Del
Pappas. – Le Goya de Constantin. – Clermont-Ferrand :
Éditions De Borée, 2018. 251 pages.
Polar
Résumé : Dans quel pétrin s’est encore mis Constantin? Dérober
un Goya, quelle idée! Il aurait dû se douter que le tableau allait attiser les
convoitises d’individus pas très fréquentables de Marseille… Mais maintenant
que la toile est en sa possession, plus question de reculer : il faut la
revendre, d’autant que c’est pour une bonne cause. C’est à Hambourg qu’il doit
retrouver Gerhard, un amateur d’art qui va lui présenter un expert et
d’éventuels acquéreurs. Le plan semble imparable, mais la plus grande ville
portuaire d’Allemagne, une sorte de Marseille à l’envers – propre, riche, disciplinée
–, cache elle aussi des individus très dangereux!
Commentaires : Voici un auteur que j’ai découvert sur le tard grâce
au service de presse des Éditions De Borée que je remercie. Tardivement parce
que Del Pappas a publié depuis 20 ans une quarantaine de romans « nourris
de ses voyages, de ses origines grecques et de son expérience dans le milieu du
cinéma. » Connu en France et plus
spécifiquement à Marseille pour sa série Constantin qui met en valeur sa ville
et sa gastronomie.
J’avoue
avoir un faible pour les auteurs qui déploient leur imaginaire et bâtissent des
scénarios littéraires dans un lieu géographique bien précis : une ville,
un quartier, une rue…
C’est
le cas avec Le Goya de Constantin :
une histoire abracadabrante à propos d’une toile inconnue du peintre espagnol
trouvée par hasard dans le fonds d’un petit musée marseillais.
Dès
les premières pages, le lecteur est précipité dans une immersion linguistique, culturelle
et culinaire. On est en plein Midi, dans une ambiance où les sons, les odeurs
et les images enveloppent une brochette de personnages français et allemands
hauts en couleur : Constantin lui-même, l’amateur d’art, l’expert de Goya,
la policière allemande… Idem, quand l’action se transporte à Hambourg.
Les
débuts lents nous préparent au développement d’une action de plus en plus
rythmée avec une finale presque imprévisible. Ici et là, l’auteur nous titille
les papilles avec des plats aux saveurs régionales. Il nous en livre les
secrets dans une section intitulée Cuisine
à la toute fin du bouquin.
Cette
histoire d’imposture où le crime doit servir à soutenir une « cause
humanitaire » est truffée de nombreux dialogues savoureux qui caractérisent
les personnages et contribuent à l’avancement de l’action. Del Pappas excelle
également dans les descriptions. Celles de la poursuite dans un restaurant de
Hambourg ou de l’attaque du chalet de la policière allemande en sont d’excellents
exemples. Autre exemple :
« En sort un troupeau de blouses blanches
derrière le gugusse puant la confiance en soi, l’amour de sa petite personne,
la mégalomanie, la suffisance. Immédiatement je le déteste. Il pérore pour sa
cour, sans regarder dégun, avec des gestes de tribun. Habillé également d’une
blouse blanche, il n’a même pas le stéthoscope autour du cou comme tous les
étudiants et étudiantes qui l’accompagnent. Avec ses petites jambes, il marche
vite vers son tennis, son golf, son repas d’affaires… » (pp. 69-70) J’ai
eu l’impression de revoir un médecin que j’ai déjà connu !
Une
belle découverte que ce Goya imaginaire de Constantin.
Notons
enfin qu’en 2002, Del Pappas a reçu le Grand
Prix de Provence pour l’ensemble de son œuvre et, en 2007, le Prix du polar de la ville d’Aubusson.
Ce que j’ai aimé : L’histoire originale. Le personnage de Constantin.
Les descriptions et les dialogues.
Ce que j’ai moins aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶¶
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