Les ombres d'Euzkadi (Jean Weber)

Jean Weber. – Les ombres d’Euzkadi. – Paris : Lemieux éditeur, 2017. 214 pages.


Polar






Résumé : Journaliste sans emploi défini mais doué pour les enquêtes tous azimuts, Bertrand Boswell est recruté par son ami Iturria. Il doit découvrir les raisons de la crise morale façon burn-out venue dévaster son patron, Jean-Jacques Brunoy, PDG de la puissante agence de lobbying RUN, des plus utiles au pouvoir politique local.

Plongeant dans un passé de violences qui a laissé de profondes cicatrices, très vite confronté à une actualité aussi chaude qu’insolite, Boswell se fait aider par une jeune et dynamique consœur, Agnès Mendiarat, au flair précieux.

Leur route croisera celle d’agents secrets dangereux, d’anciens militants d’ETA faiseurs de paix et d’une foule de personnages pittoresques portant tous, visibles ou plus secrets, les stigmates d’un passé de plomb. Souvent en péril, jamais découragé, le duo un peu déjanté et très séduisant se retrouve vite et bien malgré lui au centre d’une opération politique ultra-sensible, pilotée en toute discrétion depuis les sommets de l’État. Chantages, complots, enlèvements et meurtres ponctuant naturellement une impossible enquête, dérangeante pour presque tout le monde dans un Pays basque aux beautés parfois trompeuses...

Le premier opus d’une nouvelle série mitonné comme un divin poulet basquaise au piment d’Espelette…

Commentaires : Jean Weber est journaliste de carrière (L’Humanité, Canard enchaîné, AFP et Sud Ouest) et cela transparaît dans ce polar campé au cœur des Pays Basques. Une région politiquement complexe par son chevauchement sur la frontière France-Espagne, plus calme de nos jours, mais qui a connu des élans de violence. Une région que j’ai visitée et que j’ai d’ailleurs trouvée magnifique à tout point de vue : culture, paysage, bouffe. Bien rendu dans Les ombres d’Euzkadi.

Il faut suivre l’actualité politique de l’hexagone pour apprécier au maximum cet opus de Jean Weber. Une histoire complexe, mais très crédible. Des références historiques. Des personnages plus vais que vrais. Tout un art romanesque. Avec un style riche. Un rythme qui évolue selon le déroulement de l’action. Je me suis même demandé à plusieurs reprises s’il s’agissait bel et bien d’une fiction.

Que de belles descriptions, de mise en contexte avec son lot bien intégré de figures de style. Une langue riche pour soutenir un récit captivant. Par exemple, dès le début du récit :

« On est déjà fin octobre. L’été a fondu. Sous le pic d’Orhy, la montagne s’est laissée gagner par l’automne. Vent chaud, valse des feuilles, déclin des fougères et l’écharpe bleutée des brumes matinales. Les beaux jours sont rognés aux deux bouts. » Description mise en opposition avec : « Ils ont enroulé le corps nu du jeune homme dans une bâche militaire US. Puis ils l’ont couché dans le coffre de la BMW. Par-dessus, en tas informe, du matériel de chasse est amoncelé. Treillis, toiles de tente, sacs de couchage, fusils dans leurs étuis. » Le lecteur est plongé au cœur de l’action.

J’ai beaucoup aimé ce roman de Jean Weber et vous le recommande. Je vous laisse découvrir les moindres détails de cette histoire intrigante quant à son issu.  Je n’en dis pas plus et vous laisse la découvrir.
  
Ce que j’ai aimé : Le sujet, la plume de l’auteur, les nombreuses descriptions des lieux, le rythme du récit.

Ce que j’ai moins aimé : -


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