Martin Michaud. – Points de fuite T.02. – Montréal : Libre Expression, 2024. – 429 pages.
Thriller psychologique
Résumé :
La maison des Lavoie brûle lorsque le
lieutenant Marcel Lucien arrive sur les lieux et voit Carla et Bertrand être
enlevés par des hommes armés. Pendant qu'on cherche la dépouille d'Alice dans
les décombres, la jeune femme est en fuite à bord du bateau familial. Échappant
de peu à ses poursuivants, elle se réfugie au dernier endroit où l'on pensera
la trouver. Mais la mafia n'est pas seule sur sa trace et sur celle du Esmé :
des sicarios de la secte la traquent aussi…
Commentaires :
Le deuxième opus du thriller psychologique
choral de Martin Michaud explore l'univers de l'art et des faux tableaux. Les
commentaires que j’ai partagé à propos du tome 1 sont tout aussi
valables dans cette suite avec, en couverture de première, l’incrustation de la
photo de son auteur. « Casquette
irlandaise enfoncée au-dessus de sa moustache noire ». Est-ce l’alter
ego de Francis, l’un des nombreux personnages à la recherche de toiles volées à
répétition ?
Comme c’est de plus en plus à la mode dans
plusieurs polars, l’auteur a cru bon d’inclure une énigme composée de pictogrammes, « symboles, dessinés grossièrement
» que les deux personnages principaux (Alice et Francis) décodent en un seul
court chapitre. Ceux-ci sont à la hauteur des James Bond et d’Ethan Hunt héros
invincibles du grand écran :
·
Ils
ont la capacité stupéfiante de deviner, en quelques instants, le code à trois
chiffres nécessaire pour ouvrir une valise.
·
De
plus, ils se faufilent avec une agilité impressionnante, franchissant sans
effort une porte non verrouillée menant à une salle de musée sous surveillance
vidéo, où les caméras sont mal placées.
·
Leur
talent s’étend également au repérage : durant une heure entière, ils
parcourent discrètement les allées du même musée, l’un se faisant passer pour
un touriste, l’autre pour une femme d’affaires, tout en échangeant des
informations via leurs écouteurs, sans être détectés par les agents de sécurité.
·
Un
tour de main suffit pour lancer une voiture utilitaire sport (VUS) en tordant
simplement les fils sous le tableau de bord.
·
De
plus, ils ont la capacité de redresser une épaule luxée aussi facilement qu’un
professionnel de la santé.
·
...
Ce roman est intéressant par la quantité
d’information qu’il fournit sur la fabrication et la vente de fausses œuvres
d’art. J’ai été surpris d’apprendre, entre autres, que :
« Dans le monde de l'art, tout s'achète, même
la vérité. Une étude des années 1950 dont le nom m'échappe estimait que la
moitié de la production mondiale était composée de faux. Tous les grands ont
été copiés, et plusieurs de ces tableaux sont dans des musées partout dans le
monde. Si on prenait l'intégralité de l'œuvre d'un artiste, avec toutes les
références qu'on a dans tous les pays du monde, avec tous les musées, les
endroits publics, chez tous les collectionneurs privés, et qu'on analysait les
données, on se rendrait compte que trois, parfois quatre personnes possèdent la
même œuvre. »
On y découvre aussi aux pages 245-247 et
284-285 les méthodes d’expertise d’une œuvre maîtresse pour vérifier son
authenticité.
La scène de poursuite en voiture dans les
rues de Zurich, aux pages 202 à 207, est scénarisée comme l’introduction
des plus récents films de James Bond.
·
« crissement des pneus sur le bitume »
;
·
« manœuvre audacieuse par-dessus manœuvre
audacieuse » ;
·
voiture
qui zigzague « entre les tables des
cafés et les kiosques de souvenirs » ;
·
« charge explosive placée sous une voiture
garée au préalable à un endroit stratégique » qui détone « avec une puissance assourdissante »
;
·
une
autre charge qui explose « projetant
un autre véhicule garé en travers de la route » ;
·
« virages serrés et imprévisibles » ;
·
« autopatrouille [qui] percute de plein fouet un muret de béton
après avoir roulé sur le tapis de clous métallique que [le conducteur] vient de déverser sur la route » ;
·
« voiture qui bascule dans un ballet de
tonneaux spectaculaires, avant de s’écraser au sol dans un fracas de métal
tordu » ;
·
« hors-bord des services de sécurité nautique
[...] dissimulé dans l’ombre »
qui attend les fugitifs.
Celle du vol d’un tableau dans le musée de
Zurich tient le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement.
Concernant celle de la secte au Costa Rica,
elle m’a fait penser à une série télévisée québécoise, « Doute raisonnable »,
dans laquelle l’une des adeptes, vêtue de blanc, est prête à révéler les
secrets qui unissent la communauté dirigée par un psychopathe.
J’ai noté cet extrait, qui est plus que
jamais d’actualité.
« Les réputations, de la même manière que les
ombres, rapetissent et se déforment à la lumière du jour. Les légendes naissent
souvent de minuscules particules de vérité amplifiées et distordues par
l’imagination humaine. Et, parfois, la diplomatie est bien plus efficace que la
violence. »
À la toute fin du roman, Martin Michaud admet
avoir commis deux fautes dans le premier volume. La première se trouve dans un
dialogue, tandis que la seconde est une date incorrecte. Dans le troisième
volume de cette trilogie, il sera nécessaire d’indiquer que, malgré une mention
contraire à la page 91 du présent roman, cette portion de l’intrigue ne se
déroule pas au Costa Rica.
* * * * *
Martin Michaud est originaire de Québec. Écrivain, musicien, et scénariste québécois, il est l’auteur de thriller et de roman policier. Il a pratiqué le métier d'avocat d'affaires pendant vingt ans avant de se consacrer pleinement à l'écriture. En 2001, il avait fondé m-jeanne, un groupe de rock francophone, dont il a été le guitariste, chanteur et parolier jusqu'à sa dissolution en 2007. Ses romans lui ont valu un vaste lectorat au Québec, au Canada anglais, aux États-Unis, en Allemagne, ainsi qu'en Europe francophone, de même que de nombreux prix littéraires. Il a scénarisé pour la télé la série Victor Lessard, qui a remporté le premier prix au Banff World Media Festival et cumulé plus de six millions de visionnements sur Club Illico.
Je tiens à remercier les éditions Libre
Expression pour
l’envoi du service de presse.
Au Québec, vous pouvez commander votre
exemplaire du livre via la plateforme leslibraires.ca et le récupérer dans
une librairie indépendante.
Évaluation :
Pour
comprendre les critères pris en compte, il est possible de se référer au menu
du site [https://bit.ly/4gFMJHV],
qui met l’accent sur les aspects clés du
genre littéraire.
Intrigue et suspense
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Originalité :
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Personnages
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Ambiance
et contexte :
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Rythme
narratif :
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Cohérence
de l'intrigue :
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Style
d’écriture :
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Impact
émotionnel :
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Développement
de la thématique :
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Finale
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Évaluation globale :
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