Zygmunt Miloszewski. – La rage. – Paris : Fleuve noir, 2016. – 567 pages.
Polar
Résumé :
Un cadavre brûlé par des armes chimiques est
retrouvé sur un chantier polonais. Les résultats de l’autopsie sont stupéfiants
: certains membres prélevés sur place n’appartiennent pas au corps de la
victime. Absorbé par cette étrange affaire, le procureur Teodore Szacki néglige
une plainte pour violences conjugales. Il en prend conscience trop tard : la
plaignante a été grièvement blessée. Son mari est découvert quelques jours
après, vivant, mais la langue et les cordes vocales sectionnées... Mis en cause
par sa hiérarchie, le magistrat voit sa carrière menacée, lorsque sa propre
fille est enlevée à son tour. Il sent alors monter en lui la rage. Et une
inextinguible soif de sang, capable d’emporter même le plus droit des
justiciers...
Commentaires :
Après avoir campé à Varsovie la première
enquête du procureur Teodore Szacki au cœur des rapports qu’entretien la gauche
polonaise avec son passé communiste et la seconde à Sandomierz imprégnée du spectre
contemporain de l'antisémitisme, Zygmunt Miloszewski nous entraîne à Olsztyn pour dans sa recherche de la vérité
teintée des questions de sexisme et de violences domestiques.
J’ai moins aimé le dernier volet de cette
trilogie dans lequel l’intrigue est noyée par des détours qui ralentissent l’action
et affectent l’intérêt. Certains passages plutôt longs ne m’ont pas semblé nécessaires
à l'histoire. Fausses pistes, coupables suspects, microsuspense, il faut patienter
jusqu'aux derniers chapitres pour que le récit prenne vraiment son élan. Avec une chute inattendue, voire surprenante. Ce
qui est souvent le cas dans de nombreux polars et thrillers. En fait, on est
davantage en présence d’une fiction d’ambiance que d’un roman d’action.
Bien sûr, la société polonaise est égratignée
: la marque de commerce de cet auteur qui met en évidence les travers
politiques, culturels et sociaux de son pays. Lui qui excelle dans les
descriptions des lieux et des personnages qu’il met en scène.
À noter que comme dans les deux opus
précédents, chaque chapitre est précédé par la mention d’événements qui se
produisent en Pologne ou ailleurs dans le monde le jour même où se déroule l’action
du roman.
La rage s’est mérité le prix
Transfuge du meilleur polar étranger 2016. Zygmunt Miloszewski est définitivement
un auteur polonais à découvrir qui résume bien à sa manière la démarche d'un enquêteur :
« Tout
crime possède son ordre interne, son harmonie comparable à une symphonie bien
écrite. L’enquête [consiste] à trouver les musiciens adéquats et à les disposer
sur la scène. Au début il n’y a qu’une flûte qui se manifeste une fois toutes
les cinq minutes et rien n’en ressort. Puis arrivent, disons, un alto, un
basson et un cor. Ils jouent leur partition, mais pendant très longtemps, on n’entend
qu’une rumeur insupportable. À la fin, une mélodie apparaît, mais ce n’est que
la découverte de tous les éléments, la réunion d’une centaine de musiciens et
la prise en main du rôle de chef d’orchestre qui permet à la vérité de résonner
de façon si poignante qu’un frisson parcourt le public. » (pp.
169-170).
Originalité/Choix du sujet :
****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
***
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
***
Appréciation générale :
***
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