François Blais. – Un livre sur Mélanie Cabay. – Longueuil : L’instant même, 2018. – 127 pages.
Essai auto/biographico-journalistique
Résumé :
C'est avec sa verve habituelle que François
Blais aborde de plein fouet un sujet difficile et douloureux, celui de la
disparition de Mélanie Cabay, survenue le 22 juin 1994. En fait, la disparition
et la mort de la jeune femme servent de prétexte à un récit hybride, qui allie
enquête policière et réflexions personnelles.
Devant la violence faite à des dizaines de
jeunes femmes, devant l'incapacité des forces de l'ordre à résoudre ces crimes
odieux, François Blais répond avec un mélange de vulnérabilité et de sens
critique qui secouent le lecteur. Si les souvenirs de cet été 1994 permettent
un voyage dans le temps à la François Blais, la nostalgie est ici teintée de
douleur, voire de culpabilité. Ces jeunes femmes qui disparaissent, ces
Mélanie, Kristina, Karine ou Rosiana, François Blais les ramène à notre
mémoire, leur redonne vie quelques instants, le temps de se dire qu'elles
auraient pu être ses sœurs, ses copines, ses professeures.
L'enquête qu'a menée François Blais auprès
des membres de la famille de Mélanie Cabay, les échanges qu'il a eus avec ses
amies et amis, de même que ses lectures minutieuses de tout ce qui concerne ce
douloureux épisode n'ont rien de voyeur ou d'opportuniste. Au contraire, la
tendresse et la douceur que l'auteur manifeste pour Mélanie, et avec elle,
envers toutes les jeunes filles évoquées, rappellent en fin de compte
qu'au-delà des statistiques et des “cold cases” se dissimulent des vies
remplies de sourires, de promesses et de quotidien heureux.
Commentaires :
Tout est dit dans le résumé de cette
plaquette qui se lit d’un trait mettant en parallèle le vécu ordinaire de l’auteur
alors adolescent en 1994 (« Ce que
je glandais, moi, pendant ce temps-là ») et celui tout aussi ordinaire
qu’il imagine de celle (« Qui était
Mélanie Cabay ? Quelqu’un de bien, il faut croire ») dont le meurtre
crapuleux, comme ceux de dizaines de jeunes femmes, n’a toujours pas été
résolu. Et de l’importance de « se
souvenir des noms des victimes plutôt que de ceux des assassins » et
de tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé (« Qui a tué Mélanie Cabay ? On parle pour parler ») ce 22 juin de l’année
où « On mourait beaucoup à l’époque ».
Impossible de ne pas vouloir en faire autant
avec les raisons qui ont pu pousser cet auteur, dont le premier roman, « Iphigénie en Haute-Ville », publié
en 2006 avait été immédiatement remarqué, finaliste pour le Prix des libraires
du Québec, le Prix France-Québec et le Prix Senghor de la création littéraire,
à s’enlever la vie quatre ans après la publication d’Un livre sur Mélanie Cabay.
Un livre qui aborde de plein fouet un sujet
difficile et douloureux, celui de ne pas avoir eu la chance de vieillir au
grand désespoir de sa famille :
« À
partir du moment où vous devenez parent, la peur ne vous lâche plus. Il y a là,
soudain, ce petit être infiniment fragile, cette personne que vous aimez plus
que vous-même, exposée à tous les accidents, toutes les maladies, tous les
coups du destin. Vous avez peur pour elle, bien sûr, mais surtout peur pour
vous, parce que vous savez que la joie vous quitterait pour toujours s’il lui
arrivait quelque chose. »
Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****
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