Thomas King. – Le cadavre du canyon – Une enquête de DreadfulWater. – Lévis : Éditions, Année. – 364 pages.
Polar
Résumé :
Thumps DreadfulWater ne sait trop s’il doit
se sentir déçu ou soulagé : Ivory, la nouvelle fille adoptive de Claire, est
mignonne comme tout, mais son amie veut l’élever seule. C’est donc mi-figue
mi-raisin qu’il a accepté sa décision – après tout, que connaît-il à la
parentalité ? – et repris ses activités habituelles : déjeuner le plus souvent
possible chez Al’s et rendre visite au shérif Hockney, qui essaie comme
toujours de l’inclure contre son gré dans ses enquêtes.
Et cette fois encore l’affaire n’est pas
simple. Une camionnette carbonisée a été trouvée sur le terrain de Main Street
Paints, une entreprise qui utilise les lieux pour tester les effets du soleil
et du climat sur ses différents types de peinture. L’emplacement, adossé au
canyon Deep House, dispose d’un unique accès protégé par un système de sécurité
qui enregistre toutes les allées et venues.
Or, l’analyse de celles-ci montre que le
conducteur de ladite camionnette n’aurait jamais quitté les lieux. Voulant
connaître les tenants et aboutissants de l’incident, la compagnie a vite
dépêché trois cadres à Chinook, une délégation que Thumps juge disproportionnée
pour une simple camionnette brûlée… à moins que le contenu de cette dernière
ait eu une valeur inestimable aux yeux des dirigeants de Main Street Paints !
Commentaires :
Thomas King ne fait pas dans le polar classique.
Ici, pas de rythme effréné ni de rebondissements toutes les trois chapitres. À
la place : une ambiance, un ton ironique, un personnage principal aussi fatigué
qu’attachant, et une intrigue qui avance à son propre rythme, en prenant soin
de faire parler les silences et les non-dits.
Thumps DreadfulWater n’a rien du détective
flamboyant. Il traîne son passé et sa lucidité avec une certaine nonchalance,
une voix tranquille, mais incisive. L’auteur réussit à faire d’un coin de pays
apparemment sans histoire un théâtre d’ironie douce, où les dialogues grincent,
les personnages secondaires brillent par leurs contradictions, et la critique
sociale passe par des détails qui font mouche.
Ce n’est pas un polar à lire pour son
suspense, mais pour son regard posé, drôle et amer à la fois. Il y est question
de politique, d’identité autochtone, des
travers de la société nord-américaine, des absurdités bureaucratiques et de
condition humaine dans une banale affaire de cadavre au fond d’un canyon.
Thomas King un meurtre nous démontre qu’un
meurtre est moins important que comprendre le monde dans lequel il a eu lieu.
* * * * *
Thomas King est un romancier, nouvelliste, scénariste et photographe maintes fois primé. Parmi la longue liste de ses succès de librairie salués par la critique, notons « Une brève histoire des Indiens au Canada », « La Femme tombée du ciel » (prix du Gouverneur général), « L’Indien malcommode : un portrait inattendu des Autochtones » (prix RBC Taylor) et la série de romans policiers mettant en vedette Thumps DreadfulWater.
Thomas King a été nommé membre de l’Ordre du
Canada en 2004 et promu compagnon de ce dernier en 2020, en plus de se voir
décerner un National Aboriginal Achievement Award en 2003. Titulaire d’un
doctorat en études américaines de l’Université de l’Utah, Thomas King réside au
Canada depuis 1980, où il a œuvré à titre de professeur d’anglais à
l’Université de Guelph, en Ontario.
Je tiens à remercier les éditions Alire pour l’envoi du
service de presse.
Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.
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