Michael Connelly. – Séquences mortelles. – Paris : Calmann Levy, 2021. – 433 pages.
Polar
Résumé :
L’illustre Jack McEvoy, maintenant
journaliste au Fair Warning, un site Web de défense des consommateurs, a eu
raison de bien des assassins. Jusqu’au jour où il est accusé de meurtre par
deux inspecteurs du LAPD. Et leurs arguments ont du poids : il aurait tué une
certaine Tina Portrero avec laquelle il a effectivement passé une nuit, et
qu’il aurait harcelée en ligne. Malgré les interdictions de la police et de son
propre patron, il enquête et découvre que d’autres femmes sont mortes de la
même et parfaitement horrible façon : le cou brisé.
Le tueur, il le comprend aussi, choisit ses
victimes à l’aide de leurs propres données génétiques. Trouver la séquence ADN
qui le conduira à sa prochaine proie devient la priorité de Jack.
Mais déjà, le monstre est de nouveau prêt à
frapper.
Commentaires :
Une autre lecture enlevante. Michael Connelly
est toujours à la hauteur. Maître d’un suspense qui croît au fur et à mesure
que se déploie le récit. Séquences
mortelles est un roman policier qui fait réfléchir en soulevant la problématique
de la protection des renseignements personnels liés aux manipulations illicites
de l’ADN fourni par un individu dans le cadre de recherches généalogiques. Un
sujet très d’actualité. Une histoire sordide qui pourrait très certainement
franchir la ligne qui sépare la fiction de la réalité.
Quel plaisir de retrouver les deux protagonistes
(Jack McEvoy, le journaliste narrateur et Rachel Walling, l’ex-agente du FBI)
dans une enquête qui se termine sur les chapeaux de roues, c’est le cas de le
dire. Un scénario dans lequel s’amalgament le narrateur et l’écrivain
(Connelly) auteur du Poète et de L’Épouvantail. Au point peut-être de nous
dévoiler en toute humilité les dessous de leur écriture et de leur édition :
« ...j’étais
assez malin pour savoir qu’Emily écrivait mieux que moi et que je creusais et
fouillais mieux qu’elle. Elle savait bien mieux s’y prendre avec les mots que
moi. J’aurais été le premier à reconnaître que les deux ouvrages que j’avais
publiés avaient été lourdement révisés, au point même d’avoir été entièrement
remaniés et réécrits. Bravo à mes correcteurs, mais c’était à moi que
revenaient les droits d’auteur. »
Michael Connelly est l’auteur qui m’a fait
découvrir en 1993 les littératures du crime avec Les égouts de Los Angeles. Les thématiques qu’il aborde sans excès d’hémoglobine
avec ses personnages fétiches (Harry Bosh, Mickey Haller et ici Jack Evoy)
mettent en évidence les côtés sombres de la société nord-américaine en s’inspirant
d’histoires vraies et de personnes réelles. Les 35 romans qu’il a publiés au
cours des 30 dernières années témoignent aussi de l’évolution des moyens matériels
et technologiques utilisés tant par les criminels que les forces de l’ordre,
les finalités de chacun demeurant toutefois les mêmes.
Séquences mortelles est un polar très
contemporain avec ses références entre les lignes à l’ère Trump, aux « fake
news ». Un « page turner » que j’ai dévoré en trois jours.
Inutile de vous creuser les méninges pour identifier le tueur en série avant
la chute finale. Avant un chapitre ultime qui annonce que la collaboration
McEvoy-Walling va se poursuivre.
Connelly aime Los Angeles et se fait toujours un devoir de nous balader dans ses quartiers et dans les environs. Son écriture simple et intelligente, son style fluide, sa facilité pour rendre abordable des aspects techniques parfois complexes et, d'une certaine manière, le contenu pédagogique qui en ressort fait de ce romancier originaire de Philadelphie un auteur qu'il est toujours agréable de lire et de continuer à découvrir son univers littéraire.
D’ici là, j’attends la disponibilité en français
des prochains opus de l’univers de Harry Bosh/Renée Ballard (The Dark Hours) et de Mickey Haller (The Law of Innocence) pour les
commenter.
Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
****
Intrigue :
*****
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
*****
Appréciation générale :
*****
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire