Roman
Résumé :
À
Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l’un près
de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit Yannis, muré dans son
silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et
calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie
en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille,
poursuit l’étude qu’elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du
Nombre d’Or, raconte à Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des
dieux, leurs passions et leurs forfaits... Un projet d’hôtel va mettre la
population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de
phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le
monde ?
Lequel
des deux projets l’emportera ? Alors que l’île s’interroge sur le choix à
faire, d’autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à
l’amitié bouleversante qui s’installe entre l’enfant autiste et l’homme
vieillissant.
Commentaires : Ce magnifique roman de Metin Arditi, écrivain
francophone suisse vaudois né à Ankara en Turquie, est un hommage à la Grèce
antique et d’aujourd’hui. Il met en scène une panoplie de personnages
fascinants, attachés à leur patrimoine et confrontés avec la modernisation de
la société.
Un
récit émouvant, sur fond de crise économique grecque, aux dépens des créanciers
internationaux que sont l’Union européenne et le FMI, et de magouille politique,
l'histoire d'un enfant roi, en quête de l'ordre du monde qui tente au quotidien de le maîtriser
par ses calculs.
Une
histoire qui nous téléporte en Grèce, à la découverte de la petite île de
Kalamaki, au fin fond du golfe Saronique, qui lutte pour sa survie et celle de ses
habitants. Des citoyens confrontés à un dilemme : « Il fut un temps où nous offrions au monde
des temples, des stades, des amphithéâtres. Aujourd'hui, nous défigurons un
site merveilleux pour y construire le Périclès Palace, symbole de nos
rendez-vous répétés avec le ridicule et la honte. Appauvri, hagard, notre pays
sombre chaque jour davantage dans l'indignité et le malheur. »
Un
roman intelligent qui suscite, entre autres, la réflexion sur l’idéal du
classicisme : « Le but d’un
enseignement classique est de nous offrir un peu de clairvoyance face à des
problèmes nouveaux et complexes. Nier l’universalisme de notre héritage, c’est
faire avec la culture ce que les circonstances nous obligent à faire avec notre
économie : nous en remettre à autrui. Là est la vraie humiliation. »
Et
de l’apport pour nos sociétés modernes des élucubrations des grands philosophes
grecs : « J'imagine Platon et
Socrate au bord de l'eau, dans un endroit semblable à la crique où je vais
souvent, qui s'appelle Saint-Séraphin [...]. Ils bavardent, se moquent, s'insultent, s'esclaffent... Et dans ce
paysage d'une telle harmonie, tout leur vient naturellement, les idées, la
sagesse, les mots, tout... »
Dans
ce roman grec, Metin Arditi sait nous transmettre son amour pour cette région
méditerranéenne en nous plongeant dans l'univers fascinant de l'autisme, au « parfum du Nombre
d’Or ».
Ce que j’ai aimé : Autant le fond
que la forme.
Ce que j’ai moins aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶¶
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