Pascal Chabaud. – Tuer Pétain. – Strasbourg : Éditions du Signe, 2022. – 258 pages.
Type : Polar historique
Résumé :
Qui a tué Gaston Tournayre, pharmacien à
Clermont[1]Ferrand ? Violeur, escroc
et avorteur, il comptait d’innombrables ennemis.
Au cours de l’automne 1941, alors que le
régime de Vichy fait face aux premiers attentats contre l’occupant
allemand et que la Police aux Questions Juives se met en place, Joseph Dumont
mène l’enquête, et déjoue in extremis un attentat contre le maréchal Pétain
dont la disparition entraînerait la mise sous tutelle du pays par l’Allemagne !
Parviendra-t-il à neutraliser le tueur ? Cette tentative d’attentat est-elle liée
au meurtre du pharmacien et au réseau de Justes qui émerge ? À lui de le
découvrir !
Commentaires :
Quand l’imaginaire vise un objectif
pédagogique pour faire découvrir des pans de l’Histoire connus et même
insoupçonnés est le fondement de la création littéraire, alors chapeau !
C’est ainsi que je qualifierais la deuxième
enquête de Joseph Dumont ayant pour cadre un événement fictif, un attentat
contre le maréchal Pétain, le 11 novembre 1941 aux pieds du monument Vercingétorix
à Clermont-Ferrant combiné à l’assassinat d’un pharmacien. Le cadre idéal pour
poursuivre la description du quotidien pendant cet épisode noir de l’histoire
de France, le régime de Vichy, sous l’occupation allemande. Un récit aussi
passionnant que celui du premier opus de Pascal Chabaud, Mort
d’un sénateur. Inutile de répliquer mes commentaires sur ce dernier
titre s'appliquant également à Tuer
Pétain qui s’appuie lui aussi sur une documentation publiée et sur une recherche
fouillée dans les archives
J’ajouterais avoir apprécié l’amorce de
chaque chapitre avec les unes du journal La
Montagne, quotidien régional de Clermont-Ferrand, assurant l’intégration du
récit aux événements qui se déroulent en parallèle.
L’auteur nous fait accompagner son personnage
principal, policier de Clermont, évoluant au cœur d’un réseau de résistants et
de collaborateurs, en nous faisant découvrir les balbutiements des méthodes « scientifiques »
à sa disposition (analyses balistiques et au microscope, empreintes
digitales), les confrontations avec les atrocités policières antijuives et germanophiles.
Je ne peux passer sous silence le clin d’œil de
Chabaud avec le Québec, le Canada français à l’époque, avec l’intégration d’un
personnage secondaire malouin qui trouve refuge dans un petit village de la
Côte Nord du Québec, Natasquan pour ne pas le nommer, dans une famille dont le
fils deviendra célèbre quelques années plus tard en chantant, entre autres, « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver ».
Avec ce polar historique qui se termine à la
fin de l’année 1941, il y a fort à parier que l’enquêteur Joseph Dumont risque
d’être impliqué dans d’autres aventures jusqu’au 9 août 1944, jour de la chute
du régime politique autoritaire, traditionaliste, xénophobe et antisémite permettant
à son lectorat de poursuivre sa réflexion sur cette époque peu reluisante de
l'humanité.
À noter que l’ouvrage « offre la possibilité
d'une lecture en réalité augmentée, grâce à des pictogrammes à scanner avec le
téléphone, pour accéder à des documents correspondant au contenu du roman » :
- le discours radiodiffusé du maréchal Pétain, quelques jours après sa rencontre avec Hitler le 26 octobre 1940;
- une vidéo de la rencontre de Pétain avec Goering à Saint Florentin Vergigny le 12 décembre 1941;
- des photos de bagnes au XIXe et au XXe siècle;
- une photo du Fidèle Berger où se rencontrent Dumont et Albertine;
- une photo de la rencontre de Pétain avec des écoliers de Clermont.
Il suffit de télécharger gratuitement l’application « Éditions du Signe ». Une fois l’application ouverte, il suffit de sélectionner « Tuer Pétain », de positionner la caméra du téléphone sur la page où apparaît le pictogramme de « réalité augmentée » et d’appuyer sur la flèche pour déclencher la vidéo, le fichier audio ou afficher la photo. Si l’ouvrage était disponible en format numérique, cette fonctionnalité pourrait être activée à partir d’hyperliens.
Très bonne idée également d’avoir intégré un signet
détachable de la couverture de quatrième et un pictogramme permettant de
visualiser une présentation du sympathique
auteur.
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : *****
Intrigue : *****
Psychologie des
personnages : *****
Intérêt/Émotion
ressentie : *****
Appréciation générale
: *****
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