Jean Lemieux. – Les Demoiselles de Havre-Aubert – Montréal : Québec Amérique, 2020. – 276 pages.
Polar
Résumé :
Un soir d'août, le gérant
d’une boutique de prêt sur gages de Montréal est abattu d'une balle dans la
tête. André Surprenant, sergent-détective aux crimes majeurs du SPVM, est
appelé sur les lieux bien qu’il soit en vacances.
Pourquoi? La victime est née
aux Îles-de-la-Madeleine et Surprenant s’apprête justement à s’y rendre avec sa
famille pour jouir de quelques semaines de repos dans l'archipel où sa carrière
d’enquêteur a pris son envol. Au grand dam de sa blonde Geneviève, il y est
plongé dans une affaire complexe, où les cadavres s'accumulent.
Havre-Aubert,
les buttes des Demoiselles, la Grave avec ses cafés, ses touristes et sa
marina, deviennent bientôt le centre d’une toile d’influences qui s’étend
jusqu’à New York, Niagara, Montréal et Puerto Plata. À moins qu’il ne s'agisse
d’une histoire de famille? Surprenant, en short, chemise hawaïenne et sous son
célèbre galurin, prend l’air salin et fait parler les gens.
Commentaires :
André
Surprenant et Jean Lemieux récidivent. La sixième enquête enlevante de ce
sergent-détective aux crimes majeurs du Service de police de la ville de
Montréal (SPVM) qui nous transporte dans la communauté tissée serrée des
Madelinots, au cœur du golfe Saint-Laurent.
Les
polars de Jean Lemieux sont apaisants et procurent jusqu’à un certain
point une sensation de réconfort. L’intrigue
est simple : quelques meurtres qui s’empilent, une quête de la vérité qui
progresse lentement. Les indices s’accumulent et l’intuition proverbiale du
héros permet de découvrir, dans une scène rappelant celles d’une Agatha
Christi, le ou la coupable.
Tout
au long du récit, le lecteur est enveloppé par les odeurs, les couleurs, la
langue régionale, la gastronomie, les paysages à couper le souffle, le vent, la
mer houleuse qui caractérisent cette extension maritime du territoire
québécois. Ayant personnellement demeuré quelques jours sur le Chemin d’en Haut,
à proximité de la Grave, à mi-chemin entre les résidences des différents
protagonistes, j’ai été plongé au cœur de l’action.
Les Demoiselles de Havre-Aubert nous bercent au rythme des
insulaires, dans un décor bucolique ou argent sale, drogue, assassinats sont l’apanage
de malfrats bien campés en lien avec la diaspora madelino-montréalaise. Lemieux
met aussi en scène les hostilités récurrentes entre les bleus (les policiers du
SPVM) et les verts (ceux de la Sûreté du Québec). De même que les tensions
internes au sein de la police nationale.
Un
roman qui se lit avec intérêt et qui nous initie à la richesse du vocabulaire
des Îles. Sans compter une énigme que seul l’esprit cartésien d’André
Surprenant est en mesure de déchiffrer.
Encore
une fois, Jean Lemieux nous titille avec une autre allusion au Front de
libération du Québec (FLQ) en mentionnant, au tout début du roman, que son
héros détient des informations inédites stockées sur une clé USB. Il faudra
bien un jour que le chat sorte du sac pour peut-être mettre en lumière certains
coins sombres de la crise d’octobre 1970.
Originalité/Choix
du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue
:
*****
Psychologie
des personnages :
*****
Intérêt/Émotion
ressentie :
*****
Appréciation
générale :
*****
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