Patrice
Lessard. – Cinéma Royal. – Montréal :
Héliotrope, 2017. 164 pages.
Thriller
Résumé : L'ancien Cinéma Royal de Louiseville abrite
aujourd'hui un centre commercial décati, et le chic Hôtel Windsor a été réduit
à une misérable taverne. Jeff habite au-dessus de l'un et travaille à servir
les ivrognes dans l'autre. Prisonnier d'un quotidien sans relief, il attend un
miracle... qui fait son entrée au Windsor par un beau soir d'hiver : une belle
Espagnole prénommée Luz, femme de l'avocat de la pègre locale et amatrice de
grands vins, s'installe au bar. Comme dans les films, Jeff en tombe instantanément
amoureux. Comme dans les films, elle succombe à ses avances. D'aucuns diraient
que tout cela est trop beau pour être vrai...
Avec
ses clins d'œil à des icônes du grand écran, Cinéma Royal se lit comme on
parcourt un palais des glaces, où les visages familiers se démultiplient ou
s'évanouissent sitôt qu'on croit les saisir du regard. On imagine Hitchcock en
coulisse, tirant les ficelles de cette intrigue fort habile dans laquelle on
peine à distinguer le rêve de la réalité.
Commentaires : Patrice Lessard est un auteur (Le sermon aux poissons - 2011, Nina
- 2012, L’enterrement de la sardine -
2014 et Excellence poulet - 2015)
que je viens agréablement de découvrir. Cette histoire d’un barman à la taverne
Windsor de Louiseville est hallucinante et délirante, parfois même à la fois
triste et drôle. Sans compter que les résidents de cette petite ville de la
Mauricie qui a perdu son lustre à la suite de la construction de l’autoroute 40
en prennent pour leur rhume !
Ce
petit roman qui se lit en quelques heures à peine se caractérise par le style particulier
de l’auteur, avec ses dialogues dans une langue bien québécoise habilement
intégrés à la narration et la profusion de détails qui émaillent le récit. Une
histoire truffée de quiproquos qui amène indubitablement le lecteur à se
demander si cette mystérieuse Espagnole devenue le sujet de l’heure n’est qu’illusion
pour cet homme qui souhaite de se sortir d’une réalité médiocre, changer de vie.
Une réponse qui, comme dans tous les films du genre qui ont été la source d’inspiration
de ce talentueux auteur, n’est apportée qu’à l’avant-dernier paragraphe.
Ce que j’ai aimé : L’audace de l’auteur dans la description du milieu de
vie de son personnage principal. La liste des grands vins peut-être à
découvrir.
Ce que j’ai moins aimé : La longue incartade dans le scénario du film
Body Double de Bryan De Palme qui ralentit quelque peu le rythme.
Cote
: ¶¶¶¶
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