Jeremy Wegmann. – Le Diamant (S 607). – Paris : Librinova, 2023. – 237 pages.
Thriller
Résumé :
Fabrice Duprat
La flotte française dispose de quatre
sous-marins nucléaires lanceurs d’engins : les SNLE, notre dissuasion
nucléaire. Il y a également six sous-marins nucléaires d’attaque : les SNA, qui
remplissent des missions de renseignement, des missions d’une grande
sensibilité. Depuis quelques années, la France remplace ses six SNA de classe
Rubis par une nouvelle génération de classe Suffren. Toujours six. Mais un
septième manque à l’appel. Le Diamant (S 607) est un hybride entre cette classe
Rubis et la classe Suffren, et, surtout, le seul qui officiellement n’existe
pas. Caché du reste du monde. Je suis le commandant de l’équipage bleu de ce
Diamant. Je suis le pacha.
Anne Lecourt
Je viens d’être nommée seconde du Diamant (S
607). Première femme à ce poste au sein de la Force océanique stratégique, la
FOST. C’est ma première mission à bord de ce secret d’État.
Nicolas Hans
Je suis l’oreille d’or du Diamant. Je sonde
les eaux où navigue notre soum. J’identifie le son de tout ce qui nous
environne. Je sais identifier n’importe quelle menace.
Commentaires :
Le thriller de Jeremy Wegmann nous entraîne pendant six jours, en mer Méditerranée, à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français, un navire de guerre ultra secret, sans existence officielle. Le bâtiment héberge trois commandos surentraînés cachés à l’insu des autres marins, dans une coursive encombrée par un tas de matériaux rendant le lieu très difficile d’accès, dont la mission secrète consiste à livrer un prisonnier en Libye. Seuls le commandant et sa seconde sont au courant de la mission.
Au large des côtes libyennes, ce qui semblait
être une traversée de routine tourne au drame pour l’équipage bleu de 63 hommes
et femmes, à 500 mètres de profondeur.
De chapitre en chapitre – il y en a 18 au
total –, la narration du récit repose sur le point de vue en alternance de
chacun des six personnages principaux :
Amar Baas, le prisonnier, ancien diplomate
libyen, officiellement mort lors d’un raid franco-américain dix ans plus tôt,
ayant probablement participé à la chute de Kadhafi. Un passager mystérieux,
manipulateur.
Le commandant Fabrice Duprat, le pacha comme
on appelle le maître à bord du navire, le central des opérations (CO), son
champ d’action entouré de ses officiers, prêt à diriger 63 sous-mariniers, dont
six femmes, pour une plongée de 70 jours en eau profonde.
Anne Lecourt, la commandante en second du
Diamant qui a déjà quelques années d’expérience ayant occupé un tel poste à
bord d’un autre navire, un SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins), en
conflit avec Armand Girot, ayant été nommée à sa place pour assister Fabrice
Duprat et dont le destin basculera au troisième jour de la mission.
Nicolas Hans, celui qu’on appelle « l’oreille
d’or » en raison de ses capacités auditives à détecter le type et la
nationalité des navires que le sous-marin croise sur sa route à l’aide de son
casque d’écoute toujours bien fixé sur les oreilles.
Nour Yerna, le médecin généraliste de
profession, responsable de la santé physique et psychologique des officiers,
qui a des années de boxe à son actif et plusieurs championnats de France amateur.
Sa réputation de foutre le bordel n’a d’égal que sa consommation d’alcool
lorsqu’elle fréquente l’Arbre blanc, le bar de Prade-sur-Mer, la base secrète
du Diamant.
L’officier Armand Girot, frustré de se
retrouver sous les ordres d’une femme à un poste qu’il considérait devant lui
revenir de plein droit, prêt à tout acte d’insubordination jusqu’à mettre en
danger l’équipage et faire avorter la mission.
Cette technique d’écriture dévoile aussi progressivement
les traits de personnalité avec le retour dans le passé de chacune et de chacun
quelques jours, semaines, mois ou années avant le déroulement de la mission.
Ces insertions permettent de comprendre la dynamique qui anime les protagonistes.
L’ambiance oppressante de la vie à bord dans
ces étroites coursives (centrale des opérations, infirmerie, cantine, dortoirs
des matelots, bannettes des officiers...) est palpable. Particulièrement
lorsque la traversée prend une tournure dramatique. Le roman repose sur une documentation
irréprochable recueillie auprès du ministère des Armées. L’histoire est bien
menée, bien que le suspense ne soit pas insoutenable. À quelques pages de la
fin, je m’interrogeais sur l’issue possible
à la tragique impasse dans laquelle se retrouvaient les différents acteurs. Sur
le coup, la chute rapide presque bâclée m’a déçu. Avec le recul, je me suis dit
que l’auteur avait peut-être une suite en tête.
Un mot sur l’auteur, Jérémy Wegmann, qui a aussi
publié en autoédition (Librinova) simultanément
avec la sortie en janvier 2023 du thriller Le
Diamant (S 607), un polar (Isolement)
et un roman fantastique (Génération
Figée).
Après une carrière d’assistant de production,
de scénariste télé, d’écriture d’une série quotidienne, il est sélectionné au
festival international des scénaristes de Valence en 2017 pour un projet en
huis clos dans un sous-marin nucléaire d’attaque, Le Diamant (S 607) pour lequel il remporte la Plume de Cristal. Il
décide alors d’en publier une adaptation sous forme de roman. Jérémy Wegmann
caresse d’autres projets d’écriture tout en étant en parallèle responsable
d’une brasserie dans le XXe arrondissement de Paris.
Vous pouvez commander et
récupérer votre exemplaire numérique via le site leslibraires.ca.
Merci à l’auteur pour le service de presse.
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : ****
Intrigue : ***
Psychologie des
personnages : ****
Intérêt/Émotion
ressentie : ***
Appréciation générale
: ****
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