Myriam Vincent. – Furie – Montréal, Les éditions Poètes de brousse, 2020. – 377 pages.
Roman
Résumé :
Étudiante de jour, tueuse à
gages la nuit, Marilyn n’exécute que des personnes ayant commis des crimes
sexuels, portée par son désir de vengeance de sa grande amie, décédée à la
suite de la dénonciation d’une agression et incapable d’obtenir justice grâce au
système traditionnel. Si Marilyn excelle dans son métier dans la plus grande
discrétion, sa solitude imposée devient difficile à tenir en reprenant ses
études... Réussira-t-elle à venger son amie? Ses vies de justicière et
d’étudiante « normale » sont-elles compatibles? Devra-t-elle faire un choix?
Roman
aux accents de comic book féministe
et à l’humour subtil, Furie explore cette figure du justicier tant prisée par
les amateur.e.s de films de super-héros, avec ses zones d’ombre, ses dilemmes
et la nécessité de maintenir une façade « normale ». On ne s’éprend de Marilyn
et de ses causes qu’on estime justes qu’au détriment d’un malaise qui nous
renvoie à nos propres valeurs morales : jusqu’où irait-on pour venger une amie
ou sa propre fille face à son agresseur?
Commentaires :
Première
fiction de Myriam Vincent qui nous plonge d’entrée de jeu dans l’univers d’une
jeune femme tueuse à gages. Une œuvre romanesque intrigante sur un thème
rarissime dans la littérature du crime québécoise.
Intrigué
par l’accroche de la quatrième de couverture, j’ai dévoré les 375 pages en
quelques jours en appréciant tout particulièrement l’humour noir de l’auteure
dans une critique acerbe d’un système judiciaire qui permet à plusieurs agresseurs
de se sortir indemnes d’accusations d’agressions sexuelles.
Intéressante
aussi la double vie de cette assassine (le soir) et étudiante au baccalauréat
en études littéraires (le jour) tiraillée entre une vie « normale »
et le désir de vengeance. De nombreux passages soulèvent en récurrence cette
réalité vécue par la superhéroïne. Chaque assassinat est décrit avec minutie en
un court paragraphe dans un style très cinématographique. À un rythme quasi
mensuel, au point où le lecteur en vient à s’interroger sur les impacts réels
de ce grand nettoyage sur la réalité policière de la région montréalaise.
Heureusement, on est en pleine fiction.
J’ai
apprécié le style fluide de l’écriture et les niveaux de langages des
personnages (quoiqu’agacé par les nombreuses incrustations de mots et d’expressions
anglaises) et la structure du récit de découpé en épisodes (deux volumes de six
numéros chacun à la manière des bandes dessinées de superhéros). Ainsi que le
parallèle entre la narration de l’agression, objet de vengeance de celle qui
est convaincue d’avoir raison de faire ce qu’elle fait et la violence
croissance associée aux contrats d’assassinats qu’elle accepte. Jusqu’à la
chute finale imprévisible et insoluble, potentiellement ouverte sur une suite
(ce que réfute l’auteur pour le moment).
Originalité/Choix
du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue
:
*****
Psychologie
des personnages :
*****
Intérêt/Émotion
ressentie :
*****
Appréciation
générale :
*****
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