Alias Nina P. (Chloé Archambault)


Chloé Archambault. – Alias Nina P. – Montréal : Flammarion Québec, 2024. – 310 pages.

 


Roman d’espionnage

 


 

Résumé :

 

Élevée dans un orphelinat de Moscou, puis recrutée par le service de renseignements de Russie, Ekaterina Yegorova, vingt-cinq ans, étudie à l’Université McGill, à Montréal, sous le nom de Nina Palester.

 

Bien que ses parents adoptifs, Dimitri et Irina, l’aient formée pour qu’elle devienne elle aussi une agente, Ekaterina se demande parfois quelle cause sert cette vie de mensonges et de fausses identités. Son entraînement prend tout son sens lorsqu’une première mission leur est confiée, à elle et Yuri, son copain officiel. Ils devront se rendre au Sommet du G7 qui se tient au Manoir du Cap, dans Charlevoix, et obtenir une clé USB d’un membre de la délégation américaine.

 

Comment cette mission minutieusement élaborée a-t-elle pu échouer si violemment ? Tandis que tout bascule, Ekaterina découvre peu à peu les rouages d’un plan machiavélique dont elle serait à la fois l’appât, la victime et la clé.

 

 

Commentaires :

 

« Alias Nina P. » est le 5e roman d’espionnage écrit par des auteur,es québécois,es que j’ai lu après « Opération ISKRA » (2004), « Brouillard d’automne » (2018), « Septembre avant l’apocalypse » (2023) de Lionel Noël et « La femme de Berlin » (2017) de Pauline Vincent. Un sous-genre de romans policiers apparu au début du 20e siècle et qui fait exception parmi les littératures du crime au Québec.  

 

Publié d’abord en anglais en 2022 sous le titre « The Decoy », le roman a remporté le deuxième prix 2024 du ScreenCraft Cinematic Book Competition (Los Angeles). Ce concours qui vise à récompenser les œuvres qui ont un grand potentiel pour une adaptation cinématographique.

 

Ce n’est pas surprenant, puisque l’auteure a élaboré un récit semblable à un scénario de film. Ancré dans des événements géopolitiques réels et des conflits idéologiques (terrorisme, cybercriminalité). On nous présente des personnages qui sont membres d’agences d’espionnage russes et américaines, une intrigue relativement complexe et un suspense qui s’accroît à mi-parcours, où s’entremêlent trahisons, alliances secrètes et retournements de situation.

 

L’héroïne de l’histoire, qui est aussi la narratrice du récit, nous plonge dans son univers en nous faisant vivre ses doutes et ses incertitudes, non seulement à l’égard des autres, mais aussi envers elle-même et ses capacités intellectuelles, sa formation au combat au corps à corps et sa maîtrise des technologies. Elle fait face à des adversaires impitoyables qui occupent des rôles cruciaux dans l’avancement ou le sabotage de sa mission. Elle peut aussi compter sur un certain nombre de personnages secondaires attachants, avec qui elle entretient des liens à Montréal, et dont quelques-uns mènent une double vie.

 

L’écriture de Chloé Archambault est extrêmement visuelle, tandis que ses dialogues captent l’essence même du parler québécois.

 

« Le français à l'européenne [...] se parle avec le devant de la bouche, alors que l'anglais de presque partout dans le monde se parle avec l'arrière. Mais le québécois, lui, se parle avec le milieu de la bouche, une zone mystérieuse à position variable selon ce qu'on raconte et les mots qu'on emploie. C'est l'un des accents les plus difficiles à imiter sur la planète... »

 

Elle décrit minutieusement les lieux, les objets, les personnages, les protocoles d'espionnage ou les technologies afin d’ancrer le récit dans le réel. L’histoire se déroule initialement à Montréal, plus précisément dans le « ghetto de McGill » selon la définition de la protagoniste.

 


L’action se déplace ensuite dans Charlevoix, où l’auteure décrit précisément le chemin parcouru avant de revenir dans la métropole. Ces changements de décor contribuent, dans une certaine mesure, à renforcer le dynamisme et la tension narrative. Cette dernière, de mon point de vue, évolue à l’image des montagnes russes, avec plusieurs descriptions qui ralentissent l’action.

 

Voici quelques exemples qui témoignent de la qualité littéraire de ce roman :

 

La description d’un bureau de travail :

 

« ... une pièce de collection. Une chose énorme en chêne verni, lourd comme l'intérieur d'un vieux club privé où on fume le cigare, avec des tiroirs de chaque côté. Et miraculeusement doté d'un panneau frontal cachant les jambes de son utilisateur. »

 

Un désordre typiquement académique :

 

« Des livres. Des revues scientifiques. Des documents par terre. Des objets disparates sur les tablettes. »

 

La ville de Saint-Lambert :

« ... une banlieue attrayante avec de beaux parcs et de grands arbres, des magasins coquets et des restaurants qui se voulaient charmants. Le point de chute idéal pour ceux et celles dont les ambitions de vie se résument sans complexité et dont le compte en banque est raisonnablement bien garni. »

 

Le Manoir du Cap (Manoir Richelieu) :

 

« ... une fantaisie architecturale, un de ces châteaux néogothiques centenaires construits à l'époque où les gens riches voyageaient avec des malles de cuir vers les falaises du fleuve Saint-Laurent pour des cures vacancières d'air frais et de vues panoramiques [...] où à cette même époque, la guerre, la famine et le chaos social menaient sans garde-fous leur inavouable carnage. »

 


Le hall de l’hôtel :


« ... ressemblait à un pavillon de chasse grand luxe. Des poutres de bois foncé quadrillaient le plafond très haut où d'énormes chandeliers de métal de style médiéval étaient suspendus. La personne qui avait dessiné les plans du Manoir une centaine d'années plus tôt avait de toute évidence été saisie de cet enthousiasme pour le Moyen-Âge qui avait balayé à l'époque le monde de l'architecture. »

 

La buvette de l’hôtel :

 

« ... une pièce sombre aux allures de pub anglais du même style que le hall d'entrée, avec un long comptoir verni et des fauteuils capitonnés moelleux. »

 

La route en direction de Charlevoix à la hauteur de Québec :

 

« Tout de suite après Québec, un large boulevard remplaçait l’autoroute : une série de feux de circulation désynchronisés où les voitures se traînaient. »

 

Quelques personnages :

 

« Un petit groupe de valets en veston rouge vif à queue de pie serti de boutons dorés attendaient les clients du haut de la dernière marche. On aurait dit des maîtres de cirque à moitié morts d’ennui, espérant la venue d’un singe ou d’un équilibriste pour égayer l’atmosphère. » 

 

« Un petit homme aux cheveux gris qui semblait s’être coiffé à l’aide d’un pétard... »

 

« ... une grande femme aux cheveux noirs impeccablement coiffés, un étrange mélange de force physique et d’apparat féminin classique, On aurait dit une boxeuse qui tentait de camoufler sa robustesse sous le déguisement traditionnel de la féminité. »

 

Un visage : « un mélange de rouge et de blanc – on aurait dit une de ces grosses fraises qui poussent en Californie, celles qui ne goûtent rien. »

 

« J’ai scruté le regard d’Irina pour tenter d’y déchiffrer le fond de sa pensée sans y parvenir. Des tentures épaisses avaient été tirées. »

 

« Notre supérieur nous a souri comme l’aurait fait un requin, avec des yeux sans émotion de patient en institution psychiatrique à qui on a demandé d’être sage ».

 

À moins qu’elle ne soit elle-même membre d’un quelconque service d’espionnage, l’auteure a compilé une documentation spécialisée et procédé au repérage des lieux pour fournir, tout au long du récit, des détails troublants sur les outils et le mode opératoire d’agents secrets ou d’influenceurs russes ou américains sur le territoire nord-américain:

 

Attiser le complotisme :

 

« ... attiser les flammes des multiples théories du complot [...] sur le Web telles des infections galopantes d'impétigo. Le mouvement anti-vaccin [...] une cible facile, toute destinée à la manipulation : de nombreux groupes de discussion, des parents émotifs, des histoires [à faire] pleurer. [...] des échanges déjantés sur le ‘’ deep state ‘’ et [...] des ‘’ preuves ‘’ que la FEMA, l'agence américaine des situations d'urgence [construit] en secret des camps de concentration. »

 

Fabriquer de fausses identités :

 

« De fausses identités ont déjà été créées pour chacun de vous et ont été depuis plusieurs mois activées et renforcées par une présence sur le Web. Des photos, des messages et des interactions sur des comptes Instagram et Facebook existent déjà sous vos nouveaux noms. Tout disparaîtra d'un seul coup dès que la mission sera complétée. Vous recevrez également de faux documents qui vous permettront d'accéder au site. »

 

Les plastiques explosifs :

 

« Certains étaient blancs, d'autres jaunes ou orange foncé. Tous ressemblaient à des bâtons de pâte à modeler. Quelques-uns étaient plus puissants que d'autres, et chacun d'eux était manufacturé de façon presque exclusive dans un très petit nombre de pays, en plus de posséder ses propres particularités. Le C4 était fabriqué principalement aux États-Unis, en Serbie et au Royaume-Uni. Le Plastex en Suisse. Le Semtex en République tchèque et en Israël. [Il] était insoluble dans l'eau et résistait à des températures plus basses et plus élevées que celles que pouvaient supporter les autres produits. [Il] était composé de PETN - ce qu'on appelle communément du PENT -, un des plus puissants explosifs connus, lequel, une fois incorporé au Semtex, est pratiquement indétectable. »

 

La dissimulation d’une arme dans une voiture :

 

« J'avais défait le Beretta en pièces détachées, que j'avais placées dans des sacs de plastique et cachées dans la voiture. Le canon et la glissière étaient dans une pochette rangée dans le compartiment à gants en compagnie de la jauge pour la pression des pneus. Le ressort et les plus petites pièces se trouvaient dans un sac collé avec de l'adhésif à l'arrière de la pédale du frein de secours. La plus grosse pièce, la crosse et tout ce qui venait avec, tenait avec du ruban adhésif d'électricien sur le côté du réservoir de lave-glace sous le capot. Les munitions étaient à l'intérieur des haut-parleurs. »

 

Les techniques de rabattage d'un agent double et le jargon américano-britannique qui vient avec :

 

« MICE, l'acronyme de choix en la matière, résumait parfaitement les leviers utilisés pour presser la cible à la façon d'un citron : Money (argent), Ideology (idéologie) – ou Interest (intérêt), selon le contexte –, Coercion (coercition), Compromise (compromis) ou Constraint (contrainte) – cela aussi dépendait des circonstances – et Ego. Les quatre ficelles du recruteur lorsque venait le temps d'amadouer la future taupe ou le prochain transfuge. »

 

Le National Counterintelligence and Security Center (NCSC)

 

« ... un organisme qui attire des gens issus des autres agences. Le travail qu'on y fait est essentiellement du contre-espionnage, au degré le plus sophistiqué qui soit. Cela inclut la défense contre les cyberattaques, la désinformation sur le Web et l'ingérence par des nations ennemies dans le processus électoral. Tout ce qui se fait pour déstabiliser les sociétés démocratiques. »

 

Sans oublier la référence directe au SVR, le Sluzhba Vneshney Razvedki, le Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie.

 

Les espions, tout comme les terroristes, sont souvent en dormance dans la société où ils s’installent. Ils attendent d’avoir des ordres à exécuter. « Alias Nina P. » raconte comment cette dernière et ses parents « adoptifs » se sont fondus dans leur nouvel environnement :

 

« J'avais onze ans [...] nous étions montés à bord d'un avion à l'aéroport Domodedovo de Moscou [...] et avions volé vers Chypre, où nous étions restés pendant six semaines et avions cessé d'être Russes.

Le Service nous avait remis de faux passeports français qui faisaient de nous des citoyens de l'Union européenne. J'étais devenue Nina, la petite Française à la queue de cheval qui lisait avec enthousiasme les aventures de Harry Potter, et Irina et Dimitri étaient devenus Marie et Jérôme. À la fin de notre séjour, nous étions passés par le Maroc pour jouer aux touristes pendant quelques jours, puis avions traversé la Méditerranée en bateau jusqu'à Gibraltar: une petite famille bronzée et heureuse, revenant d'une escapade au pays des Berbères. En Espagne, nous avions loué une maison perchée sur les hauteurs de la Costa del Sol avec une vue grandiose du littoral et pris beaucoup de photos. Puis, au mois d'août, nous avions pris l'avion pour le Canada et emménagé dans notre nouvelle maison, à Saint-Lambert. »

[...] Mes faux parents vivaient déjà en couple le jour où je les avais rencontrés.

[...] Je savais [que ma fausse mère] avait été recrutée par le KGB et qu'elle avait reçu une formation en psychologie comportementale avancée à l'Institut de psychiatrie Serbski de Moscou. Là où les spécialistes peuvent démanteler sans bistouri le cerveau d'un patient et le remettre en place comme ils veulent. »

 

Même processus pour un autre agent russe :

 

« ... son travail était de m'aider à m'acclimater à ma nouvelle vie aux États-Unis. De m'aider à comprendre comment les Américains pensaient, ce qu'ils aimaient faire, ce qu'ils aimaient manger. Elle et moi, on se promenait partout. Elle m'emmenait dans les magasins pour que je puisse parler avec les gens ou les observer. Pour comprendre les subtilités de leurs interactions sociales. Et le soir, on regardait la télé. Seinfeld et des matchs de football. On s'amusait bien tous les deux. »

« ... cela allait nous permettre de développer des amitiés avec d'autres parents et éventuellement de participer à des fêtes d'anniversaire, et aussi à des rencontres à l'école. Tout le monde y a vu une opportunité en or de nous intégrer à fond dans la communauté. Le Service nous a acheté une maison, pas très loin de là où nous vivions. Un petit bungalow tout propre.

On s'y est installés [...] et tout de suite, on est devenus amis avec les voisins. C'est à ce moment qu'on est vraiment devenus Américains. »

 

La crédibilité du récit fictif repose sur des événements réels, tels que la tenue du G7 à La Malbaie en 2018, ainsi que sur des références à des événements historiques, comme la chute du mur de Berlin ou encore la « perestroïka, une illusion de paix ».

 

J’ai noté au passage cette mention que, chez nos voisins du sud, les « dons politiques substantiels sont souvent récompensés en offrant aux enfants des donateurs un emploi de premier niveau dans une branche du gouvernement. C'est ce qui explique les nombreux jeunes gens sans grand talent qui travaillent à Washington. »

 

Et cet extrait qui n’est pas sans nous rappeler les frasques d’un certain nouveau président à la longue cravate rouge :

 

« Les services de désinformation travaillent pour que les gens perdent confiance en leurs institutions. Qu’ils remettent en question le journalisme et la libre pensée. Qu’ils doutent de leur système judiciaire et de leur système électoral. »

 

Les scènes de combat, et en particulier celle dans l’appartement de Theo, sont très réussies. Le chapitre décrit de manière habile les effets de la surdose d’héroïne liquide et de la Naloxone sur la personne intoxiquée, en les détaillant progressivement.

 

« Alias Nina P. » est un roman divertissant, instructif et inquiétant. Une suite est prévisible puisqu’elle a été publiée en anglais sous le titre de « A Valual Asset » (2023). Elle est annoncée en quatre mots à la fin du dernier des 22 chapitres. J’ai bien hâte de suivre les aventures de cette espionne recrutée dans un orphelinat de Moscou, les orphelins étant « toujours les meilleurs recrues » comme l’affirme M, la directrice du MI6, dans le 25e James Bond : « 007 Skyfall ».

 

* * * * *


Montréalaise, Chloé Archambault est passionnée de lecture et d’écriture. Elle y a étudié la littérature et l’histoire de l’art. En 1995, elle vend un scénario pour un court métrage et poursuit des études de droit. Elle disparaît dans le monde juridique pendant vingt-cinq ans, puis reprend l’écriture. « Alias Nina P. » est son premier roman. Elle rédige des récits en français et en anglais, mettant de l’avant une présence visuelle dominante grâce à l’importance accordée à l’image, une caractéristique distinctive de son style d’écriture.

 

Je tiens à remercier les éditions Flammarion Québec pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.

 

 

Évaluation :

Pour comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu du site [https://bit.ly/4gFMJHV], qui met l’accent sur les aspects clés du genre littéraire.

 

Intrigue et suspense :

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Originalité :

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Personnages :

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Ambiance et contexte :

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Rythme narratif:

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Cohérence de l'intrigue :

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Style d’écriture :

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Impact émotionnel :

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Norferville (Franck Thilliez)


Franck Thilliez. – Norferville. – Paris : Éditions Fleuve Noir, 2024. – 450 pages.

 


Polar

 

 

 

Résumé :

 

Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d’une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s’est passé.

 

Là-bas, Léonie Rock, une flic métisse, est mise sur l’affaire. Elle est alors contrainte de renouer avec cet endroit coupé de tout où elle est née et où, adolescente, trois inconnus l'ont violée. Un retour vers son enfer, alors que les températures frôlent les -20°C.

 

Ensemble, ces deux êtres éprouvés par la vie vont se démener pour trouver des réponses malgré l’inhospitalité de la nature et des hommes.

 

 

Commentaires :

 

 

« Norferville » est le deuxième roman de Franck Thilliez que je lis. On m’avait fortement recommandé « La chambre des morts », mais j’avais trouvé son récit trop violent. Avec une certaine réserve, j’ai ajouté ce récit, écrit par un Français et situé au Québec, à ma pile de lectures reçues en service de presse.

 

Dans une note adressée aux lecteurs, l’auteur exprime clairement ses intentions :

 

« Cette histoire est née de mon envie de poursuivre un voyage que j’ai eu la chance de faire au Québec il y a quelques années, et qui m’a démontré à quel point nous pouvions être insignifiants, vulnérables, au milieu de tels territoires. Je voulais, au-delà de l’histoire que je racontais, proposer un roman d’ambiance où vous, lecteurs, seriez confrontés aux éléments et ressentiriez le froid à chaque page tournée. »

 

Mission accomplie parce que j’ai frissonné au fil de ce récit au suspense captivant, culturel et géographique même s’il est campé dans une ville minière fictive qu’on devine au nord de Shefferville et sa réserve innue tout aussi inventée et nommée Papakassik. Le tout est emballé dans une création graphique tout aussi glacée que l’environnement inhospitalier dans lequel évoluent les personnages. J’ai eu l’impression de tenir un véritable bloc de glace dans mes mains, ajoutant à l’expérience de lecture.

 

Je dois aussi souligner le travail de l’équipe de commercialisation, qui a conçu un signet sous forme de billet de train Montréal-Norferville de la réelle compagnie Northern Line Tshiuetin (« vent du nord » en langue innue), gérée par les Innus de Baie-Comeau. 

« Norferville » dénonce une situation qui fait toujours les manchettes : la disparition et le meurtre de femmes et de jeunes filles autochtones au Canada et au Québec, recensés par une enquête nationale. Le mot-dièse #MMIW (pour « Missing and Murdered Indigenous Women ») a été créé initialement sur Twitter. Il a fait prendre conscience à la population que, dans les années 80, des agressions sexuelles, du harcèlement sexuel, des viols, des enlèvements et des séquestrations ont été commis par des policiers de Schefferville, dans le Grand Nord du Québec, et ailleurs dans la province, à l’égard de femmes autochtones.

 

Il mentionne l’affaire « Robert William Pickton », un producteur de porcs qui a assassiné plusieurs dizaines de femmes autochtones dans un quartier défavorisé de Vancouver, entre 1978 et 2002. Il les amenait chez lui, les abattait d'une balle dans la tête, nourrissait ses cochons avec leurs restes, puis vendait leur viande à des fabricants de produits cosmétiques. Un des pires assassins de l'histoire du Canada, qui avait pu sévir aussi longtemps parce qu'il s'attaquait à des proies invisibles. »

 

Le roman évoque également les drogues qui circulent dans les réserves et la prostitution jugée banale en milieux isolés géographiquement.

 

« Le commerce de services sexuels n'est pas interdit en tant que tel. Mais au Québec, tout un tas d'activités parallèles sont prohibées, ce qui fait qu'il est impossible de se prostituer sans enfreindre la loi. Par exemple, on n'a pas le droit de communiquer en public avec une personne dans le but de se livrer à la prostitution... Ici, tous connaissent la législation, et plutôt bien.

Tous savent aussi la contourner. Une femme majeure, blanche, métisse ou même autochtone parfois, discute avec des hommes, ils boivent un verre. Ils sortent parce qu'ils ont ‘’ sympathisé ‘’. Et ils finissent au lit parce qu'ils ont envie de s’envoyer en l’air. »

 

Au passage, il évoque l’ouvrage « d'An Antane Kapesh, la première femme innue à avoir rompu la tradition orale de son peuple pour laisser une trace écrite. Publié [en 1976] dans la langue innu-aimun et en français, le récit était autobiographique. Il dénonçait enfin, aux yeux du monde, les décennies d'injustices subies par les siens. La destruction de leur territoire, la violente déculturisation imposée par les Blancs, les insultes, les maltraitances à répétition. Il portait pour titre Je suis une maudite sauvagesse. »

 

Il dénonce la création des réserves, une création du gouvernement du Canada :

 

« Les Blancs ont voulu leur imposer, en un siècle, ce qu'ils ont eux-mêmes mis des millénaires à développer. Ils les ont contraints à vivre dans des réserves, à consommer dans les supermarchés, ils leur ont apporté l'alcool et les machines à sous, qui font des ravages. Et je ne parle pas de la drogue. A une époque, ils leur ont pris leurs enfants pour les éduquer dans des pensionnats où ils les frappaient afin d'éradiquer l'Indien qui était en eux.

L'histoire de ces peuples nomades, que la plupart des Canadiens ne connaissent pas, n'est qu'une profonde et douloureuse blessure... »

 

Il met de plus en évidence des aspects de la culture des Innus (anciennement appelés Montagnais) dans le Grand Nord québécois :

 

« Il n'y a pas de livres dans la culture innue. Les traditions, les connaissances, la langue elle-même se transmettent oralement. Si on perd la langue, c'est le peuple qui finira par disparaître. Alors le français, c'était comme le ver dans la pomme. Pourtant, quand les gamins se sont mis à le pratiquer à la maison, mon grand-père les a laissés faire. Pour leur bien, leur avenir. Une sorte de sacrifice forcé. Parce que c'est ça, la colonisation. Cette espèce de serpent pernicieux qui vous fait douter de votre identité. »

 

« L'hiver, il arrive que certains Innus, surtout les plus anciens, séjournent en forêt pour renouer avec leurs traditions de pêche et de chasse. Ce sont des occasions, pour eux, de vivre leur culture de semi-nomades et de communier avec la nature. »

 

La thématique du roman permet également d’y intégrer une créature surnaturelle, maléfique et anthropophage, issue de la mythologie des Premières Nations présente dans le folklore d'Amérique du Nord : le Windigo« un long faciès squelettique sans lèvres, des orbites vides, d'infâmes crocs qui se chevauchaient et paraissaient constituer plusieurs rangées, un crâne orné d'encombrants bois de caribou, mais aussi des pieds noueux, déformés... [qui] « sortirait des profondeurs de la forêt pour punir l’homme de ses méfaits sur la nature. Il s’en prend alors à tout ce qu’il trouve de vivant. Y compris les humains. »

 

Et de mettre en évidence l’appropriation frauduleuse des territoires par les entreprises minières, ainsi que ses conséquences.

 

« Mathieu André, un Innu né dans les bois au début des années 1900, emmène des représentants d'industries minières sur les gigantesques gisements de fer près desquels se construira Norferville, vers 1930. Des responsables lui promettent un pourcentage sur les bénéfices qu'ils tireront de ce business. Mais ni lui ni son peuple n'auront quoi que ce soit. D'emblée, ils sont victimes du grand mensonge capitaliste. [...]

Problèmes d'eaux rouges, poussières nocives, cratères impressionnants, fuite du gibier... Les locaux sont ébranlés par ce que deviennent leurs terres ancestrales au fil des ans. Pour éviter les révoltes, les dirigeants de [l’entreprise] se mettent alors à payer des taxes, à financer des infrastructures dans la réserve, et s'astreignent à former les autochtones pour leur offrir du travail... »

 

« Avant, il y avait des milliers de caribous, des poissons à profusion qui assuraient notre survie. Ça faisait sept mille ans qu'on vivait ainsi, en harmonie avec la nature.

En moins d'un siècle, on les a laissés tout détruire, et de nouveau on les laisse faire aujourd'hui. Ce projet minier à proximité du lac Wood est une folie. »

 

Et l’impact de la construction des barrages hydroélectriques sur la faune :

 

« Après avoir franchi des collines, la forteresse du barrage en enrochements se dressa sur la gauche. On entendait, malgré les rafales, les tumultueux remous recrachés plus bas. Léonie garda ça pour elle, mais elle se rappela que, dans les années 1970, des milliers de caribous avaient été retrouvés morts, emportés par le courant généré par les vannes. Le troupeau avait pour habitude de traverser à cet endroit lors de sa migration, et la montée des eaux les avait surpris. Les employés avaient découvert tellement de cadavres que ces pauvres bêtes avaient été empilées les unes sur les autres. Depuis, dans l’esprit des autochtones, ce lieu était maudit. »

 

En ce qui concerne la nature, Franc Thilliez nous transporte dans un univers qui se situe à des années-lumière des grands centres plus au sud :

 

« Un monde de silence qui haïssait le mouvement, figeait la vie, jusqu'à la sève sous l'écorce des pins, et intimidant par son immensité, sa force et son haleine blanche qui saisissait les visages. Une poudre de lumière oblique parvenait tout juste à pleuvoir entre les cimes alourdies d'une neige éblouissante et, quand elle touchait le sol, elle en soulignait d'un trait de pinceau l'extrême rudesse. Teddy était fasciné par cette terre sauvage, il en percevait la beauté dangereuse, sans pitié, celle-là même qui avait failli l'emporter la veille. Et, surtout, il comprenait mieux pourquoi le mot ‘’ liberté ‘’, l'un des plus poétiques de la langue française, n'existait pas en innu. On ne pouvait définir ce qui était à la fois partout et nulle part. »

 

« Les nuages moutonneux donnaient aux eaux du Saint-Laurent leurs plus belles nuances, une palette de gris et de bleus, mais quand le soleil s'invitait et que l'horizon se dégageait, on pouvait apercevoir l'autre côté de la rive, à une cinquantaine de kilomètres. Dans ces moments-là, Baie-Comeau affichait un décor de carte postale, léchée d'un côté par les plages de sable blanc longeant le fleuve, et caressée par les teintes émeraude de la forêt boréale de l'autre. On était, ici, aux portes du Grand Nord. La ville de Québec se trouvait à quatre cents kilomètres en dessous, Montréal à sept cents. »

 

Grâce à ses personnages, il nous fait vivre le trajet en train de Baie-Comeau à Norferville comme si nous y étions :

 

« Les rails se frottèrent, sur des dizaines de kilomètres, à la colère alcaline d'un torrent, dans le vert de jade des épinettes, alors que de hauts murs de roches se resserraient contre eux, hostiles. Sur les pentes, plus loin, les bouleaux d'un jaune pâle ensoleillaient les sapins sombres. Les couleurs pulsaient dans un festival de lumière, du vert fluorescent des lichens au rose écarlate des pierres. Puis il y eut la taïga. Puissante. Interminable.

Le même arbre dupliqué à l'infini par un peintre fou, pendant des heures et des heures.

Régulièrement, le train s'arrêtait au milieu de la neige pour déposer des autochtones chargés comme des ânes au bord de la voie, là où rien n'existait. Ces hommes, voûtés sous le poids de leurs lourds bagages, raquettes aux pieds, s'enfonçaient dans la nature sauvage tandis que le convoi reprenait sa route. »

 

La description de la ville minière de Norferville, « un caillou de fer dans un désert de glace », et de son environnement est plus vraie que vrai :

 

« Au loin, les lumières jaunes des installations minières et celle orangée des hauts-fourneaux entretenaient un feu inquiétant dans l'obscurité, à la manière d'une station pétrolière au milieu de l'océan.

Devant, les enseignes allumées des commerces et les bruits de moteur injectaient encore un soupçon de vie dans les artères glacées de la ville. Quelques ombres circulaient, toutes les mêmes, des silhouettes privées de visage à cause des grosses capuches bordées de fourrure dont elles étaient couvertes, des automates rentrant chez eux. Sur la droite, une brume couleur mercure coiffait le lac : la fumée de mer arctique. L'incarnation visuelle du froid implacable, de cette bouche affamée, cruelle, avide de mort. Quand il débordait des rives, cet étrange et dangereux nuage gelait tout sur son passage, il traversait les vêtements, les chairs, jusqu'à figer le sang dans les veines. Personne ne pouvait s'y aventurer plus de quelques minutes sans risquer de ne jamais en ressortir. »

 

« À l'arrière-plan, il distinguait les collines pelées, creusées en strates rougeâtres par d'énormes véhicules jaunes. Ici, il n'y avait plus un arbre debout. Juste une surface hostile, comme bombardée à certains endroits. Il s'agissait des anciens trous de mine laissés tels quels, sinistre héritage d'avant la réouverture. »

 

« ... On quittait la ville, on s'enfonçait vers l'est dans un territoire démesuré au relief façonné par les engins qui, depuis presque cent ans, remuaient la terre à la manière d'une horde de sangliers furieux. Là où le sol n'était plus exploité, dans la partie la plus lointaine, ne subsistaient que des trous béants remplis de gravats ou d'eau gelée, des sortes de lacs sombres et boueux privés de végétation. Une désolation infinie et sans vie. »

 

« La journée tirait déjà à sa fin. Au cœur de Norferville, les ombres s'allongeaient, se répandaient sur les façades à mesure qu'un soleil blanc disparaissait à l'horizon. Ces ombres noircissaient les visages, installaient le silence comme au fond d'une cathédrale, réveillaient les prédateurs de la forêt, parés pour leur chasse nocturne. Dans un quart d'heure, les doigts glacés de l'obscurité auraient pris possession de chaque centimètre carré de la ville. »

 

En deux phrases, l’auteur décrit la réserve d’Uashat enclavée dans le territoire de la ville de Sept-Îles, comme celle de Maliotenam :

 

« L'endroit était sans charme, étrangement construit, comme si une main de géant avait coulé un quadrillage de bitume sur la rive arborée et sablonneuse du fleuve avant de balancer des Lego colorés entre des épinettes, parfois en suivant un plan, parfois au hasard.Sans doute parce qu'il y avait de la place. »

 

Et je n’ai encore rien dit du scénario – que je vais vous laisser découvrir – qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page avec ces clins d’œil à l’auteur de polars québécois Martin Michaud à qui Franck Thilliez fait jouer le rôle de commandant du poste de la Sûreté du Québec à Baie-Comeau. Et au duo country folk Innu Kashtin composé de Florent Vollant et Claude McKenzie avec l’ajout d’un personnage autochtone : Florent Kashtin.

 

Des détails comme la mention des raquettes rangées sous la selle du Ski-Doo pour se déplacer en cas de panne, l’existence du registre des passagers du Tshiuetin, la présence omniprésente de chiens errants ou « … les cadavres de caribous que le train percutait parfois, parce que ces bestioles aimaient lécher le fer » montrent à quel point l’auteur s’est documenté pour construire l’intrigue.

 

Vous apprécierez le style fluide et la qualité littéraire qui enveloppent un drame immonde, raconté pourtant sans détails scabreux, comme l’illustrent ces quelques exemples :

 

« ... le temps s’y écoulait différemment, loin de la course effrénée et assourdissante qui meurtrissait la population des mégalopoles occidentales. »

 

« Le sergent sourit. Ce mouvement fit apparaître deux longues stries sur ses joues, comme des branchies de requin. »

 

« Des écrans de télé illuminaient quelques fenêtres privées de volets. Norferville anesthésiait lentement sa population. »

 

« ... des panaches de caribou étaient accrochés aux arbres : la marque des chasseurs en guise de reconnaissance pour les bêtes qui offraient leur vie. »

 

« L’haleine du froid revint aussitôt, comme si, à l’autre bout [du tunnel], un gant de glace leur soufflait en pleine figure. »

 

« Chaque fois qu’ils passaient devant une veilleuse, leur ombre semblait les doubler avant de s’évanouir et réapparaître dans leurs dos, comme prise dans une course sans fin. »



Dans un rabat de la page de couverture se trouve une carte ingénieusement incluse par l’éditeur pour nous aider à localiser les lieux en cours de lecture. Elle rappelle la carte tracée par le détective et criminologue lyonnais Teddy Schaffran avec « la mine, la réserve, l’aéroport, les hôtels, les pistes Wood et Wolf Creek… »

 

Dès les premiers chapitres, l’intensité dramatique m’a complètement happé. Cependant, je dois souligner la présence de plusieurs expressions françaises qui semblent incongrues dans les échanges entre Blancs et Autochtones : « on remettra le couvert », « une palanquée qui vit en meute », « on a commencé à en plomber une paire », « tout a été mis en vente pour peau de balle », « en l’état, je ne peux... », « embarqué la clé », « il faudra que vous achetiez des fringues », « ne salopez rien », « trop feignants pour partir », « vous en tenez une belle couche », « un mec bizarre, un taiseux », « J’étais dans mon pieu », « me foutre dans la merde », « te causer de souci », « je suis paumée » (288), « l’heure de ma pause-déjeuner », « mettre tout ça au carré », « étaient camés à l’écart de la ville », « vous missionnerez vos agents », « ne pas rater le coche ».

 

Un avis québécois aurait aussi permis de rectifier certaines parties du texte : « enquêteurs du [de la] CNESST », « province du [de] Québec », « province du Labrador » [le Labrador n’est pas une province], « attrapes-rêves » [on dit plus communément capteurs de rêves], « inuksuit » [on emploie plutôt inuksuk ou inukshuk]. De plus, je ne suis pas convaincu que le nom de famille « Mangematin » soit très répandu au Québec. Ni que le prénom « Angelune » (d'ailleurs inventé par Isabelle Lafortune pour la fille de son enquêteur Émile Morin) soit porté par une Innue. Je me suis aussi demandé si vraiment, une « autorisation de séjour électronique pour le Québec » est nécessaire pour les Français qui viennent en visite.

 

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Franck Thilliez est un écrivain français  originaire de Mazingarbe, une petite ville entre Lens et Béthune dans le Pas-de-Calais. Il écrit des romans policiers et des thrillers, et il est aussi scénariste. Il a étudié à l'Institut supérieur de l'électronique et du numérique de Lille pour devenir ingénieur en nouvelles technologies. Cependant, il a finalement choisi de se lancer dans l'écriture pendant qu'il exerçait ce métier.

 

Fervent adepte de thrillers, il est l’auteur de plus d’une vingtaine de romans, d’une nouvelle et de plusieurs autres ouvrages. Son troisième roman, La Chambre des morts, a reçu le Prix des lecteurs Quais du polar 2006 et le Prix SNCF du polar français en 2007 et a été adapté au cinéma la même année. Le succès l’amène à quitter son travail d'informaticien pour se consacrer exclusivement à l'écriture.

 

Référence incontestée du thriller français avec plus de neuf millions d’exemplaires vendus, il est traduit dans le monde entier. Le Syndrome E, roman déjà repris en bande dessinée, a fait l’objet d’une adaptation pour une minisérie sur TF1.


Addenda 


2024-12-30Merci à Michel Jean, écrivain québécois d'origine innue, pour ces quelques précisions qu’il m’a transmises :

 

« L'auteur m'a dit ne pas connaître Florent Vollant. Il a vu le mot Kashtin et a ajouté Florent par pur hasard.

 

De plus, s'il est vrai qu'il décrit en général bien la situation des Innus, il commet des erreurs grossières parfois, que peut-être les Québécois ne voient pas et c'est normal. Mais appeler une réserve Papa Kassik est pour le moins très maladroit. Il s'agit de l'esprit du caribou, le maître des animaux de la forêt et c'est presque insultant de nommer une réserve de ce nom.

 

C'est un peu comme si un auteur de polar français écrivait un roman dans le Québec rural et nommait le village Félix Leclerc. Le village Félix Leclerc. Il y a quand même pas mal de ce genre d'erreurs. Encore une fois, visibles surtout pour les membres des Premières Nations... mais là pareils.

 

Cela dit, l'histoire est bien menée et enlevante même si perso les histoires de policiers français dans la cinquantaine qui débarquent au Québec est voient la jeune policière innue de 30 ans tomber sous son charme, je trouve que ça commence à faire un peu dépassé. »


2025-01-05 : Une conversation post publication de cet avis de lecture avec Isabelle Lafortune, auteure entre autres du polar « Terminal Grand Nord » publié en 2019, m’a appris que Franck Thilliez lui avait mentionné s’en être servi pour ses recherches. Des commentaires reçus de quelques lecteurs sur un certain nombre de similitudes entre les deux romans m’ont aussi incité à amender mon évaluation (Originalité/Choix du sujet). Ces constats m’ont échappés, je l’avoue, dans le flot de mes lectures.

 

À ce sujet, lire le billet de Rémi Schulz publié le 3 janvier 2025 sur son blogue « Quaternité », sidéré aussi par quelques « coïncidences littéraires » qu’il relève dans certaines publications de Franck Thilliez : http://quaternite.blogspot.com/2025/01/jasperville.html

 

 

Je tiens à remercier les éditions Fleuve Noir pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.


Originalité/Choix du sujet :

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Qualité littéraire :

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Intrigue :

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Psychologie des personnages :

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Intérêt/Émotion ressentie :

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Appréciation générale :

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