la ville minière de Norferville, « un caillou de fer dans un désert de glace », et de son environnement est plus vraie que vrai :

 

« Au loin, les lumières jaunes des installations minières et celle orangée des hauts-fourneaux entretenaient un feu inquiétant dans l'obscurité, à la manière d'une station pétrolière au milieu de l'océan.

Devant, les enseignes allumées des commerces et les bruits de moteur injectaient encore un soupçon de vie dans les artères glacées de la ville. Quelques ombres circulaient, toutes les mêmes, des silhouettes privées de visage à cause des grosses capuches bordées de fourrure dont elles étaient couvertes, des automates rentrant chez eux. Sur la droite, une brume couleur mercure coiffait le lac : la fumée de mer arctique. L'incarnation visuelle du froid implacable, de cette bouche affamée, cruelle, avide de mort. Quand il débordait des rives, cet étrange et dangereux nuage gelait tout sur son passage, il traversait les vêtements, les chairs, jusqu'à figer le sang dans les veines. Personne ne pouvait s'y aventurer plus de quelques minutes sans risquer de ne jamais en ressortir. »

 

« À l'arrière-plan, il distinguait les collines pelées, creusées en strates rougeâtres par d'énormes véhicules jaunes. Ici, il n'y avait plus un arbre debout. Juste une surface hostile, comme bombardée à certains endroits. Il s'agissait des anciens trous de mine laissés tels quels, sinistre héritage d'avant la réouverture. »

 

« ... On quittait la ville, on s'enfonçait vers l'est dans un territoire démesuré au relief façonné par les engins qui, depuis presque cent ans, remuaient la terre à la manière d'une horde de sangliers furieux. Là où le sol n'était plus exploité, dans la partie la plus lointaine, ne subsistaient que des trous béants remplis de gravats ou d'eau gelée, des sortes de lacs sombres et boueux privés de végétation. Une désolation infinie et sans vie. »

 

« La journée tirait déjà à sa fin. Au cœur de Norferville, les ombres s'allongeaient, se répandaient sur les façades à mesure qu'un soleil blanc disparaissait à l'horizon. Ces ombres noircissaient les visages, installaient le silence comme au fond d'une cathédrale, réveillaient les prédateurs de la forêt, parés pour leur chasse nocturne. Dans un quart d'heure, les doigts glacés de l'obscurité auraient pris possession de chaque centimètre carré de la ville. »

 

En deux phrases, l’auteur décrit la réserve d’Uashat enclavée dans le territoire de la ville de Sept-Îles, comme celle de Maliotenam :

 

« L'endroit était sans charme, étrangement construit, comme si une main de géant avait coulé un quadrillage de bitume sur la rive arborée et sablonneuse du fleuve avant de balancer des Lego colorés entre des épinettes, parfois en suivant un plan, parfois au hasard.Sans doute parce qu'il y avait de la place. »

 

Et je n’ai encore rien dit du scénario – que je vais vous laisser découvrir – qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page avec ces clins d’œil à l’auteur de polars québécois Martin Michaud à qui Franck Thilliez fait jouer le rôle de commandant du poste de la Sûreté du Québec à Baie-Comeau. Et au duo country folk Innu Kashtin composé de Florent Vollant et Claude McKenzie avec l’ajout d’un personnage autochtone : Florent Kashtin.

 

Des détails comme la mention des raquettes rangées sous la selle du Ski-Doo pour se déplacer en cas de panne, l’existence du registre des passagers du Tshiuetin, la présence omniprésente de chiens errants ou « … les cadavres de caribous que le train percutait parfois, parce que ces bestioles aimaient lécher le fer » montrent à quel point l’auteur s’est documenté pour construire l’intrigue.

 

Vous apprécierez le style fluide et la qualité littéraire qui enveloppent un drame immonde, raconté pourtant sans détails scabreux, comme l’illustrent ces quelques exemples :

 

« ... le temps s’y écoulait différemment, loin de la course effrénée et assourdissante qui meurtrissait la population des mégalopoles occidentales. »

 

« Le sergent sourit. Ce mouvement fit apparaître deux longues stries sur ses joues, comme des branchies de requin. »

 

« Des écrans de télé illuminaient quelques fenêtres privées de volets. Norferville anesthésiait lentement sa population. »

 

« ... des panaches de caribou étaient accrochés aux arbres : la marque des chasseurs en guise de reconnaissance pour les bêtes qui offraient leur vie. »

 

« L’haleine du froid revint aussitôt, comme si, à l’autre bout [du tunnel], un gant de glace leur soufflait en pleine figure. »

 

« Chaque fois qu’ils passaient devant une veilleuse, leur ombre semblait les doubler avant de s’évanouir et réapparaître dans leurs dos, comme prise dans une course sans fin. »



Dans un rabat de la page de couverture se trouve une carte ingénieusement incluse par l’éditeur pour nous aider à localiser les lieux en cours de lecture. Elle rappelle la carte tracée par le détective et criminologue lyonnais Teddy Schaffran avec « la mine, la réserve, l’aéroport, les hôtels, les pistes Wood et Wolf Creek… »

 

Dès les premiers chapitres, l’intensité dramatique m’a complètement happé. Cependant, je dois souligner la présence de plusieurs expressions françaises qui semblent incongrues dans les échanges entre Blancs et Autochtones : « on remettra le couvert », « une palanquée qui vit en meute », « on a commencé à en plomber une paire », « tout a été mis en vente pour peau de balle », « en l’état, je ne peux... », « embarqué la clé », « il faudra que vous achetiez des fringues », « ne salopez rien », « trop feignants pour partir », « vous en tenez une belle couche », « un mec bizarre, un taiseux », « J’étais dans mon pieu », « me foutre dans la merde », « te causer de souci », « je suis paumée » (288), « l’heure de ma pause-déjeuner », « mettre tout ça au carré », « étaient camés à l’écart de la ville », « vous missionnerez vos agents », « ne pas rater le coche ».

 

Un avis québécois aurait aussi permis de rectifier certaines parties du texte : « enquêteurs du [de la] CNESST », « province du [de] Québec », « province du Labrador » [le Labrador n’est pas une province], « attrapes-rêves » [on dit plus communément capteurs de rêves], « inuksuit » [on emploie plutôt inuksuk ou inukshuk]. De plus, je ne suis pas convaincu que le nom de famille « Mangematin » soit très répandu au Québec. Ni que le prénom « Angelune » (d'ailleurs inventé par Isabelle Lafortune pour la fille de son enquêteur Émile Morin) soit porté par une Innue. Je me suis aussi demandé si vraiment, une « autorisation de séjour électronique pour le Québec » est nécessaire pour les Français qui viennent en visite.

 

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Franck Thilliez est un écrivain français  originaire de Mazingarbe, une petite ville entre Lens et Béthune dans le Pas-de-Calais. Il écrit des romans policiers et des thrillers, et il est aussi scénariste. Il a étudié à l'Institut supérieur de l'électronique et du numérique de Lille pour devenir ingénieur en nouvelles technologies. Cependant, il a finalement choisi de se lancer dans l'écriture pendant qu'il exerçait ce métier.

 

Fervent adepte de thrillers, il est l’auteur de plus d’une vingtaine de romans, d’une nouvelle et de plusieurs autres ouvrages. Son troisième roman, La Chambre des morts, a reçu le Prix des lecteurs Quais du polar 2006 et le Prix SNCF du polar français en 2007 et a été adapté au cinéma la même année. Le succès l’amène à quitter son travail d'informaticien pour se consacrer exclusivement à l'écriture.

 

Référence incontestée du thriller français avec plus de neuf millions d’exemplaires vendus, il est traduit dans le monde entier. Le Syndrome E, roman déjà repris en bande dessinée, a fait l’objet d’une adaptation pour une minisérie sur TF1.


Addenda 


2024-12-30Merci à Michel Jean, écrivain québécois d'origine innue, pour ces quelques précisions qu’il m’a transmises :

 

« L'auteur m'a dit ne pas connaître Florent Vollant. Il a vu le mot Kashtin et a ajouté Florent par pur hasard.

 

De plus, s'il est vrai qu'il décrit en général bien la situation des Innus, il commet des erreurs grossières parfois, que peut-être les Québécois ne voient pas et c'est normal. Mais appeler une réserve Papa Kassik est pour le moins très maladroit. Il s'agit de l'esprit du caribou, le maître des animaux de la forêt et c'est presque insultant de nommer une réserve de ce nom.

 

C'est un peu comme si un auteur de polar français écrivait un roman dans le Québec rural et nommait le village Félix Leclerc. Le village Félix Leclerc. Il y a quand même pas mal de ce genre d'erreurs. Encore une fois, visibles surtout pour les membres des Premières Nations... mais là pareils.

 

Cela dit, l'histoire est bien menée et enlevante même si perso les histoires de policiers français dans la cinquantaine qui débarquent au Québec est voient la jeune policière innue de 30 ans tomber sous son charme, je trouve que ça commence à faire un peu dépassé. »


2025-01-05 : Une conversation post publication de cet avis de lecture avec Isabelle Lafortune, auteure entre autres du polar « Terminal Grand Nord » publié en 2019, m’a appris que Franck Thilliez lui avait mentionné s’en être servi pour ses recherches. Des commentaires reçus de quelques lecteurs sur un certain nombre de similitudes entre les deux romans m’ont aussi incité à amender mon évaluation (Originalité/Choix du sujet). Ces constats m’ont échappés, je l’avoue, dans le flot de mes lectures.

 

À ce sujet, lire le billet de Rémi Schulz publié le 3 janvier 2025 sur son blogue « Quaternité », sidéré aussi par quelques « coïncidences littéraires » qu’il relève dans certaines publications de Franck Thilliez : http://quaternite.blogspot.com/2025/01/jasperville.html

 

 

Je tiens à remercier les éditions Fleuve Noir pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.


Originalité/Choix du sujet :

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Qualité littéraire :

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Intrigue :

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Psychologie des personnages :

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Intérêt/Émotion ressentie :

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Appréciation générale :

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L’affaire des Montants – Une enquête du détective Surprenant (Jean Lemieux)


Jean Lemieux. – L’affaire des Montants – Une enquête du détective Surprenant. – Montréal : Québec Amérique, 2024. – 299 pages.

 


Polar

 

 

Résumé :

Vendredi 20 décembre 2013. Quand un vieil ami lui demande de venir aux Îles-de-la-Madeleine pour élucider le meurtre d’une éleveuse de moutons et de son chien, André Surprenant s’envole sans hésiter, mais avec un certain sentiment d’urgence. Il a promis à sa blonde qu’il serait rentré pour Noël.

Sur place, jumelé à une jeune enquêtrice de la SQ sans expérience mais douée, Surprenant commence le bal des interrogatoires. Le conjoint charismatique mais louche, la meilleure amie exploitée, l’ex-mari antipathique, le faux frère jaloux, l’animatrice de télé aux liens douteux : personne n’a d’alibi très solide.

Surtourisme, spéculation foncière, tensions familiales, les pistes s’accumulent au même rythme que la neige. Surprenant est hanté par les révélations récentes de sa mère, qui lui a enfin confié les circonstances de sa conception. Sa mère flouée, cette femme assassinée, sa collègue intimidée… les destins des femmes autour de lui s’amalgament, le poussent à penser autrement et, qui sait, lui permettront peut-être de résoudre l’affaire.

 

 

Commentaires :

 

Quel plaisir, à quelques jours de Noël, de retrouver l’enquêteur fétiche de Jean Lemieux dans  « L’affaire des Montants », une affaire de meurtre, de moutons de pré salé, de foin – dans le sens de fourrage et d’argent –, de cassoulet, de mafia, entre Montréal, l’île rouge de Havre-aux-Maisons, Casablanca et Florence. Une première enquête hivernale d’André Surprenant, la huitième, qui a entraîné son auteur « dans de nouveaux chemins » : sur le chemin des Montants, dans l’archipel des Îles-de-la-Madeleine, au centre du golfe Saint-Laurent, « un lieu tranquille, où l’on entendait guère que le frémissement des sapins sous le vent ». Une fiction enchâssée dans une réalité historique alors qu’Angela Merkel entreprend un troisième mandat de chancelière en Allemagne et que Vito Rizutto, qui semble « avoir mis de l’ordre dans les affaires de la Famille », meurt le 23 décembre 2013 à l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal des suites d'une pneumonie ou d’un empoisonnement, aucune autopsie n'ayant été faite avant son incinération.

 

On accompagne dans sa recherche de la vérité le sergent-détective transfuge de la Sûreté du Québec (SQ) qui a intégré depuis cinq ans l’escouade des crimes majeurs du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), réputé pour ses « méthodes inorthodoxes » et ses « relations douteuses ». Dépêché sur l’archipel aux 713 naufrages, il vient en appui, pour des raisons personnelles, à une jeune sergente-enquêtrice du poste de la SQ de Cap-aux-Meules, « une floune qui ne pèse pas plus de 100 livres », « cinq pieds deux pouces étirée » : Olivia Mansour.

 

En cours de récit, l’auteur en profite pour nous en dévoiler un peu plus sur les origines familiales troubles de son protagoniste qui cumule 25 ans de carrière comme policier, a étudié à Brébeuf, a grandi à trente kilomètres du Vermont, conduit à Montréal une BMW Z3, a habité 14 ans plus tôt près du cap de l’Échouerie avec Maria, sa première conjointe, et leurs deux enfants Maude et Félix « avant leur divorce provoqué, en autres choses, par sa rencontre avec Geneviève ». Il éprouve toujours un inconfort au genou, réfléchit mieux couché, « c’est physiologique », est amateur de scotch whisky Macallan, « single malt coûteux » mais ne lève pas le nez sur un Aberlour A’bunadh quand on lui en offre et, lorsque l’occasion  se présente, touche du piano. 

 

« À cinquante-deux ans, après plus de vingt-cinq ans de carrière, il n'en était pas à son premier drame. Ce qui sapait son énergie, c'était la charge cumulative. Il avait beau employer tous les trucs, la négation, la froideur, l'humour, il était souvent en proie à des vagues d'angoisse ou simplement de douleur, comme si son cœur, au même titre que son genou gauche, élançait quand il était sollicité. »

 

Dans « L’affaire des montants », la disposition naturelle d’André Surprenant à résoudre un crime est encore une fois mise à l’épreuve dans une intrigue alambiquée comme peut l’imaginer Jean Lemieux. Dès son atterrissage à sur l’île de Havre-aux-Maisons, il est rapidement confronté à la sphère personnelle de la victime d’un meurtre énigmatique, celui d’une éleveuse de moutons et de son chien Sol, un montagne des Pyrénées. Il devra en détricoter les « relations familiales complexes », « aboutissement d’une suite de circonstances précises, ancrées dans un passé qui pouvait être aussi proche que lointain. »

 

Pour compliquer les choses, Jean Lemieux a mis en scène une galerie de personnages très colorés dont certains auraient eu bien des raisons pour assassiner Florence Turbide, fille de Colette Thériault et de Rosaire Turbide (mort le 19 décembre 1975 lors du naufrage de la Rose-Angèle) :

 

·        Ella Arseneau, fille de Félix Arseneau, lui aussi décédé dans le même naufrage, amie de Florence ;

·        Octave Loiseau, ex-conjoint de Ella Arseneau, faux-frère de Florence, Colette Thériault ayant épousé en secondes noces Wellie Loiseau et, depuis la mort de ce dernier en 2009, est la conjointe de Platon Longuépée, un ami de Surprenant qui fut par le passé son entraîneur de hockey ;

·        Philippe Santoro, italien originaire de Roquefort-la-Bédoule en banlieue de Marseille établi aux îles en 2008, conjoint de Florence Turbide ;

·        Louis Schofield, ex-conjoint de Florence ;

·        Delphine Schofield, fille de Louis Schofield et de Florence ;

·        Félix et Fabien, les fils de Florence et frères de Delphine, surnommés respectivement « Left » et « Right » pour les distinguer selon l’orientation de leurs courts cheveux châtains, mais appelés « en cette entité commode, les jumeaux » lorsqu’il était impossible de les différencier lorsque leurs tuques brouillaient leurs coiffures ;

·        Albéni Thériault, frère de Florence ;

·        Paule  Greco, cheffe influenceuse de Montréal ;

·        Youssouf Hari (Youtube), originaire de Casablance, employé de Florence ;

·        Alessandro Vitale, professeur d’italien de Florence.

 

Une carte nous permet de situer le lieu du crime et les lieux de résidences des suspects potentiels.

 



Suspense garanti sur 30 chapitres aux titres évocateurs jusqu’au dénouement de l’enquête, avec au passage une incontournable référence pendant la période des fêtes à la chanson « 23 décembre » du groupe de Beau Dommage.

 

Pour les amoureux de la langue française et des parlures régionales, « L’affaire des Montants » met en évidence les accents et plusieurs des mots des insulaires. Jean Lemieux souligne au passage que  « pour des raisons qui font toujours l’objet de débats, les habitants de Havre-aux-Maisons ont un accent principalement caractérisé par le remplacement des R par des Y ». Par exemple : « J’étais à la veille de feymer [fermer] boutique. ».

 

Vous y découvrirez le sens de certaines expressions des Madeliniennes et des Madelinots « essentiellement issus des déportés acadiens du dix-huitième siècle, considéraient depuis des générations que la langue parlée était leur espace de liberté :

 

·        un amariné, une floune, une folle amarrable, une personne d’en dehors, une ancêtre de l’an premier, faraud, les coiffages, le jour craquant, la salange, un soleil de mer, une adonnance, une sauterelle, une fiance, un kakawi, la wheelhouse, une salebarbe, un jour de débauche, un chancre, du chiard ;

·        s’aplatir, godêmer, avoir la main dans le panier, rebardeauter, dégolfer, capseyer, piloter un botte, se raplomber, être plein moribe, arriver à la bichetée, mettre en bébelles.

 

Ou, pour souligner la mémoire phénoménale de l’enquêteur : « ... vous avez un moyen disque dur ».

 

J’y ai appris pourquoi les éleveurs de moutons élèvent aussi des ânes :

 

« On les met au pâturage avec les moutons. Les coyotes n’aiment pas leurs hennissements. »

 

J’ai noté cette belle description de I'île du Havre-aux-Maisons ...

 

« Ils arrivaient au sommet de la côte du Bellevue. Devant leurs yeux, éclairée par le pâle soleil d'hiver, s'étalait I'île du Havre-aux-Maisons, avec ses buttes et ses vallons. Voisine de l'île centrale, où étaient concentrés les services gouvernementaux, Havre-aux-Maisons avait toujours cultivé une singularité dont l'accent n'était que la particularité la plus évidente. Il y avait certainement un port de pêche actif, une vocation agricole, des boutiques et des restaurants renommés. Il y avait surtout un esprit d'indépendance dont les racines remontaient à l'établissement des premières familles acadiennes, plus de deux cents ans plus tôt. À Havre-aux-Maisons, on ne se contentait pas de remplacer les R par des Y, on n'était pas pareils. »

 

... du quai de la Pointe-Basse...  

 

« Le quai était désert. Deux homardiers, leurs francs-bords abîmés par la dernière saison, tiraient sur leurs amarres. Leurs pareils, nombreux, avaient été remontés et affrontaient l'hiver juchés sur des cales de bois à côté du slip. Au-delà des dolosses de béton qui protégeaient le havre, les crêtes des vagues qui agitaient le golfe scintillaient en désordre sous la lune. »

 

... et des écoles de rang converties en résidences :

 

« Comme beaucoup de campagnes québécoises au début du vingtième siècle, les Îles-de-la-Madeleine étaient semées d'anciennes écoles de rang, des bâtiments d'environ vingt mètres par dix comprenant deux salles de classe unies par une entrée centrale surélevée. Aux Iles, certaines avaient été démolies, d'autres avaient eu des vocations commerciales, enfin quelques-unes avaient été converties en maisons unifamiliales. »

 

Jean Lemieux souligne dans la portion d’un court dialogue l’impact des changements climatiques sur l’occupation de certains îliens :

 

« J’ai déjà chassé le loup-marin, mais là, y’a plus de glaces. »

 

Dans un paragraphe, il résume les transformations socio-économiques majeures que vivent les habitants des Îles-de-la-Madeleine, « un trésor protégé par un unique cerbère : le mauvais temps. »

 

« Les choses avaient changé depuis qu'il avait quitté l'archipel, douze ans plus tôt. Ce qui était à vendre maintenant, ce n'était plus le homard ou la saveur locale, c'étaient les îles elles-mêmes, les maisons, les terrains, la mer et son contenu. Du fait de l'isolement et d'une économie saisonnière, les propriétés avaient toujours été moins chères aux Îles que sur le continent. Une vingtaine d'années plus tôt, les touristes avaient commencé à acheter. Le phénomène ne semblait plus marginal. C'était fatal, les plus belles côtes du Québec n'échapperaient pas à la spéculation foncière qui affligeait l'ensemble du littoral de la planète. »

 

Un milieu insulaire qui autrefois savait s’autoréguler :

 

« Longtemps après les autochtones et les pêcheurs saisonniers, les premiers hivernants acadiens, boat people avant l'heure, avaient vécu pendant des décennies sans autre police que leurs conseils de sages. Les Îles-de-la-Madeleine, isolées du monde sous la lointaine autorité de seigneurs britanniques, s'apparentaient à un grand navire dont l'équipage, issu de quelques familles fondatrices, avait intérêt à suivre le règlement. »

 

Le médecin écrivain est aussi en mesure d’étayer quelques critères permettant de calculer l’heure du décès  d’une victime :

 

« Il le parcourut avec attention, y retrouva des paramètres familiers, description du corps, flexibilité des membres, température rectale, usage de cet outil délicat, le monogramme de Henssge pour déterminer l'heure du décès. Les variables étaient multiples, poids de la victime, température extérieure, météo, usage de médicaments. Surprenant avait suffisamment d'expérience pour savoir que cette dernière était irremplaçable. »

 

Mon passé d’archiviste m’a permis d’apprécier cette description des  photographies de famille :

 

« ... qu'elles soient éparses, regroupées en albums ou stockées dans des nuages virtuels, [elles] ont une fonction paradoxale: instants évanescents, elles doivent, par leur pouvoir évocateur ou leur multiplicité, raconter une histoire longitudinale. »

 

Comme je le fais régulièrement, voici un florilège qui démontre la richesse de l’écriture de Jean Lemieux :

 

« Le vent d’est et le ciel bas s’accordaient à l’humeur du vétéran du SPVM. »

 

« Les jours étaient courts, les belles blancheurs de février n’étaient pas plus en vue que le Cap-Breton. »

 

« Delphine Schofield fixa sur lui ses hublots céruléens... »

 

« La cheffe influenceuse figea comme une béchamel oubliée sur le comptoir. »

 

« Il était tombé une trentaine de centimètres de neige, lesquels centimètres se soustrayaient, s’additionnaient en creux et en bosses selon les poussées d’un lourd vent d’est. »

 

« Avec sa moustache, ses cheveux mi-longs de travers, Octave Loiseau ressemblait à un mousquetaire surpris en train de trousser une soubrette. »

 

« L’âge, c’est comme la photographie, c’est une question de point de vue. »

 

« Mêlés à une gueule de bois modérée, des souvenirs du souper de la veille crevaient comme des bulles grasses à la surface de ses pensées. »

 

« Dans la police, il faut avoir des yeux tout le tour de la tête, se méfier des bandits, mais aussi de nos collègues. »

 

« L’affaire des Montants », se termine sur une fête de Noël « surprenante » à Iberville, un « un souper tranquille », chez sa mère Nicole rongée par un cancer. Tôt, le lendemain matin, le sergent détective, devant l’arbre de Noël encore allumé où « la vraie crèche de Noël [que sa mère] dépoussiérait tous les 10 décembre depuis cinquante ans [repose] toujours au milieu des Rois mages et des confettis » se fait songeur sur l’avenir d’un des personnages de son enquête et sur ses propres origines familiales :

 

« Dans cette histoire, dont la sienne, Surprenant, il y avait une mère, mais aussi un enfant. Attendue, inattendue, désirée, redoutée, chaque naissance refaisait, défaisait le monde, dans un tourbillon perpétuel. »

 

Si vous ne vous précipitez pas pour vous procurer votre exemplaire chez votre librairie indépendante ou pour emprunter une copie papier ou numérique auprès de votre bibliothèque publique, vous vous priverez du plaisir de lire très certainement l’un des meilleurs tomes à ce jour de la série imaginée par Jean-Lemieux.

 

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Médecin, passionné de musique et de voyage, Jean Lemieux a écrit de nombreux romans lauréats de multiples prix. En 2020 est paru « Les Demoiselles de Havre-Aubert », la sixième enquête d’André Surprenant. La série a débuté en 2003 avec « On finit toujours par payer », qui a remporté les prix France-Québec et Arthur-Ellis avant d’être porté à l’écran. Jean Lemieux a également publié « Une sentinelle sur le rempart », un récit autobiographique sur son expérience d’omnipraticien, de même que « La Marche du Fou » et « Prague sans toi », qui explorent les thèmes de l’amour et du voyage. Pour les jeunes, il est notamment l’auteur du « Trésor de Brion », une chasse au trésor aux Îles-de-la-Madeleine.

 

 

Je tiens à remercier les éditions Québec Amérique pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet :

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Qualité littéraire :

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Intrigue :

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Psychologie des personnages :

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Intérêt/Émotion ressentie :

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Appréciation générale :

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