Graham Moore. – Tenir. – Paris : Calmann Lévy, 2022. – 370 pages.
Thriller judiciaire
Résumé :
Bobby Nock, un professeur afro-américain, est
accusé d’avoir assassiné une de ses élèves. Alors que le procès débute,
personne ne doute de sa culpabilité. Mais la jeune Maya Seale persuade le jury,
dont elle fait partie, de l’innocence de
Nock, lequel est acquitté.
Dix ans plus tard, une chaîne de télévision
décide d’adapter l’affaire en série et convoque tous les jurés dans les lieux
mêmes où ils ont délibéré. De vieilles querelles et des secrets enfouis
remontent à la surface et soudain, l’un des jurés est retrouvé mort… dans la
chambre de Maya. Celle-ci, devenue avocate, va devoir donner le meilleur
d’elle-même pour révéler une vérité trop longtemps cachée.
Commentaires :
Un thriller judiciaire, un peu à la manière
de Douze hommes en colère, mettant en
vedette « la seule jurée assez
courageuse pour dire la vérité à ses pairs aussi aveugles qu’impitoyables ».
Car ce roman de Graham Moore s’intéresse aux interrelations entre la justice et
la vérité. Et aux limites des décisions des tribunaux et sur la dynamique de
celles des jurés ayant chacun des antagonismes parfois secrets.
L’auteur utilise avec efficacité les
alternances entre le déroulement d’un procès, dix ans plus tôt, psychologie des
différents intervenants par rapport aux événements récents mettant en cause
celle qui avait à l’époque fait basculer le sort d’un accusé. La technique
engendre un certain suspense, une certaine dynamique de lecture, jusqu’au
dénouement inattendu de l’affaire.
À la différence de Michael Connelly qui nous
illustre les techniques parfois « vicieuses » utilisées par les
procureurs et les avocats de la défense en mettant en scène Micky Haller, Graham
Moore nous présente une autre facette d’un procès en nous plongeant dans le
quotidien des jurés.
Deux bémols : certaines structures de
phrases obligent une relecture pour s’assurer d’une bonne compréhension, résultat
d’une traduction plus ou moins réussie ; des coquilles (mots manquants ou
inappropriés). Plutôt étonnant pour une production par une maison réputée.
Considérant le prix de plus en plus élevé des livres en librairie, certains
éditeurs auraient avantage à rehausser le processus de révision des textes
avant publication.
Un bon roman qui aurait pu s’intituler « Résister »,
sinon « Tenir le coup »
pour mieux correspondre au sens de sa version anglaise (The Holdout).
Originalité/Choix du sujet : *****
Qualité littéraire : ***
Intrigue : ****
Psychologie des
personnages : ****
Intérêt/Émotion
ressentie : ***
Appréciation générale : ***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire