Hervé Commère. – L’échange. – Paris : Auzou, 2024. – 429 pages.
Thriller jeunes adultes
Résumé :
Avoir dix-huit ans dans un bled paumé, c'est
l'enfer.
C'est comme ça qu'on a eu cette idée :
pendant l'été, tout le monde s'échange les maisons. Mais tout n'est pas rose
derrière les portes des voisins.
Chacun a ses secrets, et certains sont plus
dangereux que d'autres...
Commentaires :
« L’échange »
est le premier roman « Young Adult »
[12 ans et +] comme le mentionne l’éditeur en quatrième de couverture [il est à
espérer que les dictionnaires Larousse et Robert ajoutent, dans une future
édition, l’expression « jeune adulte »].
Hervé Commère est qualifié de « maître
du thriller pour adultes ».
J’étais totalement ignorant de l’existence de
cet écrivain prolifique, ayant écrit une douzaine de nouvelles et près du même
nombre de romans pour un public adulte. Je l’ai découvert dans une catégorie de
lecteurs qui ne correspond pas à mon profil, ce qui pourrait expliquer mon avis
plutôt sévère.
Dans « L’échange », on retrouve entre autres
un groupe de cinq amis d’enfance qui se connaissent depuis la maternelle et qui
habitent une ville fictive, Kernohan*, située dans les monts d’Arrée, en
Bretagne. Ils attendent tous impatiemment les résultats du baccalauréat afin de
commencer leurs études supérieures respectives : Clara en art dramatique à
Nantes, Jade en orthophonie à Pau, Léo en sports à Brest, et Mathis en génie à
Nancy. Et Stéphanie, la narratrice, qui souhaite s’inscrire en lettres à Rennes
et qui déteste son prénom, « vintage », qu’elle a reçu de ses parents. S’ajoute
dans le décor un mystérieux « Arthur Villard » qui fait bande à part.
-------------------------------
* Quelques recherches sur le web m’ont appris que Kernohan est le nom d’un quartier résidentiel de la ville canadienne d’Edmonton en Alberta et celui d’un syndrome neurologique associé à une déficience motrice d’un côté du corps.
-------------------------------
Bien que l’auteur les décrit comme ayant 18 ans, ces personnages m’ont paru être plus jeunes, avec un discours et des comportements d’adolescents de 15 ou 16 ans.
Dans ce scénario imaginé par l’auteur, chacun
des résidents du village, soit 341 personnes regroupées en
138 ménages, acceptent de troquer entre eux leurs demeures pendant deux
semaines. Ce projet s’appuyant une proposition des jeunes présentée au conseil
municipal pour mettre en pratique une citation de Marcel Proust : « Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est
de changer de regard ». Avec comme objectif de contrer la morosité et de « mieux se connaître et se comprendre »,
comme l’exprime la narratrice. En effet :
« Ça parle tout le temps d’accueil, de
tolérance, de partage, mais tu parles ! Le soir, c’est chacun chez soi ! Nous,
on prouverait qu’on n’a pas peur de vivre les uns avec les autres ! Et même les
uns CHEZ les autres ! »
Cette prémisse, la première partie intitulée
« Jusqu’ici, tout va bien », s’étend sur les 132 premières pages du livre,
qui en compte 429. Comme il s’agit d’un roman signé par un « maître du
thriller », on peut s’attendre à ce qu’il nous tienne en haleine jusqu’au
dénouement. Les trois autres parties du récit (« Le choc », « Nid de frelons »
et « Arthur ») m’ont laissé presque indifférent en raison d’une certaine
banalité des événements qui s’enchaînent sans grande surprise.
Mes attentes envers une histoire plus
palpitante sont restées insatisfaites, les états d’âme des personnages
(notamment ceux de Stéphanie) ayant contribué à ralentir l’action. Ce n’est
qu’au 49e chapitre sur 51 que les mystères de cette histoire sont enfin
révélés, avec une fin à l’eau de rose, mais néanmoins optimiste.
« Je l'embrasse avec fougue. Mes lèvres, sa
langue, nos nez, ses yeux, mes mains, tout se frôle et se palpe. Il est beau et
je sais que le monde tourne autour de nous, que des drames se profilent et que
des joies s'annoncent, je sais même qu'il m'oubliera peut-être un jour, ou bien
moi, mais ce qui est pris est pris, et mon appétit de vie s'accroît partout en
moi, je me sens m'élever, m'ouvrir, la vie qui roule et court... »
Les dialogues des jeunes dans une langue
argotique représentent avec réalisme
leur génération. Toutefois, certains personnages stéréotypés, tels que les
parents de Stéphanie, Berni, le propriétaire du café-bar aux gestes de
bienveillance infinie, les délinquants et les policiers, m’ont semblé plus ou
moins crédibles. Mais, bon, je laisse le bénéfice du doute à mes ami,es
françaises qui connaissent mieux les traits culturels et sociologiques des
résidents de certaines communes isolées géographiquement sur le territoire de
l’hexagone.
Certaines scènes m’ont semblé peu crédibles,
comme le repérage rapide à Quimper d’un certain Lolo76418, utilisateur du
réseau social Instagram. J’ai aussi trouvé invraisemblable la scène où les
jeunes traversent un lac pour se rendre à la « centrale désaffectée de
Brennilis » et qui tourne au vinaigre, ainsi que celle où Manolo, un
adjoint du maire, fait fuir deux soit disant criminels. Enfin, j’ai été étonné
par la scène du père de Stéphanie, qui se montre presque maître dans l’art du
ninjutsu.
* * * * *
Hervé Commère est né à Rouen et a étudié les
lettres avant de devenir barman puis propriétaire de bar.
En l’an 2009, il publie son premier
ouvrage intitulé « J’attraperai ta mort », suivi de « Les Ronds dans l’eau »
(2011), qui remporte le Prix marseillais du Polar 2011 et le Prix du Roman
de la ville de Villepreux la même année. Après « Le Deuxième Homme » (2012) et
« Imagine le reste » (2014), son quatrième roman, il remporte le prix Plume de
Cristal du Festival international du Film policier de Liège en 2015. « Ce qu’il
nous faut, c’est un mort » (2016) a remporté le prix Polars pourpres et le Prix
de la ville de Mauves-sur-Loire en 2017.
Hervé Commère est un auteur de romans noirs
renommé en France et traduit en Chine et au Japon. Il travaille également à
l'écriture de son premier long métrage ainsi qu’à l'adaptation d'un de ses
romans en série télévisée. Il vit et travaille à Paris.
Je tiens à remercier les éditions
Auzou
pour l’envoi du service de presse.
Au Québec, vous pouvez commander votre
exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans
une librairie indépendante.
Évaluation :
Pour
comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu
du site [https://bit.ly/4gFMJHV],
qui met l’accent sur les aspects clés du
genre littéraire.
Intrigue et suspense
:
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Originalité :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Personnages
:
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Ambiance
et contexte :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Rythme
narratif :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Cohérence
de l'intrigue :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Style
d’écriture :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Impact
émotionnel :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Développement
de la thématique :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Finale
:
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Évaluation globale :
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire