Chrystine Brouillet. – Le regard des autres. – Montréal : Éditions Druide, 2025. – 384 pages.
Polar
Résumé :
Quand Maud Graham apprend qu’un ado de seize
ans s’est vanté sur les réseaux d’avoir produit une arme en 3-D, elle ne peut
s’empêcher de penser que « dans son temps », c’était bien différent. Néanmoins,
l’enquêtrice constate que de tragiques réalités ne changent pas : les
prédateurs continuent de sévir et les jeunes filles sont toujours aussi vulnérables.
Alors qu’avec son équipe elle est amenée à fouiller les dessous d’une agression
survenue un soir d’Halloween, des informations troublantes concernant la
victime font surface et révèlent des drames d’une portée insoupçonnée. Maud
Graham devra remonter loin dans le passé pour découvrir l’ampleur du tort causé
à plusieurs enfants, d’hier à aujourd’hui. Pourquoi la honte, insidieuse, se
loge-t-elle toujours dans le cœur des victimes ?
Commentaires :
Au moment où vous entreprendrez la lecture de la 22e enquête de
Maud Graham, « Le regard des autres »,
je vous suggère fortement de transposer dans un graphique les noms des nombreux
personnages et leurs interrelations. Car ils sont nombreux, d’abord identifiés
par un simple prénom, certains noms de famille apparaissant plus tard dans les
premiers chapitres du récit.
Personnellement, j’ai dû reprendre la lecture pour les retrouver permettant d’associer les actes passés et présents de chacun d’entre eux. À la fin du roman, Chrystine Brouillet fournit un lexique des « personnages qui entourent Maud Graham » : ses amis et sa famille, son équipe de policiers, d’autres personnages et de « quelques coupables » d’autres romans. Il aurait été souhaitable de fournir au lecteur, sur une page ou deux, un tableau de la faune des agresseurs, des agressés et de leur entourage qui apparaissent progressivement dans les quatre premiers chapitres.
Dans un article publié le 2 avril 2025 sur le
site web de l’émission Salut Bonjour,
Mélia Goulet-Jacques mentionne que l’auteure s’est « inspirée par le livre de Nancy Audet sur les enfants de la DPJ », inquiète
depuis longtemps pour les jeunes qui sont en détresse. Avec « Le regard des autres », elle nous
entraîne dans la résolution de deux affaires imbriquées :
·
Un
cambriolage survenu un soir d'Halloween en ciblant un pharmacien suivi d’une
tentative d’assassinat mystérieuse.
·
Une
jeune fille naïve qui tombe amoureuse de son professeur de sport, un personnage
aux intentions troublantes.
Un récit qui, dans le cours d’une enquête
empreinte d’empathie, met en évidence des enjeux contemporains : la vulnérabilité
des adolescents en perte de repères, les non-dits, la complexité des abus, le
rôle des réseaux sociaux, la violence en milieu familial et la honte
insidieuse qui habite souvent les victimes, sans détails scabreux. Le tout
bien campé dans les différents quartiers de la ville de Québec que l’auteure
connaît bien.
Les longs paragraphes rendent parfois la
lecture pénible. L’abondance de détails dans le rappel des faits au cours de la
narration ainsi que dans certains dialogues entre les enquêteurs – réflexions des
personnages sur divers sujets ou sur la bouffe – ralentit le rythme de la
portion principale du récit qui s’étale sur environ un mois. La ligne du temps
m’a paru plus étirée.
En publiant « Le regard des autres », Chrystine Brouillet poursuit sa
mission de dénoncer « les problèmes
qui empoisonnent la société contemporaine » en exploitant les codes du
polar. Le genre littéraire idéal pour une littérature engagée.
En terminant, une réflexion très personnelle
qui me revient à la lecture des enquêtes de Maud Graham. Je ne sais pas
pourquoi, mais j’ai beaucoup de difficulté à imaginer que l’héroïne fasse
partie des effectifs du SPVQ. J’ai l’impression qu’elle est en permanence en
mode « télétravail » avec son équipe depuis chez elle ou dans un des
bons restaurants de Québec.
Mon évaluation repose d’une part sur la
portée sociale du roman et, d’autre part, sur mes attentes de la lecture d’un
polar haletant.
* * * * *
Chrystine Brouillet a écrit plus d’une cinquantaine de livres, dont plusieurs ont paru en France aux Éditions Denoël, Syros, Épigones, Pocket et Ramsay. Sa série mettant en scène la détective Maud Graham remporte un énorme succès, avec plus de 950 000 exemplaires vendus. Les lecteurs ont aussi réservé un accueil chaleureux à son roman gastronomique, « Chambre 1002 », de même qu’au roman policier « Sa parole contre la mienne », qui dépeint la dure réalité des femmes victimes de crimes sexuels et de féminicides.
Je tiens à remercier les Éditions Druide pour l’envoi du
service de presse.
Au Québec, vous pouvez commander votre
exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans
une librairie indépendante.
Évaluation :
Pour
comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu
du site [https://bit.ly/4gFMJHV],
qui met l’accent sur les aspects clés du
genre littéraire.
Intrigue et suspense
:
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Originalité :
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Personnages
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Ambiance
et contexte :
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Rythme
narratif :
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Cohérence
de l'intrigue :
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Style
d’écriture :
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Impact
émotionnel :
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Développement
de la thématique :
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Finale
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Évaluation globale :
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