Isabelle Gagnon. – Du sang sur ses lèvres. – Montréal : Héliotrope, 2015. – 130 pages
Roman noir
Résumé :
Pohénégamook, Témiscouata.
C’est la Fouine qui a permis à Alix de
retrouver la trace de son jumeau dans cet endroit perdu, à des milliers de
kilomètres de chez eux.
Ces dernières années, la relation entre Alix
et Paul s’est un peu dégradée, mais son frère n’avait jamais disparu aussi
longtemps. Il prépare quelque chose, elle en est sûre, et il aura besoin
d’elle.
Parce que le passé se moque du temps, de la
distance et des frontières.
Commentaires :
Je découvre sur le tard cette auteure
originaire de la région de Saint-Jean-Port-Joli et qui vit à Paris depuis 1999 où
elle y a dirigé la Librairie du Québec. Au moment de la publication de cet avis
de lecture, elle assume la direction de La Ruche, la librairie-école de l’Institut
National de Formation de la librairie.
Du sang sur ses
lèvres
dont le titre prend tout son sens en finale est un très court roman qui se lit
en moins de trois heures. Un livre très sombre dans lequel la tension monte de
chapitre en chapitre pour atteindre son paroxysme dans une finale rouge sang. Deux
phrases nous font craindre le pire dès le début du récit qui s’étale sur quatre
jours :
« Il ouvre le sac et invite Alix à faire l’inventaire de son contenu. Elle y découvre des menottes, un couteau de chasse, une bombe lacrymogène, de la corde, du ruban adhésif et un pistolet électrique. »
Impossible de ne pas se laisser entraîner par
l’histoire que nous raconte Isabelle Gagnon en se concentrant sur l’essentiel
pour entretenir une atmosphère qui devient de plus en plus oppressante. Le
style direct de l’auteur permet tout de même de nous renseigner sur la
psychologie des deux protagonistes, de l’intensité de leur relation et de leur soif
de vengeance. Petit à petit, on découvre par bribes leur vécu familial, leur
petite enfance et le drame horrible qui les motive. La chute, quoique prévisible,
nous réserve toutefois une surprise. Il est alors bon de relire le prologue qui
nous permet de situer l’action au cours de la dernière semaine de septembre
2013.
Alix et Paul sont des personnages très
crédibles et le scénario imaginé par l’auteur et duquel émerge une telle
violence meurtrière est réaliste. Dans une entrevue publiée dans le journal La Presse de Montréal le 3 décembre
2015, Isabelle Gagnon qui se décrit comme une personne positive avait envie de
plonger du côté sombre des choses. Elle avoue que les jumeaux l'ont hantée et que certaines scènes ont été
difficiles à écrire :
« Peut-être que des gens adorent écrire ça. Ce n'est pas mon cas : je me faisais peur en écrivant, j'en ai fait de l'insomnie. La violence qui sortait de moi, j'avais du mal à comprendre d'où elle pouvait venir. Je me demandais : " Pourquoi suis-je rendue aussi loin là-dedans ? " Je n'ai toujours pas trouvé la réponse. »
L’imaginaire de cette auteure égale son
talent et son écriture.
Du sang sur ses
lèvres
a été réédité en 2021 aux éditions Le mot et le reste de Marseille.
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : *****
Intérêt/Émotion
ressentie : *****
Appréciation générale
: *****
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