Eduardo
Mendoza. – Les égarements de mademoiselle
Baxter. – Paris, Éditions Le Seuil, 2016. – 345 pages.
Genre littéraire : Roman
Résumé : Le détective fou cher à Eduardo
Mendoza est mordu par un chien dans une rue de Barcelone. Cette agression
canine ramène à sa mémoire une aventure vieille de trente ans, lorsque deux
hommes se réclamant d’un commissaire de police étaient venus le chercher pour
lui confier une mission : ramener à sa propriétaire un petit chien perdu dans
un jardin. Accusé d’avoir assassiné le même jour et dans le même quartier Olga
Baxter, une apprentie mannequin, il avait dû lui-même mener l’enquête en
compagnie de mademoiselle Westinghouse et de ses amis travestis, révélant au
final une vaste affaire de blanchiment et d’évasion de capitaux. Mais la
morsure du chien réveille ses doutes quant à la résolution de l’énigme et,
comme dans les meilleurs cold cases des séries américaines, le détective part à
la recherche de ses anciens coéquipiers et reprend ses investigations dans une
Barcelone où tout a changé, sauf la corruption.
Commentaires : C’est le deuxième Mendoza que je
lit, après Trois vies de saints qui m’avait
fait beaucoup rigoler. Beaucoup moins dans cette parodie de polar mettant en
vedette un détective brindezingue dont on ne connaît pas le nom, entouré de
personnages tous aussi loufoques les uns que les autres. Racontée à la première
personne, cette histoire d’enquête sur un meurtre se déroule à Barcelone. Dans
une Barcelone que l’auteur décrit comme ayant connu de grandes transformations,
à l’exception de la corruption omniprésente dans les milieux politiques et
policiers.
Le récit est
divisé en deux parties. La première se concentre sur la recherche du « coupable »
par celui-là même qui est soupçonné du meurtre de la dénommée Mademoiselle
Baxter jusqu’à ce que l’affaire soit jugée comme classée. La deuxième, 30 ans
plus tard, avec la reprise de l’enquête par le narrateur. Plus d’une centaine
de pages qui affecte le rythme initial et qui auraient pu être limitées pour le
peu d’information qu’elles apportent.
De façon
générale, ce roman présente une critique acerbe de la société espagnole et
catalane et de l’humanité en ce début du XXIe siècle. On le sent dans le style
de l’auteur qui s’amuse à opposer richesse et pauvreté, gens bien et renégats,
quartiers huppés et bas-fonds crasseux d’une ville qu’il aime bien malgré tout.
Il faut
souligner le style particulier de Mendoza avec des phrases souvent très longues
et de nombreuses descriptions tant des personnages`, des objets que des lieux où
se déroule l’action. Connaissant bien Barcelone, j’ai aimé redécouvrir certains
quartiers déjà visités et en découvrir de nouveaux. Je me suis particulièrement
amusé à la lecture du chapitre 15 intitulé « Question déterminante »
: la mise en scène d’une assemblée où l’absurdité de ceux qui possèdent argent
et pouvoir est poussée à l’extrême qui débute ainsi : « Dans une vaine tentative de restaurer l’ordre,
un homme chauve, menu et le teint rosé frappait un vase chinois, qui finit par
se fêler. »
Les
égarements de mademoiselle Baxter n’est pas un roman policier. Il n’en demeure
pas moins intéressant malgré l’absence de suspense. Quand on connaît la fin, on
est un peu déçu. Mais à chacun de se faire sa propre idée.
Ce que j’ai aimé : La critique sociale, la psychologie
des personnages, les descriptions et l’humour parfois grinçant de l’auteur.
Ce que j’ai moins aimé : La deuxième partie.
Cote : ¶¶¶
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