J
H Roch. – Cruel Redoux. – Franklin :
Autoédition, 2016. 504 pages.
Polar
Résumé : Alex et Kevin, elle 17 ans et prostituée, lui 21 ans
et proxénète, déménagent dans l’historique petite maison jaune au centre du
paisible village agricole de Sainte-Uralie-Springfield, à 4 kilomètres de la
frontière américaine dans la province de Québec (Canada).
Leur
belle chienne Labrador bat la campagne - et Alex la semelle - pendant que Kevin
tente de séduire une autre fille mineure. Comme un cancer favorisé par les
saisons déréglées, leur présence entraînera dans le voisinage une commotion de
plus en plus étendue. La violence, le meurtre, le chantage, l’adultère, les
croyances, les mensonges et la vérité se mêlent comme l’eau boueuse des
ruisseaux et des fossés. Une centaine d’antagonistes, qu’ils soient morts ou
survivants, du monde animal ou humain, assisteront à la perdition du village et
participeront à son sauvetage inattendu, avec l'aide – ou à cause de – Greg
Lauzon, inspecteur de son métier.
Commentaires : Cruel Redoux est le premier roman de cette auteure québécoise qui
habite la région du Haut Saint-Laurent, à quelques kilomètres de la frontière
avec l’État de New York. Un récit qui fait intervenir un grand nombre de
personnages, certains attachants, d’autres détestables, dans un contexte de prostitution,
de drogue et de chantage, parmi lesquels les rôles féminins occupent l’avant-scène
par leur force de caractère. Particulièrement l’héroïne, Alex, en quête de
libération. Sans oublier un chien qui y joue un rôle important.
Avec
un suspense qui met un peu de temps à se mettre en place, parfois freiné par des
descriptions et des scènes qui auraient gagné à être ramenées à l’essentiel.
Par
contre, il faut reconnaître de J H Roch a su créer une ambiance crédible qui
correspond bien au cadre géographique où évoluent ses protagonistes. À souligner
les niveaux de langage dans un village où anglophones et francophones se
côtoient. Les conditions sociales, le fanatisme religieux, les comportements
libertaires, les comportements entre les gens ordinaires et les plus riches… y
sont habilement dépeints dans un milieu campagnard où tous les résidents se
connaissent, de la quincaillerie au dépanneur en passant par le CLSC et l’église.
Un
roman bien écrit, un rythme qui s’accélère dans la deuxième partie avec l’entrée
en scène de l’enquêteur Greg Lauzon, des préoccupations sociales intégrées dans
un récit habilement structuré.
Ce que j’ai aimé : La thématique du roman, la localisation géographique
de l’histoire et le traitement du sujet sans pudeur de la part de l’auteure.
Ce que j’ai moins aimé : Quelques longueurs qui contribuent à ralentir
le rythme.
Cote
: ¶¶¶