Mariage par contumace (Nouemsi Niiké)

 


Nouemsi Niiké. – Mariage par contumace. – Sudbury : Éditions Prise de parole, 2024. – 208 pages.

 

 

Thriller

 

 

 

Résumé :

 

Une simple visite à la banque peut mettre une vie sens dessus dessous. C’est ce qu’Olivia Lavigne, jeune femme au fort caractère, apprend à ses dépens quand on lui refuse une marge de crédit parce que son mari vient de contracter un prêt. Or, elle n’est pas mariée… du moins, à ce qu’elle sache.

 

Une dépendance au porno peut elle aussi perturber une existence, comme le constate Oyono Tchakounté, jeune Camerounais et époux par contumace d’Olivia. Car en s’adonnant à son activité favorite, il découvre accidentellement un secret politique et militaire américain, une mission dont même le président ignore l’existence.

 

Et voici qu’Olivia et lui sont mêlés à cette histoire. Pourchassés à travers la ville de Windsor, empêtrés dans des complots qui les dépassent, peuvent-ils échapper aux personnes qui souhaitent les faire taire ?

 

 

Commentaires :

 

« Mariage par contumace », le premier roman de Nouemsi Niiké que son éditeur qualifie de « proposition insolite au croisement du roman d’enquête, du thriller politique et de la comédie romantique » m’a laissé dubitatif, n’ayant pu m’accrocher à cette histoire plutôt invraisemblable.

 

La forme narrative est intéressante avec l'intégration au passage de commentaires personnels de l’auteur parfois rigolos. L’action campée dans la région de Windsor en Ontario est lente et le récit s’allonge avec de nombreuses répétitions d’information. L’illustration enveloppant les couvertures de première et de quatrième est plus éloquente que le titre intrigant que l’auteur a donné à son roman. Quant à la finale, elle m’a semblé un peu irréelle.

 

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Nouemsi Njiké est journaliste à Radio-Canada. Il a été chroniqueur culturel à l’émission Y’a pas deux matins pareil (Toronto) avant de poursuivre sa carrière à Windsor et, depuis 2022, à RDI Atlantique (Moncton). Passionné par la fiction criminelle, il a obtenu un doctorat en études littéraires de l’Université de Toronto sur le sujet. Originaire du Cameroun, il habite au Canada depuis 2011. Nouemsi Njiké est aussi l’auteur de nouvelles : « Sans filet ni parachute » (Yaoundé, Ifrikiya, 2015) et « La maison sans fin » (Paris, l’Harmattan, 2010).

 

 

Je tiens à remercier les éditions Prise de parole pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.

Un trou dans le cœur (Nicolas Zeimet)


Nicolas Zeimet. – Un trou dans le cœur. – Paris : Denoël, 2024. – 436 pages.

  

 

Thriller, polar...

  

 

 

Résumé :

 

Camille et Loïc s’aiment profondément et viennent d’emménager dans une belle maison en Bretagne. Ils ont tout pour être heureux, mais un manque très douloureux les accompagne depuis des années. Ils ne parviennent pas à avoir d’enfant, et après d’innombrables FIV et discussions, ils décident de faire appel à une femme porteuse. D’abord un peu inquiets, ils trouvent la candidate parfaite, une Américaine épanouie et désireuse de les accompagner dans ce projet d’une vie. Et quelques mois après les premiers échanges, la nouvelle tombe : Lorna est enceinte de leur bébé. Le bonheur est enfin total.

 

Mais le destin est taquin, puisque c’est précisément à ce moment que Camille disparaît dans des circonstances inquiétantes. Qui pourrait en vouloir à cette jeune femme sans histoires ?

 

Très vite, plusieurs éléments étranges mettent les enquêteurs sur la piste d’un féminicide. Écartelé entre les soupçons qui pèsent sur lui et les accusations de la presse, Loïc va tout mettre en œuvre pour retrouver Camille avant la naissance de leur enfant, à des milliers de kilomètres de la France.

 

 

Commentaires :

 

Je ne sais comment qualifier ce cinquième roman de Nicolas Zeimet, un auteur que je découvre grâce au service de presse des éditions Denoël : thriller, polar ou roman noir intimiste ? Il s’agit bien sûr d’un drame psychologique critique des comportements et de certaines valeurs de la société française, du modus operandi des forces policières et du système judiciaire, de l’acharnement médiatique et de mise au pilori numérique par les réseaux sociaux, de lynchage populaire. Ce récit, qui s’étend de 2019 à 2021 et qui est marqué par l’épisode de la COVID, met de l’avant les tensions familiales et sociales entourant, d’une part, le dilemme moral du recours aux « services » de gestation pour autrui (GPA — mère porteuse —, interdite en France) et, d’autre part, la paternité à laquelle est confronté le personnage principal, Loïc Stephan. Toutes ses certitudes volent en éclats au fur et à mesure que l’enquête sur la disparition de sa femme progresse.

 

L’intrigue se déroule principalement en Bretagne, et plus précisément à Rennes, et est découpée en séquences quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles. Les événements sont centrés sur un petit groupe de personnages. Une partie de l’histoire se déroule à Astoria, en Oregon, où se trouve la mère porteuse.

 

De chapitre en chapitre, Nicolas Zeimet oblige le lecteur à partager la dégradation progressive de l’état émotionnel et mental du personnage principal. Celui-ci finit même par douter de sa propre innocence, au point d’imaginer avoir commis un féminicide dont les médias font état.

 

« Un trou dans le cœur », ce titre prend tout son sens à la fin du roman. Il n’y a pas de suspense dans cette longue enquête policière, qui peine à statuer sur la disparition, l’enlèvement, le suicide, la mort ou l’assassinat de Camille Stephan. Toutes ces hypothèses angoissantes seront finalement résolues, mais d’une manière plutôt imprévue, dans un dénouement limpide.

 

« Un trou dans le cœur » est une chronique familiale ancrée dans l’actualité judiciaire contemporaine. Le roman a des allures de « true crime » comme le qualifie son éditeur. Sa lecture me faisait penser aux nombreux reportages télévisés en France sur des « disparitions » de femmes dont les drames sont aussi mystérieux que le scénario inventé par Nicolas Zeimet.

 

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Nicolas Zeimet est traducteur. Il écrit depuis l'âge de douze ans. Après « Seuls les vautours », lauréat du Prix Plume d'Or 2015, il publie « Comme une ombre sur la ville », aux éditions du Toucan, qui le consacre comme « l’une des jeunes voix les plus douées du polar français ». Ses deux romans suivants, « Retour à Duncan's Creek » et « Les Enfants de Lazare » paraissent chez Jigal Polar en 2017 et 2018.

 

Je tiens à remercier les éditions Denoël pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.

 

 

Évaluation :

Pour comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu du site [https://bit.ly/4gFMJHV], qui met l’accent sur les aspects clés du genre littéraire.

 

Intrigue et suspense :

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Originalité :

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Personnages :

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Ambiance et contexte :

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Rythme narratif :

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Cohérence de l'intrigue :

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Style d’écriture :

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Impact émotionnel :

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Développement de la thématique :

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Finale :

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Évaluation globale :

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Baignades (Andrée A. Michaud)


Andrée A. Michaud. – Baignades. – Montréal : Québec Amérique, 2024. – 307 pages.

 

 

Thriller

 

 

 

Résumé :

 

Tout juste arrivés au camping du lac aux Sables, Max, Laurence et Charlie sont enchantés par la beauté des lieux et se promettent des vacances de rêve. Pendant que la petite Charlie court se baigner, ses parents ouvrent une bouteille et trinquent à l’été. Puis un incident survient, qui fait pâlir le soleil, suivi d’un deuxième incident tournant à l’engueulade. Dans sa colère, Max insiste alors pour repartir aussitôt. Mais il fait nuit, l’orage gronde, ils sont distraits et prennent la mauvaise direction, enfonçant leur énorme VR dans un étroit chemin forestier qui les mènera vers l’horreur.

 

 

Commentaires :

 

« Baignades » est le 15e roman d’Andrée A. Michaud. Il s’agit d’un thriller hautement toxique qui vous prend en otage dès les premières pages. Avec une couverture de première, une conception graphique de Nathalie Caron, qui illustre bien le drame qui se trame.

 

Cette histoire poignante est contée dans le style littéraire caractéristique de cette écrivaine originaire de Saint-Sébastien-de-Frontenac, en Estrie. La narration dans laquelle s’incrustent les dialogues alimente la dynamique du récit. Elle nous tient en suspens grâce à l’interaction de deux petits groupes de personnages dans deux univers distincts : d’abord au cœur d’une forêt, dans une section intitulée « Fausse route », puis quatre ans plus tard lors d’une « Réunion de famille ». Dans les deux cas de figure, tous entraînés dans le tourbillon d’un puits sans fond dont l’issue tragique est inéluctable avec comme trait d’union une baignade.

 

Les descriptions inquiétantes des situations — l’orage, la baignade, la dynamique familiale — et des lieux — la forêt et ses mystères nocturnes, les lacs — ainsi que l’exposition des états d’âme des personnages, tant victimes que bourreaux, nourrissent la terreur imaginée par l’auteure, qui s’est inspirée d’une histoire vraie racontée par des amis et qui a servi de point de départ à l’intrigue dramatique.

 

Dans ce tourne-page, j’ai noté au hasard certains passages pour éveiller votre appétit et illustrer l’écriture évocatrice d’Andrée A. Michaud :

 

« Ça lui était arrivé, à lui aussi, d'entendre monter de l'obscurité des murmures et des cris qui n'existaient pas. C'était connu, la nuit était le royaume des illusions, elle se transformait au gré de la peur qui vous gagnait et vous poussait à confondre animaux et humains, feux follets et spectres évanescents, à concevoir des créatures vicieuses qui se lovaient dans la brume pour venir vous chuchoter à l'oreille. »

 

« Penchée vers le pare-brise, elle scrutait la route devant elle en frottant son pouce droit contre son index, une manie qu'elle avait quand elle était anxieuse. »

 

« Un léger brouillard s'élevait du sol et, sous le grondement des engins, les oiseaux du matin saluaient l'arrivée du jour. S'ils avaient pu entendre ces pépiements, ces piaillements, ces sifflements, les trois hommes auraient constaté que, sous le croassement des corneilles, s'élevaient le chant du bruant à gorge blanche, celui de la mésange, celui de la paruline, mais ils étaient enfermés dans le bruit rugissant des VTT qui offensait le calme naturel des lieux, s'opposait à ce qui ne rugissait qu'au cœur de la tempête, arbres ligués avec le vent. »

 

Il « ... levait les yeux vers l’horloge toutes les dix secondes, provoquant cet étirement du temps qu’engendrent l’ennui et l’attente anxieuse. »

 

« ... le soleil filtrait à travers les branches et les feuilles pour dessiner sur son capot une tapisserie mouvante et ajourée dont elle aurait normalement admiré l'éclat, cherchant à y deviner des formes, oiseaux exotiques ou nuées d'insectes colorés, mais elle n'y voyait ce matin que des motifs aveuglants qui lui donnaient la nausée. »

 

« La beauté silencieuse de ce spectacle, au regard des vomissures qui couvraient le sol et avaient noyé quelques-unes de ces petites fleurs jaunes qui poussent sur les bords de route, renoncules, croyait-elle, renoncules rampantes, lui avait fait prendre la mesure de sa déchéance. »

 

« On ne sait jamais comment une fête de famille peut tourner. On espère que tout va se dérouler comme on le souhaite, que les enfants n'en profiteront pas pour soulever de vieilles rancœurs et qu'il n'y aura ni froid ni engueulade, entre la salade et le dessert, parce que l'un ou l'autre aura fait une remarque déplacée. Mais on ne sait jamais. Il suffit d'un rien pour qu'une rencontre commencée dans la bonne humeur se termine dans les cris et les larmes. »



Je n’en dis pas plus. J’ai beaucoup aimé « Baignades », ma deuxième lecture de cette auteure, après « Bondrée » qui, en 2015, m’avait aussi plu. Je conserve précieusement l’exemplaire que cette dernière m’a dédicacé lors de l’édition 2025 du Salon du livre de Québec. .

 

 


Laissez-vous séduire par l’univers littéraire de cette écrivaine primée. N’ayez aucune inquiétude, contrairement à ses personnages, vous en sortirez indemnes.

 

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Andrée A. Michaud est l’auteure de romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité : une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers laquelle le mystère plane et vous enveloppe, vous trouble et vous ensorcelle. Elle est entre autres la lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général (« Le ravissement », 2001; « Bondrée », 2014) et du prix Arthur-Ellis du roman policier en langue française (« Bondrée », 2015; « Tempêtes », 2020). Traduite en plusieurs langues, elle ne cesse d’accumuler les récompenses littéraires non seulement au Québec et au Canada, mais aussi en Europe : Prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes de Lyon, prix Rivages des libraires, prix SNCF du polar, prix Moussa Konaté du polar francophone.

 

Je tiens à remercier les éditions Québec Amérique pour l’envoi du service de presse.

 

Au Québec, vous pouvez commander votre exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans une librairie indépendante.

 

 

Évaluation :

Pour comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu du site [https://bit.ly/4gFMJHV], qui met l’accent sur les aspects clés du genre littéraire.

 

Intrigue et suspense :

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Originalité :

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Personnages :

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Ambiance et contexte :

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Rythme narratif :

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Cohérence de l'intrigue :

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Style d’écriture :

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Impact émotionnel :

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Développement de la thématique :

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Finale :

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Évaluation globale :

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