Louise
Penny. – La nature de la bête – Armand
Gamache enquête. – Montréal : Flammarion Québec, 2016. 480 pages.
Polar
Résumé : Chaque jour, Laurent Lepage invente une
catastrophe : des arbres qui marchent, un débarquement d’extraterrestres…
Plus personne ne croit le garçon de neuf ans. Pas même Armand Gamache, qui a
pris sa retraite à Three Pines. Cependant, quand l’enfant disparaît, il faut
bien envisager que l’une de ses histoires est vraie. Une traque effrénée et
digne des plus grands romans d’espionnage se met en branle lorsque Gamache et
ses anciens lieutenants de la SQ, Jean-Guy Beauvoir et Isabelle Lacoste,
déterrent l’authentique canon géant de Gerald Bull, ingénieur en armement
assassiné à Bruxelles il y a vingt-cinq ans. Un monstre est autrefois venu à
Three Pines, il y a semé le malheur et ce dernier est de retour. En refusant de
prêter foi à un enfant, l’ex-inspecteur-chef n’a-t-il pas joué un rôle funeste
dans ce qui est arrivé ?
Commentaires : Chaque fois que je termine la lecture d’une enquête d’Armand
Gamache, je me dis que je ne récidiverai pas. Et je me fais prendre à chaque
fois par le plus récent roman de Louise Penny.Toujours le même village
imaginaire caché dans une vallée au cœur des Cantons de l’Est où on y aboutit
par hasard et où se commet un nombre déraisonnable de meurtres. Mais un bled (si
en croit Wikipédia, le village de Sutton où réside l’auteure en inspirerait le
décor) qui est bien alimenté en produits de luxe et, apprend-on cette fois-ci,
en crème glacée Coaticook que les fournisseurs réussissent à livrer alors que
personne d’autre ne peut le repérer sur les cartes géographiques, y compris sur
Google Maps.
Toujours
les mêmes personnages : Gabri et Olivier, les proprios gais du gîte et du
bistro, Myrna, l’ex-psychologue et libraire, Ruth, la poétesse un peu cinglée
qui partage sa vie avec une oie, Clara, la peintre, évidemment Armand Gamache,
sa femme Reine-Marie et son chien Henri, les policiers de la SQ Jean-Guy
Beauvoir et Isabelle Lacoste, et quelques autres. Et chaque fois, la question
se pose : lequel (ou laquelle) des habitants de ce village « diabolique »
sera le prochain meurtrier.
Dans
cette 11e enquête traduite en français, qualifiée, en quatrième
couverture, d’ « enquête d’envergure mondiale » (l’expression est un peu
exagérée, à mon avis), Louise Penny fait un lien intéressant avec l’affaire du
canon géant de Gerald Bull. Le récit est assez bien ficelé bien qu’il traîne
parfois en longueur pour s’étendre sur près de 480 pages. On y retrouve les
éléments de la recette de l’auteur : mêmes invectives entre certains
personnages, repas gastronomiques généralement à base de pommes chez les uns et
les autres, liens internet et cellulaires quasi inexistants, le bistro comme
centre de diffusion d’information et de potins et un dénouement heureux sans que
le lecteur ait été confronté à un suspense haletant.
Personnellement,
j’ai eu de la difficulté avec la crédibilité du récit. Seulement deux agents du
Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) sont dépêchés sur les
lieux à la suite de la découverte de ce qui, normalement, aurait dû attirer un imposant
contingent de militaires, de policiers de la SQ et d’agents de la GRC. Un petit
groupe d’une demi-douzaine d’individus est à la recherche de la vérité,
certains laissant croire que leurs intentions ne rejoignent pas nécessairement
d’Armand Gamache et ses collègues de la SQ. Mais bon, il fallait limiter le
nombre de personnages, surtout que Three Pines semble à peine plus grand qu’un
mouchoir de poche.
À
remarque que, cette fois-ci, ce roman ne contient pas de mentions ou jugements
sur les us et coutumes québécois qui, dans des ouvrages antérieurs, démontraient
parfois une connaissance douteuse de notre société. Commentaires décapants qui
ont été souvent soulevés par de nombreux lecteurs.
Les
romans de Louise Penny sont publiés en 25 langues. Ils constituent un
divertissement littéraire auquel il est difficile de renoncer. Un outrage mortel, la 12e
enquête d’Armand Gamache, vient de s’ajouter dans ma pile de lecture. L’ouvrage,
« No 1 au palmarès du New York Times »
est qualifié de « Dérangeant…
Puissant… Intelligent… »
Ce que j’ai aimé : L’intégration de l’affaire Gerald Bull et les
informations historiques qui y sont divulguées et qui semblent s’appuyer sur de
sérieuses recherches de la part de l’auteur.
Ce que j’ai moins aimé : Une certaine redondance avec des situations
décrites dans les romans antérieurs qui se justifie probablement pour mieux
intégrer les nouveaux lecteurs.
Cote
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