Michael Connelly. – À qui sait attendre. – Paris : Calman-Lévy, 2024. – 445 pages.
Polar
Résumé :
À la tête de l’unité des Affaires non
résolues, Renée Ballard retrouve la trace, grâce à l’ADN, d’un violeur en série
qui a terrorisé Los Angeles deux décennies plus tôt avant de disparaître. Mais
très vite, elle va se heurter à des secrets et à des obstacles juridiques qui
la forcent à demander son aide à Harry Bosch.
Et cette fois, elle pourra compter sur une
autre alliée : Maddie, la fille de Harry, qui rejoint l’unité et dévoile des
documents surprenants concernant l’affaire la plus emblématique du siècle
dernier, celle du Dahlia noir.
Alors que la première enquête devient
dangereuse, Ballard, Harry et Maddie ne seront pas de trop pour retrouver des
criminels que les familles des victimes attendent depuis longtemps déjà de voir
arrêtés.
Commentaires :
Je suis un inconditionnel de Michael Connelly.
Vous ne serez pas surpris de constater que j’ai bien aimé ce 29e
roman de l’auteur qui m’a fait découvrir la littérature policière. Et ce malgré
quelques scènes qui ralentissent le rythme du récit. Je suis d’accord avec
Norbert Spehner quand il mentionne que « les rencontres entre Ballard et une psychologue ne sont d’aucun
intérêt, pas plus que l’enquête à Hawaï sur sa mère disparue ».
« À
qui sait attendre » est un polar de procédure policière qui met en
scène trois personnages principaux qui interviennent à leur façon dans la
solution de cas non résolus : Renée Ballard énergique et pragmatique,
encline à défier sa hiérarchie, incarnant la relève ; Harry Bosch, affaibli par
la maladie, la mémoire d’un monde policier révolu ; Madeline – Maddie – Bosch, sa
fille récemment diplômée de l’école de police, qui esquisse l’avenir tout en ajoutant
une dose de dynamisme et d’ambition.
Contrairement à certains commentaires lus sur
les réseaux sociaux, j’ai apprécié le rythme ponctué d’un certain suspense du
récit étalé sur à peine une quinzaine de jours. Et l’idée de suggérer une
solution fictive à l’affaire du Dahlia noir qui faisait
référence au meurtre en 1947 non élucidé d'Elizabeth Short, une jeune femme
américaine surnommée ainsi.
Le titre, « À qui sait attendre », « The waiting » en version originale anglaise, m’a semblé avoir
été choisi pour faire référence à la patience des enquêteurs pour qui la
justice – la vérité à découvrir – est le résultat d’accumulation de faits, de
preuves, de frustrations.
Comme dans plusieurs polars, la ville – ici Los
Angeles – et ses institutions est aussi un personnage confronté à un lot
d’enquêtes non résolues et de tensions politiques.
Je n’ai pas noté d’envolées lyriques dans ce
texte dont le style est direct, sobre, souvent avec une économie de mots qui
sert à sa façon le rythme de l’enquête. Comme dans cette courte phrase, presque
cinématographique, où la tension se concentre dans le non-dit :
«
La scène parle d’elle-même. Il suffit
d’écouter le silence des murs. »
Ou dans cet extrait de dialogue qui en dit
long sur le scepticisme de certains personnages :
«
— Tu crois encore à la justice ?
— Je crois aux
preuves. C’est moins décevant. »
Et dans cette ambiance qui reflète l’état
d’esprit des enquêteurs :
«
Le soleil tombe derrière la ville. Les
ombres s’allongent, comme les souvenirs qu’on préfère oublier. »
On pourra reprocher à Michael Connelly
d’abuser de raccourcis et de mises en scène parfois invraisemblables. Partant
du principe qu’il nous plonge dans une fiction au scénario bien ficelé à la
fois divertissant et instructif sur l’écosystème des forces policières
californiennes, l’auteur a su captiver mon intérêt jusqu’à la dernière page.
Avec un épilogue qui laisse la porte grande ouverte à en apprendre davantage
sur le passé de Renée Ballard.
Je ne peux m’empêcher de mentionner deux coquilles
qui ont échappé à la révision éditoriale : la mention « Henry » au lieu de « Harry » (p. 169) et « Dimanche midi », titre de la
nouvelle section (p. 431) alors qu’à la page 434, on annonce que « c’était samedi ».
* * * * *
Michael Connelly, né en 1956 à Philadelphie, est l’un des auteurs de romans policiers les plus lus au monde. Fasciné dès l’adolescence par Raymond Chandler, il se passionne pour les intrigues criminelles et la ville de Los Angeles, qui deviendra le décor principal de ses livres.
Diplômé en journalisme et en création
littéraire, Connelly débute comme reporter spécialisé dans les faits divers.
Son expérience au Los Angeles Times
lui fournit une connaissance précise des enquêtes policières et du système
judiciaire, donnant à ses romans un réalisme saisissant.
En 1992, il publie « Les Égouts de Los Angeles » (« The Black Echo »), premier opus
mettant en scène l’inspecteur Harry Bosch, vétéran du Vietnam et enquêteur
obstiné. Le livre remporte le prix Edgar Allan Poe et lance une série culte.
Suivront d’autres personnages marquants, comme l’avocat Mickey Haller, héros de
« La Défense Lincoln », et
la détective Renée Ballard.
Traduit dans plus de quarante langues,
Connelly a vendu des dizaines de millions d’exemplaires et vu ses œuvres
adaptées au cinéma et en séries (« Bosch »,
« Bosch : Legacy », « The Lincoln Lawyer »). Installé en
Floride, il continue de publier régulièrement, confirmant son statut
d’incontournable du polar contemporain.
Au Québec, vous pouvez commander votre
exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans
une librairie indépendante.
Évaluation :
Pour
comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu
du site [https://bit.ly/4gFMJHV],
qui met l’accent sur les aspects clés du
genre littéraire.
Intrigue et suspense
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Originalité :
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Personnages
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Ambiance
et contexte :
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Rythme
narratif :
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Cohérence
de l'intrigue :
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Style
d’écriture :
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Impact
émotionnel :
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Développement
de la thématique :
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Finale
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Évaluation globale :
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