La conjonction dorée (Benoît Sagaro)

Benoît Sagaro. – La conjonction dorée. – Paris : Nouveaux auteurs, 2020. – 547 pages.

 


Thriller

 

 




Résumé :

 

Deux crimes terrifiants, deux messages. L'astronaute Christina Dimitrios a vingt-quatre heures pour retrouver les traces de son père disparu mystérieusement lors d'une mission Apollo. Avec l'aide d'un professeur d'archéologie. Christina se lance dans un jeu de piste à la découverte d'indices cachés dans des œuvres anciennes des musées d'Athènes, de Florence et de Paris. Un périple haletant qui la mènera sur les traces de son père et vers un étonnant secret des astres caché depuis des millénaires.

 

 

Commentaires :

 

Avec ce premier roman à la Da Vinci Code, Benoît Sagaro nous entraîne avec une écriture fluide dans un thriller palpitant, un « tourne page » qui tient la route jusqu’à la dernière page. Une histoire à la fois abracadabrante et d’un réalisme qui s’appuie sur des descriptions des lieux comme si on y était, comme si on vivait la même aventure que les personnages principaux.

 

La conjonction dorée nous fait voyager dans le passé et le présent de la civilisation occidentale, dans les grands musées d’Athènes et de Florence, à la Bibliothèque François Mitterrand, à la Sorbonne jusqu’à la face cachée de la lune. Comme l’affirme l’auteur en pages liminaires, un peu comme J.R. Dos Santos et Dan Brown : « Tous les objets fascinants et les lieux sont absolument réels. Rien n’a été inventé. » J’ai régulièrement fait des recherches sur Internet pour visualiser le décor dans lequel évoluent les protagonistes.

 

Le sujet est original. Il nous fait découvrir les avancés scientifiques de génies de la Grèce antique, de la Renaissance. Le rythme est soutenu, malgré certaines redites. On y croit tout au long du récit qui se déroule sur 4 jours. Même la chute finale est déstabilisante.

 

La conjonction dorée est un roman intelligent, original, très instructif. En cette période de pandémie, il nous fait voyager dans les hautes sphères de l’art et de la science.

 

J’ai beaucoup aimé me plonger dans l’univers romanesque et dans la culture historique de cet auteur qui réside en Belgique, gagnant du grand prix Femme Actuelle 2020.

 

Vivement un autre opus tout aussi passionnant !

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

San Perdido (David Zukerman)

David Zukerman. – San Perdido. – Paris : Calmann-Lévy, 2019. – 410 pages..

 



Roman

 

 



Résumé :

 

Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et deviendra le héros d’une population jusque-là oubliée de Dieu.

 

 

Commentaires :

 

J’ai enfin le plaisir de vous parler du premier roman de David Zukerman, récipiendaire du Prix littéraire Québec-France Marie-Claire Blais (édition 2020-2021). À titre de membre du jury de présélection parmi les 11 titres en lice et pendant la période de sélection finale par les comités régionaux de lecture à l’échelle du Québec, je m’étais abstenu de vanter les qualités de conteur extraordinaire de l’auteur de San Perdido et de cette œuvre romanesque unique, audacieuse, toute en pudeur et humaniste.

 

J’ai particulièrement apprécié le côté historique (le canal de Panama, les esclaves noirs, les dirigeants corrompus et omnipotents, prostitution…) ainsi que la critique sociale entre les plus démunis et les biens nantis corrompus qui exploitent leur situation entre 1946 et 1959. L’auteur nous décrit admirablement les milieux pauvres où chacun doit exploiter les détritus pour survivre. Portraits très colorés des divers protagonistes et psychologie des personnages bien rendue. Un beau conte avec une intrigue qui nous capte du début à la fin. C’était le premier des 11 romans de cette cuvée que j’ai lus et je m’étais dit : « Ça commence bien ! »

 

Avec un titre qui n’aurait pu être mieux choisi et une couverture de première accrocheuse, à la hauteur du contenu qui se déguste page après page grâce à une écriture vive et dynamique. Un conte et une fable sociale tout aussi colorée du genre réalisme magique qui répond à la question : « Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? ».

 

Un incontournable.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Le silence des pélicans (J.L. Blanchard)

J.L. Blanchard. – Le silence des pélicans. – Montréal : Fides, 2021. – 346 pages.

 



Polar

 

 




Résumé :

Quelle raison pousse un jeune enquêteur brillant mais irrévérencieux à seconder un inspecteur médiocre dont on cherche désespérément à se débarrasser ? Et par quel calcul machiavélique a-t-on voulu les réunir ? Ce duo parfaitement incongru se retrouve pourtant au milieu d’une affaire dont personne n’avait soupçonné l’importance.

Au cours de cette enquête qualifiée prématurément de routinière par l’administration, la mort d’une jeune étudiante apparemment sans histoires prend une tournure inattendue. Ce drame aurait-il un lien avec le cadavre d’un marin, amputé de ses pieds, que l’on vient de repêcher des eaux du fleuve ? Ou même avec cette fameuse « affaire des pélicans », survenue vingt ans plus tôt ? Et si c’est le cas, qui donc se cache derrière cette toile inquiétante, tissée dans le plus grand secret ?

 

Commentaires :

 

Un polar « positif », intelligent, sans éclaboussures d’hémoglobine à outrance ni relations malsaines et scènes dégradantes, à des années lumières d’un certain courant de littérature noire aux relents nauséeux qui font frissonner un certain lectorat. Et oubliez le prototype d’enquêteur alcoolique ou accroc aux produits illicites, aux prises avec ses problèmes personnels découlant de son enfance, de ses relations tordues avec ses ex… Car on a affaire, ici, à un polar drôle, très drôle, à en perdre parfois le souffle.

 

J’ai adoré ce premier roman de Jean-Louis Blanchard, une enquête des inspecteurs Bonneau et Lamouche que j’ai dévorée en quelques heures. J’ai particulièrement apprécié le style alerte de l’auteur, l’humour et le sarcasme dans le comique de situation et dans certaines répliques savoureuses (je résiste à appuyer mes commentaires de citations pour vous laisser les découvrir).

 

Le silence des pélicans dont la couverture de première est très « parlante » et attirante est définitivement un tourne page qui repose sur une intrigue bien ficelée où évoluent une brochette de personnages principaux et secondaires truculents, tant chez les forces de l’ « ordre » que chez les malfrats.

 

Avec ses travers et sa propension à la bêtise qui l’oppose – et même le rapproche de Lamouche, son jeune assistant brillant et rebelle –, l’inspecteur Bonneau – toujours affamé – nous est très sympathique. Un Clouseau québécois fascinant et naïf, prêt à foncer avec enthousiasme là où le devoir l’appelle, « avec l’intime conviction que la vérité et la justice finiraient toujours par l’emporter », quitte à « subir plus de coups et avaler plus d’insultes que tout le corps de police réuni ».

 

Tout en tentant de résoudre cette énigme policière et à en imaginer la chute finale, vous vous amuserez en visualisant mentalement de nombreuses scènes dignes d’une production cinématographique – pas surprenant puisque l’auteur a un parcours professionnel en lien avec l’industrie du spectacle, de la télévision et du cinéma – et en lisant les rapports que transmet Bonneau à St-Pierre, son directeur avec qui on ne peut que compatir.

 

Bref, un petit bijou de la littérature du crime québécoise et vivement une autre aventure du duo Bonneau-Lamouche !

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Soif (Amélie Nothomb)

Amélie Nothomb. – Soif. – Paris : Albin Michel, 2019. – 125 pages.

 




Roman 

 




Résumé :

 

La romancière se glisse dans la tête de Jésus-Christ depuis son procès jusqu'à la résurrection, et raconte à la première personne les réflexions du Christ sur son Père, le corps, l'amour, la jouissance, l'ingratitude humaine, la souffrance, l'espérance, la foi ou encore la mort. Le temps de la Passion ravive la mémoire d’événements, d’expériences, de rencontres présentes dans le Nouveau Testament sous l'œil de Jésus, qui raconte « son » Judas, ou encore ses meilleurs miracles.

 

 

Commentaires :

 

En vérité je vous le dis, cet opuscule de Amélie Nothom est le premier roman de cette auteure belge que je lis. L’éditeur le résume par cette phrase : « Pour éprouver la soif, il faut être vivant ».

 

Il fallait le faire : donner la parole au Christ pour qu’il dévoile son point de vue sur les événements entourant sa crucifixion (avant – pendant – après) et ses relations avec son Père, sa mère Marie, son amoureuse Madeleine, Judas, Pierre, Jean et les autres. Inspiré des Évangiles. Réussi comme entreprise que d’aucuns qualifieront sûrement d’appropriation masculine.

 

J’ai apprécié l’audace et l’humour dans l’écriture de la 28e publication de cette romancière.

 

Une lecture de circonstances en cette Semaine sainte 2021. 

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
****
Appréciation générale :
****

La pierre du remords (Arnaldur Indridason)

Arnaldur Indridason. – La pierre du remords. – Paris : Éditions Métaillé, 2021. – 345 pages.

 


Polar

 




 

Résumé :

 

Une femme est assassinée chez elle. Sur son bureau, on retrouve le numéro de téléphone de Konrad, ancien policer. L’enquête révèle rapidement qu’elle l’avait contacté récemment pour lui demander de retrouver l’enfant qu’elle avait mis au monde cinquante ans plus tôt, et qu’elle avait abandonné juste après sa naissance. Maintenant désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s’emploie à réparer son erreur. Il retrouve les membres d’un mouvement religieux contre l’avortement et reconstruit l’histoire d’une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait. Il retrouve aussi un clochard équivoque, des trafiquants de drogue et même des fragments de l’histoire de la mort violente de son père. Lorsqu’il retrouvera l’enfant, il mesurera l’ampleur de la tragédie dans laquelle son intuition et son entêtement l’ont plongé.

 

 

Commentaires :

 

Dans ce troisième tome de la série Konrad, ce dernier « se révèle un enquêteur sensible à la souffrance des autres, d’une humanité touchante » dans un récit ayant pour thème «  la honte, le désespoir et l’intensité des remords qui hantent les principaux personnages imaginés par Arnaldur Indridason. Son héros, personnage attachant toujours en quête des circonstances entourant la mort violente de son père, mène une enquête complexe dans laquelle s’entrecroisent des histoires qui semblent n’avoir aucun lien entre elles, qui nous captive dès les premiers chapitres.

 

Comme dans les autres romans de cet auteur islandais que j’aime beaucoup, les paysages, les habitants, les mentalités et les caractéristiques socioculturelles de cette population insulaire sont omniprésents dans le scénario. Il s’en dégage une atmosphère empreinte de mélancolie. Indridason est historien de formation. Il maîtrise l’art de faire le lien entre le passé et le présent.

 

À noter l’excellente traduction de Eric Boury qui met bien en évidence le style à la fois percutant et sobre de l’auteur.

 

Un roman policier nordique - non sanglant -, crédible et intelligent, qui divertit et qui fait aussi réfléchir sur des questions universelles relatives à la morale, à la sociologie, à la religion, à la psychologie, à la parapsychologie, aux relations humaines.

 

Une lecture agréable, un tourne page et une enquête qui se clôt dramatiquement avec une ouverture prometteuse sur un quatrième opus.

 

 

 

Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
****
Appréciation générale :
****

Né d’aucune femme (Franck Bouysse)

Franck Bouysse. – Né d’aucune femme. – Paris : La manufacture de livres, 2019. – 333 pages.

 



Roman

 

 




Résumé :

 

Un prêtre hérite de cahiers sortis en douce d’un ancien couvent hébergeant des malades psychiatriques oubliés du monde. Par ce legs, l’homme d’Église se retrouve détenteur d’une mémoire vive dont il ne sait que faire… Dès la première lecture, le poids du secret pèse sur sa conscience. La vie de Rose a tout d’un conte horrible. Un père qui, par désespoir, vend sa fille. Une enfant de 14 ans se retrouvant prisonnière d’un manoir habité par un duo diabolique qui lui fait vivre les pires horreurs. Une histoire de rencontres porteuses d’espoir et d’actes de courage plus grands que nature.

 

 

Commentaires :

 

Un roman noir, très noir, admirablement écrit, construit de manière à transmettre aux lecteurs les émotions et les tourments des principaux personnages : le curé, la fille, le père, la mère, le palefrenier en alternance au gré des chapitres dans lesquels chacun s’intègre et livre sa propre vision de cette histoire d’horreur. Il faut tenir le coup jusqu’à la finale même si certains passages sont à la limite du supportable.

 

Je ne peux passer sous silence la métaphore que Franck Bouysse met dans la bouche de la « reine mère » pour bien faire comprendre à Rose la réalité sociale des deux mondes dans laquelle elle est condamnée à subir les pires sévices : celle de l’huile qui flotte toujours à la surface de l’eau. L’huile, ce sont les biens nantis qui domineront toujours les classes laborieuses et pauvres, l’eau, dont le destin leur réserve le mauvais sort de ne jamais pouvoir émerger.

 

Et, parmi un exemple parmi tant d’autres, de l’écriture superbe de ce roman écrit à la manière d’un thriller. Cette réflexion sur le passage de la vie à la mort : « Quand ce sera le temps de partir, je le sentirai, je résisterai plus, je me laisserai gentiment glisser hors de ma peau. Je ferai comme il faut […]. Il paraît que quand on s’en va, quelque chose s’envole, quelque chose de pas bien gros et pas bien lourd, mais quelque chose d’autrement essentiel que ce qui est détruit. J’espère pas m’en rendre compte, que ça se déroule un peu comme dans un rêve, avec l’espoir d’aller complètement ailleurs, que la lumière qui s’éteint mène à une autre lumière sans quoi on s’enfonce tranquillement. » (pp. 280-281)

 

Tout est dans la couverture de première… Je n’en dis pas plus pour vous laisser savourer cette œuvre romanesque puissante qui a mérité le Grand Prix des lectrices de Elle, le prix Psychologies du roman inspirant, du Prix des libraires et du premier prix Babelio.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Comment ne rien faire (Guy Delisle)

Guy Delisle. – Comment ne rien faire. – Montréal : La Pastèque, 2020. – 148 pages.


 


Bande dessinée

 

 




Résumé :

 

Comment ne rien faire rassemble les courts travaux de l’auteur québécois parus dans diverses publications aux cours des dernières années. À travers ces histoires expérimentales ou intimistes aux chutes parfois déconcertantes, Guy Delisle crée une œuvre empreinte de finesse et d’humour.

 

 

Commentaires :

 

Le livre a subi une refonte complète en 2007 à l’occasion de la troisième édition. Épuisé depuis un moment, il a été réimprimé avec une histoire inédite et une couverture actualisée. Il est essentiel pour remonter aux sources d’inspiration de ce Québécois (ville) d’origine devenu célèbre avec la publication de ses expériences de superviseur d’animation en Asie lui fournissant toute la matière première pour Shenzhen et Pyongyang.

 

Il y a du bon et du moins bon, parfois même « non politically correct » dans Comment ne rien faire dont le titre correspond à l’une des 25 courtes histoires.

 

Guy Delisle est un grand observateur du comportement humain en tant qu’être social. Ses premières créations sont annonciatrices de sa vision universelle du monde qui nous entoure.

 

 

Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***

Skidamarink (Guillaume Musso)

Guillaume Musso. – Skidamarink. – Paris : Calman-Lévy, 2020. – 444 pages.

 



Thriller

 

 




Résumé :

Alors que le vol de La Joconde fait la une de tous les journaux, quatre personnes qui ne se connaissent pas reçoivent un fragment découpé de la célèbre œuvre de Léonard de Vinci, accompagné d’un mystérieux rendez-vous dans une chapelle de Toscane.

Pourquoi eux ? Qui les a choisis ? Quel plan se cache derrière ce coup d’éclat ? Ils l’ignorent encore, mais à l’instant même où ils décident de résoudre ensemble cette énigme, leur vie prend un tournant dangereux, exaltant et sans retour.

 

Commentaires :

 

Quelle déception que cette réédition du premier roman de Guillaume Musso, Skidamarink. Bien sûr, il s’agit d’un premier opus avec ses maladresses. Mais lorsque l’éditeur le qualifie de « petite merveille » et d’un « Da Vinci avant l’heure », on a affaire à de l’enflure de marketing.

 

Le jeune auteur de l’époque voulait signer en 2001 une œuvre romanesque engagée « qui dénonce les dérives de la mondialisation ou encore les dangers potentiels de la génétique ». C’est bien le cas. Dans un récit plutôt naïf, peu crédible tant dans la trame que dans les dialogues parfois excessifs.

 

Tout m’a semblé superficiel et irréel dans cette histoire « arrangée avec le gars… qui l’a écrite » où le célèbre tableau de Léonard de Vinci (La Joconde) n’est qu’un accessoire. Même les personnages manquent de profondeur. Certaines scènes auraient mérité d’être peaufinées afin que le lecteur y croit. Paraît que l’édition originale épuisée de 2001 trouvait preneurs pour la rondelette somme de 300 euros (450 $) bien que le succès commercial ne fut pas au rendez-vous.

 

On me trouvera sévère mais Skidamarink n’a rien d’un thriller haletant. Oui on a hâte d’en connaître la conclusion pour découvrir comment le jeune auteur a imaginé une finale tout aussi improbable que réaliste.


À la défense de Musso, j'avais bien aimé La vie est un roman et La vie secrète des écrivains.


 

Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
***
Psychologie des personnages :
***
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Irrécupérables (André Marois)

André Marois. – Irrécupérables. – Montréal : Héliotrope, 2021. – 246 pages.


 



Polar

 

 



Résumé :

Depuis des jours, à la même heure et au même endroit sur son terrain, le sergent-détective Mazenc trouve une canette de boisson énergisante : un désagrément d’abord mineur, puis de plus en plus irritant, surtout à l’aube d’une semaine de vacances bien méritée. En bon protecteur de la bucolique région mandevilloise, Mazenc se met en tête de pincer le pollueur, s’attendant à trouver un vulgaire vandale à sermonner, sans plus.

Mais la forêt abrite des criminels bien plus dangereux… À croire que tous les malfrats de la province en ont fait leur repaire. En menant sa petite enquête, le sergent-détective ira ainsi fouiner dans des affaires de plus en plus louches, mettant en péril non seulement ses plans de vacances, mais sa vie ! Heureusement, pour un policier comme lui, le danger reste toujours plus attirant que le repos.

Dans ce truculent polar où la région de Lanaudière tient un rôle de choix, on avance sur ses gardes, certain de mettre le pied dans un piège au détour d’un sentier de quatre-roues.

 

 

Commentaires :

 

Définitivement la région de Mandeville, dans Lanaudière au Québec, se prête à merveille pour y camper des histoires sombres (l’expression est faible) !

 

Après Bienvenue à Meutreville (2016) que j’avais adoré, André Marois récidive avec ce 12e roman, un polar mettant en vedette son sergent-détective Mazenc, un récit palpitant non économe en nombre de victimes. Un autre « tourne-page » difficile à déposer sur sa table de nuit sans regretter d’en regretter les tenants et aboutissants, au risque de passer une très mauvaise nuit.

 

Pour qui connaît un peu la région, l’auteur nous entraîne dans le quotidien d’une communauté qui évolue dans un environnement forestier et giboyeux où les armes sont omniprésentes, aux résidences isolées, dans un univers exclusivement masculin de chasseurs buveurs de Labatt Bleue et de boissons énergisantes, d’adeptes de véhicules tout-terrain (VTT) et de pick-up F150, de policiers ripoux, de voleurs de grand chemin, d’assassins sans scrupules. Un univers où la violence est au cœur de l’action habilement traitée. Avec un clin d’œil à une réalité régionale bien québécoise : connexion internet pourrie. « … la MRC s’en fout de ceux qui habitent loi. Ils sont capables d’envoyer des fusées sur Mars, mais la haute vitesse au bout du chemin du Parc, oublie ça ! On est pogné avec Bell pison ‘tit fil de téléphone. C’est ça, la région. »

 

En somme le décor parfait entre Mandeville et Godbout sur la Côte Nord pour y tricoter serré un récit tragique mettant à l’épreuve l’instinct fiable et réconfortant du sergent-détective Mazenc qui se croit en vacances. Le tout en référence aux réflexions belliqueuses du général chinois Sun Tzu extraites de son traité L’art de la guerre rédigé au VIe siècle av. J.-C.

 

Écriture efficace. Scènes de fusillades des plus réalistes. Un titre quoi occupe une place de choix dans la collection Héliotrope Noir dont la ligne éditoriale a pour objectif de dresser la cartographie du crime à l’échelle du Québec.

 

Merci aux éditions Héliotrope pour le service de presse.

  

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****

Un mensonge de trop (Éric Chassé)

Éric Chassé. – Un mensonge de trop. – Laval : Guy Saint-Jean, 2020. – 323 pages.

 



Thriller

 

 




Résumé :

Samedi, 14 heures. Lorsque Mathis se réveille dans sa voiture, il ne comprend rien. Qu’est-ce qu’il fait là?

Peu à peu, quelques souvenirs flous se faufilent dans la mémoire de l’enseignant de troisième secondaire. Un verre, la veille. L’inconnu qui lui a offert à boire. Aurait-il été drogué?

De retour chez lui, il retrouve son portefeuille dans la boîte aux lettres. Le contenu en semble intact, mais on l’a accompagné d’une note: C’est parti.

Mathis comprend que quelqu’un, quelque part, sait tout de sa vie privée. Tout. Une vidéo explicite où il tient la vedette a été dérobée de son ordinateur et sera diffusée à tous ses contacts, dont ses élèves, s’il n’accepte pas les conditions d’un odieux chantage. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg...

Une course folle, des événements terribles, une vie qui déraille, un cauchemar inimaginable:

 

 

Commentaires :

 

Quel plaisir de découvrir sur le tard un auteur québécois tel que Éric Chassé ! Son troisième roman, Un mensonge de trop, un « tourne page », m’a tenu en haleine du début à la fin. Avec une progression du suspense reposant sur un récit bien ficelé, truffé de détails qui s’emboîtent de chapitre en chapitre, tel un casse-tête bien imaginé par le ce thriller.

 

Tout est crédible dans ce scénario qui illustre à quel point un tel drame pourrait être vécu par quiconque dans la même situation que les trois protagonistes de ce cauchemar.

 

Écriture simple et efficace. Personnages bien campés. Un talent de raconteur indéniable qui précipite le lecteur au cœur de l’action. Un roman que j’ai dévoré en quelques heures, à bout de souffle lorsque j’ai tourné la dernière page.

 

Je limite volontairement mes commentaires de peur de vous dévoiler le moindre indice qui vous laisserait deviner la chute non conventionnelle dans le cas d’une histoire criminelle.

 

Donne le goût d’attaquer les deux opus précédents : La mort en vedette publié en 2016 et Ils étaient deux, en 2018.

 

 

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****