L’assassin est dans la nature (Anne Fleischman)


Anne Fleischman. – L’assassin est dans la nature. – Montréal : Glénat Québec, 2023. – 277 pages.

 


Polar

 

 


Résumé :

 

Qui a tué Romain Maréchal, l’architecte en vogue de l’île d’Antagonish ? Et comment cette île, autrefois si paisible et familiale, est-elle devenue un repère tape-à-l’œil pour touristes huppés ?

 

Au fil d’une improbable amitié, Jean-Jacques Rousseau, sympathique gynécologue montréalais à la retraite, et Benjamin Still, impassible officier de la police du Rhode Island, mènent l’enquête. D’un bout à l’autre d’une terre léchée par l’océan Atlantique, au cœur de paysages maritimes sublimes, ils découvriront chacun à leur manière les secrets d’Antagonish qui, sous son vernis bourgeois, a heureusement conservé l’authenticité brute de sa réserve ornithologique.

 

 

Commentaires :

 

Plus on lit de polars, plus on devient exigeant sur l’efficacité du scénario imaginé par un,e auteur,e. L’éditeur de « L’assassin est dans la nature », le quatrième roman de Anne Fleischman, annonce « une enquête menée tambour battant », c’est-à-dire sans laisser le moindre temps ou le moindre moment de répit. Il m’a plutôt semblé que cette recherche du coupable de l’assassinat s’étirait dans le temps sur une trentaine de chapitres, entre embourgeoisement d’un environnement autrefois paisible et familial, observations récréotouristiques, environnementales et ornithologiques non sans intérêt d’ailleurs. Mais qui ne contribuent pas vraiment à entraîner le lecteur vers la recherche de la vérité.

 

J’ai trouvé peu crédible les événements entourant la découverte du cadavre sans la présence d’une équipe médicolégale et sans autopsie pour documenter le travail policier assumé par un officier américain aux prises avec des migraines qui l’assaillent et qui carbure aux bonbons à la menthe. Difficile aussi d’imaginer qu’un enquêteur dévoile des pans de son investigation à celui qui a découvert le corps, un gynécologue québécois excentrique friand de chocolats chauds, comme si ce dernier était « un vieux compagnon d’armes ».

 

Bien sûr, l’auteure a parsemé son récit d’un certain nombre de personnages secondaires plus ou moins excentriques qui contribuent davantage à raconter l’histoire de la transformation de l’île d’Antagonish en Golden Island sans vraiment nourrir la résolution du crime. Il faut patienter jusqu’à l’avant-dernier chapitre pour attacher tous les quelques fils ténus disséminés tout au long du récit.

 

Tous les chapitres portent comme titre le ou les premiers mots de chacun de ceux-ci. L’auteure qui est journaliste et rédactrice scientifique utilise un style épuré mettant l’accent sur les dialogues qui insufflent un certain dynamisme au déroulement des événements. En finale, celle-ci a cru bon de décrire le sort de cinq des protagonistes impliqués directement ou indirectement dans le meurtre de l’architecte.

 

L’assassin est dans la nature n’est pas un roman qui vous plongera dans un état d’attente anxieuse lors du déroulement des événements qu’il relate. L’ouvrage est à la fois divertissant et pédagogique : j’y ai découvert une espèce sud-américaine  de cormorans à pattes rouges, les « phalacrocorax gaimardi ».

 

Mes attentes étaient peut-être élevées. À vous de vous faire votre propre opinion et de réfuter mon argumentaire.

 

Merci aux éditions Glénat Québec pour le service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander et récupérer votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site leslibraires.ca.

 

 

Originalité/Choix du sujet : ****

Qualité littéraire : ****

Intrigue :  ***

Psychologie des personnages :  ***

Intérêt/Émotion ressentie :  ***

Appréciation générale : ***