Gary
Victor. – Cures et châtiments. –
Montréal : Mémoire d’encrier, 2013. 205 pages.
Polar
vaudou
Résumé : Hanté dans ses cauchemars par les truands de la ville,
l’inspecteur Dieuswalwe Azémar reçoit la visite d’une Brésilienne, Amanda
Racelba, prête à tout pour l’assassiner afin de venger son père, ancien général
des Nations unies en Haïti. Les preuves sont accablantes même quand l’enquête
officielle avait conclu au suicide du généal. Azémar ne se rappelle pas avoir
tué le général. Il s’engage alors dans une lutte sans merci pour élucider les
faits.
Commentaires : La littérature policière est souvent le prétexte pour
mettre en évidence le côté noir des sociétés dans lesquelles nous évoluons. Cures et châtiments de Gary Victor en
est un bel exemple. Le lecteur y est plongé dans différentes facettes de la
déchéance humaine dans ses institutions les plus vénérables : gouvernement,
police, organisme international...
Avec
un personnage central qui n’est pas en soi un modèle du genre, l’inspecteur
Azémar, soumis à une cure de désintoxication à l’alcool, traqué, mais
incorruptible, est en quête de sa propre liberté dans un univers où la corruption
sous toutes ses formes est profondément ancrée dans les mœurs. Car dans ce
roman, le bien et le mal ne se retrouvent pas nécessairement du côté qu’on appréhende :
par exemple, ce poète qui se transforme en chef de gang après avoir pris
conscience de la dégradation marquée de la société dans laquelle il évolue; ou
les liens évidents des gangs de rues avec les forces policières.
Suspicion,
trahison sont au rendez-vous dans ce polar écrit dans une langue décrivant sans
compromis la misère humaine qui prévaut en Haïti et qui vous atteint dès les
premiers paragraphes.
Au
travers de cette fiction bien ficelée dans laquelle s’insèrent les croyances superstitieuses
des Haïtiens, le lecteur constate que les rivalités de pouvoir entre grandes
familles richissimes, les magouilles des gens au pouvoir, l’omniprésence de la
violence, l’aide internationale qui ne réussit pas à stabiliser les
institutions politiques… sont toujours au cœur de la vie quotidienne d’un
peuple qui n’en finit pas de tenter de se relever. La seule solution, comme
doit l’envisager Dieuswalwe Azémar : suivre l’exemple, extorquer et tuer
pour s’en sortir.
Vous
l’aurez compris, Cures et châtiments
n’est pas un polar comme les autres. Par sa forme dénonciatrice de l’injustice
et la violence, il dérange. On est ici en présence d’une œuvre littéraire
originale et d’un auteur à découvrir qui a remporté de nombreux prix
littéraires (Prix du livre insulaire à Ouessant, Prix RFO du livre et Prix Casa
de las Americas).
Ce que j’ai aimé : L’ambiance générale et le style direct de l’auteur.
Les liens avec l’histoire récente d’Haïti. Quelques scènes de la vie quotidienne.
Ce que je n’ai pas aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶
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