Pierre
Laflamme. – Le sang des cailloux. – Granby :
Pierre Laflamme Romans, 2015. 424 pages.
Thriller
Résumé : Fadilah, jeune femme d'une grande beauté, est férue de
liberté, d'égalité, d'un « islam des lumières ». Étudiante en égyptologie, elle
est secrètement amoureuse de Faysal, un garçon modelé pour devenir djihadiste.
Fadilah ne craint pas le regard des hommes : « Si tu veux le miel, tu
souffriras la piqûre des abeilles ».
Poussé
par Salîm Al Misrî, un imam autoproclamé, un fou d'Allah, Faysal se joint à la
brigade Salâh Ad-dîn, qui prône l'application de la charia et le retour du
grand califat.
Entre-temps,
Abou Hamza, père de Faysal, ministre du Pétrole de Moubarak, octroie à Preston
Colby, le PDG de MARGI, une société d'ingénierie québécoise, d'importants
contrats pour le développement des champs pétrolifères égyptiens... à une
condition.
Les
évènements se bousculent, un autocar de touristes explose à Barcelone. Le SCRS
canadien et le Mossad israélien entrent en action, au moment où sur la place
Tahrir au Caire, les Égyptiens sont en voie de répudier la dictature du
Président Moubarak.
Entre
Le Caire et Montréal, entre Barcelone et Tel-Aviv, des hommes et des femmes
vivent des trajectoires aux collisions imminentes.
Commentaires : Le sang des
cailloux est le deuxième roman de
Pierre Laflamme, un auteur québécois passionné par le Moyen-Orient. De prime
abord, le sujet de cette fiction, inspirée de faits vécus, ne m’emballait pas.
Avec une couverture de première plutôt dérangeante. Mais dès la lecture des
premiers chapitres, je n’ai pu décrocher de cette intrigue savamment
construite.
L’auteur
connaît très bien la société musulmane d’Égypte et nous la fait découvrir au
gré des événements. Salafites radicaux, corruption économique, trafic d’armes,
enrôlements djihadistes, attentats, avec comme fond de décor la révolution
égyptienne. Le lecteur est rapidement entraîné dans un récit qui repose sur une
recherche impressionnante de la part de l’auteur. Celle d’un jeune Égyptien qui
se laisse entraîner, malgré les bons enseignements de ses parents, par un
adepte d’une certaine interprétation du Coran, dans une voie menant à la
violence, à l’élimination des infidèles.
J’ai
particulièrement apprécié les chapitres qui relatent l’embrigadement dans le
camp djihadiste, à la fois comparables et complémentaires à ceux que l’on
retrouve dans le roman de J.R. dos Santos (Furie
divine), confirmant les méthodes employées par les groupes terroristes.
Le sang des cailloux, à la fois un thriller dont la finale est
imprévisible jusqu’à la dernière phrase et histoire d’amour salvatrice contribue
à une meilleure connaissance et compréhension des milieux islamiques et de l’influence
de la religion omniprésente sur la famille, sur les tractations politiques, sur
les collectivités parfois aux prises avec certaines contradictions de pensées
et d’action.
Avec
un style non complaisant, une écriture rigoureuse, un souci du détail dans les
descriptions et dans les dialogues, Pierre Laflamme illustre la complexité d’un
problème qui s’étend à l’échelle planétaire : la confrontation de valeurs
et de croyances. D’autant plus qu’avec les événements récents à Barcelone
(attentat sur les Ramblas) et les liens qu’il établit avec un groupe de
Canadiens magouilleurs, l’auteur inscrit sa fiction dans une réalité très
contemporaine.
Une
lecture que vous ne regrettez pas et qui alimentera très certainement votre
réflexion sur un sujet aussi complexe.
Ce que j’ai aimé : Le réalisme du récit par le choix et la psychologie
des personnages, la qualité des dialogues et les nombreuses descriptions qui
campent le récit dans des temps et des lieux bien définis.
Ce que j’ai moins aimé : -
Cote
: ¶¶¶¶
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