Chang Kuo-Li. – Le sniper, son wok et son fusil. – Paris : Gallimard, 2021. – 364
pages.
Thriller
Résumé :
Douze jours avant sa retraite, le détective
de la police de Taipei Wu est confronté à une curieuse affaire : un officier de
la marine a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel. Bien qu'il soit
immédiatement évident pour Wu que l'officier a été assassiné, l'armée insiste
sur le fait qu'il s'agit d'un suicide et souhaite que l'affaire soit close sans
poser de questions. Bientôt, cependant, d'autres officiers de haut rang de la
Marine sont retrouvés morts et Wu se rend compte qu'il a une véritable
conspiration entre les mains. Pendant ce temps en Italie, Alex, un jeune tireur
d'élite taïwanais, ex-Marine, ex-Légion étrangère française, et chef de riz
frit à Manarola, est réactivé et rappelé en service. Sommé d'assassiner à Rome
un haut conseiller du gouvernement taïwanais, il se retrouve bientôt en fuite,
traqué à travers l'Europe par ses anciens frères d'armes.
Commentaires :
Avec « Le
sniper, son wok et son fusil », j’ai découvert un auteur de romans natif
de Taïwan qui possède une longue expérience de journaliste, ayant été rédacteur
en chef du China Times Weekly et
critique gastronomique. Le vécu professionnel de Chang Kuo-Li est
définitivement mis à profit dans cette enquête de son héros, le surintendant Wu,
dans laquelle le lecteur découvre les pratiques de l'armée taïwanaise, la
formation des snipers, ses modes de commandement, les types d'armements qu'elle
possède ou qu'elle souhaite, des relations avec les États-Unis, la Russie et même
l’Ukraine acquérir pour résister aux assauts de la République populaire de
Chine. Autant de données que la censure s'empresserait d'effacer si un livre
comparable parvenait à être édité en République populaire de Chine. Ce roman avec
ses incursions historiques est définitivement d’actualité considérant les
relations actuelles tendues entre Beijing et Taipei.
L’enquête du policier Wu, supervisé par un
chef qui ne rate pas une occasion de s’empiffrer, progresse à un rythme lent.
Le récit emprunte un style où l’humour et parfois même l’autodérision
caractérisent les principaux personnages (les bons comme les méchants) amateurs
de bouffe, d’alcool, de café, de thé. Le sauté de riz aux œufs, aux crevettes
ou au porc y occupe une place centrale ainsi que d’autres plats asiatiques
ponctuant la quête de la vérité à coup de wok, cette grande poêle concave
utilisée dans la cuisine chinoise. Même le sniper y excelle. Une
caractéristique de cette œuvre romanesque qui permet de bien camper le décor et
créer l’ambiance particulière dans laquelle évoluent les personnages.
Quant à l’action, il faut attendre les
derniers chapitres pour qu’elle se manifeste, habilement décrite comme d’ailleurs
les opérations des snipers, et dynamise cette intrigue complexe.
Traduit en France, le texte est parsemé de « du
coup », cette expression qui se greffe sur une phrase sans apporter
grand-chose, voire rien du tout, à son contenu.
Une lecture agréable, un titre qu’il faudrait
ajouter à ma recension bibliographique « Polars & Boustifaille » [https://bit.ly/3B616Ro].
Tout comme la suite, « Le sniper, le
président et la triade ».
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : ****
Intrigue : ****
Psychologie des
personnages : ***
Intérêt/Émotion
ressentie : ***
Appréciation générale : ***
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