Carsten Henn. – Le passeur de livres. – Lieu : XO éditions, 2022. – 266 pages.
Roman
Résumé :
Chaque soir après le travail, malgré ses
soixante-dix ans, Carl se promène dans les rues pittoresques de la ville pour porter
en main propre les livres qu’ont commandés ses clients les plus fidèles.
Ces lecteurs voraces, souvent farfelus et
baroques, ont tous leurs secrets et leurs blessures. Ils sont devenus presque
des amis, et le libraire dévoué est tout ce qui les relie au monde.
Lorsqu’un coup du sort s’abat sur Carl, c’est
une petite fille de neuf ans, Schascha, espiègle et effrontée, qui leur donne
le courage de s’ouvrir les uns aux autres et de renouer enfin avec le bonheur.
Commentaires :
Un récit magique en hommage à la lecture, aux
livres et aux passionnés de littérature. Une « histoire comme si elle n’était pas vraie », comme si elle
avait été inventée, avec des personnages qui, « une fois le livre refermé, continueront à y vivre ». Et comme
tout bon roman, inspiré de personnes réelles. La couverture de première le
suggère.
Si
les historiens (et les historiennes) sont des « passeurs de
mémoire », les libraires sont des « passeurs de livres », parce
que « les livres ont besoin que
quelqu’un leur montre le chemin » pour être lus, parce que « les livres
peuvent sauver la vie. Ils peuvent d'ailleurs sauver de bien des manières, en
réchauffant les cœurs, et les corps aussi lorsque nécessité fait loi. » Particulièrement « les livres auxquels on s'est le plus
attaché, dont il faut savoir se séparer pour que d'autres puissent aussi y
trouver du bonheur. »
Une
écriture poétique, sertie d’humour, de tendresse, de références littéraires et
d’amitié intergénérationnelle. Des dialogues savoureux entre Carl, l’ex-libraire
sexagénaire et Schascha, la fillette « qui
aimait tant parler, comme si les mots étaient des pralines fondant sur son
palais » en quête de solutions pour mettre du baume sur les problèmes
d’un éventail de personnages vulnérables aux goûts et aux intérêts littéraires variés.
Un style des plus coloré comme en témoignent les quelques extraits suivants :
« En
se réveillant, Carl se sentit une fois de plus comme un livre qui aurait perdu
quelques pages. Au cours des derniers mois, ce sentiment s'était renforcé et il
avait l'impression qu'il ne restait plus beaucoup de papier dans la reliure de
sa vie. » (p. 41)
« Je
suis comme l'aiguille d'une horloge. On pourrait penser que cette aiguille
éprouve de la tristesse à force de parcourir le même trajet pour toujours
revenir à son point de départ. C'est le contraire : elle aime que son chemin et
sa destination soient nettement tracés, elle sait ainsi qu'elle ne se trompe
pas de direction, qu'elle est utile et précise. » (p. 43)
« … c’était
le premier jour passé dans l’écho de sa vie antérieure. » (p. 181)
Le passeur de livres,
265
pages qui se savourent les unes après les autres. Un livre qu’on referme à
regret, en accord avec son auteur, car même « quand un livre merveilleux finit au bon endroit, au bon moment, et que
tout ce qui aurait pu y être ajouté n'aurait fait que détruire cette harmonie,
on voudrait qu'il compte plus de pages. »
On peut écouter dans cette courte vidéo Carsten
Henn, né à Cologne, qui est aussi critique gastronomique et qui nous y présente
son livre : https://youtu.be/CtgdL8AsJwc
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : *****
Intérêt/Émotion
ressentie : *****
Appréciation générale
: *****
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