François
Lévesque. – En ces bois profonds. – Montréal :
Tête [Première], 2017. 187 pages.
Thriller
Résumé : Une adolescente née dans d’étranges circonstances est
entraînée par sa mère dans un hameau reculé au cœur de la forêt boréale.
Rivière-aux-Hiboux : lieu honni qui fut le théâtre d’une secte dont la
plupart des membres sont morts plusieurs années auparavant dans un suicide
collectif. Après le décès de sa grand-mère, cette jeune femme devient l’une des
deux dernières survivantes de cette secte, et l’héritière de la maison
familiale où tout a commencé.
Une
descente infernale dans les méandres de la folie. Ici, les croyances
l’emportent sur la raison et les légendes autochtones s’entremêlent aux
aspirations messianiques d’un certain Nicolas Jones, guérisseur patenté et
gourou.
Commentaires : C’est le premier roman de François Lévesque que je
lis. Critique de cinéma, cet auteur a à son actif quelques polars, romans noirs
et d’épouvante. Ici, on est en présence d’un « thriller fantastique atmosphérique » ou d’un « thriller rural »
comme le qualifient certains lecteurs.
Écrit
à la première personne, ce suspense est fort bien ficelé. Le lecteur est amené
à découvrir progressivement l’univers inquiétant et les affres de la vie
quotidienne d’une jeune fille de 17 ans qu’elle enregistre dans un journal qu’elle
tient à jour. Solitaire, tourmentée et introvertie, victime de « danses du
diable », crises d’épilepsie passagères, à la recherche des circonstances
non moins nébuleuses et du « pays » de sa conception.
Adolescente
physiquement défavorisée, en conflit avec sa mère « ni vraiment danseuse,
ni vraiment serveuse » dans un bar montréalais qui s’offre des extras en ramenant
régulièrement des hommes à la maison.
Sur
fond de légendes amérindiennes à propos d’un lac fictif, le lac Misiginebig habité
dans un serpent mythique, mère et fille s’y retrouvent après la mort de la
grand-mère qui, dans son testament, a planifié ce retour. Consanguinité, délires
mystiques, secte messianique dirigée par un gourou tout droit sorti du Nouvel
Âge... tous les méandres de la folie, au détour des sentiers sombres de la
forêt qui mènent au rivage du lac maléfique.
En ces bois profonds est un court roman avec lequel il est impossible de
faire de longues pauses de lecture : la fin d’un chapitre en appelle un
autre. Impossible de décrocher d’un texte incrusté d’images fortes telles que la
mise bas de cette couleuvre verte avec l’association des couleuvreaux naissants
avec les caillots des menstruations de l’adolescente, pour ne mentionner que
celle-là. Un récit qui précipite le
lecteur dans les méandres de la folie et qui vous fera frissonner dès les premières
pages « Tapi sous la brume,
tapi sous l’eau dormante…quelque chose… Quelque chose d’enfoui. » Le
monstre du lac, le père, le serpent …et en finale, « ... l’horreur sans nom ».
Ce que j’ai aimé : La forme bien adaptée au récit : paragraphes
composés le plus souvent d’une courte phrase, tout au plus de deux ou trois.
Ce que j’ai moins aimé : En fait, je me suis demandé pourquoi, dans sa
narration, le personnage insiste pour définir certains termes soi-disant
abscons qu’elle utilise. Il faudrait que l’auteur s’explique, considérant que
la clientèle visée par ce roman est adulte.
Cote
: ¶¶¶¶¶
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