Ils étaient deux (Éric Chassé)


Éric Chassé. – Ils étaient deux. – Laval : Guy Saint-Jean, 2018. – 395 pages.

 



Thriller

 

 


Résumé :

 

Les deux ados voulaient simplement se venger de leur professeur. Comment auraient-ils pu imaginer que la farce tournerait en une telle tragédie ?

 

Alors que le « petit feu symbolique » qu’ils avaient planifié se transforme en un brasier se propageant à une vitesse fulgurante, les deux voyous s’affolent. L’un se sauve, l’autre demeure interdit, figé devant l’horreur.

 

Un seul accusé pour un crime commis à deux, c’est déjà injuste. Mais que l’un des coupables passe dix ans de sa vie derrière les barreaux tandis que l’autre se complaît dans une existence trop douce, sans jamais subir les conséquences de son geste, c’est tout simplement inadmissible !

 

Dix ans plus tard, l’heure des comptes a sonné. Il était temps.

 

 

Commentaires :

 

Mon avis de lecture sur Un mensonge de trop, le 3e roman d’Éric Chassé publié en 2020, m’avait donné le goût d’attaquer ses deux opus précédents. Avec celui-ci, Ils étaient deux, je n’ai pas regretté mon choix.

 

Comme dans Toute la rancune du monde, Éric Chassé campe cette histoire noire dans la région soreloise qu’il connaît bien en déclarant s’être « permis quelques libertés topographiques mineures quant à la ville de Sorel-Tracy » « pour une question de rythme ».

 

Les temps forts se succèdent dans ce récit au scénario machiavélique, fascinant et bien ficelé, bien que certains chapitres auraient pu être abrégés. Ce qui n’empêche pas de nombreux rebondissements parfois même inattendus, y compris la chute finale qu’on n’ose imaginer. L’auteur stimule notre intérêt en glissant ici et là, en finale de sections ou de chapitres, des phrases assassines piquant notre curiosité à poursuivre la lecture. Des insertions du genre :

 

« ... aucun des deux agents n’aurait pu soupçonner dans quel engrenage ils allaient bientôt mettre le pied. »

 

« Le répit de David tirait à sa fin. »

 

« ... il n’était pas encore en mesure de savoir qu’on allait lui gâcher ce plaisir. »

 

« ... mais [le visage] de ce policier allait très bientôt être à la une de tous les journaux de la province. »

 

Éric Chassé prend plaisir à nous surprendre dans le déroulement de l’action où chaque pièce du puzzle trouve sa place. Il met en scène des personnages masculins antipathiques par leur passé trouble, leur personnalité et l’attitude qu’ils adoptent dans leurs interrelations avec leur entourage. Avec un style fluide et une langue adaptée, particulièrement dans les dialogues, au contexte social du récit réparti sur 17 chapitres, on ne peut que considérer comme plus vrais que vrais les protagonistes de ce drame.   

 

De la même manière que dans Toute la rancune du monde, l’épilogue suscite assurément un sursaut de tension nous faisant craindre le pire à venir. Une formule dont Éric Chassé semble vouloir faire sa marque de commerce.

 

Une lecture d’été agréable.

 

 

Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : ****

Intrigue : ****

Psychologie des personnages : ****

Intérêt/Émotion ressentie : ****

Appréciation générale : ****

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