Jonathan Gaudet. – La piscine. – Montréal : Héliotrope, 2016. – 238 pages.
Roman noir
Résumé :
Les Mares-Noires, Centre-du-Québec.
Dans la douce lumière d’un matin d’été, un
bruant se pose sur la branche d’une épinette, un coyote s’attarde près d’un
bosquet. À la fenêtre, une femme berce son bébé. Soudain, à la radio, un
bulletin spécial interrompt la programmation : une violente explosion est
survenue à la centrale nucléaire. L’un des bâtiments du complexe est la proie des
flammes, et sept employés y sont prisonniers. Parmi eux, son mari. Le cri
qu’elle pousse ébranle toute la forêt.
Treize ans plus tard, il a bien fallu refaire
sa vie. La femme est remariée, le bébé est devenu une adolescente rebelle. Pour
l’observateur lointain, le drame est affaire du passé. Mais qu’on s’approche un
peu de la scène ; on ne manquera pas de déceler une tension entre la mère et la
fille. Une tension qui glisse vers la rage et qui menace d’exploser à son tour.
Commentaires :
Jonathan Gaudet, cet auteur originaire de
Joliette qui a fait des études de littérature et qui enseigne le français, la
musique et l’écriture excelle dans les descriptions cinématographiques en 3D (lieux,
objets, environnements extérieurs, faune, flore…) qui l’emportent très
largement sur l’action attendue dans un polar, un roman noir ou un thriller. Un
choix qui ralentit le rythme du récit qui s’articule en faisant le pont entre
la « piscine de stockage des combustibles
irradiés » de la centrale nucléaire et celle de la résidence familiale.
La piscine est un assemblage de
six tableaux centrés sur autant de moments de vie d’une famille dysfonctionnelle
présentés en désordre chronologique, expliquant les événements antérieurs. Le
prologue est accrocheur. Il laisse imaginer les prémisses d’un polar alors qu’il
n’en est rien. La noirceur du récit ne se découvre que dans la finale précipitée
du dernier chapitre. L’épilogue qui clôt de façon abrupte le roman soulève
davantage d’interrogation qu’il ne fournit de réponses à cette histoire dans
laquelle on apprend très peu sur chacun des personnages : Catherine la
mère, Émilie la fille, David le père, Richard le beau-père sont à peine
esquissés. Rien sur le garçon sans nom trouvé évanoui à l’intérieur d’une
voiture avec la fille à la suite d’un accident de voiture. L’auteur nous laisse
malheureusement sur notre appétit.
Il faut souligner la qualité d’écriture parfois
onirique de ce scénario émaillé d’invraisemblances qui contribuent à dissiper l’angoisse
qui devrait normalement étreindre le lecteur. Belle idée également que la corrélation
étroite entre la nature et le vécu des personnages. Mais trop envahissante pour
la fluidité du drame raconté.
La piscine a été rééditié en 2022
chez Belfond (France) sous le titre Les
Mares-Noires.
Originalité/Choix du sujet : ****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : **
Psychologie des
personnages : **
Intérêt/Émotion
ressentie : **
Appréciation générale
: ***
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