François-Réal Angers. – Les révélations du crime ou Cambray et ses complices. [1837]. – Québec :
Éditions Nota Bene, 2003. – 161 pages.
Roman
Résumé :
Durant la première moitié des années 1830, la
ville de Québec subit le règne de terreur instauré par un groupe de bandits
appelé « les brigands de Cap-Rouge ». La presse ne parle que de leurs méfaits.
Vols, assassinats, sacrilèges se succèdent à un rythme infernal. À peine la
justice a-t-elle mis fin aux activités de l'horrible bande en arrêtant et en
déportant ses chefs, en mars 1837, que François-Réal Angers s'empare du fait
divers pour en faire un roman palpitant qu'il publie en juillet de la même année.
Écrit dans la veine des romans de Frédéric Soulié, dont Angers est un fervent
admirateur, Les révélations du crime ou Cambray et ses complices demeure un des
romans québécois les plus captivants du XIXe siècle.
Commentaires :
Qualifié de « premier récit criminel québécois à se rapprocher du roman policier
(sans en être vraiment un) » par l’expert en polar Norbert Spehner
dans son encyclopédie Le roman policier
en Amérique française (p. 28), ce roman nous plonge dans l’ambiance glauque
de la ville de Québec et de la région environnante au cœur du XIXe siècle.
Écrit dans un style littéraire de l’époque (édition originale de 1837), le
texte a toutefois été modernisé pour en faciliter la lecture.
De chapitre en chapitre, le témoignage d’un
des protagonistes, George Waterworth, membre de la bande de criminels qui
cumulent fraudes, vols et meurtres et les commentaires de l’auteur narrateur
omniscient nous font découvrir le système de justice, les sanctions pénales et
les conditions matérielles de détentions des criminels sous l’administration
britannique du Bas-Canada. L’auteur, avocat de profession, qui fut secrétaire
des débats à l'Assemblée législative de Québec et coéditeur de la Revue de législation et de jurisprudence,
allant même jusqu’à critiquer les décisions des tribunaux peu sensibles à la
réinsertion sociale des criminels.
Révélatrices sont les descriptions des conditions
de vie des habitants et des portraits physiques des différents personnages tant
principaux que secondaires dont certains sont définitivement peu attachants pour
qui le crime est une carrière, « le
chemin de la fortune, de l’honneur et de la considération ».
En introduction, une brève analyse du texte
et des motivations de l’auteur permet de mieux situer ce roman rappelant le
style des chroniques et des nouvelles journalistique du XIXe siècle
parmi les premiers écrits romanesques québécois.
Les amateurs de patrimoine bâti du
Vieux-Québec y trouveront une intéressante description des cachots de la prison
de Québec que l’on peut d’ailleurs visiter encore aujourd’hui dans l’édifice
occupé par le Morrin College intégré à l’Institut canadien de Québec dont François-Réal
Angers fut l’un des présidents. La couverture de première du bouquin reproduit
d’ailleurs une aquarelle de James P. Cockburn conservée à Bibliothèque et
Archives Canada mettant en évidence la prison de la rue Saint-Stanislas et la
seule représentation iconographique d’époque de sa potence surplombant l’entrée
principale.
Mentionnons enfin le talent de l’auteur de
transmettre les émotions vécues par ses personnages dans le choix des attributs
physiques de chacun.
Une belle découverte.
Originalité/Choix du sujet :
***
Qualité littéraire :
***
Intrigue :
***
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***
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