Roland Lapointe. – Déroute/Dérapage. – Montréal : Éditions Michel Quintin, 2021/2022. – 200/232 pages.
Roman noir/Thriller
Résumé :
Déroute (T. 01) : Le
jour où Vincent rencontre Cassandre au dépanneur, il a l'impression de la
connaître depuis toujours. Mais cette fille n'aurait jamais dû croiser sa
route. En l'embarquant sur sa moto, Vincent enclenche une série d'événements
impossible à freiner. Et maintenant que le destin de Cassandre est lié au sien,
il ne peut plus faire marche arrière.
Dérapage (T.02) : Lorsque
Vincent se réveille après trois jours dans le coma, il est en garde à vue à
l’hôpital. Il ne pensait pas pouvoir tomber plus bas quand des policiers lui
apprennent que Cassandre, SA Cassandre, a été kidnappée. Malgré les ténèbres
dans lesquels la douleur et les médicaments le plongent, il se rappelle très
bien avoir pris toutes les précautions nécessaires pour la protéger. Néanmoins,
Vincent sait qu’il ne manque pas d’ennemis, et il n’a pas l’intention
d’attendre les bras croisés que la police mène sa propre enquête. Les forces de
l’ordre l’ont suffisamment déçu pour qu’il décide de se faire justice lui-même,
quelles qu’en soient les conséquences.
Commentaires :
L’éditeur et l’auteur annonçaient un
thriller. Jusqu’au 2/3 du premier tome de la trilogie « Vincent et
Cassandre » (le 3e volume à venir), j’aurais qualifié cette
fiction de « roman noir ». Une sorte d’escapade routière en moto
mettant en scène un pauvre type dans la quarantaine, Vincent, qui ne semble
plus savoir ce qu’il est devenu, accroc à l’alcool et aux substances illicites et
leurs effets physiques et psychologiques et qui décide de parcourir les routes
du Québec (rive sud de Montréal, couronne
nord de la métropole, Trois-Rivières, Portneuf, Baie-Saint-Paul, Québec) en
compagnie d’une fille dans la vingtaine, Cassandre, rencontrée par hasard lors
d’un braquage dé dépanneur.
J’ai, entre autres, apprécié le passage où
Roland Lapointe qui puise probablement dans son expérience personnelle décrit
les sensations qu’éprouve son protagoniste de rouler à vitesse grand V sur sa
Yamaha Road Warrior 1700 cc power cruiser.
Également, les séquences très réalistes de poursuite à moto et en voiture sur
le pont Pierre Laporte, de fusillades et de combat à la Jack Reacher.
Le tout écrit dans une langue parlée
québécoise, assortie d’un juron, « ciboire »
pour ne pas le nommer, dont la récurrence m’est apparue agressante, et qui colle à
la perfection à la personnalité du personnage narrateur et au contexte social
de l’histoire. Un style d’écriture qui laisse place à un humour parfois
grinçant, parfois bon enfant, comme ce passage où une barmaid lance à Vincent
qui vient de lui résumer sa vie en un paragraphe : « En tout cas, vous devriez être écrivain ».
C’est après 120 pages que j’ai compris que l’auteur
avait mis la table pour faire basculer le lecteur dans un récit où l’action qui
caractérise un thriller s’amorce, croît de chapitre en chapitre et atteint son
paroxysme dans le deuxième tome.
J’ai apprécié la bonne connaissance de la
géographie de la cité de Champlain, particulièrement des quartiers Limoilou,
Saint-Roch et Saint-Sauveur et de leur faune parfois éclectique. À l’exception
de la dénomination du chemin Sainte-Foy appelé « boulevard Sainte-Foy ».
Il est difficile de parler davantage du
contenu sans en divulgâcher la lecture. Mentionnons au passage certaines
répliques du personnage principal, champion « des portes à défoncer, des gueules à casser, pis peut-être un gars à
tuer », qui se caractérise en affirmant qu’il y a « quelque chose de grisant à vivre
dangereusement, à savoir que ta vie est en jeu à chaque décision que tu prends ».
Et qui fait le constat qu’il a « toujours
trouvé intéressant d’observer la gamme d’émotions qui passe sur le visage de celui
qui comprend ce qui lui arrive ».
Avec Déroute/Dérapage,
Roland Lapointe, natif de Montréal, nous livre un récit très violent, à l’image
du milieu interlope, qui plaira aux adeptes de ce genre littéraire, lui que rien
« ne le prédisposait à devenir
auteur, si ce n’est qu’il écrit depuis longtemps pour exorciser ses maux »
comme l’indique son éditeur. En 2019, il avait publié Éditions La Plume d’Or un
premier ouvrage : Delirium Café.
Merci aux Éditions Michel Quintin pour le
service de presse.
Originalité/Choix du sujet : ***
Qualité littéraire : ***
Intrigue : ****
Psychologie des
personnages : ***
Intérêt/Émotion
ressentie : ***
Appréciation générale
: ***
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