La nuit de ta disparition. Les enquêtes de Mackenzie T02 (Victoria Charlton et Alexandre Soublière)


Victoria Charlton et Alexandre Soublière. – La nuit de ta disparition. Les enquêtes de Mackenzie T02 – Montréal : Éditions de l’Homme, 2024. – 294 pages.

 

Polar

 

 


Résumé :

 

La podcasteuse de true crime Mackenzie Martin se rend dans la petite ville de Sainte-Marie-de-Beauce afin de trouver des réponses entourant la mort de sa mère. Après une fête organisée dans les bois, elle est plongée, malgré elle, au cœur d'une enquête: la disparition de Florence Fortin, copine de la vedette montante de hockey professionnel, Éloi Pinard. Des rumeurs étranges se propagent: des témoins auraient vu des ovnis ce soir-là, d'autres soupçonnent les motards criminalisés ou un triangle amoureux. Des théories se multiplient en ligne. L'enquête dérape, le mystère s'épaissit. Aidée de sa fidèle collaboratrice, Assia, et de l'agent James Vigneault, son amour de jeunesse, Mackenzie saura-t-elle distinguer le vrai de l'incroyable et retrouver Florence?

 

Commentaires :

 

Plus on lit des romans policiers, plus on devient exigeant envers la forme et le fond d’une nouveauté qui s’ajoute à notre pile à lire. Et quand on se plonge dans le deuxième tome des enquêtes de Mackenzie (sans avoir lu le premier), dont l’auteure est couronnée par les médias « reine du true crime » (documentaire criminel, dans la langue officielle du Québec), les attentes sont élevées.

 

« La nuit de ta disparition » est une fiction écrite par Victoria Charlton, une influenceuse populaire sur les réseaux sociaux. Elle compte 686k abonnés sur YouTube et 150k sur Instagram. Son héroïne, Mackenzie Martin, est atteinte de trouble bipolaire, vit à Montréal, possède un chien nommé Black Dahlia et diffuse ses passions pour les affaires non élucidées, les disparitions et des phénomènes para­normaux. À la recherche de réponses concernant le décès de sa mère, l’enquêtrice part pour la région de la Beauce, où elle rencontre certains membres de sa famille et d’anciens amis. Elle s’embarque alors dans des suppositions à la fois graves et farfelues au sujet de cette disparition mystérieuse.

 

Une brochette de personnages hauts en couleur entoure la podcasteuse (baladodiffuseuse, selon Antidote) :

 

·        Gaspard Martin, son père qui vit à Paris, sosie de George Clooney ;

·        Timothée (TIM), son cousin crack de l’informatique, fils de Grace, la sœur de Michelle, la mère de Mackenzie ;

·        Maude, la « blonde » de Timothée, serveuse au bar JMJ dont les locaux sont décorés « de crucifix et d’affiches de groupes hard rock pseudo-sataniques », propriété de Jean-Marc Girard affilié aux motards criminalisés ;

·        Éloi Pinard, vedette du hockey et sa copine, Florence Fortin (Flo), la disparue ;

·        Stéphane Pinard, médecin, et Mélanie, les parents d’Éloi Pinard ;

·        Zack Veilleux, vendeur de drogue, dont le père entrepreneur en construction en mène large en Beauce ;

·        James Vigneault, agent de la SQ, ex-amoureux de Mackenzie ;

·        Assia, fidèle collaboratrice de Mackenzie et sa conjointe Pénélope ;

·        Gino Rhéaume, youtubeur survivaliste ;

·        Un mystérieux Kill4h_hunt4h.

 

Ce récit, aux enjeux dramatiques ténus, est réparti en 24 chapitres, entrecoupés d’archives d’enquête : des messages vocaux, des enregistrements d’une note vocale sur iPhone, des notes de recherche, une transcription de conversations électroniques, une conversation sur YouTube, une copie de courriel, une vidéo en direct pour les réseaux sociaux. Autant de labyrinthes d’informations intéressants, mais qui, selon moi, ralentissent l’action tout en donnant l’impression au lecteur que ces passages constituent des pistes de solutions à l’énigme. La conclusion ne m’a pas satisfait.

 

Après avoir tourné la dernière page, je me suis demandé si l’auteure avait imaginé ce scénario particulièrement pour partager avec son lectorat les résultats de ses recherches, qui servent de base à ses activités sur les réseaux sociaux. Au risque de nous perdre dans un dédale de détails. En voici quelques exemples :

 

« ... en moyenne les gens oublient 50% des informations après vingt minutes, et 70% après une journée [...] Non seulement ça, mais ils ont tendance à remplir les trous dans leur mémoire avec des éléments fabriqués pour compléter leurs petites histoires dans leur tête. C’est pour ça que plusieurs personnes peuvent décrire un même événement de façon complètement différente. »

 

La légende du Chupacabra, « un mythe qui vient de l’Amérique latine [...] une bête, à l’apparence assez effrayante [...] à l’origine de la mutilation de divers animaux dans plusieurs pays différents. »

 

Le remplacement de l’expression OVNI, « Objet Volant Non Identifié », équivalent d'UFO, « Unidentified Flying Object » par UAP, « Unidentified Anomalous Phenomenon ». « Le fait de parler de ‘’ phénomènes anormaux non identifiés ‘’ [permettant] une classification plus large qui engloberait aussi, par exemple, des objets qui vont dans l'eau, soit qui entrent et sortent de l'océan, ou même qui semblent carrément changer de dimension. »

 

Et que dire de l’étalage des paradoxes (Enrico Fermi sur l’existence de « civilisations extraterrestres avancées ») et des théories de :

 

·        Jacques Vallée (« plusieurs dimensions cohabitent dans un même espace-temps ») ;

·        François C. Bourbeau (« les humains et les aliens cohabitent tous sur la même planète, mais des dimensions différentes ») ;

·        David Grusch, ancien employé de la U.S. Air Force qui « prétend que le gouvernement américain posséderait des vaisseaux, des corps et des preuves d’autres vies » et « affirme même avoir consulté des documents classés révélant que le gouvernement de Benito Mussolini aurait récupéré un engin spatial ‘’ non humain ‘’ en 1933 et que le Vatican et les Five Eyes auraient aidé les États-Unis à l’acquérir durant la Seconde Guerre mondiale »;

·        Diana Walsh : « il y aurait un lien très fort entre les différentes religions et les ovnis. »

 

Et celle-ci : « les pyramides d’Égypte ont été construites avec l’aide de l’intelligence d’êtres supérieurs » en 27 ans !

 

Sans oublier les nombreux exemples de disparitions inexpliquées : Lauren Spierer (2011), Brianna Maitland (2004 au Vermont), Kristin Smart (1996 en Californie), Emma Walker (2016), Natalle Holloway (2005 à Aruba, dans les Antilles), Lauren Agee (2015 en Beauce).

 

D’autres digressions, en revanche, entretiennent un rapport plus étroit avec l’enquête, comme le concept de meurtre sans corps.

 

« La procédure judiciaire reposait alors surtout sur des preuves circonstancielles, qui pouvaient inclure des analyses médico-légales, des communications et des témoignages révélant des comportements suspects. Pour porter des accusations, il fallait absolument compiler une quantité substantielle de preuves établissant un lien crédible entre le suspect et l'homicide présumé. »

 

Ou encore, la description du processus judiciaire qui suit une arrestation :

 

« [le prévenu] avait tout d'abord été emmené dans un poste de police pour être interrogé. Il avait le droit de garder le silence et de consulter un avocat.

Après l'interrogatoire, selon les éléments de preuve recueillis, le procureur allait déposer officiellement des accusations.

Une fois accusé, [le présumé coupable] devrait se présenter devant un juge pour une audience préliminaire, se tenant dans les 24 heures suivant l'arrestation. Le juge l'informerait alors des charges retenues contre lui. Le magistrat déciderait également si le suspect serait détenu ou libéré sous caution. Si la détention devait être maintenue, [il] serait transféré dans un centre où il resterait jusqu'à son procès. La décision de garder un suspect en détention dépendait de plusieurs facteurs, comme la gravité des charges, le risque de fuite, les antécédents criminels du suspect et la sécurité de la communauté. »

 

Alexandre Soublière, le coauteur de Victoria Charlton, un Beauceron d’origine, saisit l’occasion d’ajouter une touche de nostalgie au scénario en s’inspirant d’un cadre familier pour lui, tant sur le plan social, historique que géographique.

 

« En 1775, c’est par cette rivière [la Chaudière] que Benedict Arnold avait remonté des colonies américaines pour tenter d’envahir Québec. Arnold y aurait perdu de l’or durant son voyage. D’après la légende, c’est le diable lui-même qui, depuis, était devenu le gardien de ce trésor. »

 

La relocalisation du centre-ville de Sainte-Marie dont l’authenticité disparaît peu à peu à la suite des derniers grands débordements de la rivière Chaudière où il ne reste plus que la « pizzéria Giovannina, réputée pour sa spéciale garnie avec oignons, bacon et tomates fraîches », le salon funéraire, quelques bars et, « pour empêcher les inondations d’interrompre la production des Ah ! Caramel et des ½ Lune », le mur érigé autour de « l’usine Vachon qui continuait de produire ses fameux Jos Louis et sa panoplie de petits gâteaux emballés individuellement. »

 

« ... les petits desserts [...] achetés aux Pères Nature étaient bien succulents, mais pas autant que les brioches aux raisins de Joe Poulin et de la boulangerie qui existait à l’époque près de l’ancien hôtel de ville. »

 

Le domaine du radar (ou le domaine de Saint-Sylvestre), connu autrefois sous le nom de « mont Radar », a été le théâtre de rumeurs d’extraterrestres et de phénomènes paranormaux après le démantèlement des installations de l’Aviation royale canadienne.

 

Un rappel de quelques tragédies vécues à Sainte-Marie dont le meurtre du chef de police en 1995 et la fusillade en 1983 au salon funéraire en 1983.

 

Sans oublier un clin d’œil à l’accent beauceron : « J’suis tombé en panne y’a une tchoupeul en allant chercher des asperges... »

 

Je ne saurais passer outre la référence au roman « Sérotonine » de Michel Houellebecq dans lequel un « personnage se laisse inspirer par un documentaire sur les gens qui choisissent de disparaître pour recommencer leur vie à neuf sous un autre nom. » Et celle-ci alors que Mackenzie se demande si « elle n'était pas en train de devenir comme James Ellroy, l'auteur de The Black Dahlia et de L.A. Confidential, qui a souvent avoué avoir eu une phase perverse dans sa jeunesse: il entrait dans des maisons par effraction par désir d'intrigue et d'adrénaline. »

 

Ce texte se lit aisément, mais il abonde en anglicismes, ce que l’on pourrait attribuer au fait que le protagoniste, âgé d’environ 30 ans, représente la nouvelle génération. On y trouve également des expressions telles que « du coup », qui font leur apparition dans la littérature québécoise. La scène de rixe dans la clinique médicale, dans les derniers chapitres, est bien réussie.

 

J’ai noté au passage ces quelques extraits savoureux :

 

« Dans son t-shirt un peu serré, ses biceps se vantaient d’avoir passé l’hiver au gym. »

 

« Son parapluie continuait de virevolter au vent comme un furet enragé au bout d’une laisse. »

 

« Les oiseaux continuaient de chanter des mélodies irrégulières dans les arbres tout autour pendant que les nuages se mouvaient autour du clocher comme des fantômes errants. »

 

« Cette nouvelle avait eu le même effet [...] que si elle avait reçu une brique en plein visage, lancée du haut d’un immeuble de vingt-six étages. »

 

« La maison était vide et morte comme un zombie qui avait perdu son âme. »

 

« Ses lunettes et ses cheveux frisés, menacés par un début de calvitie dans le haut du front, lui donnaient un air sympathique : un tiers clown, un tiers Albert Einstein, un tiers Martin Picard. »

 

« La culture, ce n’est pas seulement les musées et les théâtres. C’est la nature, la terre, la résilience des gens qui forment des mythes et une façon de vivre ensemble. »

 

La conclusion laisse entrevoir une suite obligatoire.

 

* * * * *


Victoria Charlton est originaire de Québec. Passionnée des livres depuis son plus jeune âge, elle a étudié au CÉGEP en Art et Lettres et en littérature à l'Université Laval, à Québec, avec concentration en création littéraire. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, elle a poursuivi ses études à distance en études canadiennes à l'Université du Manitoba, dans le but de devenir professeure. Elle a créé sa chaîne YouTube pendant ses vacances d’été, alors qu’elle enseignait dans une école au Mexique. L'été, les professeurs doivent planifier leurs cours, et cette partie de boulot était déjà complétée pour elle. Elle y partage des histoires qui l’intéressent.

 

Alexandre Soublière, Beauceron d’origine, est écrivain, scénariste, parolier et directeur de création dans le domaine de la publicité. Ses enseignants ont remarqué son talent d’écriture et surtout sa créativité. Après avoir obtenu son diplôme d’études collégiales en littérature et son baccalauréat en communication, profil vidéo, à l’université Concordia, il part à New York pour participer à des ateliers de scénarisation. À l'âge de 26 ans, il a publié son premier roman, « Charlotte before Christ », qui a reçu un excellent accueil critique.

 

Merci aux Éditions de l’Homme pour le service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire sur le site leslibraires.ca et le récupérer dans votre librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet : ***

Qualité littéraire : ****

Intrigue :  ***

Psychologie des personnages :  ****

Intérêt/Émotion ressentie :  ***

Appréciation générale : ***

Le rugissement des tempêtes (Catherine Lafrance)


Catherine Lafrance. – Le rugissement des tempêtes. – Montréal : Druide, 2024. – 384 pages.

 

 

Polar

 

 

 

Résumé :

 

La journaliste Anne-Marie Bérubé se rend à une conférence de presse dans un hôtel de Gatineau, où on doit présenter un nouveau programme de lutte à l’évasion fiscale. Un attentat meurtrier survient et prend tout le monde par surprise. La nouvelle fait le tour de la planète en un temps record. Qui a orchestré l’attaque ? Qu’est-il arrivé à Anne-Marie ? A-t-elle été blessée ? Est-elle morte ? Tandis que la population, sous le choc, presse la police de trouver un suspect, que la classe politique est sur les dents, les mesures de sécurité se resserrent, oppressantes. Michel Duquesne est dépêché par le quotidien où il travaille pour couvrir l’affaire. Son enquête le mènera vers une piste pour le moins inattendue et franchement inquiétante.

 

Commentaires :

 

Quel hasard de terminer la lecture, juste avant l’Halloween, de la troisième enquête du journaliste Michel Duquesne, alors que le récit met en scène des enfants, vêtus d’effrayants costumes de sorcières, de squelettes, de créatures mythiques ou de suceurs de sang, frappent aux portes pour réclamer des bonbons !

 

Dès les premières pages du premier chapitre, l’auteure fait référence aux événements et aux rebondissements des trois années précédentes, relatés dans « L’étonnante mémoire des glaces » (finaliste du prix Saint-Pacôme) et dans « Le dernier souffle est le plus lourd » (finaliste du prix Saint-Pacôme et du Crime Writers of Canada). Voici l’occasion de mettre en scène les principaux personnages de cette fiction inspirée de la réalité sociopolitique actuelle, marquée par la théorie du complot, la désinformation et l’essor de l’extrême droite :

 

·        Michel Duquesne qui entre dans une pièce « pied droit d’abord » et qui dépose toujours ses chaussures « parfaitement placées l’une à côté de l’autre près du lit en se couchant » ;

·        sa conjointe l’avocate Odile Imbeault, procureure, et leurs six garçons et filles ;

·        William Latendresse, directeur des communications au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), et sa conjointe, Blue, ancienne prostituée ;

·        Denis Damphousse, « le très timide et très nerveux chef de pupitre au journal » ;

·        François Cosentino, courriériste parlementaire à Ottawa coincé à Washington ;

·        Anne-Marie Bérubé, correspondante parlementaire à Québec dépêchée à Ottawa ;

·        Linda Fasalli, responsable des systèmes informatiques au journal et « ses éternels bracelets » qui tintent lorsqu’elle se déplace;

·        Yves Lavoie, directeur de l’information au journal ;

·        Meï Chartrand, journaliste collègue de Michel Duquesne qui tente de se faire une place dans l’équipe ;

·        Xavier Leblanc-Denoncourt (XL), jeune journaliste peu talentueux, perméable au complotisme, prêt à donner « la parole à ceux qu’on n’écoute jamais » dans le but d’« avoir son histoire » à la une ;

 

Il est intéressant de lire les explications que nous fournit à la fin de l’ouvrage Catherine Lafrance sur le contexte social de la trame dramatique de ce roman qu’elle écrit juste après la pandémie de COVID et ses conséquences à long terme :

 

« ...le coût de la vie grimpe, des petits commerces ferment, la crise du logement s'amplifie. Des familles entières peinent à se loger. Dans les villes, des campements de sans-abri poussent le long des autoroutes ou sous les viaducs. Tous les jours, des femmes victimes de violence conjugale sont refoulées aux portes des refuges où l'on n'a plus de place pour elles. »

 

« ... notre société se fracture; les bien nantis s'enrichissent, les défavorisés s'appauvrissent et, entre les deux, la classe moyenne s'essouffle. Comme si ce n'était pas suffisant, un nouveau virus a fait son apparition : le cynisme. Le cynisme amène à douter de tous et de tout : scientifiques, journalistes. Et même des faits, carrément. Il provoque les polarités. Il mène au complotisme. Et le complotisme, cette spirale infernale, met à mal nos démocraties. »

 

Ce constat est le point de départ d’une histoire en neuf parties, étalée sur quinze jours d’octobre. L’histoire débute avec  « une déflagration d’une rare intensité [...]  suivie d’un flash, quelque chose de lumineux qui apparut à l’avant de la pièce. [...] Les trépieds que les caméramans avaient installés s’envolèrent vers le plafond comme des oiseaux apeurés. Des flammes s’élevèrent. Des cris retentirent. » Le récit se déroule progressivement, sans grand suspense ni tension, car le lecteur sait dès le début qui (sans que son nom soit révélé) est responsable du dépôt de la bombe. L’action, entrecoupée par une enquête parallèle impliquant Odile Imbeault à la recherche de la vérité dans l’affaire de l’assassinat de ses parents, s’accélère un peu dans les derniers chapitres avec son coup de théâtre.

 

Le thème du dysfonctionnement du système Phénix pour la gestion des salaires des fonctionnaires fédéraux, avec ses nombreux échecs et les répercussions sur la vie d’un des personnages (pages 225-226), occupe une place importante dans le récit.

 

Quant à la fin, qui annonce clairement une suite, elle m’a semblé  « arrangée avec la fille des vues ». Je suis resté bouche bée. Le personnage qui, au milieu de la nuit, s’enfuit dans la forêt sous la pluie torrentielle, émerge, « au bout de ses forces, le corps brisé », devant « une maison perdue au milieu des bois […] comme un phare dans l’immensité de la mer. Une bouée. De quoi se raccrocher à la vie. » Il eut mieux valu pour son intégrité physique sauter dans le véhicule à sa portée pour se sortir du pétrin !

 

Ceci dit, Catherine Lafrance excelle dans la description détaillée des lieux et des personnages, ce que montrent bien ces extraits :

 

« Elle enleva son manteau, le suspendit sur le dossier de son siège, s'assit, puis posa son ordinateur sur ses genoux. Ensuite, elle éteignit son cellulaire et le glissa dans son sac, qu'elle poussa du pied, remarquant pour la première fois la couleur du tapis: fraise écrasée. Elle avala une lampée de café. Croqua dans son biscuit. Voilà, elle était prête. »

 

 « Elle passa devant une table ovale, remarqua le vase posé dessus dans lequel on avait disposé des roses aux teintes magenta. Des gouttes d'eau perlaient aux feuilles et la délicate odeur qui s'en dégageait lui parvint par bouffées, sortes de soupirs parfumés. »

 

 « Les ministres se glissèrent derrière la table en une procession solennelle sous le regard borgne des cameramans, qui, un œil dans le viseur, captaient chacun de leurs gestes, suivaient chacun de leurs pas. »

 

Grâce à l’expérience de l’auteure, nous sommes en mesure de mieux comprendre les exigences du métier et le travail des artisans de l’information écrite :

 

« ... pour pratiquer ce métier, on devait être équilibriste; on devait foncer, sans être agressif, se presser pour battre la concurrence, mais prendre son temps pour vérifier les faits. Bousculer, mais respectueusement. Dénoncer sans avoir l'air de régler ses comptes. Et si, par miracle, on réussissait à survivre dans ce champ miné, il fallait affronter les patrons, qui, très franchement, n'y allaient pas avec le dos de la cuillère dans leurs critiques et leurs commentaires. »

 

« Dès leur arrivée, leur travail consisterait à départager le vrai du faux, les informations crédibles des rumeurs, qui, à n'en pas douter, afflueraient. Ensuite, ils devraient prendre connaissance de tous les détails sanglants, qui s'imprimeraient dans leur tête à jamais. Ils apprendraient comment la bombe avait déchiqueté les chairs, broyé les corps. Ils verraient de près la douleur des familles, les parents, les frères, les sœurs, les époux, les collègues, les amis éplorés. Ils ne le savaient pas encore, mais ces images leur colleraient à la peau. Le jour, quand ils évolueraient parmi les autres journalistes, ça irait, mais la nuit, seuls dans leur chambre, ils se rejoueraient le film d'horreur en boucle. Et comme si ce n'était pas assez, ce film, il leur faudrait le raconter, séquence par séquence, plan par plan. Ils éplucheraient les faits, les résumeraient. Pour cela, ils auraient à comprendre la chronologie du drame, jusqu'à l'apprendre par cœur. Puis ils devraient mettre des visages sur les noms des victimes, en brosser le portrait, avec une objectivité et une distance qu’ils auraient de plus en plus de peine à maintenir, au fil des jours. »

 

Et du cycle de l’information :

 

« Une nouvelle de cette ampleur, c'était un véritable tremblement de terre. Elle ferait la manchette probablement un bon bout de temps. Cependant, dans six mois, l'événement serait relégué plus loin, dans le cahier des actualités. Dans un an, on en soulignerait le premier anniversaire, les yeux remplis de larmes. Dans deux, on en serait sans doute aux procès, si on mettait la main sur les auteurs de l'attentat. Dans cinq, on allumerait des bougies, on parlerait de résilience, de pardon. Dans dix, on s'étonnerait : ‘’ Déjà ? Me semble que c'était hier ! Ainsi va le cycle de l'information. »

 

En plus de mettre en évidence les rivalités entre collègues journalistes, « Le rugissement des tempêtes » revisite certains clichés incontournables dans les romans policiers où sont impliqués divers corps policiers. On y retrouve la présence de taupes, ainsi que les relations houleuses entre ces corps policiers, ici la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

 

« Dans les faits, les gars de la GRC vont venir chercher du data en nous promettant un échange d'informations, mais fais-toi pas d'illusion : l'ascenseur va monter, ça, c'est sûr, mais après, on aura beau l'appeler, il va jamais redescendre. Ça va être une collaboration à sens unique, veux-tu gager ? »

 

« ... les gars de la GRC, à qui on avait donné les pleins pouvoirs, garderaient toutes les infos pour eux. Et à la fin, ils récolteraient les honneurs, si tout se passait bien. Qu'est-ce qui arriverait, alors ? Ils obtiendraient encore plus de pouvoirs. Aux dépens des autres corps policiers. »

 

Comme c’est souvent le cas dans ce genre littéraire, j’ai appris expressions du métier :

 

·        « Truie » : « appareil dans lequel les journalistes de la radio et de la télé [branchaient] leur micro pour capter les sons [...] parce qu’il offrait ses ports électroniques comme autant de mamelles. »

·        « Porteux de valise » : personnel politique travaillant auprès des ministres.

·        « Chambre d’écho » : « terme prisé par l’élite politique et journalistique pour décrire les publications sur le Net dans lesquelles, selon eux, les informations sont amplifiées et déformées. »

·        « 810 » : « Engagement écrit de ne pas troubler l’ordre public signé devant un ou une juge. »

 

J’ai également noté une phrase dans le texte qui a vraisemblablement servi d’inspiration pour la création de l’illustration de la première page.

 

« Seule dans le petit parc, Odile Imbeault suivit machinalement la trajectoire d’une feuille rouge qui se détachait d’un arbre pour venir se poser au sol. »

 

J'ai aussi remarqué quelques « du coup », probablement pour séduire un lectorat français, et je me souviens de ces quelques passages :

 

 « ... des rayons insistants arrivaient à se faufiler là où le tissu bâillait, pour venir peindre sur les murs un lacis de lignes fines. »

 

« Les mots, tandis qu’elle lisait, défilaient, fluides, dans ses lunettes. »

 

« Le temps passe au ralenti quand on n’a rien à faire. On finit immanquablement par s’ennuyer. Tellement que l’esprit en profite pour s’égarer et suivre ses propres voies, tortueuses, sinueuses. »

 

« Dans les films, les héros profitent d'un instant d'inattention de leur kidnappeur pour s'enfuir. Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça. En réalité, on est saisi de terreur. Tétanisé. On obéit. On ferme sa gueule. On ne pense qu'à une chose: survivre. Survivre à tout prix. On devient obnubilé par cette idée. Et on ne tente rien qui pourrait mettre sa vie en péril. »

 

 « Les procureurs, avec leurs éternels problèmes d’argent, leur pénurie de main-d’œuvre constante et consternante, les inévitables retards que tout cela engendrait, faisaient piètre figure. »

 

Enfin, sauf erreur, j’ai noté une incohérence dans la suite des événements aux pages 35 et 36 :

 

Yves Lavoie « monta à bord [de sa voiture], referma doucement la portière, et démarra » [...] En route, il repensa aux derniers événements ». À la page suivante : « Il monta dans sa voiture, démarra... » !!!

 

* * * * *


Catherine Lafrance est originaire de Montréal. Journaliste à la radio et à la télévision, elle a passé plus de vingt ans dans des salles de rédaction. Elle a travaillé notamment à Radio-Canada. Elle est aussi scénariste pour des séries télévisées. Après sa carrière journalistique, elle est devenue écrivaine. Elle a publié cinq romans et quelques nouvelles. Aujourd’hui, elle est heureuse de pouvoir se consacrer entièrement à ses projets d’écriture.

 

 

Merci aux Éditions Druide pour le service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire sur le site leslibraires.ca et le récupérer dans votre librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue :  ****

Psychologie des personnages :  *****

Intérêt/Émotion ressentie :  ****

Appréciation générale : ****

L’étrange locataire de madame Eliot (Sylvie Baron)


Sylvie Baron. – L’étrange locataire de madame Eliot. – Clermont-Ferrand : Éditions de Borée, 2024. – 268 pages.

 


Cosy crime


 


Résumé :

 

Seule désormais avec sa fille, Madame Eliot se refuse à envisager de quitter « les Chênes », cette belle demeure où l’accompagnent tant de souvenirs de son bonheur perdu. Elle devra se résoudre, bien à contrecœur, à la seule solution qui s’offre à elle : louer la Tour, bâtisse attenante à la maison et pouvant disposer d’un accès particulier. Peut-elle imaginer qu’à compter de cette simple décision, elle se verra plongée dans un autre monde, rempli d’angoisse, avec cet étrange locataire qu’elle va choisir et ces trop nombreux accidents mortels qui vont désormais entourer son quotidien?

 

 

Commentaires :

 

Une autre découverte : une auteure de polar du Cantal qui a déjà à son actif plus d’une dizaine de romans publiés depuis 2014.

 

Dans l’esprit du cosy crime, « L’étrange colocataire de madame Eliot » nous plonge dans un petit hameau voisin de Versailles, où se déroule une histoire captivante, soigneusement construite, avec un suspense savamment dosé et plusieurs retournements de situation qui maintiennent notre curiosité jusqu’à la fin, dans une conclusion explosive et visuellement saisissante.

 

Quel endroit plus propice à la diffusion de commérages et de potins qu’un creuset où tout le monde se connaît presque intimement ? C’est ce qui se passe dans une petite communauté divisée en deux clans par un projet d'autoroute. Après l’arrivée d’un nouvel étranger, une série de décès mystérieux, dont l’incohérence est progressivement mise en évidence par l’un des personnages principaux, se succèdent sur une courte période. Alors que tous sont « prêts à croire à la thèse confortable des accidents à répétition » pour « ... ne pas faire de vagues ni de remous, être toujours circonspect, écarter tout ce qui pourrait nuire à la quiétude villageoise ».

 

Avec talent, Sylvie Baron crée des personnages bien dessinés et convaincants, certains d’entre eux étant même attachants :

 

Maud Eliot, bibliothécaire, qui se métamorphose en détective amateur, révélant petit à petit le pot aux roses.

 

« Tout s’entremêlait dans sa tête, les suppositions les plus farfelues comme les scénarios les plus sordides. »

 

« ... elle adorait les livres, tous les livres, et c’était une chance inespérée que de pouvoir s’adonner sans remords à cette passion tout en pouvant en faire profiter les autres. Elle s’intéressait aussi à l’histoire locale et remuer les archives poussiéreuses pour trouver un récit qu’on pourrait publier au bulletin municipal sous la rubrique ‘’ En ce temps-là... ‘’ était un pur plaisir. »

 

Sa fille, Catherine, passionnée par le monde mythique des Chevaliers de la Table ronde et des récits arthuriens.

 

Bernard Lancieux, l’historien locataire animé par ses recherches sur le Grand Condé, aux attitudes plus ou moins ambiguës, qui fait « preuve d’intelligence, de générosité et d’humour » :

 

« Jusqu'à une époque récente, je n’existais que par, et pour le Grand Condé. » Je me levais en pensant à la victoire de Rocroi, je déjeunais avec la stratégie de Fribourg et les fastes de Nördlingen et je me couchais avec la Fronde en rêvant encore à la bataille de Hollande. Mais depuis que je suis ici, j'ai tendance à oublier le siècle du Roi-Soleil pour me plonger davantage dans le nôtre et même si ce soir, par exception, j'aurais préféré être à l'époque des carrosses, j'avoue que la plupart du temps j'y trouve un immense plaisir. »

 

Tous trois résident au domaine « Les chênes », nommé ainsi « parce qu’il y en a trois près du ruisseau… ». Cela m’a fait sourire en me rappelant les polars de Louise Penny, dont l’action se déroule dans le village fictif de « Three Pines », où on retrouve aussi trois arbres autour desquels des meurtres se multiplient.

 

Parmi les suspects potentiels, on compte :

 

Paul Ferry, le « maire dynamique et dévoué à sa commune [qui], « de peur de voir s’envoler une quelconque subvention, [accepte] sans broncher un tracé autoroutier incongru qui défigurerait le paysage. Cependant, devant le mécontentement de ses électeurs, il [accompagne] les réactions en soutenant les protestataires mais de façon suffisamment lointaine pour ne pas être mis en cause. »

 

Alain Tellier, notaire et membre du conseil municipal, qui a un œil sur Maud Eliot.

 

Le docteur Bréchot, qui tient à conclure à des « accidents domestiques mortels » plutôt qu’à des meurtres, maîtrise l’art « de ne pas établir de diagnostic » et « de laisser planer  le doute ».

 

Fred, le tenancier de bar, « un incorrigible gamin qui ne [veut] rien prendre au sérieux).

 

Le père Cugi, le bouillant curé de la paroisse, et ses sermons « insipides, redondants et assez malsains » à la Bossuet.

 

La boulangère toujours « au courant des derniers ragots du village ».

 

Du côté des victimes, madame Cédile, madame Frémi, monsieur Mordret, garagiste  « fouineur et opportuniste », « âpre au gain », le jeune Mathieu Tournaire, petite peste et... « Cinq petites boules jaunes, encore chaudes mais sans vie, [...], cinq petits poussins arrachés à leur mère et abandonnés là par un sale voleur de poules ! »

 

Et, évidemment, la personne déséquilibrée et psychopathe qui sévit dont les états d’âme et les motivations (avec quelques redites) sont progressivement exposés au fil des chapitres – comme l’illustrent bien ces quelques extraits :

 

« Une cruauté horrible se lisait sur son visage qui n'avait plus rien d'humain, la migraine atroce qui enveloppait son esprit démoniaque le faisait sombrer dans la folie. [...] – pour ne pas donner un indice sur le sexe de la personne coupable – n'arrivait plus à contrôler les tremblements nerveux de ses membres et ses ongles qui labouraient sa propre chair faisaient saigner ses mains sans même qu’ [...] s'en rendre compte. »

 

« Cette idée de rédemption par le sacrifice, qui faisait appel à des rites anciens, l'excitait au plus haut point. [...] se mit à trembler convulsivement, ses mains moites se tordaient de jubilation, une joie mauvaise brillait dans ses yeux. Tout son être malsain se tendait vers la consécration de cette idée qui, dans son esprit dérangé, devenait un but ultime et nécessaire. »

Dans « ce siècle décadent fait de luxure, de corruption, de sexualité effrénée, d’asservissements et de mollesse », [...] « haïssait cette société dite de consommation pour laquelle [...] n’avait que du mépris. Il était urgent de la purger de ses bassesses et seule la mort pourrait la purifier » et « démontrer qu’ [...] était vraiment un être supérieur »

 

« Ses doigts se nouèrent et se dénouèrent en un mouvement saccadé, [...] balança sa tête d'avant en arrière, le regard fixe, les yeux exorbités et un rictus mauvais sur les lèvres. Son esprit malade lui refusait tout repos et la migraine affreuse qui [...] tenaillait tous ces derniers jours martelait sauvagement ses tempes et pulvérisait ses pensées les plus noires en un tourbillon incessant de visions cauchemardesques. »

 

Pour tracer l’évolution du plan de la personne meurtrière, « sa vengeance envers la société », Sylvie Baron a ponctué le récit de chapitres rédigés en italique décrivant, entre autres, son modus operandi : faire en sorte que ces événements soient interprétés comme des accidents en variant « les moyens pour égarer tous soupçons » ; exécuter des meurtres « d’une perfection indéniable », sachant qu’ […] détenait « le pouvoir effrayant de commettre des meurtres parfaits ».

 

La romancière en profite pour semer quelques indices tels qu’une « griffure sur sa main droite » faite par une des victimes, que « son père était garagiste... » ou [...] doit soigner une morsure au mollet et à la main par Skepsy, le chien de Maud Eliot.

 

Toutefois, si vous êtes plutôt perspicace, vous pourriez, comme moi, deviner assez rapidement l’identité de la personne coupable, et ce, sans que votre lecture du roman soit gâchée. Une écriture efficace et un suspense bien entretenu nous tiennent en haleine. La finale est époustouflante comme dans les meilleurs romans d’horreur, hémoglobine en moins.

 

Quelques extraits notés au passage :

 

« Ses livres étaient faux, comme ceux qui remplissent les rayonnages des bibliothèques d’exposition dans les magasins d’ameublement. Avec seulement une couverture cartonnée pour le titre et l’auteur, l’intérieur étant désespérément creux. »

 

« ... il fut récompensé de sa proposition par le regard limpide de deux yeux gris sans nuage. »

 

« Elle n’eut pas besoin d’exprimer des remerciements, ses yeux parlaient pour elle, ils reflétaient la passion du jardinier, du créateur et de l’amoureux de la nature, celui qui a le goût de l’effort, de la poésie et de l’éphémère. »

 

« Elle essayait de réfléchir calmement, mais les mille bruits furtifs du soir renforçaient son angoisse et sa crainte. »

 

« Tu dois lire trop de romans policiers [...] ou tu n’en lis pas assez, car tu saurais alors que ce qui compte c’est le mobile. »

 

« Les phares trouaient brusquement l’obscurité de ces petites routes désertes de la campagne et la voiture filait, bondissante et silencieuse comme une bête sauvage, tandis que la nuit se refermait aussitôt derrière elle pour mieux garder dans ses entrailles ses profonds mystères. »

 

Et tout finit bien pour madame Eliot et son locataire, comme dans un film romantique.

 

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Sylvie Baron est professeure agrégée en économie et en gestion au lycée Pissarro de Pontoise. Elle a coécrit plusieurs manuels d'économie et de management. En 2009, elle met sa carrière entre parenthèses, s'installe à Neuvéglise-sur-Truyère, dans le Cantal, et se lance dans l'écriture de romans policiers. Elle se concentre sur les cosy crimes et les thrillers domestiques. Elle est l’auteure de romans policiers qui s’inspirent d’Agatha Christie, de Patricia Wentworth et de Patricia MacDonald, dont elle est une fervente admiratrice. La plupart de ces intrigues se déroulent dans le Cantal, où « le paysage n’est pas qu’un décor, il en est un personnage à part entière ». Ses romans, qui appartiennent au genre du « polar rural », sont ancrés dans l’actualité et abordent des thèmes contemporains, nous invitant à réfléchir sur notre époque.

 

Merci aux Éditions de Borée pour le service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire sur le site leslibraires.ca et le récupérer dans votre librairie indépendante.

 

 

Originalité/Choix du sujet : ****

Qualité littéraire : *****

Intrigue :  ****

Psychologie des personnages :  ****

Intérêt/Émotion ressentie :  ****

Appréciation générale : ****