Mystères à l'école (Collectif sous la direction de Richard Migneault)

Collectif sous la direction de Richard Migneault. – Mystères à l’école. – Montréal : Druide, 2018. 264 pages.

 

Nouvelles

 

 
 
Résumé : Chaque semaine, vous poussez les mêmes portes pour vous mêler à une marée humaine d’élèves et d’enseignants. Un univers routinier dans lequel vous devez naviguer pour parvenir sans trop d’embûches à la fin de la dernière période et, si possible, en évitant le bureau de la direction. Vous croyez connaître ce monde par cœur, mais il vous réserve encore des surprises… Quinze écrivains aux horizons multiples convient le lecteur à un voyage scolaire bien particulier et l’invitent à pénétrer leur imagination le temps d’une nouvelle.

Mes commentaires : Depuis quelques années, Richard Migneault s’est donné comme mission de publier des recueils de nouvelles, genre littéraire que peu d’éditeurs incluent dans leurs productions. Amateur de polars, il a su intéresser un large éventail d’auteurs québécois ou d’outre atlantique friands d’enquêtes policières et d’histoires noires. Il en fut ainsi dans Crimes à la librairie, Crimes à la bibliothèque et Crimes au musée, tous publiés au Québec chez Druide. Pas surprenant que cet ex-directeur d’établissement scolaire récidive avec Mystères à l’école, visant cette fois plus particulièrement un public d’adolescents, futurs lecteurs de romans de tout acabit.

Le Multi Dictionnaire de la langue française définit ainsi un mystère : « Ce qui est caché, difficile à expliquer ». Et que « faire des mystères » consiste à « prendre des précautions pour cacher quelque chose ». Ce qui est l’essence même des 15 nouvelles imaginées par Chantal Beauregard, Geneviève Blouin, Simon Boulerice, Laurent Chabin, Evelyne Gauthier, Karine Lambert, Martine Latulippe, André Marois, Suzanne Myre, Julie Rivard, Sonia Sarfati, Robert Soulières, Chloé Varin, Pierre-Yves Villeneuve et, pour la première fois dans la série de publication qu’il dirige, Richard Migneault.

En avant-propos, les jeunes lecteurs sont initiés à ce type de récits plus courts que les romans : l’amorce d’une nouvelle « nous met en contexte très rapidement, puis un événement se produit et le mystère s’installe. Au fil du récit, les personnages et vous, amis lecteurs, essaierez de résoudre l’énigme. C’est ce qu’on appelle le développement ou les péripéties. Puis l’auteur vous surprendra avec une finale que vous n’aurez probablement pas prévue. Voilà la chute ! Le moment où vous vous direz : ’’Il ou elle m’a bien eu !’’ » Ce qui caractérise la plupart des récits colligés; dans quelques cas, un lecteur adulte averti soupçonnera le dénouement (Dans les entrailles du dragon de brique ou Le justicier).

Certains récits m’ont laissé en plan : Le carnage canin et, jusqu’à un certain point, La déposition 34-B7. Plusieurs font référence à l’intimidation dont On sort Carignan ! ou Comme la reine ou la constellation ? D’autres se démarquent par leur originalité : En vers et contre tous et Rats. Le plus efficace selon moi : Le placard. Le moins crédible : M’infiltrer dans ta vie (Try to fit in your life). Une belle histoire d’amitié : Ça suffit. Celle qui fait travailler les méninges : Jour J pour Jesse-James. Et le clin d’œil du directeur d’école à la retraite lui-même, Keviiiiiiiin, au bureau du directeur, une fiction qui s’inspire peut-être d’un cas vécu ? Seul son auteur le sait, pour paraphraser un fameux adage.

Une variété de genres, de styles et d’écritures susceptibles de motiver à la lecture un large lectorat d’adolescents et, bien sûr, d’adultes parents ou non. Le tout complété dans les dernières pages par 15 énigmes décrivant chacun des auteurs ayant collaboré à ce projet original. Heureusement la solution de l’enquête est fournie : j’ai obtenu un maigre score de 4/15.

Cet ouvrage rafraîchissant est une réussite, incluant la couverture de première qui annonce bien les couleurs du contenu du livre. Il propose une incursion réussie dans l’univers scolaire québécois en cette fin de la première dizaine du XXIième siècle. Personnellement, j’ai bien hâte de comparer ma perception avec celles de mes deux petites filles (l’une au début et l’autre à la fin du niveau secondaire). J’ajouterai ultérieurement leurs commentaires à cet avis de lecture.

Offrez Mystères à l’école à votre ou à vos ados. Et qui sait, même si une fois n’est pas coutume, peut-être que d’autres nouvelles feront l’objet d’un prochain recueil.

Ce que j’ai aimé : La variété des récits, les niveaux de langages, l’originalité de certaines histoires, l’imaginaire des différents auteurs, les remerciements de Richard Migneault aux personnes et aux auteurs qui ont formé le lecteur qu’il est devenu.

Ce que j’ai moins aimé : -

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