Didier Alcante, Steven Dubré, Jean-Paul Fernandez | Ken Follet. – Les Piliersde la Terre 1. Le rêveur des cathédrales. – Grenoble : Glénat & Robert Laffont, 2023. – 100 pages.
Bande dessinée
Résumé :
Angleterre, XIIe siècle. Dans un royaume en
perdition, morcelé par la guerre et affaibli par la famine, Tom, modeste maître
bâtisseur, rêve de construire, un jour, la plus grandiose des cathédrales…
Après avoir perdu son épouse et son nouveau-né durant un hiver des plus rudes,
il échappe de peu à une mort certaine grâce à la troublante Ellen. Cette jeune
femme rebelle et solitaire, vivant repliée dans la forêt avec son fils Jack,
deviendra sa compagne. Ensemble, ils prendront la route, bravant le froid et la
misère. Pendant ce temps, le nourrisson abandonné est recueilli par une
communauté de moines en proie à une véritable crise religieuse…
Commentaires :
N’ayant pas lu les milliers de pages de la version littéraire
de ce roman vendu à plus de 28 millions d’exemplaires, l’avant-propos signé par
Ken Follett confirme une adaptation réussie dans l’univers du neuvième art.
Le premier tome (six sont prévus) s’ouvre sur
une magnifique illustration sur une double planche qui met la table à l’action
dramatique : le naufrage du navire La
Blanche et la mort de l’unique fils légitime du roi d’Angleterre Henri Ier.
Et la page titre en noir et blanc suggère la grande austérité des mœurs sociales
et les enjeux politiques et religieux de cette tranche de l’histoire
européenne.
Cette première tranche du récit campe le contexte
historique et permet de présenter les caractéristiques des principaux
personnages. Le tout dans un décor souvent grandiose tel ces vues aériennes
animées du village, du château d’Earlscastle, de la cathédrale de Werstmonster,
de la forêt, du prieuré de Kignsbridge, de la progression de l’armée des
Hamleigh…
Sur un peu moins de 100 pages, le scénario de
Didier Alcante colorisé par
Jean-Paul Fernandez nous plonge dans la vie rude de l’époque, entre des
extérieurs hivernaux aux couleurs froides et des intérieurs aux teintes plus
chaudes, mettant en opposition la pauvreté de la population en général et l’aisance relative des classes « fortunées ».
Le découpage dynamique des planches adapté
aux séquences du scénario contribue à entretenir le rythme des événements. Les
dialogues, particulièrement ceux entre les membres de la communauté monacale et
ceux avec la hiérarchie épiscopale décrivent bien l’esprit d’intrigues
ténébreuses qui se trament.
Les dessins de Steven Dupré dont
certains remplacent avantageusement des descriptions et des dialogues sont d’une
précision remarquable : plan général des scènes, détails vestimentaires,
visages des personnages en plan rapprochés ou éloignés, décors intérieurs (particulièrement
la messe dans le chœur du prieuré) et extérieurs, scènes d’assaut du château de
Bartholomew…
En postface, le bédéiste explique sa démarche,
mettant l’accent sur les personnages, « comprenant leurs motivations, partageant leurs espoirs, leurs peurs,
leurs ambitions, leurs haines, leurs amours et leurs passions. » Ce
qui se sent tout au long de la lecture de ce premier tome. Et il ajoute :
« Par son mélange unique de texte et de
dessin, ce médium [la bande dessinée] si
particulier peut en effet garder toute la puissance du récit littéraire, tout
en y adjoignant celle des images. Outre leur aspect purement esthétique et
expressif, ces dessins aident à donner vie aux personnages et à leurs émotions.
Les illustrations permettent aussi aux lecteurs de se représenter plus
facilement des détails visuels importants, tels que l'architecture du Moyen Âge,
ou à comprendre des scènes complexes, comme une bataille. »
Tous les genres littéraires peuvent contribuer
à intéresser un lectorat à l’Histoire humaine : les ouvrages scientifiques,
bien sûr, mais aussi les romans, les polars, les thrillers historiques… et les bandes
dessinées.
Les Piliers de la Terre
1 en
version imagée apporte assurément une valeur ajoutée à l’œuvre originale de Ken
Follett déclinée depuis 1989 en « une
mini-série, un jeu de société, un jeu vidéo et même une comédie musicale ».
Les cinq futurs tomes permettront très
certainement de le constater si on en juge la qualité de ce premier épisode mettant
en scène Tom le bâtisseur, pauvre maçon, Le
rêveur de cathédrales.
Merci aux éditions Glénat et Robert Laffont
pour le service de presse.
Au Québec, vous pouvez commander et récupérer
votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site leslibraires.ca.
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : *****
Intérêt/Émotion
ressentie : *****
Appréciation générale
: *****