Jacques
Côté. – Où le soleil s’éteint - Une enquête de Daniel Duval. – Lévis :
Éditions Alire, 2017. – 366 p.
Polar
Résumé : Juillet 1983... Sur l'autoroute 20,
Benoit Ayotte et Sylvain Mailloux, deux voyous en provenance de Montréal, font
du pouce vers l'est. Ayotte veut se terrer au chalet de l'oncle de Mailloux, à
Rivière-à-Pierre, car, en mission pour son clan, il a abattu par erreur un
innocent père de famille plutôt qu'un membre d'un gang rival. Mais dès leur
arrivée dans la région de Québec, la mort s'invite dans le périple des deux
malfrats. Quand le corps d'un homme sans papiers - et sans tête ! - est
découvert sur la voie ferrée du tracel de Cap-Rouge, l'équipe du lieutenant
Duval est chargée de l'enquête qui déterminera s'il s'agit d'un meurtre ou d'un
suicide. Ajoutée à la découverte d'indices incriminants dans un bosquet sur le
promontoire qui jouxte la vertigineuse structure métallique, la disparition
dans le même secteur de deux jeunes filles fait cependant craindre le pire au
lieutenant, dont l'humeur est déjà assombrie par l'effritement de sa relation
avec Laurence, sa femme. Or, pendant que les policiers peinent à comprendre ce
qui s'est passé ce soir-là dans les hauteurs de Cap-Rouge, la trajectoire
meurtrière du tueur fou se poursuit en toute impunité...
Commentaires : Nébulosité
croissante en fin de journée est le premier polar québécois et le premier
roman de Jacques Côté que j’ai lu après m’être initié à cette littérature de
genre, entre autres auprès de Michaël Connelly. J’ai retrouvé, dans Où le soleil s’éteint une structure romanesque
comparable : étalage d’une série de meurtres dont est témoin le lecteur (j’aime
bien cette approche), entrée en scène du héros de Côté, le lieutenant de la SQ
Daniel Duval et son fidèle « gros » collègue et
« preacher », Louis Harel. Ici, l’enquête s’étend sur neuf jours
(avec quelques longueurs) et se termine, un peu comme dans Nébulosité croissante..., sur
les chapeaux de roues, expression particulièrement appropriée dans ce cas-ci.
Les personnages
de Côté sont toujours bien typés, évoluant ici dans l’environnement des années
80, avec de nombreuses références musicales dont plusieurs m’étaient inconnues.
Leurs caractéristiques physiques et leurs niveaux de langage les rendent tous
très crédibles. Le choix et la description des lieux où se déroule l’intrigue
contribuent à nous plonger dans l’atmosphère glauque de cette histoire dans
laquelle un meurtre n’attend pas l’autre … Sans oublier les fantasmes sexuels récurrents,
assouvis ou non, des criminels et des policiers exposés aux tentations de la
chair.
Personnellement,
j’aime les romans qui nous font voyager sur de grandes ou de courtes distances.
C’est ici le cas : depuis la tête
des ponts de Québec jusqu’au plus profond de la Beauce, à quelques kilomètres
de la frontière américaine, en passant par Cap-Rouge et son tracel, Donnacona,
Rivière-à-Pierre, le boulevard Hamel à Québec, l’île d’Orléans…
Somme toute,
un bon Jacques Côté. Avec une finale qui laisse en suspens des questions non
résolues, annonciatrice d’une suite. J’ai déjà hâte.
À mon humble
avis, je suis un nostalgique, Nébulosité
croissante en fin de journée, n’est pas déclassé dans mon palmarès.
Ce que j’ai aimé : L’intrigue qui fait en sorte que le
lecteur sait tout alors que les enquêteurs doivent découvrir. Les niveaux de
langages, dont un accent marqué d’une Beauce profonde. De façon générale, une
ambiance québécoise qui crédibilise les personnages.
Ce que j’ai moins aimé : J’ai eu un peu de difficulté avec le
fait que les services d’identité judiciaire étaient plus efficaces pour
appareiller les cheveux d’une des victimes que les deux parties d’un corps
retrouvé. Dans la scène
finale, il n’est pas toujours facile de visualiser l’action dans le
labyrinthe...
Cote : ¶¶¶¶
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